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Article de revue

Bloc-Notes

Pages 6 à 7

Les jeunes, les droits, les devoirs. 28 novembre

1 Voilà donc des jeunes qui se mobilisent à Blois pour faire valoir leurs droits et mesurer les devoirs qui en découlent. Ce sont des lycéens, je devrais dire des lycéennes tant le sexe féminin l’emportait sur les représentants masculins. Ce sont des jeunes dont les études ont une connotation sociale ! Bon signe ! Si personne ne vient répondre par le scepticisme à leur désir de se mobiliser au service des autres, on pourrait compter sur leur civisme et leur engagement. Mais ils le disent eux-mêmes : il y a tant d’adultes décevants qui les découragent avant même qu’ils n’entreprennent ! « Tu es jeune, cela te passera avant que cela ne me reprenne ! » Est-ce une manière de préparer une relève ? D’ailleurs leur adversaire principal c’est le temps. Il y a tant de propositions, tant à faire un peu partout dans la cité, un peu souvent dans la journée, qu’il faut choisir. Et les choix de générosité ne sont pas forcément ceux qui restent ! Et pourtant j’ai senti comme un frémissement… Comme si la dignité de chacun était au rendez-vous !

On demande des travailleurs sociaux

2 C’est que le besoin de professionnels du social se fait lourdement sentir. Nous le voyons bien en travaillant sur les schémas de formation. Il y a les besoins qui augmentent, il y a les anciens qui vieillissent, il y a une répétition qui ne fait plus recette, des salaires qui ne sont pas à la hauteur des ambitions, des jeunes qui sont découragés par leurs aînés, des aînés qui sont eux-mêmes usés par leurs institutions dans un combat où les résultats sont difficiles à atteindre et où l’on voudrait sacrifier l’essentiel à l’urgence.

3 Le 13 décembre à Issy-les-Moulineaux, ASH a fait recette pour cette grande journée du recrutement qui fut aussi une vitrine des professions sociales. Bravo ! C’est à refaire ! Une journée des professions sociales où l’on s’informe, où l’on se communique des expériences, des possibilités, où l’on débat de l’évolution des professions sociales.

4 Pour moi c’était, sous une autre forme, une reprise des thèmes de réflexion qui conduisit le 5 décembre l’AFORTS (Association française des organismes de formation et de recherche en travail social) à Aubervilliers. Rajeunir l’image du travailleur social, sans pour autant le couper de son histoire. Montrer que son action devient multiforme et touche l’ensemble des domaines où son intervention est devenue utile sinon nécessaire : l’habitat et le logement, l’emploi et le chômage, la vie sociale et les « incivilités », le bien-être et la santé mentale, l’accueil et l’insertion, la survie et la dignité, le soutien parental et le soutien scolaire, la lutte contre toutes les formes d’auto-destruction, etc. Professions aux formes multiples d’action, aux entrées multiples également, mais toutes marquées d’un sceau de qualité que seule la formation peut apporter, dans la recherche d’une alternance, où à travers les connaissances et les pratiques aussi diverses que possible, se montre le fondement même du travail, ce partage, cet échange que nous recherchons avec ceux qui nous sollicitent, parce que nous sommes sur le même chantier.

5 Et là encore, il m’a semblé que quelque chose bougeait, comme une attente de ressourcement, de volonté d’en découdre avec cette société qui nous provoque avec indécence. Tant de monde dans la rue le 1er mai 2002 (en faveur de la démocratie), tant de monde dans les rues le 15 février 2003 (en faveur de la paix), et parmi eux tant d’entre nous !

Encore et toujours la sécurité

6 C’est qu’à force de vouloir faire la distinction entre les forces du bien et celles du mal, à force de stigmatiser ces dernières pour renforcer les lois qui protègent les premières, nos dirigeants vont finir par nous donner une indigestion d’assurance et de protection, un ras-le-bol des contraintes stigmatisantes dans lesquelles un jour ou l’autre nous pouvons être pris.

7 Le rapport du Conseil supérieur du travail social sur « Violence et champ social », est souvent l’occasion de mises au point qui font la part des réalités et des fantasmes. La journée du souvenir à Vaucresson le 13 décembre autour de la personne d’Henri Michard, rappelle les idées de ceux qui sans nier la répression, la contention nécessaire, n’en préconisaient pas moins la priorité de l’éducation. Certes la société doit se défendre contre tous les manquements à la loi qui garantit la liberté de tous. Mais la loi peut être elle-même porteuse d’injustice et punir sans discernement ceux qui sont les victimes d’une certaine forme d’oppression. Certes, il ne s’agit pas de faire des opprimés les opprimeurs de demain, Paolo Freire nous l’a montré. Mais il ne s’agit pas de hurler avec les loups et défendre les nantis contre ceux qui sont nus.

8 La loi du 2 janvier 2002, quelles que puissent être ses insuffisances, nous engage à une collaboration avec les usagers que certains d’entre nous pratiquent depuis longtemps, mais que d’autres avaient oublié de mettre en œuvre, dans le confort des habitudes des relations sociales qui sépare souvent celui qui sollicite de ceux qui sont là pour répondre. Dans de nombreux colloques et séminaires, dans les associations, comme dans les centres de formation, on se pose cette question. Que ce ne soit pas seulement un événement, un moment d’attention, une initiative d’un mouvement, d’un département, d’une ville, d’un lieu de formation ; que cette question qui nous traverse crée les conditions d’une approche nouvelle et commune des questions sociales. Il n’y a pas de semaine sans que de nouvelles initiatives surgissent dans ce domaine. Les lieux sont trop nombreux, les temps aussi, pour pouvoir les citer toutes. Pour nos amis des Ceméa, citons seulement les journées du XXe, le 31 janvier et 1er février sur le « Vivre ensemble », la semaine d’étude du CFPES d’Aubervilliers du 10 au 14 février. Ce sont des événements qui rapprochent, tout comme ce colloque que nous préparons pour octobre sous la houlette d’Advocacy France et de Santé Mentale Europe.

9 Le frémissement prend ici une certaine ampleur. L’ANAS va même jusqu’à parler d’un grand chambardement (Angers, 29 au 31 janvier).

« 7.8.9 – Vers les états généraux du social » en 2004

10 C’est ce qui nous a décidé à donner une structure à cet appel pour les États généraux du social. L’association destinée à porter cette initiative a vu le jour le 21 décembre. Ses statuts ont été déposés le 10 janvier. Elle fixe une première assemblée générale le 14 mai au Cedias pour faire le point sur les premiers résultats. Elle a diffusé l’appel et la proposition d’action que VST publiera. 7.8.9 ce sont les trois derniers chiffres de 1789. Ce sont aussi les trois chiffres de la comptine qui propose un « panier neuf ».

11 Ensemble travaillons, proposons, élaborons et retrouvons-nous en 2004, très nombreux au Parc floral de Paris, après avoir ramassé doléances et projets dans tous les coins du pays.

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