Staps 2019/2 n° 124

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Article de revue

Analyse géographique sur les sports de plage au prisme des transformations et tendances en cours. Essai de synthèse

Pages 23 à 42

Notes

  • [1]
    La plage-estran est délimitée par l’étendue de sable longeant le littoral français (Mer du Nord, La Manche, l’Océan Atlantique et la Méditerranée) et la bande côtière des 300 mètres.
  • [2]
    Notre analyse porte sur l’étude des activités ludosportives pratiquées tout au long de l’année à l’échelle des communes littorales du territoire français.
  • [3]
    Mon expérience de responsable de service à l’aménagement du territoire au sein de la collectivité royannaise m’a permis de nouer des contacts avec des techniciens et des élus de communes littorales et ainsi faciliter les échanges formels et informels sur la problématique des sports de plage.
  • [4]
    Les profils des 12 personnes interrogées sont relativement âgés (9 d’entre elles sont des hommes et ont plus de 65 ans), leurs lieux d’habitation sont essentiellement les communes du littoral charentais dont ils sont élus (lieux de la réalisation des entretiens). Ils ont tous réalisé au moins un mandat le jour de l’entretien. Le questionnaire était composé d’une quinzaine de questions ouvertes autour principalement de la place des sports de plage au sein de leur commune.
  • [5]
    Limite de navigation autorisée pour les engins de plage auxquels appartiennent le kayak, le paddle-board, le petit voilier, le kite-surf et la planche à voile.

1. Introduction

1 Depuis plus d’un siècle, les stations balnéaires françaises organisent aux plans économique, social et structurel leur espace littoral. Selon Jean-Pierre Corlay (1995, p. 250), « le littoral comprend un écosystème, le milieu, et un socio-système impliquant des acteurs qui territorialisent l’espace par leurs usages en fonction de représentations, de projets et de stratégies ». La plage  [1] constitue ainsi un élément incontournable de cet écosystème et les communes ont compris l’intérêt d’y développer des activités récréatives, sportives et festives. « En 2013, 45 % des ressortissants de l’Union européenne ont déclaré que le soleil ou la plage était la principale raison de leurs vacances contre 42 % pour les Français » (Flash Eurobaromètre, 2014). L’arrivée progressive d’un certain nombre de loisirs et de sports sur un espace naturel fragile a donc transformé les approches économiques, environnementales, politiques et sociales qui s’étaient orientées pendant des décennies sur l’activité principale du bain de mer. « Les pratiques de tourisme et de loisirs entraînent une mixité dans l’usage des lieux où se côtoient aussi bien des excursionnistes et des populations locales que des résidents secondaires et des touristes qui donnent au système une profondeur et une dimension nationale, voire internationale » (Guyonnard & Vacher, 2016, p. 1). Les « représentations et le sens donné aux pratiques de ces différentes populations ne sont pas forcément les mêmes, ce qui peut impliquer un rapport aux lieux littoraux qui diffère, voire des conflits d’usage (Vacher & Vye, 2012, p. 201). Les stations balnéaires conduisent de nombreuses réflexions sur la place et les fonctions de la plage afin d’apporter des changements et des améliorations susceptibles d’entraîner des dynamiques territoriales. Les nouvelles activités sportives sur les plages produisent des interactions entre divers acteurs publics et privés, font apparaître de multiples enjeux (économiques, environnementaux, médiatiques, politiques, sportifs, touristiques…) et amènent parfois à repenser l’aménagement des sites naturels accessibles au grand public. La multiplication des événements et des offres sportives sur des espaces forcément limités engage les pouvoirs publics à intervenir, afin de garantir la coexistence des activités, d’éviter les conflits d’usage et de maintenir une attractivité forte pour bénéficier de retombées économiques. L’objet est de présenter certaines réflexions et éléments de positions de recherches en sciences humaines et sociales, principalement géographiques, relatifs à la progression des sports de plage dans l’analyse de l’espace littoral.

1.1 Les sports de plage : définition, enjeux et problématique

2 « Les cultures sportives s’expriment à travers des formes sans cesse renouvelées, soumises à des lectures, relectures, tensions, préemptions, propres à l’existence même d’un phénomène social. Au sein de ce foisonnement, les pratiques physiques et sportives sur sable méritent une attention particulière » (Debeauquesne, 2012). Appréhender et définir les sports de plage est un exercice complexe. Les sports de plage sont nombreux et multiformes et s’intègrent dans un registre d’activités physiques variées, pratiquées en mode loisirs ou compétitif. « Du jeu informel et libre aux activités physiques institutionnelles (les sports), plusieurs catégories de situations motrices, distinctes des unes des autres, jalonnent l’espace des jeux sportifs » de plage (Dugas, 2007, p. 1). Une multitude de pratiques couvre ainsi le champ des sports de plage. La présente contribution vise à appréhender de manière « globale », à l’échelle de l’ensemble des communes/stations littorales françaises, les enjeux liés au développement d’activités sportives pratiquées sur le sable ou sur l’eau dans les stations littorales  [2]. L’offre toujours plus large des sports de plage proposés se traduit par une multiplication des enjeux (commerciaux, économiques, environnementaux, identitaires, médiatiques, politiques, sociaux, spatiaux…) et met en évidence de nouveaux aménagements des plages, des relations complexes entre les acteurs (privés-publics), des éléments de résistance des pratiques sportives historiques et des décisions publiques dans la mise en cohérence des espaces littoraux. La problématique des mutations liées à l’offre et à la demande en activités sportives et récréatives est au cœur de la réflexion générale conduite. Une attention particulière réside aussi dans la compréhension des espaces de pratiques, non seulement en période estivale mais aussi tout au long de l’année, pour comprendre la capacité d’attractivité, de rayonnement et de retombées économiques et sociales que diffusent ses territoires littoraux proposant des activités sportives. Ainsi, dans quelles mesures les différents territoires organisent et développent l’offre des sports de plage en vue de maintenir leur attractivité ?

