Notes
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[1]
Serge Gainsbourg.
Titre de l’édito paru en 2001, Thérapie familiale, Genève, 22, 2, 97. -
[2]
Calicis F., 2010. Remise en jeu des représentations dans la rencontre thérapeutique. Thérapie familiale, Genève, 31, 4, 319-37.
-
[3]
Thérapie familiale, Genève, 20, 3, 217-9.
-
[4]
Meynckens-Fourez M., Vander Borght C., Kinoo P., (sous la direction de), 2011. Eduquer et soigner en équipe – Manuel de pratiques institutionnelles. De Boeck – collection Carrefour des psychothérapies, Bruxelles (édition revue et corrigée, 2013).
-
[5]
Collègue, du groupe « Institutions » du centre Chapelle-aux-Champs de l’Université Catholique de Louvain.
-
[6]
SSM = équipe de consultations psy ambulatoires, équivalent aux CMP de France.
-
[7]
Centre de Recherche et de Formation en Systémique et thérapie familiale au Centre Chapelle-aux-Champs de l’Université Catholique de Louvain.
-
[8]
Membre du comité de lecture de la revue.
-
[9]
Membre du comité de lecture de la revue.
1« Je suis venue vous dire que je m’en vais ... [1] » Ainsi se publiait le départ de Maggy Siméon (Louvain-la-Neuve), Guy Ausloos (Montréal), Yves Colas (Lyon) et Daniel Masson (Lausanne) – départ qui suivait de peu celui de Jean-Claude Benoit (Paris) – qui ont quitté le comité de rédaction de la revue pour rejoindre le comité scientifique.
2C’est ce que je peux dire aujourd’hui. Je quitte ma fonction de rédactrice, sereine : Florence Calicis, dont le bon sens clinique se conjugue avec rigueur, a mis un premier pied à l’étrier, depuis maintenant un an et demi. Elle a l’art de mettre ses propres représentations à l’épreuve, au regard de la clinique, comme elle l’a présenté au congrès de Lyon en 2010, [2] en prenant pour illustration, les thérapies de couple et les groupes thérapeutiques pour auteurs d’infraction à caractère sexuel, qu’elle co-anime ave Mark Mertens à Bruxelles. Ainsi, se succèdent les personnes et les générations. Léon Cassiers était le premier représentant pour la Belgique ; il proposa à Maggy Siméon de lui succéder, qui elle-même m’invita à l’accompagner un jour, début 1999, pour faire connaissance avec le comité de rédaction. Y étaient présentes les personnes citées au début, ainsi que Brigitte Waternaux et Marie-Christine Cabié. Occasion de belles rencontres ; la réunion s’est déroulée comme d’habitude, mais j’ai tenu à mieux comprendre les tenants et aboutissants et à ce que la relation puisse être définie. J’ai souhaité réfléchir …
3Et je suis restée … Véronique Regamey puis Ignacio Garcia-Orad ont progressivement rejoint la nouvelle équipe. Jacqueline Monnier, représentant les éditions « Médecine et Hygiène » participait à toutes les réunions, pour laisser ensuite ce poste à Marina Casselyn.
4Effet du hasard ? Lyon 1995, 8es Journées Francophones de Thérapie Familiale Systémique. Brigitte Waternaux y animait un atelier sur les sculptures en institution et Véronique Regamey et moi-même y participions, sans nous connaître. Brigitte a mis les participants au travail ; Véronique a proposé une question : celle de l’anticipation du futur départ à la retraite de son chef de service … qui n’était autre que Daniel Masson, comme je l’ai découvert par la suite. Toujours à ce même congrès, j’intervenais dans le symposium « Travail en institution éducative pour enfants » … aux côtés d’Ignacio Garcia-Orad que j’ai alors découvert.
5En ce début 1999, j’ai compris qu’il y avait un « examen de passage » : Marie-Christine Cabié, venant d’être co-optée, avait alors remis la copie de son édito paru dans 1999/2 et très vite, j’ai reçu la même consigne : peux-tu rédiger l’édito du volume 20, n° 3 ? Je m’exécutai : « Questions de société, questions d’éducation ». [3] Rituel de passage, épreuve initiatique avant d’être vraiment dans une nouvelle communauté d’appartenance ? Ce qui nous conduisit à publier en équipe les éditos de 2001/1 et 2.
