Notes
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ndlr : nous traduisons au mieux, ici, l’expression de l’auteure, qui vise la politique d’aide sociale en faveur des personnes responsables de personnes tierces et en particulier des enfants et des âgés.
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Rapportée au produit intérieur brut (pib), la part des dépenses consacrées aux relations familiales, comme les allocations enfants ou familiales, est faible, et moins de la moitié de ce qu’elle est en France et en Suède. Un rapport de l’ocde (2011) montre que le taux japonais est de 1,36, alors qu’il est de 2,85 en France, 3,46 en Suède et 3,78 en Angleterre.
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Des analyses féministes du revenu universel ont commencé à voir le jour au cours des dernières années. Voir par exemple Carole Pateman [2006], Hermione Parker [1993] et Ingrid Robeyns [2000], etc. Basic Income Studies, une revue consacrée aux travaux sur le revenu universel, a publié son premier numéro consacré au féminisme en 2008.
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Ingrid Robeyns [2000] a bien décrit cette ambivalence en parlant de « pot-de-vin ou d’allocation autonomie ».
1Les féministes critiquent depuis longtemps l’État-providence moderne. Leurs critiques ont d’abord visé le modèle de la famille dite « standard » et la division sexuée du travail et des rôles présupposés par l’État-providence. La « famille standard » désigne ici un modèle familial fondé sur une relation matrimoniale et composé d’un homme, qui gagne le revenu, et d’une femme au foyer ou prenant soin des membres du foyer. L’homme est censé effectuer un travail rémunéré sur le marché du travail, la femme fournir un travail domestique non rémunéré, tout en dépendant économiquement de l’homme. Les féministes ont mis en évidence que l’État-providence, qui s’est établi sur cette « famille standard » et a contribué à la renforcer, est plutôt défavorable aux femmes.
2On nous dit cependant que la situation aurait évolué aujourd’hui au Japon. Au cours des dernières années, le gouvernement japonais a souligné combien il était important de soutenir une augmentation de l’activité et du travail des femmes ; en 2016, une loi intitulée « loi sur la Promotion de l’activité des femmes » a été adoptée pour favoriser cet objectif. Mais dans quelle mesure cette politique bénéficie-t-elle réellement aux femmes ? Si l’on s’intéresse à leurs conditions de travail actuelles, on constate, d’une part, que les bas salaires et la pauvreté des mères et des femmes célibataires restent un problème important au Japon et, d’autre part, que l’on fait grand cas de la réussite des femmes qui font carrière et ont de hauts revenus. La division de classe entre ces deux catégories de femmes s’est accentuée. Or le gouvernement, qui vante la réussite des femmes, mentionne rarement ce fossé, pas plus que la pauvreté qui touche les femmes, et il n’a pas de contre-mesures concrètes à proposer sur ces sujets.
3Cet article arguera d’abord que ce changement de politique au Japon n’a en réalité pas contribué à « aider les femmes », mais à les « utiliser ». Il analysera ensuite deux types de politiques différentes, la politique d’aide aux personnes « aidantes » [1] et le revenu universel (afin d’évaluer leur impact sur la vie des femmes) et la division des rôles et du travail en fonction du sexe. Il abordera enfin la possibilité d’un revenu universel.
Politiques en faveur de l’activité des femmes au Japon
4Le soutien aux « mères qui travaillent » est devenu un sujet important au Japon à partir des années 1990 et c’est cette période qui a préparé les politiques actuelles en faveur de l’activité des femmes. Si des mesures ont été introduites, il faut souligner qu’elles visaient le soutien aux « mères qui travaillent » et non aux femmes qui travaillent ou aux mères. Le gouvernement incite les femmes à travailler pour résoudre le problème de la pénurie de main-d’œuvre ou dans le cadre de sa stratégie de croissance. Il continue parallèlement d’encourager les femmes à avoir des enfants et à les élever, afin de remédier à la baisse du taux de natalité. En d’autres termes, les femmes sont considérées à la fois comme, dans un premier temps, des « ressources pour produire et élever des enfants » et, dans un second temps, de la main-d’œuvre.