3 Au-delà du simple recensement des sports de plage pratiqués sur les littoraux français, l’étude entend rendre compte des mutations des espaces de loisirs sportifs, de la place et des fonctions ludosportives des plages, sans oublier les enjeux et les retombées de l’offre sportive renouvelés par les communes littorales. Dans cette perspective d’analyse, de nouveaux questionnements, en partie formulés par certains des auteurs cités ci-après, émergent et révèlent les types de pratiques, les lieux – « spots » identifiés –, le positionnement des stations littorales, l’adaptation de l’offre face à un public varié dans une portion de territoire où les enjeux (économiques, touristiques, sociaux, environnementaux, fonciers, transports…) se font chaque jour plus pressants. Cette contribution vise à appréhender en trois temps l’objet « sports de plage » à l’échelle des communes littorales du territoire français : la première partie est consacrée aux stations littorales face aux mutations des espaces de loisirs sportifs, autrement dit, comment la plage est devenue au fil du temps un espace propice au développement des activités ludosportives. La deuxième partie de l’étude définit ensuite l’offre « quasi illimitée » des services récréatifs et sportifs et des événements sportifs proposés sur les plages françaises et cela dans une quête de différenciation et de retombées économiques et sociales recherchées par les stations littorales. Enfin, la dernière partie s’intéresse aux adaptations stratégiques nécessaires en cours pour s’adapter à un public toujours plus nombreux, faisant apparaître par la même occasion, un nouveau type de pratiquants de « sports écologiques ».

1.2 Méthodologie

4 La méthodologie retenue s’appuie sur un corpus entre données, théories et analyses très riches, croisant plusieurs publications en sciences sociales et humaines (économie, géographie, management du sport, sociologie…). Comme le souligne François Vigneau (2008, p. 5), de nombreux spécialistes des problématiques d’aménagement du territoire, du tourisme, des littoraux et des sports français « se sont penchés de manière concrète sur les territoires des sports, c’est-à-dire sur l’évolution des aires de diffusion des activités ou même des installations sportives à des échelles locale, régionale et nationale (Mathieu, 1990 ; Praicheux, 1987, 1990 ; Volle, 1990, 1992 ; Haumont, 1987, 1995, 1998, 2001 ; Augustin, 1992, 1995, 2002, 2008, 2014, 2016 ; Griffond-Boitier, 1993, 1995 ; Duboscq, 1990 ; Ravenel, 1998, 2010 ; Durand, 2002 ; Mao, 2002, 2003 ; Bourdeau, 2002 ; Gay, 2006 ; Escaffre, 2005 ; Piraudeau, 2014 ; Bessy, 2002, 2015 ; Gaubert, 2012, 2015, 2016…). Certains de ces chercheurs confortent aussi l’idée que l’offre fédérale, malgré un ancrage territorial fort, ne correspond plus totalement aux nouvelles attentes socioculturelles contemporaines. La quête d’activités physiques en pleine nature (milieu littoral) fait apparaître de nouveaux espaces de jeux mêlant sensation, émotion, indépendance et découverte. (Augustin, 1994 ; Corlay, 1995 ; Mounet, 2000 ; Guibert, 2006 ; Dugas, 2007 ; Mao, 2010 ; Corneloup, 2011 ; Callède, 2011 ; Debeauquesne, 2012 ; Fallaix, 2012 ; Guyonnard, Vacher & Vye, 2011, 2014, 2015, 2016, 2017), ou en milieu urbain (Adamkiewicz, 1998 ; Basson & Smith, 1998 ; Escaffre, 2005 ; Lebreton, 2010). Enfin, plusieurs contributeurs ouvrent la voie à une définition du tourisme sportif qui vient compléter notre approche sociogéographique du développement des sports de plage (Leiper, 1990 ; Gibson, 1998 ; Gammon & Robinson, 2003 ; Pigeassou, 2004 ; Lapeyronie, 2009, Bouchet & Bouhaouala, 2009…). À ce titre, nous appuierons notre démonstration sur la définition développée par Patrick Bouchet et Malek Bouhaouala (2009) : « Au niveau politique, le tourisme sportif sert de levier de développement et de cadre d’aménagement des territoires ; au niveau social, au-delà du lien qu’il crée entre les individus, il joue un rôle dans l’intégration des populations par l’emploi, il participe à l’éducation à la citoyenneté et à l’environnement pour les autochtones et les allochtones ; au niveau économique, c’est un véritable secteur entrepreneurial, plus ou moins saisonnier selon les territoires et les activités, constituant un moteur de la création d’entreprises, d’emplois, d’activités et de richesse. » Le corpus mobilisé intègre aussi des documents officiels mis à disposition sur Internet par les collectivités locales (documents de planification territoriale : Schéma de Cohérence Territoriale, Plan Local d’Urbanisme, Plan Local d’Urbanisme intercommunal, Plan Plages, Schémas sportifs, Programmes culturels…). La recherche a été également menée à travers les sites Internet des communes, des communautés de communes/agglomérations/métropoles, les sites des quotidiens locaux, régionaux et nationaux et une dizaine d’entretiens réalisés par téléphone ou en présence entre 2016 et 2018  [3] avec des élus  [4] de collectivités littorales. Par ailleurs, l’expérience professionnelle réalisée entre 2009 et 2013 au sein de l’établissement public de coopération intercommunale de la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique, en tant que responsable du service aménagement du territoire a été l’occasion d’avoir une position d’observateur privilégié des pratiques et des politiques publiques locales mises en œuvre sur une partie du littoral français. Ma participation aux différentes réflexions territoriales développées au sein des études de planification m’a aussi aidé à appréhender et comprendre les interactions des différents acteurs et les principaux enjeux des activités culturelles et sportives pratiquées sur le littoral charentais.