6Etape incontournable en tout cas que d’« acter » une entrée – et une sortie –, quelles qu’en soient les modalités. Pour l’avoir vécu dans mes différentes insertions professionnelles et pour avoir rencontré depuis 30 ans de nombreuses équipes et institutions dans le cadre de mes activités de superviseuse, j’ai chaque fois mesuré le bénéfice d’officialiser la place de chacun. Aussi, lorsqu’il s’agit d’un retour après une longue absence, aussi et même encore plus lorsque la personne est connue mais change de poste. Combien de crises ne prennent-elles pas – en partie – leur source dans ce manque de précision ? La redéfinition des relations reste et restera fondamentale. Même si bien sûr, c’est toujours à remettre sur le métier car, les personnes, l’équipe, l’institution, le contexte évoluent. Préciser les limites des uns et des autres, veiller à l’ajustement restent essentiels.
7Je nomme cela « règle d’or d’officialisation ». [4] Qu’il s’agisse de l’officialisation des faits, des événements importants ou encore des mouvements de personnes. Cette règle contribue à « instituer » chaque membre, clarifie la définition de la relation et les dispositifs mis en place. L’idée est d’ouvrir un espace de paroles, commun et officiel, base sur laquelle prendre appui.
8Il ne s’agit cependant pas de « tout » dire mais de créer un cadre pour que la parole et les informations circulent. La réunion d’équipe et, dans les services résidentiels, celle des bénéficiaires, en sont les espaces/temps ritualisés. De façon générale, la parole libère, assure la circulation des informations, diminue les fantasmes paranoïdes et amoindrit le risque d’escalade symétrique présent entre personnes ne possédant pas un même niveau d’information. Mais la parole peut aussi être mortifère. Qu’elle nous aide cependant à nommer les conflits et à voir comment tenter de les dépasser.
9Comme l’exprime Philippe Kinoo : [5] « Dites-moi comment vous réaliser les admissions dans votre service, je vous dirai comment fonctionne votre équipe ou votre institution. De fait : ce processus, capital pour accueillir un nouveau bénéficiaire reflète le fonctionnement général et la place de chacun des professionnels.
10C’est peut-être pour cela, que dans les Services de Santé Mentale [6] en Belgique, la région wallonne impose que toutes les nouvelles demandes, même nominatives soient distribuées en équipe : à côté du thérapeute, c’est toute l’équipe qui s’implique et qui peut contribuer à élaborer, dans une dynamique constructive de partages.
11Le départ aussi est une étape clef. C’est le moment des bilans. Au sein du comité de rédaction, à cinq, je peux dire que nous avons bien bossé, Marie-Christine, Véronique, Ignacio et moi, sous la direction de Brigitte Waternaux, rédactrice en chef qui a une main de fer dans un gant de velours. Merci à chacun pour la richesse de ces échanges, pour ces discussions, ces recherches dans une dynamique de respect. Merci d’avoir ouvert à tout un monde, à des rencontres toujours riches avec des praticiens, des auteurs, avec les membres des différents comités, avec les « consultants internationaux ».
12Le moment est venu pour moi d’exécuter le rituel de départ. C’est donc « l’édito de sortie ». Ce travail « accompli » me fait penser au mois de post-formation en thérapie familiale que j’ai suivie à Rome, en 1989 : après un jeu de rôles, Anna-Maria Nicolo posait trois questions qui invitent à une position réflexive. Je vous les livre, tout en y répondant.
13« Qu’est-ce que tu as voulu faire ? » M’impliquer dans la lecture des articles, diffuser les idées systémiques, découvrir des textes, connaître et faire connaître des auteurs. Peut-être, ai-je essayé de « rendre » ce que la revue m’avait apporté. Si l’occasion se présentait, j’ai eu à cœur d’adresser aux auteurs l’une ou l’autre suggestion, l’une ou l’autre piste ; j’avais moi-même reçu des remarques judicieuses qui m’ont aidée dans mon travail d’écriture. Était-ce ma façon d’équilibrer la balance donner/recevoir de l’éthique relationnelle ?