5La loi sur la promotion de l’activité des femmes, mentionnée ci-dessus, vise à créer « une société où toutes les femmes qui souhaitent travailler activement en dehors du foyer peuvent pleinement exprimer leur individualité et leurs capacités ». On peut considérer cela comme une forme japonaise de politique en faveur de l’activité, qui cible les femmes. Le mot « travail » renvoie ici à un travail salarié/productif et n’inclut pas le travail domestique, ni le travail reproductif. Les femmes qui ne veulent ou ne peuvent pas « travailler activement en dehors du foyer » en raison de responsabilités familiales comme la garde des enfants ou l’aide à des parents âgés ne sont donc, d’emblée, pas prises en compte. Les mères célibataires, par exemple, assument seules à la fois le travail salarié et le travail domestique. Pour qu’elles puissent réaliser ce souhait de « travailler activement en dehors du foyer » sans consacrer trop de temps au travail salarié, il faudrait qu’elles puissent avoir accès à des services de garde d’enfants stables et abordables, et qu’elles bénéficient de salaires suffisamment élevés et d’une sécurité sociale afin que leur vie ne soit pas entravée, même avec des horaires de travail réduits. Il n’existe toutefois aucune action allant en ce sens, ni aucun signe que ce genre de scénario est envisagé [2].
6Pendant la même période, le gouvernement a proposé des dispositifs tels que le « planificateur pour les femmes » et les « congés parentaux de trois ans » comme des « contre-mesures » pour lutter contre la baisse du taux de natalité (ces deux dispositifs ont été vivement contestés par les femmes et sont désormais écartés). Avant d’améliorer l’environnement permettant d’élever des enfants en toute sérénité – amélioration des crèches, des allocations familiales, réduction des frais d’éducation, etc. – le « planificateur pour les femmes » les encourage à avoir des enfants en diffusant des « connaissances médicales » affirmant qu’il devient difficile de tomber enceinte au-delà d’un certain âge. La grossesse et la naissance d’un enfant concernent à la fois les hommes et les femmes, or les politiques natalistes ne s’intéressent qu’au corps des femmes. Le congé parental de trois ans, par exemple, ne prévoit pas de mesures adéquates pour garantir la sécurité de la carrière après le retour à l’emploi. La proportion d’hommes qui prennent un congé parental étant de seulement 2 %, le congé parental de longue durée pourrait au final renforcer l’idée que l’éducation des enfants relève des mères, au lieu de contribuer à l’avancement social des femmes.
7Quant aux politiques concernant les femmes dans ce contexte, il faut signaler qu’il n’en existe aucune qui vise à éliminer la division sexuelle du travail et des rôles et que l’égalité de genre n’est pas leur objectif premier. En résumé, il ne s’agit pas, dans ces dispositifs, de soutenir les femmes, mais plutôt de les « utiliser ». Le gouvernement préconise de plus en plus que les femmes travaillent davantage pour pallier la pénurie de main-d’œuvre ou dans le cadre de sa stratégie de croissance. Il continue en même temps d’inciter les femmes à avoir des enfants et à s’en occuper pour contrer la baisse du taux de natalité. Autrement dit, les femmes sont considérées non seulement comme des « ressources pour la procréation et l’éducation des enfants », chargées d’un travail reproductif non rémunéré, mais aussi comme une main-d’œuvre/population active chargée d’un travail productif rémunéré. Cela renforce le « double fardeau » qui a pesé sur les femmes tout au long de l’histoire. Le corps et la vie des femmes sont envahis, « utilisés » et « colonisés » jusqu’à la moelle.
Idées de mesures féministes alternatives : le revenu universel et l’allocation pour aidant·e·s
8Le revenu universel n’exige aucune contribution, pas même un travail productif rémunéré et/ou un travail reproductif non rémunéré. Il repose sur l’idée qu’un revenu est versé inconditionnellement à tous les citoyens, et que c’est un droit individuel fondé sur la citoyenneté (voir par exemple Tony Fitzpatrick [1999]). Les principales caractéristiques du revenu universel par rapport aux dispositifs d’aide au revenu qui existent déjà dans le cadre de l’État-providence sont, premièrement, qu’il est versé à un individu et, deuxièmement, sans condition. Le revenu universel est versé aux individus plutôt qu’au ménage, ce qui peut atténuer l’inégale répartition des ressources au sein du ménage. L’inconditionnalité signifie, par ailleurs, que ni le statut professionnel, ni l’expérience professionnelle, ni la volonté de travailler, ni le statut matrimonial n’entrent en ligne de compte. Il n’est donc pas nécessaire de passer un test de ressources, un test professionnel ou de comportement, par exemple, pour en bénéficier.
