Sentiment de vacuité, de désœuvrement ou d’oisiveté parfois lié à un sentiment d’inappétence ou même de dégoût, l’ennui comporte de nombreux termes associés venant à la fois des champs spirituel (acédie, indolence, paresse, indifférence), artistique (amertume, spleen, bovarysme, langueur, monotonie, lassitude, nausée, mépris, mollesse), médical et psychiatrique (mélancolie, atonie, neurasthénie, dépression, asthénie) que du langage courant (léthargie, apathie, marasme, affliction, cafard, morosité), etc.
Deux sens vieillis, encore courants au début du xxe siècle, rappellent les racines psychologiques et morales de l’ennui : « Abattement causé par une grave peine, une profonde douleur » ; ou « nostalgie, regret de quelqu’un ou quelque chose », « mal du pays ». Aujourd’hui, le mot exprime soit la lassitude, soit la contrariété (et dans ce cas, plus souvent au pluriel).
C’est au terme au singulier et dans son sens premier, lié aux sens vieillis plus haut que nous nous attacherons : un « sentiment de fatigue, de découragement provoqué par l’inaction ou le manque total d’intérêt de quelqu’un ou quelque chose » (dégoût, désœuvrement, fatigue, oisiveté).
« Lointain cousin de l’acédie et de la mélancolie médiévales », l’ennui met à mal historiens, philosophes, pédagogues, médecins, ou anthropologues qui cherchent à le cerner, car il arrive sur la scène de sa définition « tout caparaçonné d’un édifice interprétatif ».
« J’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre…
Mots-clés éditeurs : Acédie, Farniente, Deleuze (Gilles), Ennui, Lucrèce, Adolescence, Devereux (Georges), Sénèque, Reposité, Neurasthénie, Aristote, Léthargie, Chambre à coucher, Oisiveté, Mélancolie, Bore out, Cioran (Emil)
Date de mise en ligne : 10/12/2017
https://doi.org/10.3917/droz.zawie.2016.01.0234