Staps 2015/4 n° 110

Couverture de STA_110

Article de revue

États psychologiques et performance en judo : une analyse intra-match

Pages 11 à 24

Notes

  • [1]
    Le séquenceur du logiciel dartfish© a été détourné de sa fonction principale (marquer et classer toutes les actions d’une vidéo). Il nous a permis de construire des échelles des mesures permettant de recueillir des données quantitatives sur les états psychologiques via le panneau de séquençage. L’athlète a pu qualifier ses perceptions, émotions, ressentis et actions qu’il avait au moment de l’arrêt du match à l’aide du panneau de séquençage (voir figure 1).

1 – Introduction

1Entraîneurs, athlètes, intervenants et scientifiques en psychologie du sport s’entendent pour dire que les aspects psychologiques sont en partie liés aux variations de la performance sportive. Les athlètes peuvent connaître des hauts et des bas dans leur performance, que ce soit au cours d’une saison, d’une compétition et/ou d’un match (Gaudreau, Nicholls, &Levy, 2010). Beal et ses collaborateurs (2005) font état dans l’Episodic Model of Human Performance de la relation dynamique entre la performance et les états psychologiques au niveau intra-individuel. Dans ce modèle, l’évaluation cognitive, les stratégies de coping et les émotions sont envisagées comme des processus centraux et fortement associés à la performance. Toutefois, l’étude des liens entre la performance et les états psychologiques dans des situations sportives spécifiques (e.g., compétition, match, set) a fait l’objet d’une attention récente et limitée (e.g., Calmeiro, Tenenbaum, &Eccles, 2010, 2014 ; Doron &Gaudreau, 2014 ; Gaudreau et al., 2010 ; Nicholls &Polman, 2008). L’objectif de cet article est donc de contribuer à cette littérature naissante et de rendre compte des états psychologiques (perceptifs, cognitifs, émotionnels, comportementaux) associés à la performance dans une situation sportive spécifique (i.e., combat de judo).

2La théorie cognitive-motivationnelle-relationnelle (TCMR) de Lazarus (Lazarus, 1999 ; Lazarus & Folkman, 1984) constitue un des modèles théoriques les plus utilisés dans les recherches menées sur le stress et le coping en psychologie du sport (voir pour revues, Doron, Stephan, & Le Scanff, 2013 ; Nicholls & Polman, 2007). Selon la TCMR (Lazarus, 1999 ; Lazarus & Folkman, 1984), une transaction entre l’individu et son environnement renvoie à l’ensemble des processus (perceptifs, cognitifs, émotionnels, comportementaux) par lesquels un sujet, placé dans une situation stressante, tente de la modifier et/ou de se modifier lui-même. Pour étudier les différents éléments de la TCMR, Lazarus (1999) recommande d’adopter une approche contextuelle et micro-analytique. La TCMR offre ainsi un cadre de référence pour étudier les états psychologiques associés à la performance sportive au cœur d’une situation sportive particulière (Doron et al., 2013). La présente étude vise donc à rendre compte des liens entre la performance et les évaluations cognitives, les stratégies de coping, les émotions mises en jeu dans un combat en judo.

