Dans les débats modernes et contemporains, on assiste à une vaste utilisation de la notion de régulation dans différents domaines de la littérature scientifique et politique. Une telle utilisation présuppose une très large diffusion du concept de régulation dans différents domaines des sciences modernes et contemporaines, allant de l’astronomie à l’économie, de la physique mécanique à la physiologie, de la biologie à la sociologie, ou encore de la cybernétique à la génétique. En accompagnant les transformations et les tournants des sciences physiques, biologiques et sociales tout au long des XIXe et XXe siècles, le concept de régulation exprime aussi, dans ses diverses utilisations, des significations contrastées liées à ses différentes provenances théoriques. Nous retrouvons également le rôle important de ce concept dans le cadre de l’écologie, qui a été considérée au cours de la deuxième moitié du XXe siècle – en tant que « science des relations » – comme l’espace intermédiaire et le lieu d’une rencontre épistémique entre sciences naturelles et sciences sociales. Cette rencontre a donné lieu par la suite à la naissance de plusieurs disciplines hybrides telles que l’écologie humaine, la socio-écologie ou l’économie environnementale.Selon ses différentes acceptions, le concept de régulation peut impliquer, ou non, la présence dans la nature d’un ordre, d’un équilibre, d’une légalité, s’articulant donc avec l’axiome ou l’hypothèse d’une régularité, ou bien d’une autorégulation, des processus naturels et sociaux…