Riche, originale et un peu floue, la notion de bien commun est une des principales valeurs du web. Pour le dire avec plus d’emphase, le commun est le projet politique – l’utopie – des mondes numériques. Par commun, on entend l’idée que certains biens numériques, notamment ceux qui ont été produits, rassemblés ou édités par les communautés du web, doivent être accessibles, partageables et transformables par tous et par quiconque, et que c’est la communauté qui définit elle-même les règles de gestion des biens communs qu’elle fabrique.
Le commun n’est ni un bien privé, c’est-à-dire la propriété exclusive d’un ou plusieurs détenteurs, ni un bien public gouverné par la puissance publique au nom de l’intérêt général. Le web compte beaucoup de caractéristiques d’un bien public, comme celui d’être accessible et partagé par tous, mais il a ceci de spécifique que la communauté qui veille sur lui a, non pas des droits, mais une autorité particulière dans sa gouvernance.
Si la notion n’est pas nouvelle – la mer ou les forêts sont des communs –, le web a contribué à la remettre au premier plan. Après le web des liens hypertexte qui, en soi, est un commun, les premiers communs des mondes numériques sont le logiciel libre et l’open source, souvent appelés ensemble FOSS (free and open source software) et qui serviront de matrice aux autres communs numériques.
Revenons quelque temps en arrière. Durant les années 1970, les premiers informaticiens échangent librement leurs logiciels…
Date de mise en ligne : 19/05/2019