Notes
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[1]
Traduit par « secularism » ou « laicity » (mot d’apparition plus récente). Sauf indication contraire, les traductions de citations d’ouvrage en anglais sont de l’auteur. Pour une discussion plus approfondie des définitions et de la philosophie anglo-saxonne en la matière, voir Charles Taylor, L’âge séculier, Montréal, Boréal, 2011.
-
[2]
Portail étymologique du Centre des ressources textuelles et lexicales, consulté le 24 novembre 2017.
-
[3]
Jean-Paul Willaime, « European Integration, Laïcité and Religion », Religion, State and Society, vol. 37, n° 1-2, 2009.
-
[4]
Voir notamment Benedict Andersen, L’imaginaire national : réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 1996.
-
[5]
Bob Morris, Robert Hazell, Programme de recherche sur l’Église et l’État au xxie siècle, http://www.ucl.ac.uk/constitution-unit/research/research-archive/archive-projects/church-and-state, consulté le 3 janvier 2018.
-
[6]
Ibid.
-
[7]
Lords Spiritual (Women) Act, 2015.
-
[8]
The Guardian database, 24 novembre 2012.
-
[9]
Christopher Sinclair, « État, religion et éducation en Angleterre », Journal des anthropologues, n° 100-101, 2005, p. 3.
-
[10]
House of Commons briefing paper, n° 06972, 13 mars 2017, Faith Schools in England : FAQs.
-
[11]
Camille Froidevaux-Metterie, « États-Unis : comprendre l’énigme théocratico-laïque », Critique internationale, vol. 36, n° 3, 2007, p. 62.
-
[12]
Ibid., p. 67.
-
[13]
Lemon vs Kurtzman 403 US 602 1971, cité par Froideveaux-Metterie, ibid., p. 123.
-
[14]
Ibid.
-
[15]
http://www.capenet.org/facts.html, consulté le 18 décembre 2017.
-
[16]
us Department of Education, State Regulation of Private Schools, 2009, p. 342, en ligne.
-
[17]
American_academy_of_religious_-_curriculum_guidelines. Rapport de l’Académie américaine de la Religion, recommandations d’un organe gouvernemental, consulté le 18 décembre 2017.
-
[18]
La déclaration d’allégeance peut contenir une référence à un Dieu universel, mais ceci n’est pas obligatoire. https://isss.umn.edu/publications/USEducation/2.pdf, consulté le 3 janvier 2018.
-
[19]
Code d’éthique de l’Association britannique des travailleurs sociaux, https://www.basw.co.uk/codeofethics/, consulté le 14 décembre 2017.
-
[20]
Jane Williams, Child Law for Social Workers, New York, Sage, 2008, p. 26.
-
[21]
Guide de l’association nationale de médiation au travail : http://www.acas.org.uk/media/pdf/d/n/Religion-or-Belief-and-the_workplace-guide.pdf, consulté le 14 décembre 2017.
-
[22]
http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/the-hijab-debate-i-dont-want-to-be-judged-on-my-looks-1722461.html, consulté le 2 janvier 2018.
-
[23]
Jane Williams, op. cit., citant le General Social Care Council Code of practice.
-
[24]
Helen Rose Ebaugh et al., « Where’s the religion ? Distinguishing faith-based from secular social service agencies », Journal for the Scientific Study of Religion, vol. 42, n° 3, septembre 2003.
-
[25]
Strengthening Faith Institutions, https://www.gov.uk/government/publications, consulté le 21 novembre 2017.
-
[26]
Margot Trotter Davis, « Religious and non-religious components in substance abuse treatment: A comparative analysis of faith-based and secular interventions », usa Journal of Social Work, vol. 14, n° 3, 2014.
-
[27]
Department of Education, Further Action on Adoption, Finding More Loving Homes, janvier 2013, en ligne.
-
[28]
Patricia K. Jennings, « The trouble with the Multiethnic Placement Act: An empirical look at transracial adoption », Sociological Perspectives, vol. 49, n° 4, hiver 2006, p. 559-581.
-
[29]
Center for Advanced Studies in Child Welfare, Minnesota, https://cascw.umn.edu/policy/religion_adoption/, consulté le 20 décembre 2017. Voir aussi http://www.abanet.org/child/adoption-6.pdf.
-
[30]
The Guardian, article de Kanan Malik, 3 septembre 2017.
-
[31]
Jean-François Mignot. « L’adoption plénière en France et en Angleterre-Galles : une histoire comparée du droit et des pratiques (1926-2015) », Droit et société, vol. 93, n° 2, 2016, p. 417-435, https://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2016-2-page-417.htm
-
[32]
Michael Waldon, The Construction of Religion in Social Work, masters dissertation, Smith College, 2017, en ligne.
-
[33]
Edward R. Canda, Leola Dyrud Furman, Spiritual Diversity in Social Work Practice: The Heart of Helping, 2e éd., New York, Oxford University Press, 2010, cité par M. Waldon, op. cit., p. 13.
