Notes
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Dirigé par S. Schauder (Laboratoire CRP-CPO7273) et soutenu en 2017 à l’Université de Picardie Jules Verne, notre mémoire de Master 2 Recherche en Psychologie Clinique et Psychopathologie s’intitulait « Les troubles du comportement somesthésique chez le chien familier : symptôme de la dynamique psychique et relationnelle de son propriétaire ? ».
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Afin de garantir l’anonymat, les initiales des propriétaires et les noms des chiens ont été modifiés, en respectant toutefois une proximité avec les éléments signifiants initiaux.
1 Quels rôles et fonctions reviennent au chien dans l’inconscient de son maître ? L’animal peut-il colmater les failles narcissiques de l’homme ? De par ses propres comportements troublés, le chien peut-il faire symptôme, comme d’aucuns l’avancent ? Ou constitue-t-il davantage une métaphore des relations objectales de son propriétaire ?
2 Nous réunirons dans cet article quelques éléments de réponse en les illustrant par des extraits d’entretiens semi-directifs de recherche, menés auprès de propriétaires de chiens de race. Par cette recherche [1], nous avons exploré la relation homme-chien sous plusieurs aspects, soit la personnalité des propriétaires (schémas précoces inadaptés), leurs représentations des chiens, leurs modalités d’interaction et l’empathie interspécifique. Pour ce faire, un groupe de quatre propriétaires dont le chien présentait des symptômes de type compulsif était comparé à un groupe de dyades homme-chien asymptomatiques. Les résultats font apparaître des différences entre les deux groupes pour les schémas précoces inadaptés des propriétaires, leurs représentations, la qualité des interactions interspécifiques, ainsi que leur capacité d’ajustement à l’animal.
3 Dans le cadre du présent article, nous discuterons plus spécifiquement des troubles comportementaux chez le chien et de leur impact sur les interactions avec son maître. Afin de tenir compte de l’évolution et de la complexité de la relation homme-chien dans le temps, nous avons choisi de présenter ici différents moments-clés qui la jalonnent et qui constituent autant d’investissements forts.
L’acquisition d’un chien : une projection de soi ?
4 Depuis la nuit des temps, le chien accompagne l’homme dans son labeur quotidien. Au fil des siècles, sa fonction a évolué parallèlement à ce que l’homme attendait de lui (chien de berger, chien policier, etc.). Aujourd’hui, bien que certains chiens de travail remplissent encore une fonction utilitaire, nombre d’entre eux sont devenus des chiens de compagnie. Quelles sont donc les motivations qui nous poussent à avoir un chien dans une société de consommation qui prône la productivité et la rentabilité ? Un chien demande quotidiennement à son propriétaire de l’énergie, du temps et coûte bien plus que ce qu’il ne rapporte pécuniairement. L’explication la plus fréquente est que nous trouverions auprès du « meilleur ami de l’homme » une satisfaction narcissique venant combler les carences affectives produites par notre société moderne. Cette explication se voit renforcée par la tendance de plus en plus fréquente à idéaliser les animaux en les opposant à la perversité qui serait spécifiquement humaine. Eiguer (2009) compare même l’être humain à un érotomane qui serait convaincu d’être aimé par son animal. La relation reposerait donc sur une illusion de réciprocité d’affection que Guillo (2011), quant à lui, nomme projection anthropomorphique illusoire. Cette illusion de sociabilité viendrait répondre au manque de relations stables avec les pairs et serait favorisée par le statut intermédiaire de l’animal, ni totalement humain ni totalement objet. Cette thèse repose sur les trois idées suivantes, aujourd’hui démenties par les travaux en éthologie :
- Le chien serait considéré comme un objet ou une surface projective et donc comme un être dénué de toute forme de subjectivité. Or, chaque chien est un individu à part entière, avec ses propres traits de personnalité (Turcsán et coll., 2012).
- Le phénomène d’attachement n’aurait lieu que du côté de l’humain, du fait de sa tendance à l’animisme. Les attributs spécifiques au chien seraient insignifiants, ne le distinguant pas d’un autre être vivant qui pourrait alors avoir la même fonction. Or, lors d’une adaptation de la Situation Étrange d’Ainsworth, des chiens manifestaient envers leur maître un lien affectif proche de l’attachement (Prato-Previde et coll., 2003).
- Le lien social intense entre le chien et l’homme serait un phénomène superficiel, comme une anecdote romancée de l’histoire humaine, restreinte à notre société actuelle et qui n’aurait donc rien d’historique ou de culturel. Or, de nombreuses découvertes archéologiques affirment que le chien partage la vie de l’homme depuis plusieurs milliers d’années.