3Dans le cadre de la TCMR (Lazarus, 1999 ; Lazarus & Folkman, 1984), il existe deux types d’évaluation cognitive : l’évaluation primaire et l’évaluation secondaire. L’évaluation primaire renvoie à la signification potentielle d’une situation au regard du bien-être de la personne, de ses valeurs, de ses croyances, de ses intentions vis-à-vis de la situation, de sa détermination à atteindre ses buts et de l’impact qu’elle peut avoir sur elle. Par exemple, une situation compétitive peut être perçue comme un défi (i.e., un gain anticipé), un bénéfice (i.e., un gain réel), une menace (i.e., un échec anticipé) ou une perte (i.e., un échec réel). De manière complémentaire, l’évaluation secondaire correspond à l’estimation que le sujet fait de ses ressources internes et/ou externes pour maîtriser la situation. Elle renvoie ainsi à la notion de contrôle perçu (e.g., Skinner, 1996). La nature de l’évaluation cognitive (e.g., menace perçue, défi perçu, contrôle perçu) contribue différemment à la qualité et à l’intensité de l’émotion, et implique des stratégies de coping différenciées. Par exemple, l’évaluation d’une perte ou d’une menace génère des émotions négatives telles que la honte, la colère ou l’anxiété tandis que l’évaluation d’un défi ou d’un bénéfice génère des émotions positives telles que la joie, l’excitation, la fierté (Nicholls, Levy, Jones, Rengamani, & Polman, 2011). Les évaluations cognitives jouent ainsi un rôle important dans le déclenchement des émotions et dans la régulation de l’action (Calmeiro et al., 2010 ; Fridja, 2007).

4Lazarus (2000) définit les émotions comme « une réaction psychophysiologique organisée déclenchée par les interactions avec l’environnement, le plus souvent, mais pas toujours, interpersonnelles ou sociales » (p. 230). Il identifie seize émotions principales regroupées selon leur valence positive (e.g., compassion, gratitude, bonheur, espoir, amour, fierté, soulagement) ou leur valence négative (e.g., colère, anxiété, dégoût, envie, peur, culpabilité, jalousie, tristesse, honte). D’après la TCMR (Lazarus, 1999 ; Lazarus & Folkman, 1984), les stratégies de coping et les émotions entretiennent une relation réciproque, en s’affectant mutuellement lors de la transaction. Plus précisément, Folkman et Lazarus (1988) mettent en avant le rôle médiateur des stratégies de coping. Par exemple, une situation perçue comme un défi est ainsi associée à des stratégies centrées sur la tâche et des émotions positives. En revanche, une situation évaluée comme une menace est associée à des stratégies centrées sur le désengagement et des émotions négatives. Ces patterns de résultats sont retrouvés dans le domaine sportif (Crocker & Graham, 1995 ; Ntoumanis & Biddle, 1998).

5Le coping représente « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux constamment changeants que déploie l’individu pour gérer les exigences spécifiques internes/ou externes, évaluées comme consommant ou excédant ses ressources » (Lazarus & Folkman, 1984, p. 141). Plus spécifiquement, Gaudreau et Blondin (2002) ont proposé de classifier les différentes stratégies de coping utilisées par les sportifs selon trois dimensions d’ordre supérieur : (a) les stratégies de coping orientées vers la tâche, (b) les stratégies de coping orientées vers le désengagement, et (c) les stratégies de coping orientées vers la distraction. Les stratégies de coping orientées vers la tâche visent à affronter directement la source de stress ou les pensées et/ou émotions résultant de cette confrontation. Cette dimension intègre le coping centré sur le problème (e.g., le déploiement des efforts, l’analyse logique, la planification) et le coping centré sur l’émotion (e.g., le relâchement, le contrôle de la pensée). Les stratégies orientées vers le désengagement sont utilisées dans le but de se soustraire à la situation stressante (e.g., l’évitement, la résignation, l’expression des émotions déplaisantes). Enfin, les stratégies orientées vers la distraction sont utilisées dans le but de se focaliser momentanément sur des stimuli extérieurs à la situation stressante (e.g., distanciation, divertissement). Toutefois, dans le contexte d’une situation de combat, il s’avère peu probable que les judokas aient recours à ces dernières stratégies. Par conséquent, cette étude se focalisera uniquement sur les stratégies centrées sur la tâche et celles centrées sur le désengagement dans l’analyse intra-match.

