Notes
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[1]
J. Altounian, L’écriture de Freud. Traversée traumatique et traduction, P.U.F., 2003, p. 15.
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[2]
V. Klemperer, LTI, la langue du IIIème Reich, Albin Michel, 1996, p. 102.
-
[3]
P. Aulagnier, Les destins du plaisir. Aliénation – Amour – Passion, P.U.F., 1979.
-
[4]
N. Zaltzman, De la guérison psychanalytique. P.U.F., 1998.
-
[5]
P. Aulagnier, Les destins du plaisir. Aliénation – Amour – Passion. P.U.F., 1979.
-
[6]
P. Aulagnier, Ibid., p. 38.
-
[7]
Un exemple de cette langue de bois peut se lire sur un site internet intitulé Megapsy, qui propose la psychanalyse en ligne : « Ce qu’il faut surtout retenir du Web, c’est la dimension interactive très intéressante pour la psychanalyse qui permet d’avoir un rôle pivot sur de nouvelles formes de discours. Moins de démarches et plus d’efficacité, c’est une nouvelle forme de relation qui s’annonce, une relation tournée vers l’essentiel. Megapsy propose une offre innovante, en adéquation avec vos obligations. Plus besoin de s’allonger sur un divan pour entamer une psychanalyse, il vous suffit d’un clavier et d’une souris !»
-
[8]
P. Aulagnier, La violence de l’interprétation. P.U.F., 1981.
-
[9]
V. Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich. Albin Michel, 1996, p. 102.
-
[10]
Voir à ce sujet J. Altounian, ibid., p. 119. « Cette perte n’infléchit-elle pas l’écriture d’une expérience traumatique par une atténuation quelque peu révisionniste de l’histoire du sujet ? Il faut rappeler ici la véracité incontournable du jugement d’Antoine Berman qui met en lumière le pouvoir anasémiant ou pas du traducteur/interprète : « Seul le traducteur (et non le simple lecteur…) peut percevoir ce qui, dans un texte, est de l’ordre du « renié »… Une traduction… a pouvoir de révéler ce qui, dans [une] œuvre, est origine (inversement, elle a pouvoir de s’occulter elle-même cette possibilité), et cela indique qu’elle entretient avec elle un certain rapport de violence. Là où il y a révélation de quelque chose de caché, il y a violence. »
-
[11]
Ibid., p. 81.
-
[12]
Ibid., p. 106.
1L’ouvrage de J. Altounian, L’écriture de Freud. Traversée traumatique et traduction, éveille l’intérêt des analystes aussi bien dans leur relecture des textes freudiens que dans l’exercice quotidien de l’analyse. Comme elle l’écrit dans son avant-propos [1], l’auteur « ne cherche pas à affirmer la suprématie de tel ou tel modèle traductif » mais « s’en prend plutôt à l’infatuation propre à tout monolinguisme qui oublie que l’altérité d’une pensée […] se manifeste au premier chef dans sa langue. »Parmi les nombreuses réflexions que ce livre suscite, c’est une interrogation concernant la pensée idéologique, en articulation avec l’ouvrage de V. Klemperer [2], qui sera abordée ici.
2L’emprise des mots sur le psychique, leur pouvoir libérateur ou mortifère, voilà qui interroge sans relâche ce que nous faisons de la langue, analysants et analystes confondus.
3Quelques hypothèses sur les racines intrapsychiques de ce type de pensée m’ont été suggérées par une expérience de cure analytique chez une femme idéologue et vulgarisatrice de théories psychanalytiques et psychosociologiques. Que devient l’action de l’analyste ainsi soumis à l’épreuve de ce que j’appelle la nuit des mots ? De façon plus générale, que peut offrir le discours analytique à ces langues de bois, à ces paroles démonétisées, vides de sens, qui portent la majuscule comme une livrée d’imposture, s’il ne veut pas, contre cette prédication idéologique, en marteler une autre, dont notre discipline n’est pas indemne ? Le type de pensée qui s’exprime, en l’espèce, contrecarre les efforts de l’analyste pour s’arracher aux mots devenus les instruments d’un processus totalisant; il semble que cela réponde chez l’analysant à un besoin vital de certitude, à un désir ignoré d’auto-aliénation, au sens que P. Aulagnier donne à cette notion [3].
