Couverture de TH_644

Article de revue

Résumés de livres / book summaries

Pages 393 à 395

English version

Blanchard-Laville, C., & Fablet, D. (Eds.). (2000). L’analyse des pratiques professionnelles. Paris : L’Harmattan, 286 p.

1Ce recueil de textes s’adresse à des praticiens de la formation d’adultes, notamment en lien avec un DESS de sciences de l’éducation : « Cadres pédagogiques de la formation d’adultes ». Il n’a pas de structure bien lisible et le court avant-propos est peu éclairant. Mais il permettra aux formateurs d’adultes d’accéder à un échantillonnage de travaux sur la question, sans prétention d’exhaustivité.

Brouillet, D., & Syssau, A. (Eds.). (2000). Le vieillissement cognitif normal. Vers un modèle explicatif du vieillissement. Bruxelles : De Boeck & Larcier, 331 p.

2Ce recueil de textes, établi à la suite des Ve Journées d’étude du vieillissement cognitif, se présente sous la forme d’un manuel destiné à des étudiants de second et troisième cycle, ainsi qu’à des praticiens. Malgré sa structuration claire, il n’est qu’une suite d’illustrations expérimentales de phénomènes, sans accès à un véritable état de l’art sur les différentes questions examinées. Bien que l’introduction fasse état de l’apparition avec l’âge de stratégies adaptatives nouvelles, l’ouvrage est centré sur le déclin de la performance. Une première partie regroupe des approches globales visant à identifier des facteurs généraux du vieillissement, exprimés en termes de changement dans les ressources cognitives (mémoire de travail, attention, apprentissage, vitesse de traitement et inhibition). Une seconde partie traite des approches analytiques, complémentaires aux premières, qui entrent dans l’analyse des composantes de traitement à l’œuvre dans diverses tâches, ainsi que de leurs interactions (ex. : narration, compréhension de texte, etc.). Enfin, la dernière partie ouvre des perspectives de recherche sur le lien entre le fonctionnement sensori-moteur (non cognitif ?) et le fonctionnement cognitif (au sens strict) et sur les prédicteurs du vieillissement cognitif. Il n’y a pas de résumé par chapitre, mais on dispose d’un plan en tête de chaque chapitre. Il est regrettable que les recherches menées sur le travailleur vieillissant n’aient pas été considérées dans cet ouvrage qui reste, la plupart du temps, dans le confinement du laboratoire de psychologie, mise à part une étude sur simulateur de conduite automobile. Un bon complément à cet ouvrage, déjà très utile à son public visé, pourrait être le livre publié chez Octarès (Toulouse), en 1995, sous la direction de Marquié, Paumès et Volkoff : Le travail au fil de l’âge, déjà présenté dans cette revue (1997, vol. 60, no 4).

Durand, C. (2000). Sociologie du Travail. Toulouse : Octarès, 259 p.

3Comme son titre ne l’indique pas, cet ouvrage n’est pas un manuel de sociologie du travail, mais un recueil de textes d’un auteur qui a marqué cette sous-discipline. Il s’adresse à des chercheurs et à des praticiens en livrant des résultats de recherches souvent menées en collaboration avec d’autres auteurs. Deux thèmes principaux sont couverts : le conflit social et le rôle de l’état.

Houdé, O., & Meljac, C. (Eds.). (2000). L’esprit piagétien. Hommage international à Jean Piaget. Paris : PUF, 253 p.

4La science a besoin, de temps à autre, de confronter son état de connaissance à un point remarquable de son histoire, pour relever ses réelles avancées et la stabilisation de ses acquis après les tempêtes de ses débats. C’est ce que proposent les auteurs de ce recueil de textes, principalement destiné à des chercheurs en sciences cognitives, en se référant à l’une des plus grandes figures de la psychologie du siècle dernier. Une première partie historique rappelle l’originalité des idées piagétiennes, leur actualité au moment où les recherches insistent sur le rôle prépondérant de l’action dans la cognition et leurs liens avec les options philosophiques, politiques et spirituelles de Piaget. Une seconde partie se concentre sur la confrontation de la théorie de l’auteur à l’actualité des recherches sur le bébé. Elle conduit un examen minutieux des critiques de la théorie, notamment après la découverte de capacités cognitives ignorées chez le bébé. Une troisième partie confronte les idées piagétiennes aux conceptions actuelles du développement cognitif, notamment sur l’inhibition, sur les fonctions exécutives et le processus d’attention sélective. On y note la proximité des théories contemporaines de l’esprit (croyances ou états mentaux) avec la notion de coordination des points de vue. On y remarque enfin que Piaget a enfin pénétré la psychologie américaine après de vifs débats du temps de l’auteur. La dernière partie montre comment Piaget a construit sa théorie entre deux conceptions très opposées de l’époque : le béhaviorisme et le cognitivisme. Enfin, l’ouvrage se conclut sur le célèbre débat entre Piaget, tenant d’un déterminisme « interne » du développement cognitif, et Vygotsky, défendant le rôle prépondérant des facteurs sociaux. Comme dans tout débat, les positions étaient exacerbées, mais l’introduction de nuances permet de noter la justesse de deux points de vue complémentaires et non exclusifs. On regrettera seulement que ce livre fasse peu de place à la cognition adulte qui est loin d’être hors du champ de la théorie de Piaget. Du fait de l’hétérogénéité des chapitres, il aurait été utile de les faire précéder de résumés.

