Couverture de POEU_050

Article de revue

Pourquoi continuer Politique européenne ?

Pages 18 à 37

Notes

  • [1]
    Le présent texte peut en effet se lire en miroir du « Manifeste » publié en introduction du premier numéro de Politique européenne (« La recherche… . », 2000).
  • [2]
    Sur ce point voir les différentes contributions récentes de certaines revues ou recherches sur ce thème : Revue Tracé : http://traces.hypotheses.org/805 ; Pétition Cairn> : http://www.openaccess-shs.info/motion/ ; Pétition en réponse> : http://iloveopenaccess.org/ ; Conseil scientifique d’Open Edition sur l’accès ouvert> : http://leo.hypotheses.org/9953.
  • [3]
    Pour des travaux sur la structuration du champ scientifique des études européennes voir par exemple Bourdon (2012) ; Smith (2014) ; Aldrin et Hubé (2016).
  • [4]
    Cf. la liste en annexe des différents comités de rédaction de Politique européenne.
  • [5]
    Rappelons qu’au début des années 2000, les chercheurs et unités du CNRS étaient bien soumis à une évaluation quadriennale mais ce n’était pas le cas des enseignants chercheurs et des établissements d’enseignement. Par ailleurs, l’évaluation par la publication était bien moins quantifiée et centrée autour des publications en anglais qu’elle ne l’est aujourd’hui.
  • [6]
    Cf. sur ce point le dossier publié en 2008 dans le Bulletin de méthodologie sociologique (Gingras, 2008 ; Coutrot, 2008 ; Briatte, 2008).
  • [7]
    Cf. par exemple Beauvois (2006).
  • [8]
    Lorsqu’un numéro thématique est accepté, un (parfois deux) membre du comité de rédaction assure le suivi scientifique du numéro en collaboration avec le ou les directeurs du numéro. Il est associé à chaque stade de relecture des articles par les évaluateurs extérieurs (first and second draft), vérifie la cohérence entre les articles et évalue individuellement chaque article.
  • [9]
    « L’Open Access : la schizophrénie française », http://traces.hypotheses.org/805.
  • [10]
    À l’heure actuelle, et suite notamment aux recommandations européennes, il semble que les négociations en particulier en France tendent à s’engager vers une barrière de douze mois pour les sciences, la technique et la médecine et de vingt-quatre mois pour les SHS. Cette solution apparaît comme un alignement sur les autres pays européens et internationaux étant donné que le principe général est de faire une différence pour les SHS avec des délais légèrement supérieurs. De nombreux acteurs scientifiques français (Centre national de la recherche scientifique, Conférence des présidents d’université, Bibliothèque scientifique numérique [BSN4/7] sont néanmoins aujourd’hui dans une volonté de réduire ces délais à douze mois pour les SHS).
  • [11]
    Départ en 2004.
  • [12]
    Départ en 2008.
  • [13]
    2009-2014.
  • [14]
    Départ en 2012.

1 Alors que se posait au sein de notre comité de rédaction la question du thème forcément particulier de ce 50ème numéro de la revue Politique européenne, une interrogation en forme de boutade, en signe de provocation ou peut-être de résignation amusée, commença à s’imposer comme fil conducteur à nos débats : pourquoi continuer à publier la revue Politique européenne ? Faut-il poursuivre nos recherches et nos publications sur les études européennes dans un champ qui peut paraître saturé et où pour certains secteurs, il y a presque autant d’observateurs que d’acteurs des politiques concernées ? Peut-on encore continuer à publier en français alors même que les incitations que nous recevons en tant que chercheurs sont avant tout orientées vers les publications en langue anglaise ? Faut-il continuer à y publier en anglais alors même que des revues – Journal of Common Market Studies, Journal of European Public Policy, European Union Politics, European Journal of Political Research, Comparative European Politics, West European Politics pour ne citer que les principales – occupent largement le champ des études européennes ? Continuer ? D’autant qu’au-delà du pourquoi se pose également la question du comment ?

2 Comment continuer à faire vivre une revue quand les institutions dont nous dépendons réduisent le nombre de postes en soutien à la recherche et en particulier les postes d’editing ? Comment continuer à faire vivre une revue quand le travail quotidien réalisé par les membres de son comité de rédaction, le directeur en tête, est le plus souvent un travail invisible qui ne rentre pas ou très peu en compte dans son évolution de carrière ? Comment continuer, tiraillés entre les valeurs de l’Open Access et les nécessités pratiques de la survie d’une revue ? À ces questions, sans cesse réitérées ces dernières années, nous proposons-nous, directrices et directeur successifs de la revue – Sabine Saurugger de son lancement en 2000 à août 2006, Céline Belot de septembre 2006 à août 2011 et Antoine Mégie de septembre 2011 à aujourd’hui – quelques éléments en forme de nouveau manifeste pour Politique européenne[1] ! Plus précisément, nous souhaiterions tout d’abord vous faire partager quelques éléments de notre histoire collective, avant de développer notre réflexion en réponse aux deux questions du pourquoi et du comment. Ce faisant, cette contribution doit être envisagée non comme une analyse scientifique du processus de publication académique mais comme un témoignage à verser aux prémisses du dialogue qui se crée aujourd’hui entre les acteurs de ce milieu afin de répondre aux évolutions majeures vécues par le monde de l’édition scientifique et en particulier en matière de Sciences humaines et sociales (SHS) [2].

Notre histoire, quelques éléments offerts à l’objectivation

3 La tentation est toujours forte à un point d’étape d’un processus – comme ici le numéro 50 et les quinze ans de Politique européenne – de tracer un bilan qui renvoie à une histoire marquée de grandes étapes successives et participant d’un processus linéaire. Sans être dupes, nous nous autorisons ici à céder dans un premier temps à cette construction, ne serait-ce parce qu’elle nous permet de poser au point de départ quelques éléments qui nous paraissent essentiels pour comprendre l’état d’esprit de la revue. Il ne s’agit donc pas ici de proposer une socio-génèse de la manière dont Politique européenne a contribué à faire exister et possiblement à structurer le champ des études européennes de science politique en France – nous laissons ce soin à d’autres qui le feront mieux que nous [3] – mais d’offrir un récit au travers duquel nous revendiquons un certain nombre de marqueurs identitaires qui constituent, dès le départ et encore aujourd’hui, non pas un socle mais plutôt le biotope de la revue, l’environnement dans lequel elle a pu se développer.

