Plus de quatre mois se sont déroulés entre le début de la rédaction du présent ouvrage et sa conclusion. Durant cette période, les pics de chaleur, les sécheresses induites, les dégâts causés par les orages et les incendies, ont donné à voir ce que sera l’évolution du climat durant ce 21e siècle. Un peu partout dans le monde, les rendements agricoles vont devenir plus incertains au fil des ans, car plus dépendants des aléas climatiques. De ce fait, laisser aux spéculateurs le soin de fixer les prix des denrées alimentaires de base, comme cela se pratique depuis des décennies dans les salles de marché, devient un jeu dangereux et criminel. Il est urgent de donner la priorité à la souveraineté alimentaire du peuple de France et cela vaut aussi pour les autres peuples, tout en sachant que certains sont déjà de plus en plus dépendants des produits importés pour se nourrir.
En 2016, le syndicat Jeunes Agriculteurs avait tenu son congrès annuel à Mâcon avec pour mot d’ordre « Des fermes plutôt que des firmes ». Il s’agissait de faire évoluer le droit sur le foncier agricole de manière à renouveler les générations de paysans dans un pays où la moyenne d’âge des exploitants est de cinquante ans. Nous savons qu’une agriculture de firmes ne peut être que spéculative. Mais elle peut vite se développer en France si les décideurs politiques n’interviennent pas pour mettre en place des politiques promouvant l’installation des jeunes paysans et paysannes pour remplacer les départs en retraite…