-
[34]
Janet Ward Schofield, « Causes and consequences of the colorblind perspective », dans John F. Dovidio, Samuel L. Gaertner (sous la direction de), Prejudice, Discrimination, and Racism, San Diego, Academic, 1986.
1 La majorité des pays de langue anglaise sont laïques [1]. Contrairement à une opinion répandue en France, le régime politique typiquement « anglo-saxon » correspond bien aux définitions habituellement admises du terme : au sens étymologique, leurs institutions nationales « publiques ou privées » « sont indépendantes du clergé et des Églises ». Ils sont caractérisés par leur « impartialité, et par la neutralité de l’État à l’égard des Églises et de toute confession religieuse [2] ». La grande majorité de ces pays sont « laïques », au sens juridique et sociologique du terme aussi, malgré les exceptions notables comme le Pakistan [3]. Les régimes politiques de l’aire anglophone correspondent largement aux trois critères formulés par le sociologue des religions Jean-Paul Willaime : leur organisation politique, législative et institutionnelle est respectueuse de la liberté de conscience, de pensée et de religion ; des lois à caractère constitutionnel affirment l’égalité des droits et des devoirs des citoyens ; l’autonomie réciproque de l’État et de la religion est garantie.
2 Il serait impossible de traiter en un seul article la situation de tous les pays « anglo-saxons », fort hétérogènes par ailleurs. Par conséquent, nous limiterons notre propos aux cas du Royaume-Uni et des États-Unis, en tentant de mettre en évidence les principales garanties institutionnelles de la laïcité, leurs limites et leurs implications pour le travail social. Dans une première partie, nous décrirons la laïcité du point de vue des institutions démocratiques et éducatives des deux pays, qui se révèlent tout à fait dissemblables. Dans la seconde, nous aborderons la laïcité dans le travail social, champ qui présente au contraire une certaine unité d’approche, favorisée notamment par les échanges internationaux en matière de recherche et de formation. Nous verrons que la laïcité ne soulève pas d’interrogation particulière dans le discours professionnel, sans doute en raison de l’application de règles rigoureuses en matière de neutralité professionnelle. En revanche, la place de la religion et de la « spiritualité » connaît un regain d’intérêt chez les travailleurs sociaux, surtout comme élément de compréhension et d’évaluation de la situation des usagers demandeurs de service.
De quelques traits saillants de la laïcité britannique et américaine
3 Si la question de la séparation entre l’Église et l’État relève d’une même logique issue des révolutions nationales et de la pensée des Lumières [4], les États-Unis et le Royaume-Uni présentent aujourd’hui des formes de laïcité très différentes.
Au Royaume-Uni : une pratique laïque teintée de réminiscences
de la tradition anglicane
4 Les bases de la séparation entre les Églises et l’État ont été jetées politiquement durant la période de la « révolution glorieuse » de 1688-1707, notamment par la loi sur la tolérance (Toleration Act) de 1689. L’accession au trône du roi protestant William III d’Orange a conduit à l’unification du pays de Galles, de l’Écosse et de l’Angleterre. L’union effective avec l’Irlande a été actée en 1801. Dans ce contexte, les Églises anglicanes de Galles, d’Irlande et d’Angleterre ont reçu un statut national, ainsi que celle, presbytérienne, d’Écosse [5].
5 En héritage du compromis fait à cette époque, et en l’absence de constitution écrite, il subsiste aujourd’hui une présence ecclésiastique dans la sphère du pouvoir politique et réciproquement une influence terrestre sur les affaires de l’Église d’Angleterre. Ainsi, la reine détient symboliquement l’autorité sur les actions terrestres de l’Église d’Angleterre et elle « nomme » ses 76 archevêques. C’est au nom de l’autorité royale que « son » gouvernement valide les prêtres de 700 paroisses anglicanes [6]. De plus, l’Église anglicane investit 26 archevêques à la chambre haute des Lords (il s’agit des « seigneurs spirituels ») sur un total de 799 représentants, dont 79 héréditaires et 694 autres nommés à vie sur proposition du Premier ministre. Une récente disposition visant à l’égalité homme-femme préconise que les prochaines nominations de seigneurs spirituels soient des archevêques femmes [7]. L’Église d’Écosse ne bénéficie pas de représentation politique, pas plus que l’Église du pays de Galles (ceci depuis 1914) et l’Église anglicane d’Irlande (depuis 1869). Enfin, notons la présence d’aumôniers anglicans dans les prisons, les hôpitaux publics et l’armée. Des voix se sont levées fréquemment pour abolir ces différents privilèges et il est de nouveau question d’une réforme de la chambre haute qui pourrait en limiter la portée, mais au moment où nous écrivons, ces questions sont éclipsées par d’autres sujets plus urgents.
6 Concernant l’Irlande du Nord, la loi constitutionnelle de 1973, encore en vigueur, interdit toute forme de discrimination en raison de la religion. Cette disposition et l’équilibre très fragile instauré par l’accord de Belfast en 1998 n’ont que très faiblement entamé la ségrégation religieuse visible sur le plan de l’urbanisme et à l’école. Seulement une soixantaine d’écoles proposent actuellement une forme d’« éducation intégrée » qui transcende la barrière entre protestants et catholiques, certaines bénéficiant d’une aide de l’Union européenne [8].