4 Au début des années 2000, participant d’un mouvement général d’ouverture de la science politique française aux thématiques de l’intégration européenne et partant du constat que les contributions universitaires de référence en matière d’analyse politique du processus d’intégration européenne demeuraient largement dominées par des revues anglo-saxonnes, le projet initial de Politique européenne s’articule autour de plusieurs ambitions. D’une part, marquer l’appropriation du champ d’investigation communautaire par la science politique à travers ses différentes composantes (relations internationales, politiques publiques, sociologie politique, anthropologie politique, pensée politique, etc.), dans une volonté d’autonomiser les grilles et outils d’analyse par rapport, notamment, aux sciences juridiques et économiques. D’autre part, mettre à la disposition des observateurs (scientifiques, étudiants et journalistes) et des acteurs (politiques, administratifs et économiques) de l’Union européenne une revue scientifique de qualité qui permette de faire le point sur les débats animant la recherche et éclairant ainsi d’un jour nouveau l’appréhension de la réalité communautaire.

5 Ce projet est porté à bout de bras par de jeunes chercheurs, Sabine Saurugger, Philippe Rivaud et Bastien Irondelle en tête, tous trois alors doctorants au Centre de recherches internationales (CERI) qui vont réussir à fédérer autour d’eux un ensemble de jeunes collègues – doctorants, chercheurs ou maîtres de conférences et un professeur tout fraîchement admis à l’agrégation de science politique travaillant sur les questions européennes [4] – avec le soutien institutionnel et intellectuel bienveillant et précieux d’un petit nombre de « seniors », dont Jean-Louis Quermonne et Renaud Dehousse, qui dès le départ offre au comité de rédaction de partager un bureau au Centre d’études européennes. De son côté, Pierre Muller obtient un contrat d’édition auprès du directeur de L’Harmattan sous la promesse de produire des numéros pendant au moins trois ans. Tous les chercheurs établis ne sont cependant pas si enthousiastes et l’équipe doit au début faire face à un certain scepticisme sur sa capacité à faire exister une telle revue et à la développer sur le long terme. En réponse à ce scepticisme, l’équipe cherche dès les premiers temps à tisser des liens avec d’autres chercheurs nationaux et internationaux et à les impliquer dans son fonctionnement, non seulement à travers la mise en place d’un comité scientifique mais également en les incitant à publier dans la revue. Les contributions dès le premier numéro de Renaud Dehousse, Jean Leca, Neil Fliegstein et Richard Robyn témoignent de cette volonté d’inviter les chercheurs établis à soumettre des articles à la revue.

6 Le comité de rédaction débute ses travaux en 1999. Les débuts de Politique européenne sont à la fois artisanaux et très organisés. Produire des numéros réguliers, à temps, est au départ le défi principal, occupant les soirées et les week-ends des membres du comité de rédaction puisqu’ils ne disposent d’aucune aide à l’editing. Au-delà des aspects matériels, les membres du comité de rédaction partagent sur le plan scientifique une ambition, celle de faire de la revue une revue scientifique sur le modèle des grandes revues anglo-saxonnes du champ. Il s’agit de se positionner quelque part entre le Journal of European Public Policies et West European Politics, dans la mesure où le comité de rédaction cherche à publier aussi bien des articles comparatifs sur les systèmes politiques européens en lien avec l’Union européenne que des articles sur les processus, institutions, citoyens et politiques de l’Union européenne. En France, ces recherches, peu nombreuses à l’époque, sont alors publiées dans des revues généralistes, et plus particulièrement la Revue française de science politique, Politiques et management public ou Politix. Cependant à la toute fin des années 1990, l’idée de la création d’une revue spécialisée peut s’appuyer sur un terrain fertile en raison de la conjonction de deux facteurs de nature différente. L’augmentation exponentielle de travaux de recherche sur les objets européens – d’abord en relations internationales, politiques publiques et sociologie politique, suivie un peu plus tard de la philosophie politique – portée en particulier par des doctorants, tend à faire émerger le besoin d’une revue permettant l’expression et le développement des études européennes en langue française. L’identification de ce besoin par certains acteurs du champ scientifique aurait toutefois très bien pu aboutir à une plus grande présence des travaux relevant des études européennes dans les autres revues. Si la création d’une revue spécialisée en études européennes est rendue possible c’est que le contexte scientifique du début des années 2000 y est favorable parce qu’il pousse à une spécialisation de plus en plus accrue des sous-disciplines de la science politique. On observe ainsi, au même moment, la création de deux autres revues très fortement soutenues par Sciences Po Paris : Raisons politiques et Critique internationale.