2. Les espaces sportifs en mutation

2.1 Sports, pratiques de loisirs, tourisme sportif… essai de définition

5 La notion « sport » est aujourd’hui polysémique et les pratiques sportives (amateure/professionnelle), les loisirs sportifs (ponctuel/régulier), le tourisme sportif… s’entremêlent dans un jeu d’observation et d’analyse complexe. Comme le souligne Jean-Pierre Augustin, les deux pratiques (compétition et ludosportive), par-delà leur grande diversité de formes concrètes, peuvent être « regroupées dans l’expression « cultures sportives » parce qu’elles mettent en œuvre, selon des modalités diverses, des situations motrices. Il montre ensuite que la géographie, science de l’espace et des sociétés, permet d’appréhender ces cultures sportives en utilisant les méthodes renouvelées de la discipline, notamment celles relevant de l’observation, de la cognition et de l’action » (Augustin, 2011). L’analyse conduite sous l’angle des sciences humaines et sociales vise donc à appréhender l’objet sport comme un produit culturel, économique et social. Dans la pluralité de leurs « paradigmes » (sociologie, géographie, démographie, économie, ethnologie, anthropologie sportives...), elles ont produit de remarquables effets de connaissances sur les pratiques, les représentations, les spectacles et les mythes sportifs dans les sociétés contemporaines » (Pociello, 1999). De plus, « on s’aperçoit actuellement que, malgré l’hégémonie du sport au sein de l’espace médiatique et économique, il se dessine néanmoins une tendance forte : la prédominance d’activités physiques ludiques de plus en plus autocontrôlées qui laissent l’initiative aux pratiquants et dans lesquelles les institutions sportives ne sont plus totalement ou pas du tout maître du jeu » (Dugas, 2007). Les besoins des sportifs évoluent (Bessy & Hillairet, 2002), rejetant ainsi le système institutionnel et les réglementations inhérentes. D’une pratique sportive organisée, réglementée, temporalisée et spatialisée, on passe à des activités « auto-organisées » multitemporelles, multispatiales, où les logiques institutionnelles s’effacent laissant place à de nouvelles réflexions et problématiques sur « faire du sport » dans un cadre étendu aux cultures sportives et du bien-être. Les plages sont depuis de nombreuses années – fin XIXe-début XXe siècle – des lieux de pratiques ludiques. Ainsi, se faire plaisir en pratiquant une activité sportive prend une nouvelle forme quand il s’agit de croiser les relations sport et ludisme, mais aussi sport et espace de pratique. Rechercher, s’interroger, comprendre et étudier les évolutions des espaces sportifs sur les littoraux requiert que l’on appréhende un système sportif, économique et touristique en constante évolution face aux demandes des pratiquants (résidents, excursionnistes, touristes, sportifs professionnels…) aux multiples caractéristiques, attentes et passions (cf. figure 1). Dans cette logique, les sports de plage prennent toute leur place dans le tourisme sportif développé sur les territoires littoraux.

Figure 1. Les sports de plage au carrefour de plusieurs types de pratiques et de milieux sportifs

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Figure 1. Les sports de plage au carrefour de plusieurs types de pratiques et de milieux sportifs