7 Le système scolaire est largement dominé par les établissements non confessionnels, même s’il s’agit d’une organisation hybride. Hormis l’Irlande du Nord, les écoles à caractère confessionnel sont présentes dans des proportions similaires à celles relevées en France. En Angleterre, elles accueillent environ 5 % des élèves, avec une majorité d’écoles anglicanes et une centaine d’orientation musulmane [9]. Ces écoles sont beaucoup plus présentes dans le primaire que dans le secondaire [10]. L’État assure un contrôle sur le curriculum et sur les résultats, mais laisse ouvertes à la négociation locale, encadrée par les autorités territoriales, les questions concernant le style d’enseignement et la forme de participation des parents à la gestion de l’établissement. Ainsi, l’éducation est gérée par un système d’autorité locale très indépendante, chargée de réguler les relations entre une multitude d’établissements de nature et de statut variables (académies, écoles compréhensives, grammar schools, etc.) et de garantir aux parents un éventail de choix aussi large que possible.
8 Deux signes de « religiosité » frappent l’observateur extérieur. L’éducation religieuse assurée par un enseignant volontaire issu du corps enseignant, à raison d’une heure par semaine ; la cérémonie à caractère religieux tenue en début de journée et généralement dirigée par le directeur de l’école. L’éducation religieuse prend des formes des plus variées, mais doit contenir un minimum de 51 % de thèmes issus de la tradition chrétienne. Cependant, sur simple demande des parents, l’élève est dispensé d’y assister. Ces pratiques éducatives représentent bien évidemment une exception importante à la règle de la séparation entre l’Église et l’État. Toutefois, il serait erroné de voir dans ce système une ingérence forte de la part de l’Église dans les affaires de l’éducation. L’on s’approche davantage d’une sorte de religiosité « a-confessionnelle », qui fait office d’initiation à des valeurs à caractère philosophique et civique et vise à développer un esprit d’appartenance à la communauté scolaire et nationale.
9 Les principales limitations à la laïcité sont donc de plusieurs ordres :
10 – le poids de la tradition représenté par la présence des archevêques à la chambre haute, instance dont la composition est par ailleurs très peu démocratique ;
11 – l’autonomie des établissements scolaires. Il s’agit d’un système éducatif laissant place à des écoles confessionnelles, mais dispensant un enseignement religieux de portée très limitée ;
12 – le prestige de l’Église d’Angleterre, garant d’une partie de l’imaginaire national de l’Angleterre (et non des autres régions) et pilier de l’establishment.
13 En dépit de ces limitations, la présence religieuse dans la sphère publique s’avère très restreinte et l’étanchéité entre l’État et l’Église ne fait guère de question dans la pratique. Aucune mesure politique d’importance n’est imputable à l’influence de l’église au cours des dernières décennies, aucun enseignement religieux exclusif n’est dispensé, aucune institution sociale n’est en droit de refuser d’intervenir auprès de publics aux croyances différentes ou athées. Enfin, le débat politique fait très peu de place à la religion et aucun journal à caractère religieux n’est en vente dans les kiosques. Tout cela est vrai sauf en Irlande du Nord, où précisément une loi constitutionnelle spécifique à la région, datant de 1974, affirme fortement la séparation entre l’Église et l’État.
Aux États-Unis : une laïcité résiliente et fortement affirmée
14 À l’inverse du Royaume-Uni, les institutions démocratiques américaines sont rigoureusement laïques, alors que leur mise en pratique est parfois entourée d’un discours à caractère religieux et de tentatives d’incursion du religieux dans la conduite des affaires de la cité.
15 La laïcité est inscrite dans la Constitution au « premier amendement », couramment appelé le « mur de séparation ». Elle est appliquée en référence à deux valeurs fondamentales : la liberté de conscience et l’égalité entre les religions, exigences garanties par un État impartial et par une séparation rigoureuse entre celui-ci et les Églises. « L’État ne tire aucune légitimité ni caution d’une religion. » Il « ne favorise ni défavorise aucune conviction religieuse ou absence de conviction [11] ». Divers autres textes renforcent ce principe, dont la loi sur la neutralité (Neutrality Act) de 1794 « qui établit la distinction entre la neutralité de l’État et la liberté des citoyens, lesquels n’avaient pas à respecter une neutralité morale [12] ». Il ne s’agit en aucune manière d’influencer les croyances des citoyens, uniquement de défendre leur droit d’en avoir. C’est donc au nom d’une « liberté fondamentale » que la laïcité s’applique. L’État autorise et protège toutes les formes d’expression religieuse (dès lors qu’elles ne nuisent pas à la liberté d’autrui), mais n’admet aucune forme de gestion des affaires publiques par les autorités religieuses ni de présence religieuse dans les affaires de justice.