7 Rapidement, l’équipe a été d’accord sur trois principes fondamentaux qui, quinze ans plus tard, régissent toujours le travail du comité de rédaction de la revue. Les deux premiers principes sont des principes uniquement scientifiques, le troisième relève d’un choix de fonctionnement découlant partiellement de contraintes de publications. Le premier de ces principes est celui du pluralisme : aucune approche conceptuelle, aucune méthode de recherche, ne doit être écartée a priori. Chaque article soumis bénéficie d’une évaluation pluraliste. Volonté est ainsi affirmée de ne pas créer une revue « école », contrairement à European Union Politics au niveau international ou Politix en France. Cela ne signifie pas pour autant que toute décision de publication est consensuelle au sein du comité. Certains articles, ayant reçu des évaluations contradictoires, ont parfois été l’occasion de vraies joutes verbales. Pour autant, quelle que soit la vigueur de ces discussions, seuls les arguments scientifiques sont recevables au sein du comité de rédaction. Le second principe relève d’une conception de la recherche où « la valeur n’attend point le nombre des années » (Corneille, 1991 [1637], 31). La question du statut – entre chercheurs statutaires, doctorants ou jeunes docteurs à la recherche d’un emploi – a été dès le départ considérée comme non pertinente au sein du comité de rédaction et le reste aujourd’hui. Chaque membre est nommé pour participer à la constitution d’une équipe qui collectivement peut se considérer comme compétente sur l’ensemble des questionnements et des approches des études européennes. Le troisième principe enfin, celui d’un fonctionnement essentiellement autour de numéros spéciaux, relève à la fois d’un choix et d’une contrainte. Il s’agit d’un choix, ce fonctionnement permettant, à la fois d’impulser la publication autour de certains objets ou thématiques en invitant des auteurs à proposer des numéros sur ces questions et de produire ainsi des ensembles cohérents qui permettent par exemple de faire discuter entre eux différentes approches autour de mêmes objets, ou bien encore de produire, à travers la juxtaposition de différents cas – nationaux, sectoriels – une forme de comparaison qui permet une montée en généralité. Il constitue également une contrainte, non seulement parce que produire des numéros thématiques engage à faire progresser un ensemble de textes dans la même temporalité, alors qu’un numéro en varia est publiable dès qu’un nombre minimum d’articles est accepté pour publication, mais également parce qu’il répond au départ à une demande forte de notre éditeur de pouvoir vendre les numéros « comme des livres ».

8 En quinze ans, la revue n’a cessé de se développer. Aux numéros spéciaux, qui sont toujours portés par le directeur du numéro spécial qui soumet le projet et un membre du comité de rédaction, se sont très vite ajoutées des rubriques. « Chantier de recherche » a semblé une évidence pour permettre aux doctorants mais aussi aux projets de recherche émergents d’avoir une visibilité – à une époque où les sites web personnels des chercheurs en étaient encore à leur balbutiement. La rubrique « Lectures critiques » a semblé elle aussi indispensable. Entre un travail à volonté exhaustive qui aurait consisté à trouver des relecteurs très nombreux pour chaque numéro – un travail de plein-temps comme ceux qui s’en occupent pour d’autres revues le savent – et un travail de sélection qui consistait à donner plus de place à des lectures critiques approfondies et croisées, le comité a opté pour la deuxième possibilité. La soumission d’articles « hors numéros spéciaux » a amené le comité à ajouter une rubrique « Varia », voire ces dernières années à proposer quelques numéros varias.

9 Si la revue est de plus en plus reconnue dans le champ académique français et également – grâce à l’arrivée de collègues suisses, belges et canadiens dans les comités scientifiques et de rédaction – dans le champ francophone plus largement, son inclusion au sein des « bouquets » de Cairn a permis une véritable augmentation de sa visibilité. Aujourd’hui, la consultation des articles de Politique européenne avoisine les 130000 consultations pour l’année 2014 – ce chiffre a déjà été dépassé pour 2015 –, et le taux de citations des articles se situe au même niveau que ceux des revues spécialisées telles que Culture & Conflits, Critique internationale ou Gouvernement et action publique. Quinze ans après nos débuts, nous estimons donc que nous avons tenu nos engagements à produire, sur le long terme, une revue bilingue reconnue de science politique en études européennes. Pour autant, ce bilan positif n’est pas sans susciter un certain nombre d’interrogations.

Pourquoi et comment continuer ?

10 Quinze ans donc et cinquante numéros, quinze années pendant lesquelles les études européennes se sont particulièrement développées. Aux discours de « construction » et d’« intégration » ont succédé ceux sur « la (les) crise(s) » (Mégie et Vauchez, 2014). Au sein des études européennes certaines approches classiques ont continué à se développer, comme celles portant sur les théories de l’intégration. D’autres plus discrètes à l’aube des années 2000, comme les études consacrées aux opinions à l’égard du processus d’intégration, ont désormais leurs propres lieux de publication et constituent un sous-champ des études européennes. Une revue telle que le Journal of European Public Policy est passée entre 2000 et 2015 de cinq à dix numéros par an. Ce développement exponentiel des études européennes n’est pas sans poser questions, au nombre desquelles celle de la nécessité de nouvelles recherches et de nouvelles publications.

11 Faut-il continuer à publier des études européennes ? Si une telle interrogation apparaît forcément paradoxale au premier abord pour un comité de rédaction qui se bat quotidiennement afin de faire vivre une publication sur les études européennes, elle pose tout de même en creux une question fondamentale en termes de réflexivité sur nos pratiques. Cette « introspection » sur l’objet même de nos travaux individuels et sur le sens de notre engagement éditorial collectif nous a conduit à nous questionner sur l’image même que pouvaient revêtir les études européennes vis-à-vis des non spécialistes du monde académique mais aussi du public non académique plus largement : ennuyeuses, trop spécialisées, peu compréhensibles. Autant de stéréotypes peu flatteurs vis-à-vis de ce champ singulier que composent aujourd’hui les études européennes. Comme l’explique Olivier Rozenberg dans l’avant-propos, les contributions à ce numéro sont autant de réponses apportées à ces interrogations autour du caractère nécessaire de nouveaux travaux et de nouvelles publications en études européennes. Nous reviendrons nous-même sur ce point dans la conclusion du présent article.

