La mise en valeur du patrimoine historique a subi ces dernières années de profondes mutations dont la plus marquante et la plus spectaculaire est certainement la place accordée depuis quelques temps à la valorisation touristique des sites et des monuments historiques. Alors qu’autrefois les critères de référence, commandant la présentation, étaient l’importance scientifique ou la valeur esthétique du lieu ou des objets, aujourd’hui ce serait plutôt le public, considéré comme raison d’être de la présentation, qui serait l’aune et le gouvernail de toute mise en valeur. La fréquentation tend ainsi à devenir le critère de référence.
Les programmes de mise en valeur des “grands” sites archéologiques ou de certains “grands” monuments historiques pendant longtemps délaissés, fournissent une belle illustration de ces nouvelles représentations et de ces nouvelles pratiques du patrimoine. Tous ces programmes prévoient en effet de coupler, sous le terme de “mise en valeur”, les travaux de restauration avec une mise en exposition pour le public. Et c’est d’ailleurs en accompagnement de cet ensemble de programmes que le ministère de la Culture nous avait demandé une recherche sur la présentation au public du patrimoine in situ. Comment attire-t-on le public ? Et surtout, comment fait-on découvrir, apprécier et comprendre ce que le site ou le monument ne permet plus de voir ; c’est-à-dire tout ce qui a été détruit par le temps ou les hommes, mais aussi le savoir qui rend lisibles et compréhensibles des lieux souvent réduits à des enveloppes vides – voire, dans le cas des chantiers de fouille archéologiques, réduits à l’état de simples traces d’un passé dont la connaissance échappe pour une large part au visiteur non-spécialiste …