Dominic Cobb (Leonardo DiCaprio) s’est assis à la terrasse d’un café parisien. Inception a commencé depuis déjà une petite trentaine de minutes et c’est la première pause du récit. Pause toute relative puisque sous couvert de recruter l’élément qui manque à son équipe, Cobb expose au spectateur l’angle théorique selon lequel Inception se développe. « Endormi, l’esprit peut presque tout. Si vous dessinez un édifice, vous le créez consciemment. Mais on dirait parfois qu’il se crée tout seul. [...] Durant le rêve, l’esprit fait ça en continu. Nous créons et percevons notre monde simultanément. L’esprit le fait si bien que nous ne nous en apercevons pas. Cela nous permet d’accéder au processus quand nous assumons le créatif. Là, j’ai besoin de vous. Vous créez le monde d’un rêve. Nous y amenons le sujet et il y déverse son subconscient. [...] Les rêves font vrai quand on est dedans. On ne se souvient jamais du début d’un rêve. Vous atterrissez toujours au milieu de l’action. »
Ce qui aurait dû ressembler au déroulement d’une mission dangereuse devient immédiatement une réflexion ambitieuse sur l’esprit considéré comme une machine autonome et infinie (là où Nolan rejoint Kubrick). Toutes les séquences ne feront que rejouer ce moment où la perception et la construction d’un monde se confondent, en essayant de fabriquer un univers poreux, à la fois concret et soumis aux forces du psychisme. Mais cette alliance entre subjectivité et objectivité est certainement une chausse-trape…