12 Au-delà des études européennes, le milieu de la recherche en sciences sociales a fortement évolué ces quinze dernières années, notamment en France. L’évaluation est devenue la règle [5], la publication – et en particulier la publication d’articles dans les revues « à comité de lecture » – son instrument principal. Les revues se retrouvent au cœur de ce processus et se faisant sont elles-mêmes soumises à des processus de classement, que ce soit au niveau international avec la référence/révérence obligée à l’impact factor, ou au niveau national avec l’apparition de listes de revues affichées comme plus ou moins centrales pour une discipline [6]. À ce jeu, les revues en langue anglaise ne jouent pas dans la même division que les autres. L’anglais étant reconnu comme La langue scientifique, leur lectorat est potentiellement beaucoup plus important que celui de revues en toute autre langue. Étant donné que les classements des revues reposent sur le nombre de citations, seules les revues en langue anglaise peuvent prétendre à de très forts impact factors. Dès lors, faut-il abandonner toute publication en une autre langue que l’anglais ? Après tout, l’un des principes fondamentaux de la recherche est l’échange de connaissances et l’usage de différentes langues peut donc apparaître comme un obstacle à cet échange. Certaines revues étrangères ont franchi le pas, certaines dès leur création, telle la Scandinavian Political Studies, d’autres plus récemment telle par exemple Acta Politica aux Pays-Bas. D’autres, comme la Revue Suisse de Science Politique, qui traditionnellement publiait dans les trois langues nationales – l’allemand, le français et l’italien – ont donné une place dominante à l’anglais, à la fois au travers de leur titre (la revue est devenue la Swiss Political Science Review), et de la majorité de leurs articles. De nombreuses revues dans le monde francophone, mais également hispanophone ou germanique, ont cependant choisi de continuer à publier dans leur langue, certaines par habitude, ou parce qu’elles ont trouvé un équilibre qui repose sur un lectorat francophone/hispanophone/germanophone, d’autres de manière plus militante, comme un acte de résistance non seulement à l’impact factor mais également à travers lui à certaines approches, certaines méthodologies, certaines formes de connaissances.

13 À Politique européenne, nous n’avons opté ni pour le premier, ni pour le second modèle. Certains penseront certainement qu’à trop étudier les questions européennes on finit par vouloir chercher le consensus partout... De fait, dès le départ nous avons fait le choix d’une publication bilingue et ce choix nous paraît toujours pertinent aujourd’hui. Proposer une publication bilingue offre aux auteurs, majoritairement francophones, le choix de leur langue d’expression, celle dans laquelle ils se sentent le plus à même de proposer leurs analyses, à travers un mode de raisonnement qui ne suit pas forcément les grands canons de nombreuses revues en langue anglaise. Le fait que tout dossier soit bilingue permet d’ouvrir, dans le même temps, l’échange au-delà du champ francophone, non seulement entre les auteurs du numéro mais également du point de vue des lecteurs. Le suivi des consultations d’articles sur la plateforme Cairn nous permet en effet de constater que les articles en anglais attirent un lectorat plus diversifié et plus étendu qui, par capillarité, s’intéresse souvent également aux articles en français du même numéro. La publication d’articles en anglais apparaît ainsi comme une invitation à des lecteurs qui ne vont pas d’eux-mêmes chercher à lire du français mais maîtrisent suffisamment la langue pour se plonger dans un article francophone une fois leur curiosité éveillée. Pour autant le choix du bilinguisme ne règle pas l’ensemble des questions que nous nous posons. Nous ne pouvons nier que publier en français rend les textes inaccessibles à une partie du lectorat potentiel et que nous souhaiterions faire en sorte que les articles et les dossiers publiés dans Politique européenne puissent toucher un lectorat plus nombreux encore. À l’avenir, nous souhaiterions par exemple trouver les moyens de traduire certains textes ou d’offrir à nos auteurs une aide pour l’editing en langue anglaise lorsqu’ils font le choix d’écrire en anglais.

14 Au-delà de la question de la langue de publication, le modèle fondé sur l’importance de l’impact factor et du peer review nous a amené à modifier nos modes de fonctionnement et à engager une forme de réflexivité sur le travail que nous produisons au côté des auteurs. Continuer dans la perspective qui était la nôtre au départ, celle de faire vivre une revue exigeante dans ses contenus, ouverte dans ces approches et qui participe pleinement de l’échange scientifique au niveau international, nous invitait à nous aligner sur les standards de publication d’une double évaluation à l’aveugle. En même temps, nous sommes conscients que l’alignement sur ces standards a participé au niveau international au mouvement plus général d’unification de la forme des contributions (nombre de pages, organisation du papier, type de référencement) mais aussi du type d’approches et de théories privilégiés [7]. Politique européenne refusant dès son origine le statut d’une revue d’école, l’enjeu a alors résidé pour le comité de rédaction à veiller à promouvoir une ouverture permanente sur l’ensemble des débats et des cadres théoriques existants. La contribution de Sophie Jacquot, Frédéric Mérand et Olivier Rozenberg dans ce numéro, en s’intéressant aux approches théoriques et empiriques des dossiers publiés depuis sa création par la revue, témoigne de ce souci sur le long terme.

15 Au-delà de l’adoption d’une double évaluation à l’aveugle, un autre élément majeur, lorsqu’une revue comme Politique européenne accepte d’investir le champ éditorial mainstream, consiste à produire quatre numéros par an afin de pouvoir être référencée dans les bases internationales de publication. Outre la reconnaissance académique qui sous-tend ce type de référencement, il s’agit également de mieux diffuser les travaux publiés mais aussi de pouvoir faire connaître notre revue à de nouveaux auteurs. Ces mutations augmentent à l’évidence la quantité de travail nécessaire et donc l’engagement bénévole des membres du comité. Or, dans la plupart des revues, les conditions de production ne sont pas sans conséquences sur les articles produits. Dans ces revues dites peer review, ces questions sont gérées de façon partiellement informatisée – pour ce qui est de la relation entre les directeurs de la revue et les évaluateurs extérieurs – et sur une logique quasi mathématique – selon le nombre de soumissions que reçoit la revue par rapport au nombre d’articles qu’elle publie, deux refus ou un refus de la part des évaluateurs, voire un revise and resubmit peu encourageant, entraînent un avis négatif sur la publication.

16 Ce mode de fonctionnement correspond au paradigme dominant exprimé par l’expression devenue publique « Publish or Perish » qui a déjà été largement commentée et discutée. Il ne s’agit pas ici de définir une position arrêtée de la revue sur ce point, position d’ailleurs toujours très difficile à définir dans un comité où la pluralité des approches et des expériences constitue une des règles de fonctionnement et de renouvellement de celui-ci. Cependant, le partage d’une certaine conception du travail de recherche et d’édition, ainsi que la réalité quotidienne à laquelle nous faisons face dans notre engagement éditorial, nous ont conduit à dessiner en creux une stratégie qui tout en participant au renforcement des exigences scientifiques sur le contenu des productions publiées désire parallèlement ne pas perdre une certaine identité en particulier dans sa relation aux auteurs et au travail de recherche.

