toshiki okada : À voir Un couple parfait, votre dernier film, j’ai eu le sentiment qu’on pouvait le regarder en ayant recours à la même forme de sensibilité que lorsque l’on rencontre quelqu’un dans la vie, et plus encore, qu’il était conçu de manière qu’il faille justement y avoir recours. Devant un film, il est toujours intéressant de solliciter ses propres forces. Devant vos films, on a d’abord conscience qu’il s’agit d’une mise en scène improvisée, n’est-ce pas ? À l’époque où j’ai vu M/OTHER, j’avais déjà fondé « chelfitsch », je réfléchissais constamment à ce que signifiait « jouer de façon naturelle » et j’en ai tiré bon nombre d’enseignements. Je me revois ainsi en train de réfléchir aux bienfaits et aux inconvénients de l’improvisation.
L’histoire d’Un couple parfait, qui suit un couple qui ne va plus très bien, est banale ; pourtant, de même qu’on ne s’ennuie pas quand on rencontre quelqu’un d’autre, on ne s’ennuie absolument pas non plus devant ce film. Je parlais de recourir à ses propres forces, mais cela ne veut pas dire pour autant que le film ne provoque rien ; au contraire, il accomplit pour y arriver un travail considérable. En tant que metteur en scène, je me suis dit à plusieurs reprises que telle ou telle chose avait dû être très difficile.
Dans plusieurs scènes, comme le placement des personnages paraît artificiel, quelque chose se transmet de manière plus vive encore. Par exemple, quand l’homme et la femme sont ensemble, il arrive relativement souvent que l’un des deux soit hors cadre…