16 Le principe de non-ingérence dans la pratique religieuse a été renforcé en 1971 par la jurisprudence dite « Lemon test » (du nom d’un des protagonistes). Toute nouvelle proposition de loi doit « 1) avoir une finalité séculière, 2) son effet principal ne doit favoriser ni gêner aucune religion », et 3) elle ne doit pas « encourager une imbrication excessive du gouvernement et de la religion [13] ».
17 En outre, il n’existe pas de parti politique à orientation religieuse (contrairement aux partis « chrétiens-démocrates », par exemple en Europe). Les Églises ont certes une influence non négligeable dans le soutien aux candidats, mais ceux-ci manient l’affirmation de leur propre foi de façon à ménager toutes les croyances et tous les cultes. Historiquement, comme le montre Froideveaux-Metterie, professeur de sciences politiques [14], ce sont les évangélistes (y compris les plus fervents) qui ont le plus contribué à promouvoir l’idéal laïque au nom de la liberté d’expression religieuse, car c’est seulement la libre acceptation de la voix de Dieu qui peut conduire au salut : aucun encouragement – ni découragement – de la part de l’État ne peut donc être admis au risque de déformer le chemin à parcourir.
18 Les écoles publiques appliquent strictement le principe de la laïcité et les écoles privées sont tenues de respecter la liberté de conscience. Toutefois, il existe des exceptions : écoles à caractère plus fortement confessionnel relevant du secteur privé dans certains états fédéraux.
19 Le secteur privé représente environ 25 % des établissements scolaires, recevant 10 % des élèves. Parmi ces établissements, 79 % sont d’appartenance religieuse dont 30 % catholiques [15]. Le droit des parents de diriger l’éducation de leurs enfants est affirmé par la Constitution (amendement 14), ce qui a été constamment souligné depuis dans la jurisprudence. Toutefois, l’État régule ces établissements et se fait garant du premier amendement protégeant le libre exercice de la religion en leur sein, sauf dans les États d’Alabama et du Tennessee, Wyoming et Nebraska, où il existe quelques écoles bénéficiant de régimes d’exception [16]. Le financement par l’État des écoles privées est limité et prend uniquement la forme de subventions indirectes : de type « bons d’éducation » (vouchers) et bourses.
20 La religion ne fait pas partie des sujets obligatoires enseignés. En revanche, un organisme national propose un guide de bonnes pratiques proposant qu’elle soit abordée en tant qu’élément transversal, de manière « à respecter la constitution ». Il s’agit de faire apprendre « sur (about) la religion » et non à la pratiquer. Les élèves seront sensibilisés à une variété de points de vue religieux sans qu’aucun soit imposée et sans promouvoir ni dénigrer la religion en général [17] ». Enfin, la constitution américaine interdit l’observance de la religion à l’école publique, mais autorise une cérémonie patriotique d’allégeance au drapeau le matin [18].
21 De façon synthétique, nous pouvons conclure que les États-Unis sont dotés d’une armature législative comparable à celle de la France puisque la séparation entre l’Église et l’État est actée au sein de toutes les administrations publiques et à l’école publique. La liberté d’expression religieuse ou non religieuse est vigoureusement défendue et en matière d’enseignement, très peu de place est accordée à la religion, abordée de manière exclusivement informationnelle et jamais confessionnelle.
22 L’impression de pays religieux est certainement due à deux facteurs : l’omniprésence d’un discours nationaliste évocateur d’un Dieu suprême indépendant des Églises ; l’activisme des Églises au sein des instances de la société civile, favorisé par une tradition de libre expression qui facilite la manifestation de toutes les doctrines, y compris les plus farfelues. Le peuple américain étant plus religieux et pratiquant que celui du Royaume-Uni, l’expression de ces croyances s’avère plus forte.
23 Ainsi les limitations à la laïcité semblent tenir : de la vitalité du sentiment national, exprimé par un discours aux connotations religieuses, et de la nature participative de la vie politique, laissant place à l’incidence d’un grand nombre de groupes d’influence, dont les Églises et autres organismes confessionnels.
L’impartialité religieuse du travailleur social : un devoir avant tout professionnel
24 Les travailleurs sociaux américains et britanniques ont en commun de bénéficier d’une grande autonomie d’organisation et d’avoir des commissions d’éthique assurant une partie du contrôle sur l’activité professionnelle. Ainsi la laïcité est décelable principalement à travers les garanties prises par ces organismes pour assurer une posture professionnelle neutre, et non par des restrictions ou prescriptions formulées par les institutions sociales employeurs. Voyons à présent comment ces obligations professionnelles sont formulées, les controverses qui ont surgi au sujet de la présence du religieux dans la pratique et, enfin, la notion de « spiritualité » comme clé de compréhension des situations traitées.
Des chartes et codes très explicites
25 L’obligation de neutralité est affirmée fortement par les codes et chartes de conduite faisant autorité auprès de la vaste majorité des professionnels portant un titre de travailleur social, cela dans les deux pays. Le devoir professionnel d’impartialité est mis en application dans les deux pays par des instances professionnelles indépendantes dotées de pouvoirs de sanction et par des commissions composées de représentants des autorités et des employeurs.