17 Pour le dire de manière peut-être brutale, est-ce la seule mission d’une revue académique que d’attendre les propositions d’articles et d’en faire une sélection couperet ? Évaluations vécues souvent comme violentes par des auteurs qui, notamment au début de leur carrière et parfois plus tard encore, attendent plutôt un travail d’échange et de discussions afin de faire évoluer leur proposition initiale. De manière concrète, cela se traduit par un travail d’accompagnement assumé de la part de la revue dans la structure et l’écriture de certains textes. Des échanges importants peuvent ainsi prendre forme entre les évaluateurs, les membres du comité et les auteurs afin qu’au final les contributions répondent aux exigences nécessaires de scientificité. À ce travail s’ajoute celui d’un engagement en amont de la part des membres du comité afin de créer des synergies de recherche et des rencontres entre chercheurs francophones mais aussi anglophones dans l’idée de porter par la suite un projet de dossier.

18 Ce type de travail, qui n’est jamais considéré dans les formes d’évaluation des revues et de leur activité, permet pourtant de promouvoir dans notre cas les études de science politique sur l’Union européenne et de constituer un lieu d’animation de la recherche. Le choix d’offrir une rubrique « chantiers de recherche » dans laquelle de jeunes chercheurs ou des équipes développant un nouveau projet de recherche viennent exposer leur questionnement, leur approche, leurs hypothèses, leurs premières analyses et premiers résultats participe de ce même état d’esprit. Ce choix d’accompagner les auteurs et en particulier ceux pour qui il s’agit d’une des premières publications est un engagement fort de la revue. De fait, si les articles des doctorants et des jeunes chercheurs occupent une place importante au sein de la revue, c’est bien entendu qu’en raison des conditions actuelles de recrutement et d’évaluation, leur intérêt est de publier et/ou de coordonner des projets de dossier. Mais à Politique européenne nous sommes également convaincus que leurs travaux, leur enthousiasme et leur professionnalisme offrent à la revue la chance de pouvoir participer à l’évolution et au renouvellement des questionnements et approches sur l’Europe.

19 Parce que sans les revues il n’y aurait guère de possibilité d’échange scientifique et parce que publier avec de telles exigences demande un véritable engagement – de la part de nos évaluateurs externes, des membres du comité de rédaction qui suivent à tour de rôle l’ensemble des articles d’un dossier en interne [8], de ceux qui s’occupent en outre des rubriques spécifiques et surtout de la part du directeur ou de la directrice – la reconnaissance du travail éditorial mérite sans conteste une plus forte valorisation dans les critères d’évaluation des enseignants-chercheurs. Une telle reconnaissance permettrait certainement de favoriser à la fois l’engagement des chercheurs dans les revues ainsi que la prise en compte du rôle de ces dernières dans la diffusion des travaux académiques. À notre niveau, la revue a pu continuer à demander autant sur le long terme aux membres de son comité de rédaction en raison d’un renouvellement assez fréquent d’une partie de ces membres (cf. annexe jointe). De ce point de vue l’une des principales réussites de notre revue est, sans doute, d’avoir accepté de manière consensuelle et enthousiaste le renouvellement de la direction et plus largement du comité de rédaction tout en réussissant à partager une même vision de l’intérêt et de la nécessité du travail de publication.

20 Les chercheurs – auteurs, évaluateurs et membres du comité de rédaction – ne sont cependant pas les seuls à intervenir dans la publication d’une revue. La question de sa production matérielle engage là encore de multiples relations – personnes chargées de la mise en forme, maquettiste, responsables institutionnels et représentants des plateformes numériques de diffusion. Ces aspects matériels sont peu souvent évoqués, ils sont pourtant essentiels aujourd’hui à la survie de toute revue mais aussi à la réussite de certains jeunes chercheurs en attente de postes. La plupart des revues anglophones s’appuient sur un modèle où les maisons d’éditions gagnent – grâce aux abonnements notamment numérique du public captif que constituent les universités de la planète prêtes à payer cher l’accès à ces revues – suffisamment d’argent pour engager des éditeurs en charge du travail scientifique et des personnels chargés de la mise en forme, de l’édition et de la distribution. En France, certaines revues disposent de fonds et de personnels soit via leur insertion dans un centre de recherche qui bénéficie par exemple en son sein d’un personnel dédié à l’édition, comme c’est le cas pour Critique internationale au CERI, soit en raison de l’implication forte d’une maison d’édition dans le projet de revue, comme pour Gouvernement et Action Publique. D’autres, comme Politique européenne, doivent chercher différentes sources de financement. Plus précisément, Politique européenne a connu différentes vies sur le plan matériel et financier. Pendant longtemps, de 2000 à 2007, les membres du comité de rédaction, en particulier les directrices successives, ont mis en forme eux-mêmes les différents numéros. La revue bénéficiait par ailleurs d’une petite contribution du Centre national du livre (CNL) qui lui permettait de faire face à quelques menues dépenses de fonctionnement. La prise en charge par le laboratoire Pacte de la mise en forme des différents numéros, via la mise à disponibilité d’une partie du temps de travail d’une chargée d’édition a non seulement beaucoup soulagé le travail des membres du comité de rédaction mais aussi permis de gagner en professionnalisme, notamment à partir du moment où cette mise en forme a été assurée par Claudette Gorodetzky. Ces dernières années, tous les auteurs de Politique européenne ont été en contact avec elle et ont pu ainsi constater son engagement, sa rigueur et sa volonté à faire de Politique européenne une revue scientifique agréable à lire. La fin de l’aide du CNL, bien que partiellement remplacée par le soutien du CNRS, nous a cependant forcés à nous interroger sur nos capacités à développer la revue en dehors de tout soutien financier. Comment adopter une nouvelle maquette, comment être présents lors de manifestations scientifiques, comment permettre aux membres du comité de rédaction de se rencontrer, comment soutenir les auteurs souhaitant publier en anglais, comment accroître notre diffusion sans capacité financière ?