9À propos du deuxième élément, on a affirmé que le revenu universel libérait les gens de l’obligation de travailler pour vivre, en découplant travail et revenu. Cet aspect a souvent fait l’objet de critiques, qui arguent que « le revenu universel ne fait qu’encourager ceux qui profitent du système ». Ce type de point de vue voit d’un œil critique le fait de ne pas travailler (spécifiquement le fait de ne pas s’engager dans un travail rémunéré, dans la sphère publique ou sur le marché du travail). Les féministes ont rétorqué à ce genre de critiques qu’il y avait davantage de profiteurs dans la sphère privée du foyer [Pateman, 2006 ; Fraser, 1996]. Elles soulignent que ce sont les maris qui ont profité du travail non rémunéré des femmes dans le foyer, pourtant, le profit que les maris retirent de cette situation est rarement abordé dans les débats sur le revenu universel. Cela nous rappelle que les discours conventionnels sur ce sujet ignorent la dimension du genre et que les féministes ont peu contribué à la théorisation de ce dispositif [3].
10Les féministes sont partagées sur le revenu universel, en partie parce que son impact sur la situation des femmes est ambivalent [4]. Beaucoup d’aspects du revenu universel sont considérés comme potentiellement positifs pour les femmes. Un atout principal est qu’il pourrait promouvoir leur indépendance économique et leur autonomie. D’une manière générale, les femmes sont soit exclues du marché du travail soit marginalisées, cependant qu’elles effectuent souvent un travail non rémunéré à la maison. On le sait, les prestations de sécurité sociale offertes par l’État-providence traditionnel reposent sur le modèle de la « famille standard », qu’elles renforcent, et qui est fondé sur la division sexuelle du travail. Cette situation fait que les femmes ont tendance à être plus vulnérables économiquement. Un revenu universel, versé directement à chacun·e, pourrait garantir un revenu autonome aux femmes, sans qu’elles aient à passer par un mari. Il peut ainsi annuler le risque économique auquel les femmes sont souvent confrontées à cause de la division sexuelle du travail tout en promouvant leur indépendance et leur autonomie économiques [Parker, 1993]. De ce point de vue, le revenu universel peut être vu comme un concept politique bénéfique pour les femmes.
11Toutefois, comme il a été mentionné ci-dessus, certaines féministes ont émis des critiques contre le revenu universel. Celles-ci peuvent se résumer comme suit. Le revenu universel peut se comprendre comme une rémunération du travail domestique, et donc cantonner les femmes dans la sphère privée (tâches ménagères et aide apportée aux membres de la famille), ce qui perpétuerait et renforcerait la division sexuelle du travail. Pour évaluer cela, comparons le revenu universel et l’allocation pour les aidant·e·s, qui est souvent considérée comme un dispositif comparable. Nombre d’inquiétudes féministes à propos du revenu universel pourraient en fait s’appliquer à l’allocation pour les aidants plutôt qu’au revenu universel lui-même.
12L’allocation pour les aidant·e·s est un moyen de garantir un revenu dans le cas de l’exécution d’un travail de soin non rémunéré [Alstott, 2004]. L’idée de ce dispositif a été soutenue par certaines féministes, qui y voient un moyen de reconnaître la valeur du travail domestique et de soin non rémunéré, qui est historiquement principalement échu aux femmes et a toujours été sous-estimé. Cette allocation permet de récompenser économiquement les personnes qui prennent soin des autres. Le revenu universel, quant à lui, est une rémunération sans condition, qui, de prime abord, ne semble pas pouvoir jouer de rôle dans la valorisation du travail de soin. De ce point de vue, l’allocation pour les aidant·e·s peut servir à reconnaître et à valoriser le travail d’aidant en le/la rémunérant directement, et donc être considéré comme une mesure bénéfique par certaines féministes.
13L’allocation pour les aidant·e·s présente cependant les défauts suivants. Tout d’abord, elle comporte le risque de cantonner les femmes dans le foyer, en rémunérant la « contribution » qu’elles y apportent. En ce sens, ce dispositif peut renforcer l’idée que le soin est un travail de femme et donc justifier le fait que l’homme s’affranchisse des tâches ménagères et de soin, ce qui renforcerait la division sexuelle du travail et des rôles [Pateman 2006]. Se pose ensuite la question de la rémunération du « travail d’aidant » parce que « quelqu’un » doit décider « quels types d’activités » constituent ce travail. Si un test est effectué pour déterminer l’éligibilité à cette allocation, il faut procéder à une évaluation bureaucratique. Or ce type d’évaluation est souvent discriminatoire et injuste envers les femmes. Il n’existe en outre pas de consensus sur le type d’activités qui relèvent du travail d’aidant. On peut noter à ce propos que si le travail effectué diffère des formes répertoriées par les normes administratives, il peut ne pas bénéficier de l’allocation.
