Depuis qu’elle a été considérablement allongée, la ligne de tramway T1, un arc de cercle au nord de Paris, relie Noisy-le-Sec, à l’est, et Gennevilliers, à l’ouest, en passant par Bobigny, Drancy, La Courneuve et Saint-Denis. Ce qui la conduit à traverser la Seine-Saint-Denis avant de rejoindre les boucles de la Seine pour terminer son périple dans les Hauts-de-Seine.
En cette fin d’après midi, un mercredi de printemps, le plus frappant est l’ambiance qui règne dans le tram : des hommes ou des femmes âgés marqués par la solitude, peu de couples, peu d’enfants, des ouvriers de retour du travail qui scrutent leur portable, des jeunes africains qui, sortis de je ne sais quelle école, s’esclaffent et se moquent les uns des autres. Je suis le seul à ne pas avoir de lien avec le Maghreb ou l’Afrique subsaharienne, il y a peu de Pakistanais, d’Indiens ou de Chinois, et aucun « blanc » comme on dit. Parler de cosmopolitisme serait cependant une formule excessive. L’évidence est là : les voyageurs font oublier que Paris est à quelques kilomètres ; Grand Paris ou pas, on a quitté la Capitale historique. Le tram circule le long d’une avenue qui, tout en longeant Paris en ligne droite, raconte une autre histoire et une autre géographie. On est à distance des Portes de Paris et de la ligne frontière du périphérique. Sur les 35 arrêts, il n’y a que quatre stations de métro, quelques connexions de bus importantes (pour la grande banlieue) comme celle de La Courneuve – Six routes, deux connexions tramway (le T5 qui rejoint Garges – Sarcelles et le T8 qui conduit à Villetaneuse Université)…
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