21 Le numérique a constitué pour nous ces dernières années la principale réponse à plusieurs de ces questions. Politique européenne a dès 2009 rejoint le portail de revues numériques Cairn. Dans le même temps, nous avons voulu garder la version papier. À l’heure actuelle, sous l’effet notamment du choix des bibliothèques universitaires de favoriser de manière quasi-exclusive les versions et abonnements numériques, la version papier de notre revue connaît, à l’inverse de sa version numérisée, un ralentissement dans sa diffusion. Néanmoins, c’est aussi une volonté de notre part de résister à ces tendances lourdes en gardant l’objet et le support papier quitte à devoir repenser son utilisation et sa forme. Le choix de développer des numéros thématiques cohérents renforce ce besoin de pouvoir toujours présenter les numéros dans des versions papiers, tels des ouvrages.

22 La distribution de Politique européenne via le portail Cairn fait que la revue connaît aujourd’hui une situation semblable à nombre de revues de SHS, décrites très justement par la revue Tracés[9]. Le système actuel d’accès dit freemium permet de rendre gratuit la consultation des articles au-delà d’une barrière de deux ans. Dans ces conditions, le nombre de consultations des articles offre aujourd’hui à notre revue la posssibilité de bénéficier de financements annuels indispensables pour la pérennité de notre projet éditorial. Le système freemium offert par les plateformes comme Cairn devient donc de ce fait une nécessité pour le maintien des revues, repoussant en cela la question de l’Open access intégral. Ce nouveau modèle de financement pour les revues entraîne cependant à terme le risque de devenir totalement dépendant de ces plateformes et du fameux « click de consultation » [10]. Dans ce débat, les revues ont du mal à produire un discours collectif fort, ce qui se comprend notamment par l’hétérogénéité de nos structures, de nos objets de recherche et des champs académiques. Néanmoins, il existe un point commun, la fragilité de nos organisations éditoriales si bien que de très nombreuses revues sont devenues dépendantes aujourd’hui du financement du numérique. Si à moyen ou à long terme l’Open Access apparaît comme le système dominant, il est nécessaire pour l’existence de nos revues de préparer ce nouveau modèle dans lequel les éditeurs mais aussi les institutions de recherche n’ont pas toujours le même intérêt que les revues. Le nouvel équilibre économique de nombre de revues comme Politique européenne risque donc d’être profondément bouleversé. Pour sa part, Politique européenne a décidé de multiplier les accords avec des laboratoires français et étrangers qui, de manière annuelle et/ou ponctuelle, acceptent dans le cadre de dossiers spéciaux de participer financièrement à la prise en charge de l’editing et de la publication en version papier. Cette multiplication des sources de financements demande là aussi un travail important de mise en relation mais permet également de positionner la revue comme un interlocuteur permanent des laboratoires et universités.

23 Au final, si la question de la diffusion et de ces supports est aussi fondamentale c’est qu’elle touche plus largement à la place des sciences dans le débat public et, nous concernant, au rôle des EU Studies dans les débats sur l’UE. Force est de constater qu’aujourd’hui le terme de crise devient un élément presque « naturel » de toute discussion concernant l’Europe aussi bien dans ses dimensions politique, économique et sociale (Foucault, 2013 ; Jacquot, 2013). Entretenant des relations parfois ontologiques avec le processus politique européen, les EU Studies participent activement à la fabrication de l’intégration européenne en tant que productrices de savoirs (Adler-Nissen et Kropp, 2015 ; Camic, Gross et Lamont, 2011). On peut se demander dans quelle mesure l’une des dimensions de la « crise de l’Europe » ne réside pas également dans les connaissances académiques sur l’UE. En témoigne pour certains le fait que le champ académique des études européennes apparaît relégué aux marges du débat intellectuel. Les « Européanistes » et leur outillage de doctrines et de méthodologies n’apparaissent que très rarement dans l’espace de discussion intellectuel principal. L’absence d’écho des recherches publiées dans Politique européenne dans le débat public français en est une illustration. Contrairement à des revues comme Débat, Commentaires ou Pouvoirs, la revue n’est que rarement commentée par des acteurs politiques et administratifs français ou francophones. Est-ce lié à la rigueur scientifique de la revue qui, semble-t-il, diminue l’intelligibilité des propos, ou encore l’absence de liens entre la revue et les institutions politiques et économiques des affaires européennes ?

24 Il s’agit dès lors de considérer concrètement les stratégies intellectuelles collectives et individuelles face au projet européen (Lacroix & Nicolaïdis, 2010) afin de poser la question de la capacité des EU Studies à expliquer les raisons, les processus et les effets de l’intégration européenne à l’aide de concepts théoriques. Ces enjeux constituent sans doute les défis majeurs pour notre revue dans les prochaines années. Il nous paraît donc nécessaire, comme les contributions de ce numéro tendent à le démontrer, de continuer à étudier et à publier sur l’Union européenne et de poursuivre l’aventure collective de Politique européenne !


Les comités de rédaction de Politique européenne (2000-2015)