14Le revenu universel inconditionnel, au contraire, ne rémunère pas des « contributions » telles que les tâches ménagères ou le travail de soin. Il peut être perçu indépendamment d’un tel travail. Son inconditionnalité permet aussi d’éviter les évaluations bureaucratiques. Il contribuerait ainsi à l’indépendance économique des femmes au foyer qui n’auraient jamais eu de revenu indépendant. Pour cette raison, comme le dit Ingrid Robeyns, le revenu universel peut faire pression sur « les affects psychologiques des femmes au foyer » [Robeyns, 2000, p. 126]. Il ne valorise ainsi pas directement le travail domestique ou le travail de soin, mais permet de les valoriser indirectement. Il n’est pas une « rémunération pour le travail d’aidant », mais fournit en quelque sorte un « soutien universel au travail de soin », en présentant à toutes et tous des options plus productives que le travail d’aidant [Baker, 2008].
15On peut malgré tout continuer de craindre que le revenu universel perpétue et renforce indirectement la division sexuelle des rôles et du travail. On vante en général le fait qu’il offre la possibilité de choisir entre travail rémunéré et bénévole, parce qu’il garantit l’indépendance de chacun. Mais dans la société actuelle, structurée par les rapports de genre, il est impossible que cette chance fonctionne à égalité pour les hommes et les femmes. On peut craindre que la plupart des hommes ne s’investissent pas moins dans le marché du travail et ne saisissent pas davantage l’occasion de se consacrer aux travaux domestiques non rémunérés, tandis que les femmes, elles, continueraient d’effectuer le travail non rémunéré [Elgarte, 2008]. Mais ce ne sont là que des « effets involontaires » du revenu universel. Ce revenu ne vise pas, à l’origine, à préserver ni à renforcer la division sexuelle du travail ; il ne cherche donc pas activement à obtenir ce résultat. L’enjeu est de savoir comment éviter qu’il n’ait cette conséquence involontaire et faire en sorte qu’il contribue au contraire à réduire la division sexuelle du travail.
16Beaucoup de féministes pensent donc qu’il ne faut pas se contenter d’aborder la question sous l’angle du revenu universel, mais considérer un éventail de dispositifs pour éliminer la division sexuelle du travail [Robeyns, 2000 ; Elgarte, 2008 ; Baker, 2008 ; Pateman, 2006 ; Parker, 1993]. Elles mettent en avant des mesures concrètes qu’il faudrait associer au revenu universel : partage du travail ou réduction du temps de travail pour tous, équité (salariale et des chances) entre hommes et femmes sur le marché du travail, congé maternité substantiel, congé périodique ou continu pour aidant·e·s à temps plein, service de soin de haute qualité à un coût abordable, programmes éducatifs respectant l’égalité de genre, critique de l’ignorance des médias sur les enjeux de genre. L’éventail de propositions est large et montre, paradoxalement, que la division sexuelle du travail atteint les moindres recoins de la société.
17Une fois pris en compte tous ces aspects, quels peuvent être les résultats du revenu universel ? Carol Pateman affirme que la division des féministes en deux camps au sujet des effets du revenu universel sur la division sexuelle du travail n’est qu’une « question de degrés » [Pateman, 2006]. L’argument est qu’il risque fort de perpétuer ou de renforcer le statu quo si son montant est peu élevé, mais qu’il pourrait servir de catalyseur s’il dépassait un certain seuil. Un revenu universel garanti à un certain niveau ne contribuerait pas activement à faire avancer l’égalité de genre, mais aiderait au moins à mitiger la division sexuelle du travail. On peut aussi arguer qu’il ne valorise pas directement le travail de soin ou domestique, mais qu’il le fait indirectement en encourageant l’indépendance et l’autonomie économiques des femmes.