26 Le code d’éthique de l’association nationale britannique différencie formellement croyances et conduite personnelles du positionnement professionnel [19]. Ce texte précise la notion « d’intégrité professionnelle », comprenant « l’honnêteté, la fiabilité, l’ouverture à l’autre (openness) et l’impartialité » comme valeurs essentielles. Ces dispositions complètent et renforcent les textes et traités internationaux – notamment la Convention des droits de l’enfant de 1989 – traduits dans la législation nationale, comme la loi sur les droits humains de 1998 [20]. Elles soulignent le droit au respect de l’identité culturelle, des origines, et de la non-discrimination.
27 Selon notre lecture, la question si prégnante en France du port des « signes » religieux serait abordée sous cet angle. Le droit au respect de l’identité s’applique aux usagers et de façon identique aux travailleurs sociaux, en référence à la loi sur l’égalité de 2010 (The Equality Act). Ce texte interdit toute forme de discrimination, mais n’oblige pas l’employeur à aménager l’organisation du travail pour faciliter la pratique religieuse quand cela aurait un impact négatif sur l’efficacité de l’entreprise [21]. L’esprit de cette loi est fondé sur le principe de la non-discrimination, accompagné de sanctions en cas de non-observance. L’employeur conserve la responsabilité de juger des conditions de travail dans l’entreprise et d’apporter la preuve que telle ou telle pratique est incompatible avec la bonne marche de l’entreprise en cas de litige. Ainsi, le guide d’application gouvernemental en ligne évoque différents cas de figure : le port des différents signes religieux, la possibilité d’aménager les lieux calmes pour la prière si les conditions le permettent, la possibilité de prendre les congés prévus sur des jours de fête religieuse, etc.
28 Concernant le travail social, l’employeur est tout aussi incité à reconnaître l’identité religieuse d’un agent. Selon notre observation, ceci est vu comme preuve du caractère non discriminatoire du service rendu à l’usager et non comme un quelconque prosélytisme. Le propos en ligne d’une assistante sociale indépendante, Sarah Joseph, est significatif à cet égard. Le port du foulard lui permet d’être plus légitime aux yeux de la population musulmane, groupe touché par une problématique de non-recours aux services de la protection de l’enfance, parce que c’est « une preuve qu’elle est fiable » et nullement un signe de soumission. « Ayant exercé comme travailleur social depuis vingt ans, j’ai appris ce qu’est l’oppression et ce qui ne l’est pas [22]. »
29 Aux États-Unis, le code d’éthique de nasw (Association nationale des travailleurs sociaux) de 2017 contient plusieurs éléments en relation à la notion de « laïcité », sans que le terme apparaisse directement. Le travailleur social est tenu par une obligation absolue de discrétion et de s’abstenir de toute forme de prosélytisme. L’article 1.06 précise que le travailleur social doit être vigilant pour prévenir et éviter les conflits d’intérêt réels et potentiels (dont l’appartenance religieuse) « qui interfèrent avec la discrétion et le jugement impartial ». Il doit toujours prioriser l’intérêt de l’usager et mettre fin à la relation professionnelle si nécessaire en prévoyant un relais professionnel adapté. Il ne doit « tirer aucun avantage de son implication professionnelle dans un but personnel, religieux, politique ou commercial ». Enfin, la conduite du professionnel dans sa vie privée ne doit pas affecter sa capacité à assurer des responsabilités professionnelles.
30 En outre, le travailleur social doit faire preuve de « conscience des différences culturelles et de la diversité sociale ». Un chapitre de la déclaration des valeurs l’engage à « développer une base de connaissance et à chercher à comprendre » les éléments de la culture, dont la religion. Cela exclut formellement toute forme de discrimination ou participation à des actions discriminatoires engagées par des tiers. Ce principe se prolonge par une forte incitation à participer à toute forme d’action permettant de promouvoir les conditions d’un respect de la diversité culturelle et la protection des droits, de l’équité et de la justice sociale de tous les peuples. Le travailleur social doit être à même de récuser publiquement toute forme de discrimination observée au cours de sa pratique. Enfin, la notion d’impartialité est également contenue dans celle de « frontières professionnelles » (boundaries) garantissant la bonne distance dans ses relations avec d’autres professionnels et avec les usagers.
31 Ce code professionnel est complété par la Charte générale du conseil social, organe régulateur à l’œuvre auprès des employeurs. Elle requiert notamment que le professionnel déclare tout sujet ou question susceptible de créer un conflit d’intérêt et s’assure que de tels éléments n’influencent en rien son jugement ou sa pratique quotidienne [23] ».