2000-2002

25 Directrice : Sabine Saurugger (IEP de Paris, puis IEP de Lille, puis IEP de Grenoble) Comité de rédaction :

26 Didier Chabanet (IUE Florence)

27 Frédéric Depétris (IEP de Paris)

28 Patrick Hassenteufel (Université de Rennes 1)

29 Bastien Irondelle (IEP de Paris, CERI)

30 Philippe Rivaud (IEP de Paris, CERI)

31 Valérie Rossellini (IEP de Paris)

32 Andy Smith (FNSP, CERVL, IEP de Bordeaux)

33 Yves Surel (CEVIPOF puis IEP de Grenoble)

2002-2006

34 Directrice : Sabine Saurugger (IEP de Grenoble)

35 Comité de rédaction :

36 Céline Belot (Université de Genève puis CNRS, PACTE, IEP de Grenoble)

37 Didier Chabanet (INRETS, Paris)

38 Dorota Dakowska (IEP de Paris/Centre Marc Bloch de Berlin puis Paris X Nanterre)

39 Frédéric Depétris (IEP de Paris - CEVIPOF)

40 Patrick Hassenteufel (Université de Rennes 1 puis Université de Versailles St Quentin en Yvelines)

41 Bastien Irondelle (IEP de Paris, CEE puis CERI)

42 Philippe Rivaud [11] (IEP de Paris, CERI)

43 Andy Smith (FNSP, CERVL, IEP de Bordeaux)

44 Yves Surel (IEP de Grenoble)

2006-2007

45 Directrice : Céline Belot (CNRS, PACTE, IEP de Grenoble)

46 Comité de rédaction :

47 Didier Chabanet (INRETS, Paris)

48 Dorota Dakowska (IEP de Strasbourg, GSPE)

49 Patrick Hassenteufel (Université de Versailles-St Quentin en Yvelines)

50 Bastien Irondelle (CERI, IEP de Paris)

51 Sabine Saurugger (IEP de Grenoble, PACTE)

52 Andy Smith (FNSP, CERVL, IEP de Bordeaux)

53 Yves Surel (IEP de Grenoble)

2007-2010

54 Directrice : Céline Belot (CNRS, PACTE, IEP de Grenoble)

55 Comité de rédaction :

56 Didier Chabanet (INRETS, Paris et ENS de Lyon, Triangle)

57 Dorota Dakowska (IEP de Strasbourg, GSPE)

58 Patrick Hassenteufel (Université de Versailles-St Quentin en Yvelines)

59 Bastien Irondelle [12] (FNSP, CERI, Sciences Po Paris)

60 Antoine Mégie (CERI Sciences Po Paris, puis CEE puis CICC-Université de Montréal)

61 Frédéric Mérand (Université de Montréal)

62 Olivier Rozenberg (FNSP, CEVIPOF puis CEE, Sciences Po Paris)

63 Sabine Saurugger (IEP de Grenoble, PACTE, IUF [13])

64 Yves Surel (IEP de Grenoble puis Université Paris II)

65 Julien Weisbein (IEP de Toulouse, LaSPP)

66 Cornelia Woll (FNSP, CERI, Sciences Po Paris)

2010

67 Directrice : Céline Belot (CNRS, PACTE, IEP de Grenoble)

68 Comité de rédaction :

69 Didier Chabanet (INRETS, Lyon et ENS de Lyon, Triangle)

70 Dorota Dakowska (IEP de Strasbourg, GSPE)

71 Patrick Hassenteufel (Université de Versailles-St Quentin en Yvelines)

72 Antoine Mégie (Université de Rouen)

73 Frédéric Mérand (Université de Montréal)

74 Olivier Rozenberg (FNSP, CEE, Sciences Po Paris)

75 Sabine Saurugger (IEP de Grenoble, PACTE, IUF)

76 Yves Surel (Université Paris II)

77 Alexander Warleigh-Lack (Brunel University)

78 Julien Weisbein (IEP de Toulouse, LaSPP)

79 Cornelia Woll (CERI, Sciences Po Paris)

2011

80 Directrice : Céline Belot (CNRS, PACTE, Sciences Po Grenoble)

81 Comité de rédaction :

82 Didier Chabanet (INRETS, Lyon et ENS de Lyon, Triangle)

83 Dorota Dakowska (Sciences Po Strasbourg, GSPE)

84 François Forêt (Université Libre de Bruxelles)

85 Patrick Hassenteufel (Université de Versailles-St Quentin en Yvelines)

86 Sophie Jacquot (CEE, Sciences Po Paris)

87 Antoine Mégie (Université de Rouen)

88 Frédéric Mérand (Université de Montréal)

89 Romain Pasquier (CNRS, CRAPE, Sciences Po Rennes)

90 Olivier Rozenberg (FNSP, CEE, Sciences Po Paris)

91 Sabine Saurugger (Sciences Po Grenoble, PACTE, IUF)

92 Antoine Vauchez (CNRS, IUE de Florence, Université Paris 1, CRPS/CESSP)

93 Alexander Warleigh-Lack (Brunel University)

94 Julien Weisbein (Sciences Po Toulouse, LaSPP)

95 Cornelia Woll (FNSP, CERI, Sciences Po Paris)

2011-2013

96 Directeur : Antoine Mégie (Université de Rouen)

97 Directeurs adjoints :

98 Céline Belot (CNRS, PACTE, Sciences Po Grenoble)

99 Frédéric Mérand (Université de Montréal)

100 Olivier Rozenberg (FNSP, CEE, Sciences Po Paris)

101 Comité de rédaction :

102 Didier Chabanet (IUE Florence et ENS de Lyon, Triangle)

103 Dorota Dakowska (Sciences Po Strasbourg, GSPE)

104 François Forêt, (Université libre de Bruxelles)

105 Sophie Jacquot (CEE, Sciences Po Paris puis UCL Louvain)

106 Romain Pasquier (CNRS, CRAPE, Sciences Po Rennes)

107 Sabine Saurugger (Sciences Po Grenoble, PACTE, IUF)

108 Antoine Vauchez (CNRS, Université Paris 1, CRPS/CESSP)

109 Alexander Warleigh-Lack (Brunel University)

110 Julien Weisbein (Sciences Po Toulouse, LaSPP)

111 Cornelia Woll [14] (Harvard University, Sciences Po Paris)

2014-2015

112 Directeur : Antoine Mégie (Université de Rouen)

113 Directeurs adjoints :

114 Céline Belot (CNRS, PACTE, Sciences Po Grenoble)

115 Frédéric Mérand (Université de Montréal)

116 Olivier Rozenberg (FNSP, CEE, Sciences Po Paris)

117 Sophie Jacquot (UCL Louvain puis Sciences Po Paris)

118 Comité de rédaction :

119 Didier Chabanet (CEVIPOF, IFSTTAR, Lyon et ENS de Lyon, Triangle)

120 François Forêt, (Université libre de Bruxelles)

121 Annabelle Littoz-Monnet (Institut des Hautes Études Internationales et du Développement de Genève)

122 Emmanuel Mourlon-Druol (Glasgow University)

123 Stéphanie Novak (Hertie School of Governance Berlin puis Université Catholique de Lille, ESPOL)

124 Romain Pasquier (CNRS, CRAPE, Sciences Po Rennes)