2.2 L’évolution des espaces de pratiques sportives en France

6 En France, l’État via les fédérations sportives/associations accompagnées par les collectivités territoriales organise les sports. « Par le biais d’une sportivisation intensive de la population française après 1945 (Chantelat & Tétart, 2007), les fédérations sportives en collaboration avec l’État ont su mettre en place un véritable espace du sport sur le territoire, aussi bien structurel – par les nombreux lieux de pratiques (Augustin, 1998) – qu’idéologique – par la culture sportive fédérale (Pociello, 1999) –, modèle qui s’inscrit alors parfaitement dans le paradigme socioculturel moderne français des « Trente glorieuses ». Cet âge d’or du fédéralisme semble désormais clairement révolu, ce qui ne signifie pas pour autant un rejet des structures fédérales » (Gaubert, 2012, p. 1). La diffusion des activités sportives en France révèle par ailleurs plusieurs types d’espaces. Augustin, Bourdeau et Ravenel (2008, p. 20) définissent trois catégories d’espaces sportifs. Ils se sont « succédé, avec d’abord la construction d’équipements spécifiques, puis l’appropriation de lieux urbains longtemps réservés à d’autres usages et surtout l’utilisation d’espaces de nature qui deviennent supports d’activités physiques et sportives ». Le premier type d’espace (cf. figure 2) concerne les sports classiques favorisant la construction d’aires de jeu artificielles (grands et petits stades, gymnases, piscines, terrains de tennis, patinoires…). L’ensemble de ces structures sportives sont pleinement intégrées dans des projets d’aménagement territoriaux d’envergure locale, intercommunale, départementale, régionale, nationale voire internationale dans le cadre de l’obtention d’une compétition (Jeux olympiques, tournois, Coupe d’Europe et du Monde…). Dans ce type d’espace associé au domaine du « sport-loisir », on peut y ajouter les complexes sportifs des communes et « les nouvelles enceintes multisports qui répondent au principe de fonctionnalité horizontale. La vocation de ce projet d’équipements est de permettre la pratique, auto-organisée ou encadrée, de sports collectifs et duels de balles, de ballons et de volants, non seulement par des adolescents et des jeunes adultes masculins mais aussi par des jeunes filles, des adultes, des seniors… » (Vigneau, 2015, p. 44). Le second type d’espace est lié aux activités sportives et récréatives qui s’inscrivent dans les lieux urbains fréquentés par un large public (actifs, touristes, passants…). On y recense ainsi plusieurs sites : « les espaces « urbains » (parkings, places, rues…), les espaces piétonniers et cyclistes (allées, pistes cyclables, berges…), les espaces de détente (plages, jardins…), les espaces naturels de loisirs (bois, parcs…) et les espaces dits sportifs (aires de jeux, plateaux sportifs, etc.) » (Augustin et al., 2008, p. 20). Enfin, le troisième type d’espace correspond aux activités de nature parfois difficilement accessibles. On les trouve sur les plages (beach soccer, beach volley, char à voile, etc.), l’océan (croisière, longe côte, planche à voile, plongée sous-marine, surf, voile, etc.), les fleuves/les cours d’eau (canyoning, canoë-kayak, etc.), en montagne (alpinisme, escalade, ski, etc.), dans les airs (parapente, planeur, etc.), les sites souterrains (spéléologie), les déserts, la banquise… Par ailleurs, l’individuation des pratiques sportives et récréatives ces dernières années se traduit par l’émergence d’un nouvel espace sportif de quatrième génération. Il s’agit de ce que nous appelons les « multiplexes ludosportifs protéiformes », c’est-à-dire des complexes ludosportifs intérieurs/extérieurs où s’entremêlent des pratiquants aux profils différents jouissant d’une offre définie d’activités récréatives et sportives. Les complexes disposent d’une activité principale associée à des activités secondaires réunies en un seul lieu afin de pouvoir proposer à un large public tout au long de l’année (ou presque !) une grande diversité de sensations, d’émotions et de dépenses physiques. Il s’agit toutefois d’un concept ludosportif aux visées commerciales. Les loisirs sportifs sont pratiqués maintenant non seulement pendant les périodes de congés, les week-ends mais aussi tout au long de l’année, selon les publics concernés, dans des espaces divers et variés (littoral, montagne, rural, urbain…). Fort de sa capacité d’attractivité (aménités environnementales, plage, luminosité…), l’espace littoral est très courtisé par un large public qui peut y retrouver les 4 générations d’espaces sportifs.

Figure 2 – Classification des 4 générations des espaces sportifs et ludosportifs

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Figure 2 – Classification des 4 générations des espaces sportifs et ludosportifs

2.3 La plage, support des activités ludosportives

7 La plage est un espace de créativité à part, à l’interface entre la terre, la mer-océan et le ciel. Inclinée au rivage de la mer, la plage est constituée de sable, de graviers ou de galets et elle est soumise à l’action des vagues et, pour la plupart d’entre elles, des marées. Elle englobe l’estran sableux et la zone des 300 mètres en mer  [5]. Attirante et captivante, la plage n’est plus seulement occupée en période estivale, elle est aussi utilisée tout au long de l’année, de jour comme de nuit, par diverses manifestations. L’existence d’activités artistiques, récréatives et sportives sur le littoral français est synonyme de découverte, de détente, de plaisir ponctuel et de désir simple. Plusieurs contributions géographiques de références qui traitent la problématique du tourisme littoral décrivent la plage comme une création du XVIIIe siècle (Corbin, 1988 ; Dewailly, 1993 ; Knafou, 2000 ; MIT, 2002 ; Duhamel & Knafou, 2003…). La plage comme construction sociale et culturelle, au cours des siècles, quelle que soit la civilisation, alimente l’imaginaire, nourrit les représentations, engendre des appropriations territoriales. Attractive sur les rivages de la Méditerranée sous l’Antiquité, répulsive au Moyen Âge, espace de contemplation et thérapeutique au XVIIIe puis au XIXe, elle devient un territoire hédonique au XXe siècle (Lageiste & Rieucau, 2009) et la plage évolue au début du XXIe siècle, devenant un espace à part, à l’interface du monde réel et du monde imaginaire où l’Art et les activités ludosportives prennent une place grandissante. La plage est alors un espace recherché par les résidents et les touristes au cours d’un séjour en zone littorale. La possibilité de pratiquer une activité artistique, récréative et sportive ainsi que de découvrir un événement dans un espace « aéré et dépaysant » favorisent l’attractivité de la plage. Il existe une multitude d’activités organisées sur les plages du littoral français. Des sports fédéraux aux sports de loisirs, les plaisirs sont multiformes et s’inscrivent de plus en plus dans une multitemporalité, une multiterritorialité et une multisaisonnalité (Piraudeau, 2014). Ainsi, les plages sont soumises en période estivale à une pression touristique élevée. La plage est traversée, aménagée, organisée, fréquentée, imaginée, « modélisée-façonnée » seul, en famille, entre amis… (cf. tableau 1). La plage est un ainsi un support de pratiques culturelles et sportives diverses et variées.

