Le sit-in est un mode d’action impliquant une ou plusieurs personnes dans l’occupation non violente – assise, couchée ou debout – d’un espace pour protester en faveur d’un changement, souvent politique mais aussi économique et social, jusqu’à ce qu’elles soient délogées, généralement de force, ou que leurs revendications soient satisfaites. Il relève d’une intervention directe, dans le but d’interrompre l’activité de la cible (administration publique ou entreprise économique) en empêchant son fonctionnement. Le blocage de routes ou de voies de chemins de fer en constitue des variantes. L’efficacité de l’action provient de la combinaison de la perturbation et de la sympathie du public suscitée par la réponse pacifique à la violence des autorités. Longtemps puni d’incarcération, tout comme l’occupation de locaux, le sit-in s’est peu à peu inscrit parmi les composantes courantes de la politique non conventionnelle. Comme d’autres éléments de la panoplie d’action directe non violente (pétitions, marches, boycott, distribution de tracts), il peut être considéré comme un apport majeur du siècle dernier au répertoire, désormais mondialisé, de la participation politique.
La forme d’action qui se stabilise avec le mouvement des droits civiques américains, et que l’on connaît sous le terme de sit-in, résulte de processus de traduction et de réinvention de modes d’action issus de mondes sociaux divers. On peut lui donner une double filiation intellectuelle et pratique. D’un côté, il se réfère au jeûne que l’on engage dans le sous-continent indien à la porte d’un débiteur afin de réclamer son dû …