Depuis 1991, Tachkent est la capitale d’un nouvel état indépendant et connaît une nouvelle ère de transformations. L’apparition d’une architecture qui se veut à la fois globale et « à la gloire des nations de l’Orient post-soviétique » modifie le paysage urbain le long des grandes avenues. On la reconnaît à ses façades en verre bleues, arborant frontons néoclassiques ou motifs néo-orientaux. Cette recherche d’une esthétique et écriture nationales traduit la quête d’une nouvelle identité affirmant le caractère ouzbek et moderne de la ville. Cette quête est particulièrement complexe, étant donné la nature composite de la ville qui rend difficile la constitution d’une identité. La revendication d’une identité post-soviétique est également paradoxale car la nationalité ouzbèke est une invention soviétique. Enfin, l’identité de Tachkent s’est construite à partir de phénomènes que l’on associe généralement à la destruction des villes.
La ville de Tachkent a ceci de particulier qu’elle donne à lire par fragments entiers les différentes périodes historiques qui l’ont façonnée : la ville ne s’est pas construite dans le temps par sédimentation, mais par juxtaposition de nouvelles parties, reflets des développements et politiques successives. D’abord ville-caravansérail sur la route de la soie, elle devient la capitale de l’empire russe du Turkestan en 1865, puis de l’Ouzbékistan, État créé par les bolcheviques en 1924. Durant l’ère soviétique, Tachkent tiendra la place de 4e ville de l’…
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