Les langues, d'un point de vue systémique, sont ouvertes aux échanges réciproques, aux imitations, aux adoptions, aux malentendus. Dans cette éternelle interaction des langues, la performance apparaît comme un cas typique, dès lors que le mot anglais tend à s'imposer internationalement, son usage étant de plus en plus fréquent et de plus en plus répandu sur la planète. Et la société grecque n'échappe pas à la règle. D'un point de vue opérationnel, notamment dans une optique d'efficacité communicationnelle, l'usage d'un mot international facilite sans aucun doute la diffusion de la pratique à laquelle il se réfère.
Prenant le cas de la Grèce, la performance a été réintroduite dans la société grecque après 1960. Pourquoi réintroduite ? C'est ce que nous examinerons plus loin. En dépit de la tendance quasi généralisée d'utiliser le terme performance, nous proposons de garder le terme grec epitelesis, non pour des motifs de nationalisme linguistique, mais parce que la version grecque du terme permet une multitude de connotations d'une grande richesse et s'offre, par conséquent, aux jeux de langage auxquels se prête le grec. C'est dans cet esprit que sont donnés les premiers indices relatifs au schéma sémiotique-conceptuel du terme (Catalogue-2010 ; voir aussi fig. 1).
Boris Nieslony (2005) a réuni quelque 250 définitions de l'epitelesis/ performance et a, par ailleurs, proposé une typologie des définitions qu'il classe dans 32 catégories. Beatriz Albuquerque (2008) pose la question du destin de la performance au sein des nouvelles structures numériques, comme le réseau informatique Internet…