Les années 2002-2003 auraient dû permettre d’évoquer avec la transparence requise un sujet étroitement lié au précédent conflit irakien : le « syndrome de la guerre du Golfe ».
Souvenons-nous : l’affaire défraye la chronique dans les années 1990 quand, peu après leur retour de « Tempête du désert », des militaires souffrent de problèmes de santé (fatigue, pertes de mémoire, douleurs articulaires, cancers) qui touchent parfois leur progéniture, victime de malformations congénitales. L’expression de « syndrome » désigne bientôt un éventail de pathologies très diverses. Le phénomène s’amplifie jusqu’à toucher, le 1er janvier 2000, environ un quart des 696 628 hommes engagés dans la guerre du Golfe. Six ans plus tard, leur nombre s’élève à 256 000. La même année, suivant les données officielles, 11 000 de ces vétérans sont décédés, dont une part encore inconnue des suites du syndrome, soit plus que dans l’après-Vietnam, marqué notamment par l’agent orange. En 1991, si l’on tient compte du fait que 436 000 des presque 700 000 soldats « coalisés » ont véritablement été en contact avec le théâtre d’opérations, la proportion de vétérans souffrant d’affections liées à cette exposition monte à 58 %. Or, ces hommes n’étaient restés que quatre jours en Irak, avant de stationner quelques semaines sur les sables koweïtiens dans l’attente de leur retour. Pour « Iraqi Freedom », certaines unités américaines ont été déployées deux années.
Parmi les éléments caractéristiques de la guerre du Golfe en passe d’être retrouvés en 2003 figure le recours aux munitions à l’uranium appauvri, avec lequel sont fabriquées les pointes de missiles, d’obus et de balles embarqués par la plupart des avions et blindés de l’armée américain…
Date de mise en ligne : 06/11/2017