4Le pouvoir de séduction des idées simples est bien connu, de même la rapidité avec laquelle elles se propagent. Toutefois, l’effet produit par ce type d’expérience, au sein d’une cure analytique, alerte sur le risque que nous courons tous, lorsque la langue porte témoignage des dommages que font subir à la pensée les idéologies ambiantes, idéologies qui envahissent le monde quotidien sans que l’on y prenne garde. Il est alors possible de constater in vivo comment une pensée réductrice et totalisante se répand dans le collectif en jouant de ses effets de fascination de manière subreptice.
5L’hypothèse défendue ici est que la « langue idéologique » véhicule des représentations pictographiques de rejet où s’exprime la pulsion de mort.
6On pourrait traduire ainsi cette articulation entre intrapsychique et collectif : un sujet cherche à répandre les « produits » de sa problématique intrapsychique dans l’espace social et y réussit d’autant mieux que celui-ci en contient déjà des formes latentes ou avérées. Ces « produits » sont essentiellement des fantasmes archaïques enchâssés dans un discours idéologique qui a la forme trompeuse de constructions idéiques élaborées, et dont la finalité libératrice et progressiste n’est qu’un leurre : le but de l’opération est la mise à mort de la pensée.
7Cette même problématique fait ensuite retour sur l’individu; le dehors revient vers le dedans et réalimente le fond fantasmatique archaïque. Le tout accomplit un mouvement qui fait se succéder le centrifuge et le centripète, on pourrait dire le projectif et l’introjectif, mais ce qui est désigné ici ne correspond pas entièrement à ces notions théoriques. En définitive, on ne perçoit plus très bien lequel de l’individu ou du collectif est le miroir de l’autre.
8Sans retracer l’histoire de cette analyse, disons brièvement que pour se dégager d’une emprise autoritaire qui a visé à l’annulation de son existence, le sujet revendique le refus de toute injustice, de toute autorité et de tout dogmatisme. Cette visée n’est mise en œuvre qu’en recréant symétriquement un système de pensée analogue, omnipotent et totalisant, sorte de pastiche de celui auquel il tente vainement de se soustraire. Ainsi, tout en proclamant son irréductible amour de la liberté et de la justice, cette analysante met en scène une « anarchie », qui est le reflet fidèle de ce qu’elle combat désespérément. La pulsion anarchiste (terme emprunté à Nathalie Zaltzman [4] )travaille à faire voler le pouvoir en éclats; or, elle ne peut attaquer l’emprise vécue comme mortifère qu’en la singeant, en toute méconnaissance, en créant du même dans le huis clos d’une scène spéculaire tragique, sursaturée par le non-sens et la désolation de son existence. Son discours ne laisse aucune place à l’autodérision, les mots sont pris à la lettre; sa langue est une langue sinistrée, porteuse des cicatrices de blessures anciennes, du temps où langage et image du corps se sont édifiés ensemble, portés par le langage fondamental et la voix du porte-parole. Pour elle, dire n’est pas un mode d’échange véhiculant une polysémie. Usant d’un langage de type « institutionnel » et rejetant paradoxalement toute institution comme aliénante, c’est son propre discours idéologique qu’elle répand, par lequel elle obtient identification et reconnaissance.
9Nulle institution à laquelle se rattacher : elle se propose elle-même comme une institution.
10De quels ingrédients spécifiques est fait ce discours idéologique ? Sur quels leviers joue-t-il pour susciter une adhésion sociale qui, même restreinte en nombre, n’en est pas moins significative par sa force d’impact ? Comment la transmission d’un courant intrapsychique subjectif s’opère-t-elle dans un certain milieu en s’amplifiant et en faisant retour sur des sujets singuliers ? C’est ce que nous envisagerons ici.
11En multipliant les conférences, cette analysante s’est donc imposée auprès du public comme une militante exaltée de la cause des victimes, elle s’est faite avec passion la courroie de transmission d’idées et de théories réduites à quelques maigres notions censées rendre compte de toutes les difficultés à vivre (le « choc », le « stress post-traumatique »).
12L’invocation d’une causalité unique s’inscrit comme adhésion à un certain discours ambiant, ce qui conduit à une conception particulière de l’analyse. Selon cette conception, il ne s’agirait pas de débusquer le désir inconscient mais de déterrer un traumatisme qui témoigne du désir pervers d’un autre, désir ayant déjà été réalisé. Du coup, la surprise ne surgit plus vraiment du processus puisque l’on sait d’avance ce que l’on cherche; la seule inconnue étant la distribution des rôles au cours de cette scène perverse que nous sommes supposés dénoncer. Cette théorie se substitue à une découverte vivante, au processus de subjectivation; elle débouche sur un recensement des invalidités psychiques que le thérapeute serait tenu de revalider selon une grille convenue.