6 Nous savons désormais que les motivations conduisant à avoir un chien sont complexes. Certaines d’entre elles sont reliées à notre construction identitaire. Lorsque l’on a grandi avec un chien, on peut désirer réactiver une relation objectale infantile et réitérer des expériences du passé. À l’inverse, lorsque l’on n’a pas eu la possibilité d’avoir des animaux dans son enfance, la même motivation peut être entendue comme une réappropriation, une réécriture de son passé. C’est ce que nous explique Mme D. [2], une participante à notre recherche : « J’en voulais un, mais mes parents ne voulaient pas donc c’était réglé. […] Je trouvais ça injuste, je trouvais ça nul. […] En plus, chez mes parents ce n’était pas simple... ma naissance n’était pas très enthousiasmante et du coup ça m’aurait fait de la compagnie. Parce que j’ai un frère, mais on était à la fois tous les deux très seuls dans cette famille. Les liens étaient complexes. Et pour le coup, avoir un animal il y aurait eu quelque chose d’avoir quelqu’un de bienveillant... qui aurait pu nous montrer l’attachement tout ça […] Mais non je me disais que j’en aurai un quand je serai grande. »
7 Quels processus psychiques interviennent au cours de l’acquisition d’un chien ? Lors de l’analyse transversale de nos entretiens de recherche, nous avons pu identifier une temporalité particulière comprenant les étapes suivantes :
- La préférence, pouvant être déterminée dès l’enfance, pour une race ou pour une taille de chien donnée.
- La faisabilité du projet d’avoir un chien à un temps t.
- La décision, fréquemment prise suite à un emménagement ou à des conditions matérielles favorables, et parfois catalysée par un événement de vie.
- Le choix définitif de la race, de l’élevage et enfin du chiot.
- L’attente du sevrage puis l’accueil du chiot : pendant cette période plus ou moins longue, les futurs propriétaires pensent le chien à venir (chien fantasmé).
9 Le processus d’acquisition d’un chien peut résulter, sinon en totalité, du moins en partie, d’une projection de soi. Pour expliquer ce propos, insistons tout d’abord sur le fait que choisir un chien comme animal de compagnie reflète déjà certains éléments de personnalité (Gosling, Sandy et Potter, 2010). En effet, chaque espèce nous renvoie à notre propre condition, à travers la relation qu’il est possible d’entretenir avec elle ; par exemple, le chien est plus dépendant de la relation sur le plan affectif que le chat, réputé plus indépendant. Des traits de personnalité peuvent également s’exprimer dans le choix de la race du chien. En effet, Payne et Jaffe (2007) ont mis en évidence des ressemblances faciales significatives entre un propriétaire et son chien de race, décelables par un juge neutre. Ce phénomène s’expliquerait par un biais de sélection, motivé sur le plan narcissique par le choix d’un animal qui ressemble physiquement ou psychiquement au propriétaire. De surcroit, l’étude de Ragatz et coll. (2009) a permis de montrer que les propriétaires de chiens catégorisés « à risque » avaient significativement plus de comportements délictueux que les propriétaires de chiens non catégorisés. Les personnes déviantes seraient donc plus susceptibles de s’intéresser à des races de chiens catégorisées, notamment à visée défensive ou dissuasive. Cela étant, Turcsán et coll. (2012) ont remis en question le rôle revenant à la projection dans la ressemblance de personnalité entre le propriétaire et son chien.
10 Lors de nos entretiens de recherche nous avons pu mettre en évidence que les attentes à l’égard du futur compagnon se constituent tout au long du processus d’acquisition. Questionner les attentes conscientes et inconscientes du propriétaire permet d’explorer ce qui relève du chien fantasmé et du chien idéal. Ces attentes sont particulièrement importantes pour le déroulé futur de la relation. En effet, avant d’acquérir un chien d’une race donnée, nous nous en faisons déjà une représentation précise, soit par notre expérience, soit par l’image que transmettent notre entourage ou les médias. Lorsque la relation s’installe, le propriétaire aura une tendance, le plus souvent inconsciente, à renforcer les comportements du chien qui vont dans le sens de ses attentes et à sanctionner tout ce qui s’y oppose. Tel un effet Pygmalion, le chien va manifester dans ses comportements les attentes de son propriétaire, ce dernier ayant lui-même contribué à leur expression. Mais les répercussions de ces attentes sont d’autant plus importantes lorsqu’il y a contraste entre le chien fantasmé et le chien réel (cf. l’étude de cas de M. A., et son labrador Mango).