Maggi, B. (Éd.). (2000). Manières de penser, manières d’agir en éducation et en formation. Paris : PUF, 214 p.

5Ce recueil de textes issus d’un approfondissement d’interventions dans une table ronde (dans le cadre de la 4e Biennale de l’éducation et de la formation) reprend, entre autres, des idées introduites il y a une trentaine d’années visant à faire mieux communiquer la conception des formations avec l’analyse du travail. Elles sont ici déclinées au travers d’oppositions diverses : ergologie et épistémique, sémantique de l’action et de l’intelligibilité des actions. Le rôle des représentations (images), notamment des représentations sociales, est souligné. On aborde également la question des limites de la simulation par son incapacité à apporter la dimension sociale de l’action technique. Le recueil s’achève sur des comparaisons entre les approches de différents pays : la France, l’Allemagne, le Japon, la Suède et le Canada (Québec). Cet ouvrage s’adresse plus particulièrement à des chercheurs en sciences sociales (en particulier en sciences de l’éducation). Du fait du manque de fil conducteur dans cet ouvrage, un résumé en tête de chaque chapitre aurait été bienvenu.

Martin, C. (2000). Maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre : construire un vrai dialogue. Toulouse : Octarès, 228 p.

6L’ouvrage « présente une méthodologie opérationnelle visant à optimiser l’intervention de l’ergonome à laquelle il assigne des objectifs clairs : renforcer et structurer la maîtrise d’ouvrage autour d’un vrai projet, conforter l’architecte dans la création intellectuelle et la coordination des acteurs de la conception, instaurer un réel dialogue entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre ». Il s’adresse à des acteurs variés du processus de conception : ergonomes, élus, ingénieurs, programmistes, architectes, usagers. Il se conclut par plusieurs exemples d’application de la démarche à des projets architecturaux.

Messing, K. (2000). La santé des travailleuses : la science est-elle aveugle ? Montréal : Éditions du Remue-Ménage & Toulouse : Octarès, 306 p.

7Cet essai, dont l’auteur annonce clairement son militantisme féministe, propose à des chercheurs et des praticiens une réflexion sur la négligence des problèmes de santé au travail spécifiques aux femmes. Il souligne la nature sociale de la variable sexe, sans négliger pour autant son substrat biologique. Il décrit les problèmes particuliers dont souffrent les femmes, à partir de diverses études, dont les résultats restent assez discutables, justement parce que la recherche est déficiente dans la prise en considération de ce facteur. Les raisons de ces déficiences sont analysées et des propositions sont faites pour mieux traiter cette question. Malgré son caractère polémique et peu argumenté au-delà des anecdotes, ce livre sera utile à une prise de conscience de ces problèmes. Il faudra sans doute publier ensuite, bien entendu, un livre sur la santé des travailleurs ! Comme elle l’indique, l’ « auteure » est « professeure » à l’Université du Québec à Montréal.

Besnard, P., & Liétard, B. (2001). La formation continue. Paris : PUF, 127 p.

8Cet ouvrage présente d’abord, dans une double approche sociologique et psychologique, les fondements de ce qui est devenu un fait social dans la plupart des pays industrialisés : la formation continue. Il se consacre ensuite à l’analyse du système français et retrace les grandes étapes du développement et de l’institutionnalisation progressive de la formation professionnelle continue en France.

9Il analyse enfin l’émergence de pratiques nouvelles (organisation territoriale, individualisation, problématique de la qualité en formation et logique des compétences) et s’interroge utilement sur les projets de réformes en cours.

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