125 Sabine Saurugger (Sciences Po Grenoble, PACTE)

126 Virginie Van Ingelgom (Université de Louvain-la-neuve, ISPOLE)

127 Antoine Vauchez (CNRS, Université Paris I, CRPS/CESSP)

128 Julien Weisbein (Sciences Po Toulouse, LaSPP)

Bibliographie

Références bibliographiques

  • Adler-Nissen Rebecca and Kropp Kristoffer (2015), « Special Issue : Making Europe : The Sociology of Knowledge Meets European Integration », Journal of European Integration, vol. 37, nº 2, p. 155-318.
  • Aldrin Philippe et Hubé Nicolas (2016, à paraître), « Une démocratie de “stakeholders”. L’Europe politique, laboratoire avancé de l’expérimentation démocratique », Gouvernement et Action Publique.
  • Beauvois Jean-Léon (2006) « Des dangers d’une culture dominante dans les sciences psychologiques et sociales : la psychologie sociale et l’impact factor », Les cahiers de psychologie politique [En ligne], nº 9, juin.
  • Bourdon Muriel (2012), L’Europe des universitaires, Grenoble, PUG.
  • Briatte François (2008), « Comparaison inter-classements des revues en sociologie-démographie et science politique », Bulletin de Méthodologie Sociologique, nº 100.
  • Camic Charles, Gross Neil and Lamont Michelle (2011) (eds), Social Knowledge in the Making, Chicago, Chicago University Press.
  • Corneille Pierre (1991 [1637]), Le Cid, Paris, Hatier.
  • Coutrot Laurence (2008), « Sur l’usage récent des indicateurs bibliométriques comme outil d’évaluation de la recherche », Bulletin de Méthodologie Sociologique, nº 100, p. 45-50.
  • Foucault Martial (2013), « Les politiques européennes face à la Grande Récession », Politique européenne, nº 42, p. 8-21.
  • Gingras Yves (2008), « La fièvre de l’évaluation de la recherche – du mauvais usage de faux indicateurs », Bulletin de Méthodologie Sociologique, nº 100, p. 41-44.
  • Jacquot Sophie (2013), « Les effets de l’européanisation dans le domaine social », Politique européenne, nº 40, p. 9-21.
  • Lacroix Justine and Nicolaïdis Kalypso (2010), European Stories. Intellectual Debates on Europe in National Contexts, Oxford, Oxford University Press.
  • Megie Antoine et Vauchez, Antoine (2014), « Crise, crises et crisologie européenne », Politique européenne, nº 44, p. 8-22.
  • Politique européenne (2000), « La recherche en science politique et l’Union européenne », nº 1.
  • Smith Andy (2014), « Usages scientifiques de “la crise” de 2008 et suite. Le cas des European Studies », Politique européenne, nº 44, p. 124-151.

Date de mise en ligne : 08/03/2016.

https://doi.org/10.3917/poeu.050.0018

Notes

  • [1]
    Le présent texte peut en effet se lire en miroir du « Manifeste » publié en introduction du premier numéro de Politique européenne (« La recherche… . », 2000).
  • [2]
    Sur ce point voir les différentes contributions récentes de certaines revues ou recherches sur ce thème : Revue Tracé : http://traces.hypotheses.org/805 ; Pétition Cairn> : http://www.openaccess-shs.info/motion/ ; Pétition en réponse> : http://iloveopenaccess.org/ ; Conseil scientifique d’Open Edition sur l’accès ouvert> : http://leo.hypotheses.org/9953.
  • [3]
    Pour des travaux sur la structuration du champ scientifique des études européennes voir par exemple Bourdon (2012) ; Smith (2014) ; Aldrin et Hubé (2016).
  • [4]
    Cf. la liste en annexe des différents comités de rédaction de Politique européenne.
  • [5]
    Rappelons qu’au début des années 2000, les chercheurs et unités du CNRS étaient bien soumis à une évaluation quadriennale mais ce n’était pas le cas des enseignants chercheurs et des établissements d’enseignement. Par ailleurs, l’évaluation par la publication était bien moins quantifiée et centrée autour des publications en anglais qu’elle ne l’est aujourd’hui.
  • [6]
    Cf. sur ce point le dossier publié en 2008 dans le Bulletin de méthodologie sociologique (Gingras, 2008 ; Coutrot, 2008 ; Briatte, 2008).
  • [7]
    Cf. par exemple Beauvois (2006).
  • [8]
    Lorsqu’un numéro thématique est accepté, un (parfois deux) membre du comité de rédaction assure le suivi scientifique du numéro en collaboration avec le ou les directeurs du numéro. Il est associé à chaque stade de relecture des articles par les évaluateurs extérieurs (first and second draft), vérifie la cohérence entre les articles et évalue individuellement chaque article.
  • [9]
    « L’Open Access : la schizophrénie française », http://traces.hypotheses.org/805.
  • [10]
    À l’heure actuelle, et suite notamment aux recommandations européennes, il semble que les négociations en particulier en France tendent à s’engager vers une barrière de douze mois pour les sciences, la technique et la médecine et de vingt-quatre mois pour les SHS. Cette solution apparaît comme un alignement sur les autres pays européens et internationaux étant donné que le principe général est de faire une différence pour les SHS avec des délais légèrement supérieurs. De nombreux acteurs scientifiques français (Centre national de la recherche scientifique, Conférence des présidents d’université, Bibliothèque scientifique numérique [BSN4/7] sont néanmoins aujourd’hui dans une volonté de réduire ces délais à douze mois pour les SHS).
  • [11]
    Départ en 2004.
  • [12]
    Départ en 2008.
  • [13]
    2009-2014.
  • [14]
    Départ en 2012.
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