11 Il arrive fréquemment que certaines personnes acquièrent un animal lorsqu’elles rencontrent des événements de vie difficiles (deuil, maladie, séparation, etc.), le chien représentant alors un soutien social et psychologique. Avant même son arrivée, il lui sera attribué une fonction réparatrice et un rôle prédéterminé qui sera d’apporter réconfort, attention et sécurité à son propriétaire. N’y entend-on pas là une tentative d’autoguérison ? Aujourd’hui, les travaux en éthologie soutiennent qu’en raison de leur sensibilité aux émotions humaines, les chiens seraient sujets à la contagion émotionnelle (Huber et coll., 2017) et même capables d’empathie interspécifique (Custance et Mayer, 2012). Dans un contexte de vulnérabilité se pose la question des conditions d’accueil du nouveau compagnon réparateur. Toute proportion gardée, en nous référant à la relation mère-enfant, il appert que les propriétaires endeuillés ou dépressifs présentent plus de difficultés à répondre aux besoins de leur chien et donc à être des propriétaires suffisamment bons.
12 Illustrons la complexité des motivations sous-jacentes à l’acquisition d’un chien, par le témoignage de Mme K.
13 Madame K. est une secrétaire d’une quarantaine d’années, mariée et mère de deux adolescentes. Après une longue réflexion, la famille a accueilli Comics, un chiot golden retriever. Depuis son enfance, madame a toujours eu des chiens, jusqu’à la mort il y a quelques années de sa chienne Chouquette. Cette dernière avait été acquise alors que Mme K. traversait en moins de six mois la mort de sa première chienne, suivie du décès de son père. Dans cette période de vulnérabilité affective, elle a ressenti le besoin impérieux d’avoir un chien pour apaiser sa souffrance : « Ma chienne est morte au mois de juillet, mon père au mois de novembre. Et au mois de décembre j’ai dit à ma mère « faut que j’aille chercher un chien, j’en ai besoin, tout de suite ». » Elle reconnaît d’ailleurs avoir fait son deuil avec cette chienne, qu’elle qualifie de « chien-pansement » et à qui elle vient opposer Comics : « C’est complètement différent. Il est arrivé après mure réflexion, dans un moment de ma vie où j’avais besoin de me sentir utile. Ce n’était pas un chien-pansement. »
14 Si selon elle Comics n’est pas un « chien-pansement », il est tout de même arrivé alors que Mme K. rencontrait une série d’atteintes narcissiques ayant entraîné un émoussement de son sentiment d’utilité : adolescence de ses filles, crise de milieu de vie et difficultés professionnelles. Avant même son arrivée, Comics était donc pensé comme une possible source de revalorisation narcissique qui lui permettrait de restaurer son sentiment d’utilité, ce qu’elle verbalise d’ailleurs de manière assez paradoxale : « On a aussi notre attention à nous qui est d’un coup dirigée sur quelqu’un d’autre que soi-même. Quand on est à un stade comme moi où les enfants sont grands, etc., on se sent un peu moins utile entre guillemets. D’un coup... oui on se sent important pour quelqu’un. […] On se sent utile et puis moi je l’ai eu à un moment où dans ma vie professionnelle, j’avais des gros problèmes et j’avais... le fait de rentrer chez moi le soir et de l’avoir, même si je suis heureuse en couple, même si j’ai mes enfants, c’est vraiment quelque chose en plus un animal […] c’est un gros réconfort. »
15 L’acquisition de Comics vient aussi répondre à un désir d’enfant de Mme K., qui n’était pas partagé par son mari. Ceci nous laisse entrevoir le deuil non fait de son désir d’enfant, qui s’inscrit dans la continuité de son besoin de renarcissisation durant cette période de sa vie : « Alors évidemment un chien ne remplace pas un enfant, mais... je n’ai pas eu d’enfant avec mon mari actuel […] Mes filles grandissent, ont un peu moins besoin de moi. Et puis j’avais le sentiment qu’il fallait que je serve à quelqu’un ! […] Évidemment Comics ce n’est pas un bébé, mais il a besoin de moi. Et à ce moment-là, oui, j’avais besoin de me sentir... que quelqu’un m’attende à la maison […] c’est comme un bébé qui a besoin de sa mère. »
16 De manière générale, l’animal a souvent été considéré comme réductible à son espèce ou à son groupe, contrairement à l’être humain qui doit être envisagé dans sa singularité propre. Selon cette conception, l’animal n’aurait donc pas d’individualité. Or, depuis quelques décennies, les auteurs en éthologie, en psychologie comparée et plus encore en philosophie se sont attelés à la déconstruction de ce propre de l’homme et à la reconsidération des animaux comme des individus à part entière, non réductibles au concept d’animal. Par conséquent, la rencontre qui a lieu avec le futur chien n’est pas une rencontre entre un humain et un chien, mais une rencontre entre deux individualités ; moment qui sera déterminant pour la relation à venir. Aussi est-il fréquent d’entendre des propriétaires évoquer un « coup de foudre » qui témoigne de l’activité inconsciente dans le choix de leur compagnon. C’est avec le sourire que Mme K. nous raconte le coup de foudre familial lors de la première rencontre avec Comics : « L’éleveuse nous a présenté les trois mâles. Et puis, je ne sais pas pourquoi, tous les quatre en même temps on a choisi celui-là, qui était un peu plus... Je ne sais pas comment expliquer... il y a un truc qui a fait que c’était lui. »
17 Le choix, ou le non-choix du nom du chien peut également mettre au jour des éléments projectifs ou symboliques signifiants (cf. l’étude de cas de M.A., et son labrador Mango).
