Occupants et usagers sont des termes souvent utilisés comme synonymes pour désigner ceux qui vivent ou travaillent dans un bâtiment. Cependant, une série d’enquêtes sur le cheminement de la conception à l’occupation de bâtiments du secteur tertiaire questionne cette équivalence, en cherchant, tout au long de la chaîne de décision et de l’historique de projets de rénovation/conception de bâtiments « performants » en énergie du secteur tertiaire, qui en sont les usagers, définis comme les acteurs qui « s’approprient » la performance énergétique en lui donnant sens et efficacité (Alter, 2000).
Ces enquêtes ont été réalisées dans le cadre d’une recherche appliquée en sciences sociales, domaine où la demande publique et privée se développe actuellement.
Alors que les « comportements » des ménages (secteur résidentiel) et leurs pratiques sociales consommant de l’énergie sont étudiés par les sciences sociales depuis trente ans (Wilhite et al., 2000), le secteur tertiaire n’a que très récemment commencé à devenir un terrain d’investigation pour les sociologues en France (Illouz et al., 2009 ; Dujin et al., 2011 ; Brisepierre, 2012) et dans les pays anglo-saxons (Guy et Shove, 2000). Ces premières recherches en sciences sociales s’inscrivent dans le déploiement de politiques publiques ciblées sur le bâtiment (résidentiel et tertiaire) qui, dans un premier temps, s’est largement centré sur le secteur résidentiel, étudiant les ménages, considérés comme pourvoyeurs potentiels de forts gisements d’économie d’énergie, sous réserve de leur donner de l’information (maîtrise de la demande), de « bonnes » techniques (efficacité énergétique) et de bons arguments et outils économiques …
Mise en ligne 07/09/2021