Tableau 1 – Les plages : des supports adaptés aux activités ludosportives diverses et variées

Surfaces traversées Course et marche à pied, randonneur, jogging, VTT, pratique équestre…
Surfaces aménagées Clubs de jeux, beach tennis, beach volley…
Surfaces organisées Char à voile…
Surfaces anarchiques Cerf-volant, frisbee…Beach Art
Manifestations sportives et culturelles ponctuelles Spectacle de chevaux…Beach soccer Tour…

Tableau 1 – Les plages : des supports adaptés aux activités ludosportives diverses et variées

Source : Recensements et observations réalisées en période estivale sur les plages des communes littorales ; 2017

3. Une offre « illimitée » de services récréatifs et sportifs

3.1 Quand les plages s’identifient par leur type de pratique : offres, lieux et types de pratiquants pour les stations littorales

8 L’offre des sports de plage proposée par les communes littorales françaises est dense et diversifiée. Si la plage est un espace public où chacun est libre de s’installer et de se détendre, elle est aussi « au-delà des premiers rangs d’implantation des fenêtres moins densément occupées, réservées aux activités sportives de plage (volley-ball, football, pétanque, cerf-volant…) » (Bourgou & Miossec, 2010, p. 221). Selon les profils des publics, les stations organisent en relation parfois avec les institutions fédérales, les associations locales et les partenaires privés, des espaces d’activités récréatives et sportives le long du littoral. Du sport individuel au sport collectif, du sport fédéré au sport loisir, du sport sans matériel au sport « matérialisé », du sport motorisé au sport « non motorisé », les pratiques sportives de plage se multiplient et s’organisent spatialement le long du littoral français. On peut ainsi distinguer trois grands types d’espaces des sports de plage (cf. tableau 2). Les sports réalisés « sur le sable » (cf. figure 3) tels que le char à voile, les « beach-sports » (football, handball, rugby, tennis, volley…), l’ultimate, les activités équestres et motorisées, la randonnée, la pêche… s’inscrivent comme la première catégorie. En période estivale, de nombreux clubs de sports de plage pour enfants émergent également. Composés de structures temporaires gonflables avec des piscines et autres trampolines, les clubs sont installés principalement sur des plages urbaines (Ajaccio, Arcachon, Bastia, La Baule, Royan, Les Sables d’Olonne, Le Touquet…). Les clubs de jeux pour enfants bénéficient d’Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) du Domaine Public Maritime ou bien de sous-traités d’exploitation et doivent laisser un accès libre à la plage pour le grand public. Toutes les plages ont leurs propres caractéristiques proposant de plus ou moins vastes estrans à marée basse et permettant selon leur morphologie (largeur, longueur et inclinaison) des activités ludosportives. Les sports pratiqués « sur la vague » tels que le surf, windsurf, planche à voile, bodyboard, wakeboard, jet ski (cf. tableau 2) sont intégrés, au même titre que les sports « sous l’eau », aux activités de plage. Pratiqués de manière ludique ou compétitive, ces nombreux sports de plage sont ainsi diffusés tout le long de l’estran du territoire national. Toutes ces activités recherchées par les touristes se pratiquent sur des plages urbaines, semi-urbaines ou bien « sauvages ». Devant l’offre de services sportifs proposée par les stations littorales et les opérateurs privés, ou à titre individuel pour les pratiquants disposant de leur propre matériel, des événements sportifs ponctuels orchestrés par les fédérations (Fédération Française de Football, Fédération Française de Rugby…) sont également mis en œuvre sur les espaces littoraux.

Tableau 2 – Essai de classification des sports de plage

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Tableau 2 – Essai de classification des sports de plage

Figure 3 – Fragmentation des espaces de pratiques des sports de plage sur le littoral

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Figure 3 – Fragmentation des espaces de pratiques des sports de plage sur le littoral

Figure 4 – Interactions des enjeux dans le développement des sports de plage

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Figure 4 – Interactions des enjeux dans le développement des sports de plage

9 La diversité et la fragmentation des usages sportifs des plages françaises révèlent l’organisation de nouvelles stratégies économiques et touristiques et le croisement de différents enjeux qui en découlent (commerciaux, économiques, environnementaux, identitaires, géostratégiques, médiatiques, politiques, sanitaires, sociétaux, sociaux, sportifs, territoriaux, touristique – cf. figure 4). Les activités ludosportives pratiquées sur les plages profitent pleinement aux stations littorales, parfois symboliquement, à travers l’existence de sites reconnus par les initiés (un spot de surf par exemple) ou parfois médiatiquement (un événement d’une compétition/rencontre au rayonnement national voire européen : les Rencontres internationales des Cerfs-Volants à Berck-sur-Mer, l’Enduropale du Touquet pour ne citer qu’eux !). Les sports de plage sont alors très importants pour le rayonnement et la reconnaissance des communes littorales. Le département des Landes est considéré par de nombreux pratiquants de surf comme l’un des meilleurs sites « breack » (vague de sable) européens. Ce territoire du Sud-Ouest bénéficiant d’atouts naturels incomparables est devenu progressivement le carrefour des adeptes du surf en Europe après une véritable réflexion orchestrée par les acteurs publics et privés des stations littorales concernées (Biscarosse, Capbreton, Hossegor, Mimizan, Seignosse, Tarnos…). Ces dernières jouissent de la mise en scène des activités ludosportives pour permettre l’évocation d’identités locales fortes. Par ailleurs, « le développement du tourisme représente une autre forme de « mondialisation » où la concurrence de plus en plus vive entre les destinations touristiques amène les territoires à capter, augmenter ou préserver leur part de marché et chiffres d’affaires » (Hazebroucq, 2007, p. 117). Les concurrences qui se manifestent par des interactions territoriales parfois fortes entre les destinations touristiques, imposent alors des réflexions stratégiques aux différents acteurs publics et privés des stations littorales françaises. Ces dernières cherchent alors à s’affirmer et à proposer des activités toujours plus originales et « innovantes » en encadrant dans le même temps, les activités sportives classiques pratiquées sur les plages. Comme le rappellent Lozato-Giotard, Leroux et Balfet (2012), la filière tourisme est « constituée de la production de divers secteurs d’activités récréatives et sportives constituant une chaîne de fonctions, base de la chaîne de valeur associée au produit touristique ».

