Les chapitres précédents ont été consacrés à l’intelligence humaine. Mais, dans ces premières décennies du xxie siècle, smartphone en poche, montre connectée au bras et objets connectés à la maison, qui n’a jamais entendu parler de logiciels, d’applications, d’algorithmes et d’intelligence artificielle, concepts omniprésents ? Et cela, bien au-delà de la communauté scientifique. On entend d’ailleurs dire que les algorithmes nous gouvernent déjà, qu’une nouvelle intelligence est née et qu’il serait grand temps de reprendre le contrôle.
Ces algorithmes peuvent, en effet, réaliser (exécuter par le biais d’un ordinateur) le meilleur et le pire, sans émotion, sans sentiment, sans conscience, sans morale, sans éthique. Il y a l’algorithme des robots aspirateurs, dits « intelligents », inoffensifs et très utiles dans nos maisons… et, plus inquiétant, il y a potentiellement les algorithmes des robots ou drones tueurs, avec l’utilisation de l’IA autonome militaire, contre laquelle ont pris position Bill Gates, Yann Le Cun (l’un des inventeurs des réseaux de neurones artificiels profonds, directeur de l’IA chez Facebook) et Mustafa Suleyman (cofondateur de DeepMind, entreprise britannique spécialisée dans l’IA). L’Organisation des Nations unies a aussi lancé à Genève, depuis 2017, la conférence internationale annuelle AI for Good Global Summit afin de soutenir les seules initiatives « d’une IA qui nous veut du bien » pour la santé, l’écologie, etc. Dans le même esprit, en juillet 2018 s’est tenue à Stockholm une conférence internationale où 160 entreprises d’IA de 36 pays, dont la France, et plus de 2 400 personnalités de 90 pays se sont engagées à ne pas participer ni soutenir le développement, la fabrication, le commerce ou l’utilisation d’armes mortelles autonomes…
Mise en ligne 16/08/2023