18 Après avoir vu les processus mis en jeu dans la rencontre avec l’altérité canine, il convient de nous intéresser désormais au destin de cette relation.
Représentations et lien affectif interspécifique
19 Nous nous intéressons dans cette seconde partie à la notion de dépendance et de codépendance dans la relation homme-chien. Au quotidien, le chien dépend irrémédiablement de son humain pour satisfaire ses besoins fondamentaux, et donc pour sa survie, ce qui rend le propriétaire lui-même dépendant de son animal, notamment d’un point de vue matériel. En effet, accueillir un chien dans son foyer, c’est accepter de modifier considérablement son style de vie, en restreignant sa propre liberté d’aller et venir. Mais la dépendance du propriétaire à son animal concerne également la sphère affective : « Je pense qu’il a autant besoin de moi que j’ai besoin de lui », avoue Mme K., la propriétaire de Comics. Dans cette perspective, la question de la séparation-individuation mérite une attention particulière. En effet, dans la fantasmatique de nombreux propriétaires, le chien est un substitut d’enfant qui ne quitte jamais le foyer, même lorsqu’il grandit et vieillit (Missonnier, 2016). Il est d’ailleurs fréquent de constater qu’un investissement massif de l’animal de compagnie vient combler le vide affectif laissé par les enfants devenus adultes et autonomes. Nous sommes également susceptibles de rencontrer des personnes qui s’initient à la parentalité en adoptant un chien. Par contre, il est moins fréquent de voir des propriétaires renoncer à la parentalité à cause de leur animal (cf. l’étude de cas de Mme E. et son cocker Milka). L’animal dans le couple permettrait une « amorce anticipatrice ou substitutive du processus de parentalité » (ibid., p. 28). Contrairement aux enfants humains qui deviennent un objet total, ces enfants-animaux restent jusqu’à la fin de leur vie des objets partiels pour leurs propriétaires. Ainsi pouvons-nous considérer, sans confusion ni réductionnisme, qu’une forme de préoccupation maternelle primaire perdure avec l’animal de compagnie, avec son lot de bénéfices narcissiques.
Perméabilité des frontières interspécifiques
20 La tendance à l’anthropomorphisme du propriétaire, ainsi que ses représentations du chien et de sa race (besoins, monde mental, place auprès des humains) se répercutent nécessairement sur les interactions et sur la réponse donnée aux besoins du chien (responsiveness). Les différents mouvements projectifs et anthropomorphiques à l’égard du chien peuvent être source de malentendus inter-espèces. Au-delà des représentations, la perméabilité des frontières interspécifiques peut conduire les deux protagonistes vers une relation fusionnelle et parfois même vers la collusion narcissique. En effet, le rapport au chien sollicite l’affectif à l’état pur, sans retenue, sans artifice, presque originel. Ainsi, l’affectivité parfois exacerbée qui se fixe et se déplace sur un animal de compagnie peut se substituer à d’autres investissements affectifs envers des êtres humains, ces derniers étant susceptibles d’être plus ambivalents ou plus complexes.
21 Rappelons qu’à la suite du processus de domestication, le chien a conservé certaines caractéristiques physiques et comportementales juvéniles de son ancêtre sauvage (traits néoténiques). De fait, le chien apparaît aux yeux de l’humain comme un être vulnérable, ce qui favorise l’activation du système de caregiving des propriétaires, ou, selon le référentiel analytique, la préoccupation parentale primaire. Cet aspect se retrouve également dans le langage adressé au chien qui présente souvent des caractéristiques proches du mamanais (Jeannin, Gilbert et Leboucher, 2017). Que se passe-t-il lorsque la préoccupation maternelle primaire devient un ersatz d’une relation mère-enfant ? Pour répondre à cette question, allons à la rencontre de Mme E. et Milka.
