Après la révolution nationale de 1921, menée en relation étroite avec la jeune révolution bolchévique, Ulaanbaatar devient en 1924 la capitale de la République populaire de Mongolie. Jusqu’en 1991, la Mongolie est un état socialiste, sous l’influence de l’Urss qui impose son modèle de développement économique, exploite pour son compte les richesses minières et exporte sa modernisation. La Chine y joue parallèlement un petit rôle, fournissant au gré des accords politiques une main-d’œuvre peu chère pour les chantiers.
La chute de l’Union soviétique ouvre une nouvelle période marquée par l’ouverture au capitalisme et la propriété privée. L’adoption en 1992 d’une nouvelle constitution institue une démocratie parlementaire. L’effondrement du système socialiste entraîne la privatisation de la plupart des fermes et des usines d’État, l’arrêt des chantiers, le développement d’une économie de survie faite de petite production familiale et locale, de pastoralisme nomade, d’élevage sédentaire et de maraîchage, de petits commerces. Durant près de dix ans tout marche mal, aussi bien les centrales thermiques qui alimentent le réseau de chauffage urbain que les services publics qui se retrouvent sans budget. Le pays est alors sous perfusion de l’aide internationale qui a mis en œuvre dès 1991 des programmes pour accompagner le passage d’une économie étatisée à une économie libéralisée dans les pays de l’ex-bloc de l’Est.
Ces deux grands mouvements, la collectivisation puis la libéralisation économique, vont fonder en un siècle l’espace et l’esthétique d’Ulaanbaatar…