32 Le degré de précision de ces chartes et codes britanniques et américains et les garanties dont ils sont entourés organisent un rempart en faveur de l’égalité de traitement, de la non-ingérence de la religion dans la pratique professionnelle. Concernant la séparation entre l’État et la religion, il faut noter que la notion de « mission de service public » n’est pas inscrite dans la structure des institutions sociales par voie législative nationale. L’indépendance des corps professionnels semble en elle-même constituer une forte garantie d’une pratique laïque au milieu d’une société civile émaillée d’organismes aux obédiences religieuses et idéologiques multiples.
Les zones de discussion et de controverse
33 La laïcité a suscité très peu de débats en tant que sujet à part entière. Nous n’avons trouvé aucune référence directe à ce terme ni à des mots-clés apparentés, au cours des dix dernières années, dans la littérature scientifique et professionnelle consultée (recouvrant une dizaine de revues sur le travail social). En revanche, outre la question des signes religieux mentionnée ci-dessus, nous avons identifié trois autres thèmes controversés ayant trait à la laïcité : la place des ong d’obédience religieuse, la prise en compte de la religion dans le choix de familles d’accueil et adoptives, l’expression de la spiritualité au cours de la pratique. Nous ne pouvons évidemment qu’effleurer ces questions qui soulèvent des problèmes de « laïcité » d’ordre différent.
Les réactions aux politiques nationales « en faveur des organismes basés sur la foi »
34 Au début des années 2000, les deux pays ont vu apparaître des « initiatives en faveur des organisations basées sur la foi » (faith based) sous l’impulsion respectivement des gouvernements de Tony Blair et de George W Bush (tous deux profondément croyants). Des fonds publics ont été réservés à de tels organismes dans le cadre de programmes de régénération urbaine, dans le but de toucher des publics réticents à fréquenter des services sociaux traditionnels. Ces initiatives relevaient aussi d’une politique de recherche de solutions plus économiques aux problèmes de société que les services traditionnels.
35 Ces programmes volontaristes ont rencontré plusieurs obstacles. Au Royaume-Uni, les organismes concernés n’ont pas reçu l’audience escomptée dans les quartiers en difficulté et l’initiative a été remise en cause à l’occasion d’une succession d’émeutes urbaines. Aux États-Unis, les autorités n’ont pas toujours su différencier le caractère « laïque » ou « religieux » des services proposés par une diversité d’organisations : une enquête menée par des chercheurs américains en 2003 montre qu’il existe des organismes se réclamant de la religion ayant des pratiques à caractère laïque concernant les approches et que certains services entièrement sécularisés reçoivent des fonds venant des Églises de leur quartier, n’excluent pas de prier avec les usagers et peuvent à l’occasion évoquer la religion à d’autres occasions. Enfin, dans les deux pays, certains des organismes religieux se sont trouvés dans l’impossibilité de se conformer aux normes de qualité fixées par les nouveaux appels d’offres [24].
36 Certaines dispositions en faveur des organismes à caractère religieux ont subsisté. En Angleterre, le programme « Renforcer les institutions basées sur la foi » est porteur d’un appel d’offre d’une valeur totale de 400 000 livres sterling [25]. Cependant, dans les deux pays les critères d’attribution ont été renforcés, notamment en ce qui concerne le caractère non discriminatoire de l’aide dispensée et les compétences du personnel [26].
37 Globalement, il semble que le travail social laïque et l’action sociale religieuse coexistent en relative bonne entente, étant tous deux trop occupés à faire face aux effets des coupes budgétaires drastiques dans les programmes sociaux des administrations actuelles pour se préoccuper des aspects concurrentiels de leurs rapports.
Le placement d’enfant en familles d’accueil et adoptive : vers un abandon du critère de compatibilité de culture et de religion
38 Dans un tout autre registre, la pratique des travailleurs sociaux jugée « non séculière » a été remise en question en ce qui concerne la priorité qu’ils donnaient aux familles d’accueil ou adoptives de même religion que l’enfant placé. Dans le processus de sélection des familles d’accueil et d’adoption (matching), les professionnels utilisent depuis longtemps des outils faisant place à la correspondance « ethnique » entre l’enfant et la famille en référence aux traits culturels et à la religion, même si la législation ne les y contraint pas.
39 Au Royaume-Uni, un rapport national publié en 2013 a critiqué cette approche, y voyant un obstacle à l’objectif d’accélérer la procédure de placement des enfants et de favoriser l’adoption [27]. La même tendance prévaut aux États-Unis depuis les années 1990, L’orientation globalement favorable à l’adoption sans condition particulière de « culture » a été renforcée par une loi votée en1994, intitulée « loi sur le placement multiethnique », dont l’objectif est de lever les barrières à l’adoption interethnique [28]. Cette législation interdit toute prise en compte de la race, de la couleur ou de l’origine nationale de l’enfant au moment du choix d’une famille d’accueil, mais autorise la prise en compte des souhaits des parents concernant la religion sans la rendre obligatoire. Toutefois, dans certains États la loi fédérale contraint les décisionnaires à tenir compte de la religion de la famille d’origine dans le cadre d’une évaluation globale [29].