13Les responsabilités d’une vulgarisation appauvrissante des idées psychanalytiques dans ses effets de fascination collective sont indéniables; des résistances à l’analyse s’expriment par l’intermédiaire de pratiques dites thérapeutiques dont certaines sont le fait de sujets qui gravitent dans la mouvance analytique, certains concepts clés y devenant méconnaissables. La parenté entre idéologie et vulgarisation sera développée plus loin.
14D’autres mots et expressions reviennent également dans son discours, comme des slogans vides de la novlangue actuelle : « Qualité totale », « Tout le monde gagnant », « Développement optimal des compétences » etc.
15La diffusion, et le succès, de ce type de pensée dans l’espace social pose la question de l’aliénation, concept développé par P. Aulagnier et qui paraît très éclairant face à ce phénomène.
16La notion d’aliénation, selon cet auteur, intéresse la question du sujet et celle du collectif. Elle n’est pas développée dans un sens psychiatrique, mais dans celui d’une différenciation psychanalytique entre deux types fondamentaux de conflit : le conflit entre le Je et ses idéaux, qui signe le régime névrotique; le conflit au sein du Je lui-même, entre sa part identifiante et sa part identifiée, qui définit la psychose et, en partie, les perversions.
17L’aliénation est une autre « solution », une troisième voie à ce conflit au sein du Je, « un destin du Je et de l’activité de pensée dont la visée est de tendre vers un état a-conflictuel, d’abolir toutes causes de conflit entre l’identifiant et l’identifié, mais aussi entre le Je et ses idéaux. » [5]
18Cette définition concerne le champ social, les relations interindividuelles et intrapsychiques; elle est propre à contenir des formes cliniques diverses.
19Pour qu’elle apparaisse, deux conditions sont nécessaires.
20La première est qu’une rencontre se produise entre un désir d’aliéner (une force aliénante) et, chez un autre sujet, un désir d’auto-aliénation. « L’aliénation est la réalisation d’un désir de mise à mort de la pensée que l’on retrouve présent chez les deux sujets. » [6]
21La deuxième postule que « l’aliéné » doit méconnaître « l’accident survenu à sa pensée. »
22Le désir d’auto-aliénation n’est pas une soumission masochiste ni un abandon de soi au profit d’un autre; il utilise l’autre comme un support de l’idéalisation à laquelle il a dû renoncer et qui va servir son propre narcissisme.
23L’analysante idéologue se propose, sans le savoir, comme force aliénante, et en cela s’aliène elle-même, tandis que ses auditeurs complaisants lui offrent leur propre désir d’auto-aliénation. On sait que l’idéalisation de la force aliénante n’est pas le fait d’un seul sujet mais de plusieurs. De nos jours, il semble que ce désir d’auto-aliénation soit particulièrement opérant : langues de bois et novlangues circulent sans peine, parfois en temps réel [7]. Le but commun aux uns et aux autres (aliénants et aliénés) est celui de Thanatos, c’est-à-dire l’abolition de tout conflit entre le Je, ses idéaux et les autres qu’il investit.
24En évoquant Thanatos, nous retrouvons l’hypothèse avancée au début de ce travail : la langue idéologique véhicule des représentations pictographiques de rejet, représentations qui gravitent précisément dans l’aire de la pulsion de mort. Sans définir précisément ici la représentation pictographique de rejet, selon P. Aulagnier, soulignons juste qu’elle est porteuse de mutilation psychique, car au niveau de ce fond représentatif qu’est l’originaire, le « rejeter-hors-soi » est synonyme de désinvestissement, de conflit mortifère sans fin qui vise la néantisation du désir et de sa quête [8].
25Deux exemples de pictogrammes de rejet.
26Le premier est une scène du film Le dictateur de C. Chaplin où l’on voit Hinkel hurlant, vomissant son discours devant un micro qui se courbe pour échapper à sa bouche. Puisque les représentations pictographiques ne nous sont pas accessibles directement, l’intuition géniale du créateur a figuré en images, et donc en fantasme, le rejet entre une zone et un objet complémentaire (la bouche qui hurle et l’oreille qui entend, ici figurée par le micro).