22 Trentenaire sans enfant, Mme E. est la propriétaire de Milka, un cocker américain de 5 ans. C’est un chien qu’elle décrit comme « très émotif » et qui présente d’ailleurs un léchage compulsif des pattes. Milka est un « chien-cadeau » que son conjoint lui a offert par surprise à Noël. Madame n’a de ce fait pris part à aucune étape du processus d’acquisition, ce qui l’a empêchée de fantasmer son futur chien. Pour autant, la préoccupation maternelle primaire est bien présente chez Mme E., peut-être même de manière excessive : « Ça reste un chien, mais pour moi c’est plus mon bébé qu’un chien, en fait. Je suis vraiment prête à tout pour lui. Je serais même prête à donner ma vie pour lui. » Le désir inconscient de maternité se voit donc comblé, voire accaparé par Milka, qui occupe non seulement une place fantasmatique, mais également une place réelle d’enfant : « Si j’ai un enfant demain, je ne veux pas préférer mon enfant à mon chien […] D’ailleurs c’est pour ça qu’on n’en a pas, en partie, enfin c’est une raison pour laquelle je ne suis pas prête à en avoir […] Peut-être que ça se fera avec le temps, mais… pour l’instant non, je ne suis pas prête à laisser sa place pour un bébé. » Aussi répond-elle au léchage compulsif de Milka en lui mettant des chaussettes ; mais comme celles-ci ne tiennent pas, elle envisage de lui acheter des chaussettes de bébé. De manière symptomatique, cette place de chien-infans semble relever du compromis entre le désir et la défense, en cela que Mme E. renonce à son désir de maternité, tout en y répondant. À l’instar de sa place affective, Milka occupe une place physique très importante dans le foyer, c’est-à-dire qu’il est libre d’aller et venir. Il partage même l’intimité du lit conjugal, dans un mouvement de collusion narcissique avec Mme E. : « Il dort dans le lit. Dès que moi je me lève, il prend ma place sur le lit. » Se pose alors la question de la différenciation identitaire où Milka apparaît comme un prolongement narcissique de Mme E., en lui permettant une ubiquité fantasmatique, comme si elle partait sans partir.
23 À l’opposé de cette dyade fusionnelle, d’autres propriétaires érigent des frontières interspécifiques hermétiques, comme pour se protéger de l’étrangeté animale. Se refusant à toute forme d’anthropomorphisme, et donc à la moindre reconnaissance d’une proximité avec leur animal, ces propriétaires peuvent avoir une représentation plus restreinte des besoins et du monde mental canins. Ces constats conduisent à repenser le concept d’anthropomorphisme, sous la forme d’un continuum qui comprendrait deux extrémités où les propriétaires seraient susceptibles d’entretenir des interactions homme-chien dysfonctionnelles, par un recours excessif ou insuffisant au référentiel humain : d’un côté, la confusion interspécifique et de l’autre, l’établissement de frontières interspécifiques hermétiques. Alors qu’il a longtemps été sujet de discorde en éthologie, l’anthropomorphisme peut toutefois, et jusqu’à un certain degré, s’avérer fonctionnel dans la relation. Appréhendé comme une tentative d’empathie interspécifique, il permettrait d’inférer des hypothèses à partir de notre propre référentiel, d’apprivoiser l’étrangeté de l’animal et de mieux s’y ajuster.
Tabou et narcissisme
24 Pour élucider plus avant les fonctions multiples du chien familier, abordons désormais ses fonctions totémique et narcissique. En reprenant les travaux de Freud sur Totem et tabou (1912-1913) dans son ouvrage sur l’environnement non humain, Searles (1986) rapproche l’animal domestique de ce que représente l’animal totem pour le primitif : protecteur contre la peur de la mort, il contribue à assurer une continuité psychique face à certains événements de vie et lorsqu’il fait l’objet de mouvements inconscients. Appréhendé comme une personne non humaine avec ses caractéristiques propres, le chien devient malgré lui porteur d’une histoire, d’une biographie. Il n’est alors pas rare que le chien traverse avec son propriétaire différentes épreuves ou encore qu’il survive à la transformation d’autres relations objectales. Dans ce dernier cas, le chien sera susceptible de symboliser la relation passée. Ainsi, nous comprendrons avec les deux vignettes ci-dessous que l’investissement du chien s’insère dans un réseau complexe d’associations, de représentations et de significations sous-jacentes à la relation.