10 Expérimenter ou organiser régulièrement une activité/événement ludosportif identitaire sur la plage prend aussi une dimension territoriale aux enjeux politiques. À titre d’exemple, les sports de plage même pratiqués dans le cadre fédéral ne conduisent pas à rencontrer l’équipe d’une commune limitrophe. Ils dépassent le cadre des sports « classiques » qui mettent en concurrence des équipes de communes voisines. Ils s’élargissent à des pratiquants nationaux voire étrangers, ou bien encore des touristes. Les activités sportives de plage innovantes ouvrent aussi la voie pour les stations littorales, à une notoriété plus large à l’échelle régionale, nationale, européenne voire internationale (étape d’un championnat du Monde de beach tennis, étape du beach soccer tour…). « L’image de marque de la destination et le procédé utilisé pour développer une identité propre doit être différente de celles des destinations concurrentes » (Morrison & Anderson, 2002, p. 17). Le profit en termes d’image, économique et politique peut être grandissant, si les conditions sont rassemblées autour du développement de l’activité/événement sportif. Ainsi, différents enjeux (cf. figure 4) peuvent s’entrecroiser dans le cadre de l’implantation, le développement et la pérennité des sports de plage sur un espace littoral. À ce titre, l’identité « ludosportive » d’une station littorale apparaît alors comme « le résultat d’agrégations cohérentes de traits, de propriétés matérielles et sociales, constituant de véritables systèmes et fonctionnant comme signes de reconnaissance » (Michon & Terret, 2004). « Dès 1996, Leucate a développé une image sportive en accueillant l’événement annuel, “Le Mondial du Vent”, rendez-vous international des compétiteurs du windsurf. La municipalité y a vu une solution pour prolonger l’activité touristique hors saison estivale » (Gibout & Audouit, 2017, pp. 18-19). Dès lors, les activités récréatives et sportives de plage « s’inscrivent parfois, comme un outil de marketing territorial et une manière de formaliser et rendre visible et lisible une nouvelle identité pour les communes littorales » (Piraudeau, 2014). Cette démarche de quête d’identité ludosportive ne peut être réalisable que si les exigences et les objectifs fixés par les principaux acteurs politiques, économiques, associatifs, sportifs, touristiques… convergent sur une stratégie de mise en valeur optimale des espaces littoraux préalablement définis. L’efficience de cette politique sportive conduite sur la problématique d’identité peut alors s’évaluer principalement au regard de la rentabilité des infrastructures mises en œuvre et le degré de satisfaction des pratiquants sportifs réguliers et/ou occasionnels. Les sports de plage sont donc au cœur de nombreuses réflexions et stratégies sportives des stations littorales et composent parfois, un axe majeur du développement économique, sportif et touristique. Les exemples sont nombreux et montrent par la même occasion qu’une hiérarchisation progressive s’impose à travers le rayonnement des sites, de l’offre en équipements ludosportifs spécialisés et des événements (cf. tableau 3) mis en place à l’échelle locale. Le développement de manifestations et l’installation d’infrastructures sportives font émerger un nouveau type de pratiquants.

Tableau 3 – Quelques exemples d’événements ludosportifs développés sur les plages françaises

COMMUNES LITTORALES ÉVÉNEMENTS
Berck-sur-Mer - Rencontres internationales de cerfs-volants (2017)
Biarritz - World Surfing Games (2017)
Châtelaillon-Plage - 9édition des Championnat de France de Beach Tennis (2017)
Cherrueix - Championnats du monde de char à voile (2012)
Douarnenez - Oxbow Kelt Ocean Race, étape de la Coupe de France de stand up paddle (2017)
Fouesnant - Championnat de Bretagne des Raids catamaran (2016)
La Seyne sur Mer - Premier tournoi de beach-handball de France (2017)
Marseille - Coupe du monde de football de plage FIFA (2008)
Royan - Championnat du Monde d’Ultimate (2017)
- Triath’Long U Côte de Beauté (2018)
Le Touquet - L’Enduropale, course motocycliste qui se déroule tous les ans depuis 1975 sur la Côte d’Opale
- Championnats du monde de char à voile (2006)

Tableau 3 – Quelques exemples d’événements ludosportifs développés sur les plages françaises

Source : Site Internet des communes et quotidiens locaux, 2017.