27Le deuxième provient du chapitre « Effacement des frontières » dans LTI. Il concerne certains signes nazis comme SS. « Longtemps avant que n’existe le SS nazi, on voyait son signe en peinture rouge sur les boîtes des transformateurs, avec au-dessus, cet avertissement : attention, haute tension ! Ici, le S « anguleux » était de toute évidence l’image stylisée de l’éclair. L’éclair qui, dans son accumulation d’énergie et sa rapidité est un symbole si cher au nazisme ! Ainsi, on peut supposer que le caractère SS était également une incarnation directe, une expression picturale de l’éclair. Le redoublement de la ligne pouvant indiquer une vigueur renforcée […] Souvent, plusieurs facteurs concourent à la formation d’une chose, sans que celui qui croit la former en ait conscience, il semble qu’il en est ici de même : SS est tout à la fois image et caractère abstrait, franchissement de la frontière qui sépare du pictural, écriture pictographique, retour à l’aspect sensible des hiéroglyphes […] Dans la LTI, la forme spéciale du SS « anguleux » représente selon moi, le lien entre la langue iconique de l’affiche et la langue au sens strict. » [9]
28Ce que Klemperer met en évidence ici, c’est bien ce franchissement de frontière entre abstrait et sensible, entre langue iconique (pictographique) et langue au sens strict.
29La langue idéologique, avec ses slogans et formules, fait donc circuler des représentations pictographiques de rejet, synonymes de mauvaise rencontre, d’arrachement, de mutilation, avec toutes les conséquences psychiques que cette utilisation d’un mode représentatif implique, à savoir la possible mise au silence des autres modes représentatifs et de la pensée qui en découle.
30Ainsi, chez l’analysante idéologue, la notion de destructivité humaine était rabattue sur l’image du requin; la destructivité était devenue requin, ou plutôt, la mâchoire puissante et dévastatrice de chair de celui-ci, sans aucun écart susceptible de ménager une épaisseur de sens. Si cette image n’est pas à proprement parler un pictogramme, elle véhicule en son sein des affects liés à ce mode représentatif originaire.
31Dans la clinique, quand ces signes, ces significations, non connotés d’incertitude, sont réductibles à l’énonciation d’un dit et ne sont plus porteurs d’un récit, d’un mythe où il est question de l’origine du corps en tant que lieu de rencontre avec le monde, on assiste à l’écrasement de la pensée.
32La parenté entre les démarches de pensée de l’idéologie et de la vulgarisation n’échappe pas à un examen attentif; la vulgarisation peut même être envisagée comme l’un des ferments de la pensée idéologique.
33La vulgarisation opère-t-elle à la manière d’une traduction ? Son objectif allégué de déchiffrer des idées difficiles et de les rendre accessibles à tous, fait-il que cette vulgarisation traduit un langage complexe en un langage simple ? Àpremière vue, on serait tenté de répondre affirmativement. Tout travail de traduction, tout passage d’un système de pensée à un autre, suppose une déperdition de sens, suppose que quelque chose périsse inévitablement dans ce passage. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que la vulgarisation peut occasionner une déperdition de sens bien plus inestimable; elle n’est plus alors une « belle infidèle », comme toute traduction, mais risque de basculer du côté du reniement [10].
34Si la vulgarisation joue sur des métaphores, voire en abuse, c’est la fonction métaphorique elle-même qui est touchée et, parfois, carrément perdue. La simplicité de ce qui s’apparente encore à des métaphores mais ne l’est déjà plus est exemplaire, tout au plus s’agit-il d’équations symboliques. Les objets substitués sont vécus comme étant les objets originaux, sans possibilité de faire jouer une similitude qui respecterait les différences. Les symboles ainsi formés ne sont en fait que des symboles primaires. Un mot se substitue à une notion complexe et la simplification opérée s’apparente à l’anesthésie de la pensée. Le conditionnement n’est pas très loin; la transmission dont fait l’objet la vulgarisation contribue alors à une destruction culturelle.