25 Monsieur J., 35 ans, est le propriétaire de Flake, un chow-chow mâle de 7 ans souffrant de hotspots, une pathologie dermatologique favorisée par le stress. Aux yeux de son propriétaire, Flake est un chien qui se démarque des autres, en raison des caractéristiques de sa race. Cette spécificité s’exprime dans la relation homme-chien que monsieur considère comme un lien amoureux : « On dit toujours que le chow-chow c’est différent des autres chiens parce que c’est vraiment distant, mais par contre c’est amoureux de son maître. » Ces propos prennent un autre sens à la lumière du contexte d’acquisition de Flake. Symbole de l’union conjugale, M. J., l’avait pris d’un commun accord avec son ex-compagne : « On l’a acheté à deux en fait. C’était notre chien. C’était notre cadeau. » Aujourd’hui, il symbolise encore cette relation aux yeux de monsieur pour qui « ça reste un lien avec… » celle qu’il évitera de nommer. Soulignons que M.J., a insisté pour le garder après la séparation, alors que madame était sa détentrice légale, la carte d’identification du chien étant à son nom. Par ce passage à l’acte, M. J., a, semble-t-il, choisi d’ériger Flake en commémoration de son couple dissout. Désormais fêtard célibataire, il mène une vie oisive, néanmoins rythmée par son chien, dont il fait sa priorité : « Quand je sors, il faut que je revienne pour lui […] Il n’y a plus que lui, donc il est prioritaire sur tout, en fait. Je me suis vu revenir dans des états pas possibles pour lui. » Ainsi, plus qu’un souvenir de relation amoureuse, Flake incarne un équivalent surmoïque pour M. J., en lui permettant de se responsabiliser et de « garder une vie un peu stable ». Par ailleurs, la proximité affective entre ces deux êtres est telle que M. J., associe les crises de hotspots de Flake à ses propres états psychiques, nous confiant que lorsqu’il ne va pas bien, son chien ne va pas bien non plus. Il est important de préciser que comme son chien, M. J., souffre de pathologies dermatologiques réactionnelles à l’anxiété (psoriasis et eczéma). Ainsi, ce couple qui partage une sensibilité dermatologique nous laisse envisager une théorie psychosomatique interspécifique : les excitations non liées, se déchargeant par la maladie psychosomatique chez l’humain, constitueraient un environnement stressant pour le chien qui exprime alors son mal-être par des comportements répétitifs auto-centrés ou par le déclenchement d’une pathologie dermatologique récidivante. Laquelle à son tour entretiendrait l’angoisse non psychisée de son maître.
26 Quand le chien, par l’histoire dont il est porteur et qu’il incarne, devient intouchable, voire tabou, le cadre éducatif en est directement affecté. Cette dynamique particulière ouvre la porte aux troubles du comportement chez le chien, tels que l’agressivité ou la destruction.
27 Ainsi, Mme K. nous explique à propos de Chouquette, son « chien-pansement » : « Quand j’ai pris Chouquette à la suite du décès de mon père, je ne l’ai pas éduquée. Je l’ai laissée vivre. Elle dormait avec moi. Elle mangeait où elle avait envie de manger, ce qu’elle avait envie de manger, quand elle avait envie de manger. Elle a fait des dégâts impressionnants à la maison, mais on ne la punissait pas parce qu’elle était bébé, parce que ceci […] ça a bien duré quatre années où ça a été l’enfer. Mais moi je ne le voyais pas comme un enfer au départ. Ce n’était pas grave : oui elle a bouffé la porte, oui elle a détruit le papier peint, oui elle a bouffé le lino. On ne pouvait plus ouvrir les portes [rires]. C’était des grosses grosses destructions. Et nous on a laissé faire. »
28 Acquise à la suite de deux deuils successifs, Chouquette, intouchable par son statut de chien-pansement, s’est vue dispensée de cadre éducatif par sa propriétaire. En préservant Chouquette de toute frustration et en rationalisant ses méfaits, Mme K. l’a littéralement « laissé vivre ». Mais plus encore, nous pouvons entendre que Mme K. maintenait en vie ce que cette chienne incarnait pour elle, à savoir le souvenir de son père, et dans une moindre mesure, la reviviscence de son premier chien.
29 Pour terminer cette partie, abordons brièvement la fonction narcissique du chien familier. À l’instar des relations objectales humaines, il peut y avoir retournement de la libido d’objet en libido narcissique au sein de la relation homme-animal. Par conséquent, certaines activités peuvent apporter une gratification narcissique au propriétaire, parfois au détriment du bien-être de l’animal. Cet aspect est particulièrement visible dans les concours de type agility ou beauté. Mme C., propriétaire de Malone, un berger australien avec qui elle participe à des expositions canines, semble aux prises avec un conflit, entre la gratification narcissique qu’elle retire de cette pratique et le bien-être de son chien : « Ça nous permet aussi d’avoir un avis extérieur de notre chien. Parce qu’à nos yeux c’est toujours le plus beau, le plus magnifique, mais... c’est vrai que savoir s’il se rapproche vraiment de la race ou pas, et ce que les autres en pensent […] quand on dit que son bébé il est beau, ça fait toujours plaisir […] Son bonheur passera avant, si je vois qu’il aime vraiment pas y aller et que c’est vraiment une corvée et que je suis obligée de le traîner sur le ring, j’arrêterais. Je passerais son bonheur avant le mien. Mais bon, pour l’instant ça lui plait encore, donc… » L’insistance de Mme C. laisse comprendre qu’elle n’envisage l’arrêt de cette pratique qu’en dernier recours, lorsque le bien-être de son chien sera vraiment menacé.