14« Qu’est-ce que tu as fait ? » Avec les collègues des comités de rédaction, de lecture, du comité scientifique aussi, j’ai lu, relu, commenté des articles ; j’ai découvert des idées, des réflexions, des pistes, des initiatives thérapeutiques, des recherches qui indiquent que la systémique continue à grandir, à s’enrichir, à s’appliquer dans des contextes différents. Merci à tous ceux et celles qui nous ont confié leur manuscrit. Sans eux, pas de revue. Avec les collègues, nous avons veillé à la préparation de congrès, « Les Journées Francophones de Thérapie Familiale Systémique de Lyon », à l’organisation des Masters class de recherche, inaugurées à Lausanne en 2008 sous l’impulsion de Robert Pauzé ; nous avons débattu de questions épineuses auxquelles la clinique ou les changements politiques nous soumettaient. Au fil du temps, j’ai aussi apprécié de plus en plus les collègues … qui sont restés « chers » : tous différents et chacun apportant sa contribution. Sans doute car Brigitte Waternaux pour la revue, Marie-Christine pour les congrès, Véronique Regamey et Ignacio Garcia-Orad et moi-même pour les Masters class, « le club des cinq » pour les articles, chacun avait sa place et la tenait. Ainsi, les différences pouvaient se parler, sans clivage.
15« Qu’est-ce que vous avez vu qu’elle a fait ? Quel effet produit ? » Impossible de répondre à la première question. Quant à la seconde, souvent, j’ai senti l’enthousiasme des auteurs, des intervenants lors des congrès, des lecteurs ; parfois, j’ai perçu la déception car tout n’est pas possible – condition humaine oblige –, des limites sont mises, des règles éditoriales doivent être respectées.
16* * *
17Pour conclure, Maggy Siméon qui a grandement contribué à ma formation en systémique et qui m’a toujours aiguillonnée pour que j’avance dans mon métier, en m’invitant à l’observer comme formatrice, en me mettant co-formatrice, en m’invitant à rédiger un article, à donner une conférence … a eu confiance en moi ; je donne toute ma confiance en Florence Calicis que j’ai eu le bonheur de rencontrer au début de ma carrière de formatrice, alors qu’elle était en première année et qui, en 1997, est devenue collègue au CEFORES. [7] Toutes deux, nous avons été sur les traces de Maggy et d’Edith Tilmans-Ostyn [8] – à qui j’ai succédé pour la responsabilité du CEFORES en 2004. Edith et Maggy ont elles-mêmes œuvré avec et après Pierre Fontaine, [9] lecteur attentif de la revue, toujours vif pour repérer les articles originaux, les idées novatrices.
18Je profite de ce départ pour remercier toutes les personnes citées dans cet édito. Toutes m’ont soutenue, toutes ont contribué à faire grandir la revue. La vie est bien ce fil qui se transmet et se transforme. L’enthousiasme pour la diffusion des idées systémiques est toujours présent et reste l’essentiel. Et Florence Calicis poursuivra dans cet esprit d’accueil, de recherche et de critique. Bon vent à Florence Calicis et à la revue Thérapie familiale !
Notes
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[1]
Serge Gainsbourg.
Titre de l’édito paru en 2001, Thérapie familiale, Genève, 22, 2, 97. -
[2]
Calicis F., 2010. Remise en jeu des représentations dans la rencontre thérapeutique. Thérapie familiale, Genève, 31, 4, 319-37.
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[3]
Thérapie familiale, Genève, 20, 3, 217-9.
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[4]
Meynckens-Fourez M., Vander Borght C., Kinoo P., (sous la direction de), 2011. Eduquer et soigner en équipe – Manuel de pratiques institutionnelles. De Boeck – collection Carrefour des psychothérapies, Bruxelles (édition revue et corrigée, 2013).
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[5]
Collègue, du groupe « Institutions » du centre Chapelle-aux-Champs de l’Université Catholique de Louvain.
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[6]
SSM = équipe de consultations psy ambulatoires, équivalent aux CMP de France.
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[7]
Centre de Recherche et de Formation en Systémique et thérapie familiale au Centre Chapelle-aux-Champs de l’Université Catholique de Louvain.
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[8]
Membre du comité de lecture de la revue.
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[9]
Membre du comité de lecture de la revue.