35Le langage de la vulgarisation peut devenir alors un appareil d’action sur l’autre : on peut ressentir comment il fait vivre à cet autre quelque chose qui ne se trouve nulle part dans le langage. Ce qui est transmis n’est plus une métaphore à travers laquelle on pourrait pister la représentation inconsciente mais plutôt une action, une influence sur l’autre. La fonction rhétorique du langage prend, dès lors, le pas sur sa fonction métaphorique et peut aller jusqu’à dissoudre celle-ci. V. Klemperer, dans LTI, fait cette remarque : « Ce qui est populaire, c’est le concret; plus un discours s’adresse aux sens, moins il s’adresse à l’intellect, plus il est populaire. Il franchit la frontière qui sépare la popularité de la démagogie ou de la séduction d’un peuple dès lors qu’il passe délibérément du soulagement de l’intellect, à sa mise hors circuit et à son engourdissement. » [11]
36Le pilonnage systématique exercé par certaines démarches de vulgarisation me semble viser, tout comme la pensée idéologique, l’engourdissement voire l’annihilation de la pensée de l’autre; quelque chose disparaît définitivement dans l’opération, sans aucune conscience de ce qui est perdu, c’est-à-dire le contenant vivant de la langue qui exprime une pensée et son altérité. Ne reste alors qu’un contenu décharné, une mâchoire de requin par exemple, dont la seule évocation atteste la vérité dogmatique d’une idée.
37Pour terminer, revenons à Victor Klemperer qui, à l’opposé d’une position où s’énonce le besoin de certitude, affirme son attachement au point d’interrogation, « le point le plus important de tous les signes de ponctuation. Position aux antipodes de l’entêtement et de l’assurance des nazis. Le pendule de l’humanité oscille entre ces deux extrêmes, cherchant la position médiane. On a prétendu à satiété, avant Hitler puis pendant l’époque hitlérienne, que tout progrès était dû aux entêtés, et tous les blocages uniquement aux partisans du point d’interrogation. Ce n’est pas tout à fait sûr, mais il est une chose qui est tout à fait sûre : le sang est toujours sur les mains des entêtés. » [12]
Mots-clés éditeurs : Aliénation, Mise à mort de la pensée, Cure analytique et lan- gue idéologique, Idéologie, Traduction
Date de mise en ligne : 01/02/2008
https://doi.org/10.3917/top.096.0093Notes
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[1]
J. Altounian, L’écriture de Freud. Traversée traumatique et traduction, P.U.F., 2003, p. 15.
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[2]
V. Klemperer, LTI, la langue du IIIème Reich, Albin Michel, 1996, p. 102.
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[3]
P. Aulagnier, Les destins du plaisir. Aliénation – Amour – Passion, P.U.F., 1979.
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[4]
N. Zaltzman, De la guérison psychanalytique. P.U.F., 1998.
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[5]
P. Aulagnier, Les destins du plaisir. Aliénation – Amour – Passion. P.U.F., 1979.
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[6]
P. Aulagnier, Ibid., p. 38.
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[7]
Un exemple de cette langue de bois peut se lire sur un site internet intitulé Megapsy, qui propose la psychanalyse en ligne : « Ce qu’il faut surtout retenir du Web, c’est la dimension interactive très intéressante pour la psychanalyse qui permet d’avoir un rôle pivot sur de nouvelles formes de discours. Moins de démarches et plus d’efficacité, c’est une nouvelle forme de relation qui s’annonce, une relation tournée vers l’essentiel. Megapsy propose une offre innovante, en adéquation avec vos obligations. Plus besoin de s’allonger sur un divan pour entamer une psychanalyse, il vous suffit d’un clavier et d’une souris !»
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[8]
P. Aulagnier, La violence de l’interprétation. P.U.F., 1981.
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[9]
V. Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich. Albin Michel, 1996, p. 102.
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[10]
Voir à ce sujet J. Altounian, ibid., p. 119. « Cette perte n’infléchit-elle pas l’écriture d’une expérience traumatique par une atténuation quelque peu révisionniste de l’histoire du sujet ? Il faut rappeler ici la véracité incontournable du jugement d’Antoine Berman qui met en lumière le pouvoir anasémiant ou pas du traducteur/interprète : « Seul le traducteur (et non le simple lecteur…) peut percevoir ce qui, dans un texte, est de l’ordre du « renié »… Une traduction… a pouvoir de révéler ce qui, dans [une] œuvre, est origine (inversement, elle a pouvoir de s’occulter elle-même cette possibilité), et cela indique qu’elle entretient avec elle un certain rapport de violence. Là où il y a révélation de quelque chose de caché, il y a violence. »
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[11]
Ibid., p. 81.
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[12]
Ibid., p. 106.