30 L’importance du lien affectif interspécifique et des enjeux inconscients chez le propriétaire peuvent également être mis au jour, voire exacerbés, lors de la perte de l’animal.
Quand le travail de deuil est impossible : le chien de remplacement
31 L’espérance de vie des chiens étant fondamentalement plus courte que celle des humains, bon nombre de propriétaires se voient confrontés un jour à la perte de leur compagnon canin. Les répercussions psychologiques et affectives qui y sont associées ont longtemps été minimisées, voire incomprises. Celles-ci sont pourtant bien réelles et doivent être appréhendées au moins à deux niveaux.
32 Le premier correspondant à l’histoire de cette relation homme-animal. Est-il nécessaire de rappeler qu’un propriétaire endeuillé vient non seulement de perdre un chien, mais aussi, et surtout Snoopy ou Chipie ? Plus que le deuil d’un chien, il s’agit du deuil d’une relation avec un être singulier. N’oublions pas non plus qu’un chien rythme la vie quotidienne de son maître par ses horaires de repas et de promenades, ou encore par l’accueil qu’il lui manifeste à chacun de ses retours au domicile. Cette perte et le vide qui en résulte peuvent alors être vécus par le propriétaire comme un drame réel de l’existence, causant de fait une douleur similaire à celle rencontrée dans le deuil d’un être humain. Ainsi, à la perte de Lün-Yu, un de ses chow-chows très investis, Freud confia dans sa lettre à Eitingon du 31 août 1929 que « cela ressemble sinon par l’intensité, du moins par la qualité, à la douleur qu’on ressent à la perte d’un enfant » (Freud et Eitingon, 2009, p. 614).
33 À un second niveau, la mort d’un chien familier entre en résonance avec l’histoire individuelle du sujet. D’une part, cette perte vient ébranler les investissements narcissiques et objectaux qui ont été déplacés sur le chien, c’est-à-dire tout ce qu’il représentait et incarnait pour son propriétaire. De fait, le deuil devient particulièrement difficile lorsque le chien est associé à un proche disparu ou s’il offrait à son maître esseulé le maintien d’un lien social avec le monde. D’autre part et de manière plus complexe, la disparition du chien familier vient réactiver des pertes objectales antérieures non élaborées. Même dans la mort, le chien est porteur d’une fonction miroir sollicitant des processus identificatoires qui renvoie le propriétaire à sa propre mort. Dans de tels cas, un effondrement narcissique du sujet peut avoir lieu et être à l’origine d’un deuil pathologique voire d’une entrée dans un état dépressif plus ou moins sévère.
34 Si chez la plupart des propriétaires le deuil d’un chien se déroule sans encombre, chez certains le processus peut achopper pour diverses raisons, empêchant ainsi le propriétaire de penser la mort de son animal. L’élaboration du deuil d’un chien rencontre la difficulté supplémentaire de pouvoir reprendre un chien dès la mort du précédent. C’est ce qui se passe dans le syndrome du chien de remplacement (Béata, 1998). Autorisons-nous à souligner une certaine analogie dans les processus observables entre les enfants et les animaux de remplacement. Comme un enfant de remplacement qui naît « à la place de » son prédécesseur décédé, le chien de remplacement, lui, est acquis à la place d’un chien mort avant lui. À l’instar du syndrome que Maurice Porot (1994) a pu décrire en clinique infantile, le syndrome du chien de remplacement constitue une véritable entité nosographique en médecine vétérinaire et se manifeste notamment par l’apparition de symptômes organiques et comportementaux chez l’animal. Voyons le cas particulièrement illustratif de Mango.
