1Ce numéro regroupe les actes du neuvième Colloque international de Psychopathologie et de Psychodynamique du travail sur le thème des pratiques en psychodynamique du travail qui a eu lieu en octobre 2017. Nous avons fait le choix de garder le format des discussions et débats initiés lors du colloque, ce qui donne parfois une allure assez prosaïque à la succession des textes.
2À la suite de l’introduction de christophe dejours, la première série de textes (Marie Pezé, Isabelle Gernet et Béatrice Édrei, Christophe Demaegdt) porte sur les pratiques individuelles en psychopathologie du travail. Le débat y est engagé sur les questions techniques dans la prise en charge de patients présentant des troubles psychiques en lien avec le travail. Les contributions de Gemma Zontini et Chantal Buiguès prolongent cette discussion, illustrée à l’aide de vignettes cliniques, et mettent en lumière les questions théoriques que leur pratique soulève : pour l’une la question de la sublimation, pour l’autre la difficile problématique du traumatisme.
3Le texte de Frédérique Debout, Marie Potiron, Vincent Dussart, Luc Joulé, Sébastien Jousse et Nicolas Silhol, rend compte du dialogue en cours entre psychodynamique du travail et pratiques artistiques. Se trouvent en particulier interrogées les modalités d’action spécifique portées par le travail des artistes sur les rapports entre subjectivité et travail au sein de l’espace public.
4La dernière série de textes porte, enfin, sur les rapports entre la psychodynamique du travail et le mouvement social. On y trouve les contributions de Ariane Milesi, de Dominique Dall’Armi, Daniel Pons et Ramuntcho Tellechea qui témoignent, chacune à leur façon, de l’usage qui peut être fait de la psychodynamique du travail dans le cadre de l’activité syndicale. Antoine Duarte, à son tour, s’efforce de montrer les apports de la psychodynamique du travail à une conceptualisation de la résistance dans le contexte du tournant gestionnaire.
5En sus des textes du Cippt9, les articles de Morgane Kuehni, Laurent Bovey, Toni Cerrone & Nicole Richard d’une part, de Rachel Boichot & Damien Collard d’autre part, rendent compte d’enquêtes réalisées respectivement dans le secteur éducatif et gériatrique et des incidences sur les pratiques de métier dudit tournant gestionnaire.
6Signalons également la contribution de Gilles Tréhel, qui revient, dans une analyse historique, sur le rapport entre Ernst Simmel et la psychopathologie du travail, à partir du débat portant sur les pratiques de réparation des traumatisés de guerre.
7En complément de ces articles, ce numéro comprend également une note de recherche de Stéphane Lelay sur la série The Wire, ainsi qu’une note de lecture de Valérie Ganem sur le dernier ouvrage d’Anne Flottes.
8Pour terminer, comme nous le rappelions dans le précédent numéro, l’année 2018 marque les 20 ans de la Revue Travailler, fondée en 1998 par Christophe Dejours et Pascale Molinier. Nous profitons de cette date anniversaire pour signaler que l’Association française de Psychopathologie et de Psychodynamique du travail vient de voir le jour. Elle a pour vocation de promouvoir l’essor scientifique de la discipline et de contribuer à la formation des praticiens dans le champ de la clinique du travail. Gageons que les efforts d’institutionnalisation et de soutien du travail de publication puissent nous ouvrir des perspectives de renouveler des formes de coopération, au principe d’un travail clinique et scientifique, qui ne cède en rien sur la qualité…