Revendiquer un revenu universel : une vie de sorcière
18Silvia Federici explique que le travail des femmes, en particulier domestique, a joué un rôle déterminant dans l’accumulation primitive du capitalisme, et qu’une femme qui ne se satisfaisait pas de ce rôle domestique était considérée comme une « sorcière » et a été historiquement sévèrement réprimée et exclue de la société [Federici, 2004]. Elle explique de surcroît que la « colonisation » qui exploite le corps et le travail des femmes ne se rencontre pas seulement dans la période d’accumulation primitive du capitalisme, mais aussi dans la progression quotidienne du capitalisme mondial contemporain. En fait, comme il a été mentionné précédemment, la colonisation du corps et du travail des femmes progresse sous couvert du terme « activité » au Japon aujourd’hui. Pour nous libérer de cette colonisation et continuer de faire reculer la division sexuelle du travail, nous devons d’une certaine manière devenir des sorcières. La question est de savoir comment.
19La réponse est de revendiquer un revenu universel. L’importance du travail non rémunéré des femmes dans le capitalisme a été soulignée pour la première fois dans les mouvements féministes marxistes des années 1970, avec le slogan « un salaire pour les tâches ménagères ». Ces femmes prônaient la stratégie du « refus de travailler », en refusant le travail de production et de reproduction, tout en exigeant en même temps un salaire pour le travail domestique, afin de l’assimiler au travail salarié. On pourrait voir dans ces femmes les « sorcières » des années 1970. Kathi Weeks, une collègue de Sylvia Federici, considère les revendications d’un revenu universel comme la forme actuelle de la revendication « un salaire pour les tâches ménagères » [Weeks, 2011]. Le revenu universel ne nécessite aucune sorte de contribution par le « travail » ou « l’activité ». Kathi Weeks affirme que cette « inconditionnalité » peut lancer un défi crucial à l’éthique du travail et à la division sexuelle du travail de la société capitaliste moderne. En ce sens, le revenu universel peut offrir les moyens de vivre comme des « sorcières », pour résister à la « colonisation » de la société japonaise moderne.
Bibliographie
- Alstott Anne L., 2004, No Exit: What Parents Owe Their Children and What Society Owes Parents, Oxford, Oxford University Press.
- Baker John, 2008, « All Things Considered, Should Feminists Embrace Basic Income? », Basic Income Studies, vol. 3, n° 1, <https://doi.org/10.2202/1932-0183.1129>
- Elgarte Julieta, 2008, « Basic Income and the Gendered Division of Labour », Basic Income Studies, vol. 3, n° 1 <https://doi.org/10.2202/1932-0183.1136>.
- Federici Silvia, 2004, Caliban and the Witch, New York, Autonomedia.
- Fitzpatrick Tony., 1999, Freedom and Security, Basingstoke, Palgrave.
- Fraser, Nancy, 1996, Justice interruptus: Critical Reflections on the “Postsocialist” Condition, London, Routledge.
- Lister Ruth, 1990, « Women, Economic Dependency and Citizenship », Journal of Social Policy, vol. 19, n° 4.
- Parker Hermione (dir.), 1993, Citizen’s Income and Women, London, cisc.
- Pateman Carol, 2006, « Democratizing Citizenship: Some Advantages of a Basic Income », in Bruce Ackerman, Anne Alstott et Philippe Van Parijs (dir.), Redesigning Distribution, Paris, Verso, p. 89-105.
- Robeyns Ingrid, 2000, « Hush Money or Emancipation Fee? », Basic Income on the Agenda, Amsterdam, Amsterdam University Press.
- Walter, Tony, 1989, Basic Income: Freedom from Poverty, New York, Marion Boyars.
- Weeks Kathi, 2011, The Problem with Work, Durham, Duke University Press Books.
Notes
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[1]
ndlr : nous traduisons au mieux, ici, l’expression de l’auteure, qui vise la politique d’aide sociale en faveur des personnes responsables de personnes tierces et en particulier des enfants et des âgés.
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Rapportée au produit intérieur brut (pib), la part des dépenses consacrées aux relations familiales, comme les allocations enfants ou familiales, est faible, et moins de la moitié de ce qu’elle est en France et en Suède. Un rapport de l’ocde (2011) montre que le taux japonais est de 1,36, alors qu’il est de 2,85 en France, 3,46 en Suède et 3,78 en Angleterre.
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[3]
Des analyses féministes du revenu universel ont commencé à voir le jour au cours des dernières années. Voir par exemple Carole Pateman [2006], Hermione Parker [1993] et Ingrid Robeyns [2000], etc. Basic Income Studies, une revue consacrée aux travaux sur le revenu universel, a publié son premier numéro consacré au féminisme en 2008.
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Ingrid Robeyns [2000] a bien décrit cette ambivalence en parlant de « pot-de-vin ou d’allocation autonomie ».