Les textes, à savoir le matériel très empirique sur lequel ils s’appuient et son analyse, dépendent tout à la fois du spécialiste mais aussi du contexte politique et historique dans lesquels ils ont pu éclore. L’environnement dans lequel s’inscrit la rédaction de ce texte est significatif. Dans ce cas, aborder la problématique homme-femme, tout comme celle du genre/sexe de l’anthropologue a des conséquences sur la production du savoir.
Durant les années 1960 et 1970, que d’aucuns pourraient penser radicales, la problématisation du genre ou même l’éclairage mis sur les femmes ont été quasiment inexistants dans la plupart des disciplines universitaires, y compris l’anthropologie sociale. Cette dernière avait connu auparavant quelques icônes féminines tels que Benedict, Mead, Richards, Kaberry puis Douglas. Néanmoins, les textes féministes n’apparaissaient pas dans les programmes scolaires, contrôlés par l’hégémonie masculine blanche. À la fin des années 1950 et durant même les années 1960, au Royaume-Uni ainsi que dans une bonne partie de l’Occident, les femmes étaient une minorité à l’université. L’idéologie et les pratiques d’après-guerre privilégiaient le modèle de femmes mariées et de mère à temps plein. Ceci, en dépit du fait que tant de femmes de la classe ouvrière et dans l’agriculture continuent de travailler à l’extérieur du foyer, même à temps partiel.
Pour les femmes diplômées également, le sort qui s’offrait le plus communément à elles était les tâches ménagères…