Le conflit en Syrie, qui a éclaté en mars 2011, est sans aucun doute le plus médiatisé à nos jours par la production et la diffusion de millions de vidéos et de photographies, provenant de tous les groupes en présence dans ce conflit. Pour les opposants à Bachar al-Assad, l’activisme médiatique a pour objectif d’informer et de prouver les exactions et crimes commis. Comme l’analyse Cécile Boëx, pour eux, face à l’embargo médiatique imposé par le régime de Damas, la vidéo est devenue un outil de l’action collective et une ressource essentielle de la lutte
. Or ces images ont pu être prises et diffusées en très grande partie grâce à un ensemble de soutiens, financiers, technologiques et logistiques, venant de l’étranger. L’agence de presse citoyenne SMART News Agency, fondée en 2013 par Chamsy Sarkis, est le résultat d’un tel engagement.
Qu’est-ce qui vous a poussé à agir en 2011, depuis la France, pour aider les opposants au régime syrien ?
Je viens d’une famille de dissidents, socialistes, et opposés au régime syrien depuis l’arrivée d’Hafez al-Assad au pouvoir en 1971. Mon père a fait de la prison pour ses positions politiques et mes parents ont dû quitter le pays. Je suis né au Liban, nous sommes partis ensuite en Irak, avant d’arriver en 1979 en France. Le massacre qui a eu lieu à Hama en 1982, alors que j’avais 9 ans, m’a marqué, comme il a marqué toute ma génération, et au-delà. Mes parents et leurs amis opposants ont essayé de travailler sur la documentation du massacre, en collaboration avec une organisation internationale…