35 Monsieur A., 60 ans, père de famille, est le propriétaire de Mango, un labrador noir de 2 ans qui présente un trouble compulsif de grattage lié à une allergie et une hyperactivité. Malgré la réticence de sa famille, il l’a acquis seulement deux semaines après le décès de son précédent labrador. D’emblée, il est légitime de se demander comment le deuil de ce chien a pu s’élaborer, alors que son successeur est arrivé seulement deux semaines plus tard, tout en ayant été pensé avant cette arrivée. L’économie du deuil et la lutte contre le vide laissé par le chien de famille semblent être à l’origine du passage à l’acte de M.A., qui a pris Mango contre l’avis de sa femme et de sa fille. Il y a alors achoppement du processus psychique permettant le désinvestissement du précédent chien au profit de l’investissement du nouveau. Le délai extrêmement court entre la disparition du chien et son remplacement n’a permis à M. A., ni d’élaborer son deuil ni de fantasmer l’arrivée de Mango. À ce sujet, une certaine ambivalence est relevée dans le discours de monsieur : « Ça a comblé un vide. Mais je ne l’ai pas pris pour combler un vide. Je l’ai pris parce que... il manquait un chien. […] Pas pour remplacer l’autre... parce qu’on ne remplace pas quelqu’un qui est parti ! On comble un vide. » Ainsi reste-t-il en toile de fond relationnelle l’indélébile souvenir de son prédécesseur idéalisé auquel Mango est sans cesse comparé. Relevons ce passage dans le discours de M.A. : « L’autre chien qu’on avait, par contre, il n’y avait que moi qui comptais. […] Ah, il ne fallait pas que je parte ! Bon, lui, [Mango] limite il s’en fout. […] Il était moins énervé que lui [Mango] quand même. Lui il est chaud, lui. » M. A. compare également Mango, qui présente des difficultés éducatives en raison de son hyperactivité, à une image de chien idéal qui obéirait « au doigt et à l’œil ». Permettons-nous ici une nouvelle analogie avec la relation mère-enfant, et notamment avec la fonction miroir de la mère. Nous pouvons supposer que les attentes inconscientes de Monsieur A. font de Mango un chien source de déception et d’insatisfaction dans le regard de son propriétaire, ce qui serait susceptible de se répercuter sur son développement. Il importe par ailleurs de considérer la place du nom. Lors des entretiens, nous avons été interpellées par le fait que le prédécesseur de Mango n’ait jamais été nommé au cours de la rencontre, même lorsque monsieur nous a présenté des photos de lui. M. A., ne le caractérisait que par des périphrases, particulièrement désubjectivantes : « celui que j’ai eu avant », « l’autre », « le labrador précédent », « mon autre labrador », « l’autre chien que j’avais ». Comme si le fait de ne jamais le nommer permettait d’en minimiser la perte ; le nom étant à la fois porteur d’affect et de différenciation identitaire. Par ailleurs, ce n’est pas monsieur qui a donné à Mango son nom actuel, mais son éleveur. Or, nommer c’est reconnaitre l’existence d’une altérité et d’une spécificité, c’est lui attribuer une identité propre.
36 À l’inverse du phénomène de chien de remplacement, des formes de deuil pathologique peuvent exister chez des propriétaires endeuillés dont la peine est parfois telle qu’ils se refusent à investir de nouvelles relations interspécifiques, par peur de perdre l’animal et de souffrir à nouveau. D’autres encore peuvent acquérir un deuxième chien, plus jeune que le premier, en vue d’anticiper et de tenter d’atténuer la souffrance à venir, certains souhaitant même avoir un chiot de leur chien. Ainsi, dans le phénomène du chien de remplacement ou du « chien-pansement », l’animal s’érige en rempart psychique contre la mort, devenant le réceptacle des fantasmes d’immortalité du propriétaire.
37 Illustrées par des vignettes cliniques, les découvertes de notre recherche nous amènent à reconsidérer la relation homme-chien dans le champ de la psychologie clinique. Afin d’améliorer la prise en charge des dyades homme-chien touchées par les troubles compulsifs canins, une collaboration vétérinaire-psychologue s’avère désormais nécessaire. Cette interdisciplinarité apparaît tout aussi importante dans l’accompagnement des propriétaires endeuillés, afin de prévenir le syndrome du chien de remplacement. Notre étude a également permis de souligner des caractéristiques psychologiques spécifiques chez les propriétaires dont le chien présente un trouble compulsif. La relation homme-chien apparaît alors comme une manifestation signifiante de la relation objectale, au sein de laquelle se projetteraient des conflits internes humains. Nous ne pouvons donc qu’encourager les cliniciens ou systémiciens à intégrer les interactions interspécifiques dans leur cadre thérapeutique, celles-ci pouvant dès lors constituer un élément anamnestique à part entière.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : Troubles compulsifs canins, Lien affectif interspécifique, Animal symptôme, Chien de remplacement, Relation homme-chien
Date de mise en ligne : 30/04/2018
https://doi.org/10.3917/top.142.0053Notes
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[1]
Dirigé par S. Schauder (Laboratoire CRP-CPO7273) et soutenu en 2017 à l’Université de Picardie Jules Verne, notre mémoire de Master 2 Recherche en Psychologie Clinique et Psychopathologie s’intitulait « Les troubles du comportement somesthésique chez le chien familier : symptôme de la dynamique psychique et relationnelle de son propriétaire ? ».
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[2]
Afin de garantir l’anonymat, les initiales des propriétaires et les noms des chiens ont été modifiés, en respectant toutefois une proximité avec les éléments signifiants initiaux.