3.2 Émergence d’un nouveau type de pratiquants « éco-sportifs »

11 Si une tendance forte des activités ludiques se dessine sur les plages, il ne faut pas nier l’importance des compétitions sportives, ouvertes aux pratiquants de haut niveau et aux professionnels (circuits surf par exemple) qui sont des occasions de spectacles sportifs que le grand public peut venir observer. Le développement des sports de plage révèle ainsi plusieurs niveaux de pratiques sportives (amateur et professionnel). À ce titre, tous les amateurs ne sont pas forcément licenciés à un club. Certains choisissant de profiter de leurs activités ludosportives dans un cadre totalement autonome et non rattaché à une structure sportive. Ils pratiquent de manière plus ou moins intensive leur activité. Il est évidemment à rappeler qu’une certaine frange de sportifs, difficilement mesurable, pratique leur activité sur les littoraux français. Certaines activités pratiquées sur les plages (beach-sports, char à voile, longecôte, nautisme, surf…) dévoilent toutefois un type de pratiquants que nous définissons, pour une partie d’entre eux, comme des « éco-sportifs ». Les profils des pratiquants, selon leur âge et leur catégorie socio professionnelle sont variés. « Sur les spots de surf, les touristes côtoient des pratiquants ayant une relation au lieu plus locale : résidents “permanents”, mais aussi résidents secondaires, étudiants à l’université locale ou encore pratiquants excursionnistes prêts à faire 100 km en voiture pour venir profiter des vagues repérées sur un site Internet » (Vacher & Guyonnard, 2016). Ils ont en commun de partager un moment de bien-être et d’équilibre personnel seul ou en groupe dans un espace propice à la plénitude et n’ont pas tous conscience de s’inscrire dans cette catégorie « éco-sportive ». « L’idée fait son chemin de la production d’un style transmoderne qui cherche à élaborer une cohérence culturelle entre les différents éléments d’une chaîne éco-sportive et bio-pratique où il n’existerait pas de dissonance récréative. Dans cette perspective, la production d’un style vise à relier ensemble des éléments qui produisent une cohérence entre les lieux de pratique, les formes de consommation, les moyens de transport, les vestimentaires achetés… » (Corneloup, 2010). Sociabilité, fibre environnementale et « sportive », constituent alors le corps de cette communauté des sports de plage. Les travaux de Jean Corneloup sur la transmodernité (2011) « envisagent que nous vivons une nouvelle ère culturelle et sportive, où les liens entre le sport et le territoire peuvent être différents des époques précédentes, où l’éthique et la perception de la nature évoluent ». Par ailleurs, comme le soulignent Christophe Gibout et Christelle Audouit (2017, p. 19) dans leur analyse conjointe conduite sur les pratiques sportives en relation aux lieux à travers une lecture transactionnelle au prisme du windsurf en région languedocienne, le windsurf est « pensé et vécu comme un sport de nature, aussi ses adeptes ont envie de vivre au sein de cette nature, voire même en harmonie ou en communion avec elle. Selon eux, ils ne génèrent pas d’impacts sur les milieux puisque, à l’intérieur de la communauté pratiquante et au regard du sens commun, leurs pratiques » sont des « sports écologiques » (Boulé, 2007). Cette transposition d’une pratique sportive à un territoire littoral fait parfois émerger un sentiment d’appartenance et de plénitude à un site donné. Selon que l’on soit un touriste ou bien un résident/non-résident, on parlera alors de « territorialité ludosportive » (cf. figure 5). Elle reflète la « multidimensionnalité du vécu territorial » (Raffestin, 1980) de chaque pratiquant socialisé. « Les sports sur sable sont donc choisis par les pratiquants pour les valeurs et l’image qu’ils véhiculent : le lien social, la liberté et le spectacle » (Debeauquesne, Dugas & Joncheray, 2013).

Figure 5 – Les sports de plage au cœur du sentiment d’appartenance à un territoire littoral

figure im6

Figure 5 – Les sports de plage au cœur du sentiment d’appartenance à un territoire littoral