40 Au Royaume-Uni, ces questions ont soulevé de nombreux commentaires mettant en cause le jugement des travailleurs sociaux, notamment dans la presse à scandale. Le dernier cas médiatique concerne une fille de 4 ans vivant à l’est de Londres, placée en famille d’accueil avec une famille musulmane dont la mère était porteuse de foulard. Le très sérieux journal The Times a relayé le « scandale » selon lequel « un enfant chrétien a été placé de force dans une famille d’accueil musulmane ». Après plus ample étude, il n’en est rien : l’enfant est en réalité issue d’une famille musulmane, bien qu’elle ait des aïeux dont « l’héritage culturel est chrétien [30] ».
41 Sur cette délicate question de droit familial, le débat public se situe autour de la protection des libertés d’action des parents et non sur les garanties à prendre pour assurer la neutralité du service public, celle-ci étant considérée comme automatique. Cela s’explique aussi par la conception anglo-saxonne de l’autorité parentale qui laisse aux autorités administratives un rôle moindre dans le processus de décision, ceci au profit du système judiciaire [31].
Un intérêt renouvelé pour la « spiritualité »
42 Si les travailleurs sociaux britanniques et américains s’affirment « séculiers » à bien des égards, une minorité dont il est difficile de mesurer l’importance est sensible à la place de la spiritualité dans la relation avec l’usager vue comme un facteur important de la reconnaissance de « l’altérité ».
43 Au Royaume-Uni, une enquête récente auprès d’un échantillon d’adhérents à l’association britannique confirme globalement qu’une majorité des enquêtés considèrent qu’il serait inapproprié d’évoquer la religion avec les usagers, sauf à leur propre initiative. Des exceptions évoquées par plus de 50 % des répondants concernent : l’accompagnement en fin de vie, le deuil, les personnes touchées par un désastre naturel et le travail avec les familles d’accueil et d’adoption. Cette enquête souligne également l’hétérogénéité des appartenances religieuse et non religieuse des professionnels en exercice et leur adhésion aux principes énoncés dans les chartes d’éthique indiqués ci-dessus.
44 Par ailleurs, le thème de la spiritualité a connu un regain d’intérêt dans le milieu de la recherche et de la formation. Une revue de la littérature conduite par Waldon note que les thèmes de « religion » et de « spiritualité » sont cités par 992 articles dans les journaux spécialisés durant les années 1990, chiffre qui passe à 2 937 pour le début du xxie siècle [32]. Cet intérêt renouvelé se décline autour de trois termes clés : l’autodétermination de son projet de vie par l’usager (client self determination) ; la reconnaissance de la spiritualité (spirituality) comme partie intégrante de la vie sociale – définie en termes « universels » comme « une quête de sens, comprenant la recherche d’une finalité, de transcendance, de bien-être et de relations profondes avec soi-même et autrui à l’horizon d’une réalité ultime [33] » ; et la compétence culturelle (cultural competency), capacité à reconnaître la complexité culturelle chez autrui, en rapport non seulement aux traits spécifiques de telle culture, ni seulement par le respect de ses croyances, mais aussi de façon située et personnalisée. Le corollaire de ce dernier concept serait « l’alphabétisation » en matière de religion (religious litteracy). Ces notions justifient que soient enseignés des éléments de connaissance à ce sujet dans les programmes de travail social. Si elle est peu abordée, selon Walden, la religion figure dans les contenus de formation comme une source de résilience (strength) pour les personnes accompagnées, comme un aspect de compréhension de la culture et comme un élément à prendre en compte dans le processus d’analyse des besoins et des demandes.
45 Si les avocats d’une approche tenant compte de la spiritualité restent très minoritaires parmi les nombreux courants qui traversent le travail social anglophone, la question de la reconnaissance des croyances fait partie d’un mouvement plus large en faveur d’une démarche inclusive et interculturelle. Ignorer la religion d’une personne aidée reviendrait à une sorte de « daltonisme social ». Cette notion désigne le phénomène de discrimination latente décelé à travers la posture consistant à ignorer toute différence de couleur de peau ou d’origine [34]. Le recours à une approche culturelle tenant compte de la religion peut être une voie d’intervention permettant d’aller vers des groupes ou des communautés aux croyances les amenant à se couper de l’accès aux services de droit commun ou à s’enfermer dans des extrémismes. En matière de prévention de la radicalisation, cet élément est couramment évoqué comme un facteur à prendre en considération.
Conclusion
46 Malgré l’impression du contraire, provoquée par une mise en scène ritualisée des relations avec la religion dans la sphère politique et institutionnelle, le Royaume-Uni et les États-Unis font partie des pays les plus laïques qui soient, autant par leurs législations que par les pratiques favorisées dans l’ensemble des institutions publiques. Dans les deux pays, cette laïcité est abordée prioritairement sous trois angles :
47 – la neutralité et l’impartialité garanties par de nombreuses dispositions légales interdisant la discrimination en raison de la religion, ceci étant considérablement renforcé chez les travailleurs sociaux par les textes déontologiques ;
48 – la liberté d’expression des opinions religieuses quelles qu’elles soient ;
49 – la séparation entre l’État et les Églises dans le droit et dans la pratique. Même si le Royaume-uni n’a pas achevé entièrement cette séparation sur le plan des institutions, la présence problématique d’une chambre haute non élue et partiellement héréditaire fait penser que l’atteinte au principe démocratique est portée davantage par les rapports de classes sociales que par l’influence religieuse.
