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Article de revue

1. Emmanuelle SIBEUD, « Post-Colonial et Colonial Studies : enjeux et débats », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2004/5 (n° 51-4bis), p. 87-95. [DOI : 10.3917/rhmc.515.0087] [https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2004-5-page-87.htm]. E. SIBEUD, « Du postcolonialisme au questionnement postcolonial : pour un transfert critique », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2007/4 (n° 54-4), p. 142-155. [DOI : 10.3917/rhmc.544.0142]. [https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2007-4-page-142.htm

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1 De façon pionnière, E. Sibeud se risque à soupeser les premiers acquis de l’histoire postcoloniale, il y a une quinzaine d’années. Paradoxalement, à l’époque, elle se montrait plutôt critique. Tout en se livrant à une brève histoire d’un courant qui commençait à prendre réellement racine dans les communautés académiques françaises, en partant d’E. Saïd, bien sûr, des études littéraires et sémantiques, elle remet en question la schématisation des réalités au détriment des facteurs d’altérité et d’hybridité et surtout une interprétation assez manichéenne de l’histoire et de ses héritages par le biais d’un radicalisme rhétorique. Mais elle met bien en valeur l’originalité des subaltern studies grâce à la cristallisation d’une « histoire par en bas » fort originale et orientée vers une sociohistoire, tandis que les anthropologues sont incités à remodeler leur portefeuille de méthodes d’enquête (2004, p. 91).

2 Son second article est une analyse du livre collectif de N. Lazarus, Penser le postcolonial. Elle s’en sert pour recenser les questions suscitées par la percée de ce courant de pensée et d’analyse, en soulignant le risque « de s’égarer dans un radicalisme académique qui est une impasse épistémologique » (2007, p. 143). Elle scrute les racines littéraires de ce courant ; elle insiste sur « l’apport le plus important du questionnement postcolonial, l’invention d’une nouvelle transversalité bousculant en particulier la répartition par aires culturelles » (2007, p. 147) et la quête d’une nécessaire « hybridité ». Mais elle se montre sceptique quant au projet de réécriture entière des passés des espaces postcoloniaux par le biais des « imaginaires », des « fractures coloniales » et utilise même le terme d’« imposture » (2007, p. 151), tout en s’inquiétant d’un risque de dérives d’un « multiculturalisme » peu ou prou intolérant sur le fonctionnement des pôles de recherche.

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