Conclusion

12 Selon leur taille, leur moyen financier, leur plage et leur stratégie politique, les stations littorales sont des destinations touristiques mais aussi des lieux de vie pour de nombreux habitants (Arcachon, Biarritz, Brest, La Rochelle, Royan, Nice…). Les communes et les acteurs privés organisent chaque saison estivale la gestion des sports de plage perçus comme « innovants » pour le public qui les découvre pour la première fois, même si la pratique existait par le passé sous cette forme ou sous une autre. Dès lors, tout consiste à identifier un besoin de sports de plage non formulé et à les faire accepter par les résidents et les touristes susceptibles de les pratiquer au cours de leur quotidien ou de leurs séjours au sein des communes littorales. Dès lors, trois conditions sont à remplir pour promouvoir les nouvelles pratiques des sports de plage à un large public (actifs, étudiants, retraités, personnes souffrant d’un handicap…). Pour reprendre l’approche théorique de Gatignon et Robertson (1985), il s’agit de briser les habitudes de consommation mais en respectant les normes sociales de référence, mettre en avant l’image de crédibilité et de légitimité forte dans le secteur des sports de plage et enfin définir le coût d’acquisition de la nouvelle activité qui doit être relativement attractive afin de favoriser son développement. « L’innovation des sports et activités récréatives de plage nourrit alors l’image du territoire qui l’accueille. Elle ancre la discipline dans son espace et légitime les politiques sportives retenues et engagées » (Piraudeau, 2014). Les territoires littoraux français innovent sur les sports de plage pour être attractifs et entrent en concurrence avec d’autres territoires nationaux, européens voire internationaux. Dès lors, la communication et la promotion via Internet deviennent une démarche essentielle pour permettre le renforcement des sports de plage des territoires. Les admirateurs/spectateurs ou pratiquants des sports de plage innovants sont interreliés généralement aux appareils connectés. « Les nouveaux espaces d’expression pour les internautes favorisent le passage d’une société de l’information à une société de la recommandation » (Kalfon, 2009, p. 108). Selon les sites littoraux fréquentés, les manifestations sportives organisées, les différents moyens de communication facilitent l’accès à l’information en temps réel. À l’opposé, une mauvaise ou insuffisante communication peut fragiliser la fréquentation des spectateurs et la participation des sportifs. Par ailleurs, « l’évolution de la demande sportive en raison des modes et des niveaux de vie pose la question de l’adéquation des installations à la consommation » (Corneloup, 2002). La dissémination de l’offre des sports de plage sur les territoires littoraux français rend compte de la spécificité des stations littorales et rend difficiles l’apparition, la création et la diffusion des activités proposées. L’innovation des sports de plage contribue alors à l’attractivité touristique ou la « touristicité » (Lozato-Giotart, 2003), c’est-à-dire la potentialité attractive d’un territoire. Elle vise également à améliorer la réputation d’une plage, d’une station littorale ou bien encore d’un territoire plus vaste (Les Landes). Toutes les innovations affectant les sports de plage connaissent un cycle de vie : création, découverte du public-fidélisation, développement, pérennisation, renouvellement ou déclin. Le dynamisme de certaines stations littorales (Arcachon, La Baule, Royan…) se joue parfois dans le renouvellement des innovations. Ces dernières doivent être « nombreuses, multiformes et confrontées à une vision sportive et stratégique globale » (Lozato-Giotart, 2003) portées par les acteurs décisionnels (élus) et opérationnels (pratiquants). Toutefois, comme le rappelle l’Observation, Développement et Ingéniérie Touristique, « tout porteur, public ou privé, de projet touristique (création, développement ou repositionnement) avant de s’engager dans un processus lourd de validation économique, juridique ou technique, se doit de réaliser en amont une analyse préalable de son projet. Qu’il s’agisse d’un équipement existant, d’une création, d’un événement ou d’une stratégie territoriale » (ODIT, 2003). Le management de projets (Declerck, Eymery & Crener, 1980) innovants associé à un système de veille des sports de plage semble être approprié pour maintenir une certaine attractivité tout au long de l’année et également en période estivale. « Maîtriser le management des projets touristiques et de loisirs, culturels ou sportifs, et les pratiques “événementielles”, devient ainsi, comme dans les autres industries, une nécessité stratégique si l’on désire que les “inventions” deviennent de réelles innovations. Les sociétés privées, ou encore les collectivités territoriales ont pris conscience de l’importance d’un bon management du projet et n’hésitent pas à créer autour d’experts des cellules projets afin de tenter d’éviter ou de limiter les échecs » (Hazbroucq, 2007). Dans ce contexte, le développement des sports de plage constitue un axe spécifique et stratégique pour les territoires littoraux avec des risques mesurés. Les sports de plage ne sont pas seulement des produits touristiques, ils s’inscrivent également comme des activités répondant à une demande grandissante du grand public résidant sur les territoires concernés. Les prestations proposées doivent dès lors s’articuler dans une temporalité plus étendue et dans des espaces aménagés et sécurisés sur de plus longues périodes. Enfin, deux situations peuvent limiter le développement et l’innovation des sports de plage. Premièrement, la saturation de l’espace des pratiques sportives. La multiplication de l’offre ludosportive s’inscrit dans une organisation et une planification des activités afin de prévenir la pression exercée sur un espace et les tensions susceptibles d’émerger dans le même temps. À l’échelle des spots de surf, « la question récurrente de la définition de capacité d’accueil ou d’un seuil de sur-fréquentation reste de toute manière problématique (Mounet, 2000) puisqu’au-delà de la superficie et de la configuration des spots qui peuvent être variables, les conditions de confort et de sécurité définissant la qualité de la fréquentation varient aussi en fonction des attentes et du niveau sportif des pratiquants qui est loin d’être homogène » (Guyonnard & Vacher, 2016). Deuxièmement, reproduire des activités/événements sportifs existants ou à la mode dans un espace géographique proche ne correspond pas forcément à de l’innovation. L’approche multiscalaire et synchronique sur la mise en place des sports de plage à l’échelle d’un territoire est donc nécessaire.

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Mots-clés éditeurs : tourisme sportif, sports de plage, littoral, pratiques ludosportives, espaces sportifs, politiques locales

Mise en ligne 29/05/2019

https://doi.org/10.3917/sta.124.0023

Notes

  • [1]
    La plage-estran est délimitée par l’étendue de sable longeant le littoral français (Mer du Nord, La Manche, l’Océan Atlantique et la Méditerranée) et la bande côtière des 300 mètres.
  • [2]
    Notre analyse porte sur l’étude des activités ludosportives pratiquées tout au long de l’année à l’échelle des communes littorales du territoire français.
  • [3]
    Mon expérience de responsable de service à l’aménagement du territoire au sein de la collectivité royannaise m’a permis de nouer des contacts avec des techniciens et des élus de communes littorales et ainsi faciliter les échanges formels et informels sur la problématique des sports de plage.
  • [4]
    Les profils des 12 personnes interrogées sont relativement âgés (9 d’entre elles sont des hommes et ont plus de 65 ans), leurs lieux d’habitation sont essentiellement les communes du littoral charentais dont ils sont élus (lieux de la réalisation des entretiens). Ils ont tous réalisé au moins un mandat le jour de l’entretien. Le questionnaire était composé d’une quinzaine de questions ouvertes autour principalement de la place des sports de plage au sein de leur commune.
  • [5]
    Limite de navigation autorisée pour les engins de plage auxquels appartiennent le kayak, le paddle-board, le petit voilier, le kite-surf et la planche à voile.
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