50 Dans ce contexte, pour le travailleur social la laïcité est à comprendre comme une posture de respect de la liberté d’expression et de l’identité personnelle des usagers à développer dans une relation singulière entre le professionnel et la personne accompagnée : tout au plus existe-t-il des recommandations en faveur d’une tenue « décente ». Concernant l’obligation de neutralité et d’impartialité du travailleur social, elle relève d’abord de la conscience professionnelle de l’individu, sachant que sa conduite sera soumise à un contrôle rapproché assorti de sanctions sévères en cas d’écart.
51 La présence de la religion dans les affaires traitées par les travailleurs sociaux est néanmoins indéniable, particulièrement aux États-Unis où une grande majorité de la population est croyante et où il existe un grand nombre d’Églises d’orientation différente (multiples formes du protestantisme, religions moins connues en Europe comme le Baha’i ou la spiritualité des premiers peuples par exemple). La composition de la population des travailleurs sociaux serait probablement comparable à celle de la population en général de ce point de vue. Il n’est donc pas étonnant que des réflexions sur la place de la religion comme source de connaissance des points de résilience des usagers se soient exprimées au cours des dernières décades, période qui a été marquée par un regain de la religion dans la société dans son ensemble. Toutefois, rien ne semble indiquer que les travailleurs sociaux soient prêts à abandonner la référence à la raison, à la scientificité des connaissances mobilisées dans l’exercice du métier ou à l’impartialité : principe qui est gravé dans le marbre des nombreux textes et codes réglementant l’exercice.
Mots-clés éditeurs : impartialité, États-Unis, Royaume-Uni, discrimination, neutralité, laïcité, religion
Date de mise en ligne : 13/06/2018.
https://doi.org/10.3917/vsoc.181.0083Notes
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[1]
Traduit par « secularism » ou « laicity » (mot d’apparition plus récente). Sauf indication contraire, les traductions de citations d’ouvrage en anglais sont de l’auteur. Pour une discussion plus approfondie des définitions et de la philosophie anglo-saxonne en la matière, voir Charles Taylor, L’âge séculier, Montréal, Boréal, 2011.
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[2]
Portail étymologique du Centre des ressources textuelles et lexicales, consulté le 24 novembre 2017.
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[3]
Jean-Paul Willaime, « European Integration, Laïcité and Religion », Religion, State and Society, vol. 37, n° 1-2, 2009.
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[4]
Voir notamment Benedict Andersen, L’imaginaire national : réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 1996.
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[5]
Bob Morris, Robert Hazell, Programme de recherche sur l’Église et l’État au xxie siècle, http://www.ucl.ac.uk/constitution-unit/research/research-archive/archive-projects/church-and-state, consulté le 3 janvier 2018.
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[6]
Ibid.
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[7]
Lords Spiritual (Women) Act, 2015.
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[8]
The Guardian database, 24 novembre 2012.
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[9]
Christopher Sinclair, « État, religion et éducation en Angleterre », Journal des anthropologues, n° 100-101, 2005, p. 3.
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[10]
House of Commons briefing paper, n° 06972, 13 mars 2017, Faith Schools in England : FAQs.
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[11]
Camille Froidevaux-Metterie, « États-Unis : comprendre l’énigme théocratico-laïque », Critique internationale, vol. 36, n° 3, 2007, p. 62.
-
[12]
Ibid., p. 67.
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[13]
Lemon vs Kurtzman 403 US 602 1971, cité par Froideveaux-Metterie, ibid., p. 123.
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[14]
Ibid.
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[15]
http://www.capenet.org/facts.html, consulté le 18 décembre 2017.
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[16]
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[17]
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[18]
La déclaration d’allégeance peut contenir une référence à un Dieu universel, mais ceci n’est pas obligatoire. https://isss.umn.edu/publications/USEducation/2.pdf, consulté le 3 janvier 2018.
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[19]
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[20]
Jane Williams, Child Law for Social Workers, New York, Sage, 2008, p. 26.
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[21]
Guide de l’association nationale de médiation au travail : http://www.acas.org.uk/media/pdf/d/n/Religion-or-Belief-and-the_workplace-guide.pdf, consulté le 14 décembre 2017.
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[22]
http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/the-hijab-debate-i-dont-want-to-be-judged-on-my-looks-1722461.html, consulté le 2 janvier 2018.
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[23]
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[24]
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[29]
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[30]
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[31]
Jean-François Mignot. « L’adoption plénière en France et en Angleterre-Galles : une histoire comparée du droit et des pratiques (1926-2015) », Droit et société, vol. 93, n° 2, 2016, p. 417-435, https://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2016-2-page-417.htm
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[32]
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[33]
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[34]
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