Dans quelle mesure l’école est-elle émancipatrice ? Et dans quelle mesure délivre-t-elle ou pourrait-elle proposer des savoirs émancipateurs aux élèves qu’elle accueille ? Voilà deux questions auxquelles je souhaiterais donner une réponse.
L’option choisie pour y répondre n’a pas été de faire une recension historique exhaustive concernant les auteurs qui se sont intéressés à celles-ci mais d’articuler des idées avancées par des auteurs à différentes époques ; qui peuvent d’ailleurs être partagées ou reprises par plusieurs auteurs non mentionnés dans le texte, pour proposer une définition argumentée de ce que peut ou pourrait être aujourd’hui une école émancipatrice qui proposerait des savoirs émancipateurs à ses élèves. Pour ce faire, nous avons choisi de croiser les regards, les idées avancées par quelques auteurs qui ont abordé cette question de l’émancipation dans le champ de l’éducation et particulièrement les écrits de philosophie de l’éducation de Reboul, Hannoun, Hameline, Snyders, Dewey et pédagogiques de Meirieu, Not, Claparède, Freire, Freinet et Cousinet.
Dans ce texte, nous partons du postulat qu’il ne peut y avoir émancipation sans éducation et que cette dernière doit être accompagnée par une personne et/ou une institution ; en l’occurrence l’école telle que nous pouvons la connaître dans nombre de pays actuellement. Nous définissons dans un premier temps l’éducation comme un processus de « dépassement de l’état présent de l’éduqué vers un état ultérieur jugé préférable par l’éducateu…