Sous les gouvernements d’Hugo Chávez (1999-2013), au Venezuela, les organisations populaires ont été utilisées comme base pour réformer l’architecture institutionnelle de l’État. Dès son arrivée au pouvoir, la Constitution est réformée pour accueillir un nouveau projet politique : la démocratie participative et protagonique. Dans ce cadre, la participation est non seulement un droit mais elle devient désormais un devoir constitutionnel. Pour l’impulser, deux dispositifs ont été créés sur l’ensemble du territoire national, marquant deux étapes distinctes de la politique de la participation sous la « révolution bolivarienne ». Ils ont été investis massivement par les classes populaires, surreprésentées en nombre par les femmes, entre autres catégories minorées par le système politique de démocratie représentative.
De 2002 jusqu’en 2006, les Conseils Locaux de Planification Publique (CLPP) s’organisent de manière verticale, le sommet étant représenté par la mairie et les communautés – organisées en Conseils communaux – représentant la base sur laquelle repose le dispositif. Au sein de celui-ci, les autorités locales sont amenées à travailler avec les habitant.e.s des communautés pour planifier, ensemble, le budget alloué à la municipalité. Dans le discours gouvernemental, il s’agit alors de favoriser le « pouvoir citoyen ». Mais, dès 2006, peu avant les élections présidentielles, les Conseils Communaux sont rendus autonomes juridiquement et financièrement par la promulgation d’une nouvelle loi destinée à propulser le « pouvoir populaire »…