Dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires voulue par la loi d’orientation de 2013, la municipalité de Clermont-Ferrand met en œuvre une aide aux devoirs de 45 minutes, du lundi au jeudi, juste après la journée de classe, dans toutes les écoles élémentaires de la ville. Un(e) animateur (-trice), personnel municipal non enseignant, aide une quinzaine d’enfants de 6 à 11 ans « à faire ses devoirs », dans l’enceinte même de l’école.
À la rentrée scolaire 2017, le service Enfance et Jeunesse de la ville de Clermont-Ferrand sollicite l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPé) Clermont-Auvergne pour concevoir et mettre en œuvre une formation à destination de ses animateurs. Cette demande naît d’une évaluation du dispositif (Agamben, 2014; Barrère, 2013; Foucault, 1994; Weisser, 2010), révélant de nombreux dysfonctionnements : devoirs non faits ou non terminés et difficultés importantes dans la gestion des groupes d’enfants, entre autres. Membres du laboratoire ACTé et formateurs d’enseignants, cette commande inhabituelle nous donne matière à réflexions.
Comment aider les animateurs municipaux, personnels non enseignants, à mener cette aide aux devoirs ? Dans ce chapitre, nous présentons les travaux réalisés pour répondre à cette question. La première partie rend compte des analyses précédant notre intervention. Ces dernières conduisent, avec Pastré (2015) et Mayen (2012), à considérer ce moment « d’aide aux devoirs » comme une situation de travail extra-professionnelle pour les animateurs…