De septembre 1999 à juillet 2000, Emmanuelle Demoris, assistée d’Estelle Rosenfeld, a effectué dans le bassin méditerranéen un voyage d’enquête et de repérages filmés ayant pour objet les rapports des vivants avec les morts. L’expérience de ce voyage changera le titre du film alors en projet : Les Hallucinés de l’arrière-monde deviendra Les Vivants et les Autres. L’enquête passe par l’Italie (Florence, Orvieto, Naples et Palerme), la Tunisie (Tunis, Madhia, Djerba), la Libye (Tripoli, Misrata, Tobrouk), l’Égypte (Alexandrie, Le Caire et le Sinaï), Israël (Tel-Aviv et Jérusalem) et la Palestine (Gaza, Hébron et Kiffel Hareth en Cisjordanie). Les Vivants et les Autres restera à l’état de projet. Mais c’est au cours de ce voyage de repérages qu’Emmanuelle Demoris a découvert à Alexandrie le quartier qui donnera lieu à un autre film, Mafrouza.
De cette enquête subsistent des images filmées : entretiens et rencontres, paysages et routes, rituels et cérémonies. Certains entretiens ont été prémontés, d’autres retranscrits. Nous en présentons un choix d’extraits car ce matériau donne une idée des questionnements qui ont fondé la rencontre d’Emmanuelle Demoris avec les gens de Mafrouza.À la table de son bureau. Derrière lui, ses étagères de livres.Septembre 1999, jour du départ.
Mais la mort n’étant rien… Ce rien fait peur aux gens puisqu’ils ont oublié qu’ils viennent de rien et qu’ils s’en vont vers rien. Alors, on pourrait à propos de ce rien citer par exemple Louis-Ferdinand Céline qui, parmi beaucoup de conneries, a dit quand même …