6La littérature met également en avant les liens entre les éléments de la TCMR et des critères d’ajustement (e.g., performance, bien-être) (Doron et al., 2013). Par exemple, l’utilisation de stratégies de coping orientées vers la tâche et vers le désengagement sont associées respectivement positivement et négativement à la performance objective et à la performance subjective (e.g., Doron & Gaudreau, 2014 ; Calmeiro et al., 2010, 2014 ; Haney & Long, 1995 ; Gaudreau et al., 2010 ; Nicholls, Polman, & Levy, 2010 ; Smith & Christensen, 1995), ainsi qu’à l’écart entre les objectifs fixés préalablement et le résultat atteint (Gaudreau & Blondin, 2004 ; Gaudreau, Blondin, & Lapierre, 2002). Dans l’ensemble, les résultats de ces études soulignent l’efficacité des stratégies de coping centrées sur la tâche quant à la réalisation de performance et/ou l’atteinte des objectifs compétitifs comparativement aux stratégies de coping centrées sur le désengagement. Cependant, les méthodes employées par les travaux antérieurs ont pu limiter les connaissances sur les états psychologiques associés à la performance dans des situations sportives spécifiques (e.g., match).

7Le fait d’accéder au cœur de la situation de performance implique une méthodologie et des protocoles appropriés. Or la plupart des études reposent sur des méthodes rétrospectives de recueil s’exposant à des biais de mémoire sélective et de distorsions des événements au cours du temps (voir pour revues, Doron et al., 2013 ; Nicholls & Polman, 2007). Les problèmes dus au manque de fiabilité des rappels et au délai de temps sont évoqués comme les limites principales (e.g., Crocker & Graham, 1995 ; Dale, 2000 ; Ntoumanis & Biddle, 1998). Avec l’écoulement du temps, les individus fournissent moins d’éléments précis sur la manière dont ils font face à une source de stress (Ptacek, Smith, Espe, & Raffety, 1994 ; Schwarzer & Schwarzer, 1996 ; Smith, Leffingwell, & Ptacek, 1999). Ces études ne considèrent donc pas le fonctionnement individuel dans son contexte écologique. Afin de répondre aux limites des approches traditionnelles, les approches actuelles insistent sur le besoin de considérer le fonctionnement individuel dans son contexte écologique et au plus près de l’occurrence de l’événement (Tennen, Affleck, Armeli, & Carney, 2000). Très peu de travaux ont mis en place des protocoles visant à saisir les variables de la TCMR durant une compétition. Des protocoles de la pensée à voix haute (think-aloud protocol, Calmeiro et al., 2010, 2014 ; Nicholls & Polman, 2008) ou des carnets d’auto-évaluation (diary study, Gaudreau et al., 2010 ; Nicholls, Holt, Polman, & James, 2005) ont été utilisés dans ce but. Certains auteurs sont même allés jusqu’à mesurer ces variables dans une situation de compétition simulée en escrime (Doron & Gaudreau, 2014). Il était demandé aux athlètes de compléter immédiatement après chaque point des mesures de contrôle perçu, d’émotions positives et négatives, de stratégies de coping centrées sur la tâche et leur score. Bien que le protocole employé offre de nombreux avantages, cette étude n’a pas été réalisée en contexte réel de compétition. De plus, le fait de s’introduire au cœur de la situation a pu en modifier les paramètres naturels. En effet, le fait de demander aux athlètes de s’évaluer entre les points a pu modifier leurs réels états psychologiques. Ainsi, dans le cadre de cette étude, un protocole basé sur une analyse vidéo est envisagé afin de saisir les états psychologiques associés à la performance dans une situation de combat en judo. Ce protocole a été élaboré à partir de travaux menés en psychologie du sport ayant fait appel à des méthodes d’analyse vidéo (e.g., Gernigon, d’Arripe-Longueville, Delignières, & Ninot, 2004 ; Martinent, Campo, & Ferrand, 2012 ; Sève, Ria, Poizat, Saury, & Durand, 2007 ; Smith & Harwood, 2002). L’utilisation de protocoles intégrant un support vidéo permet de plonger de nouveau l’athlète dans l’environnement physique et social dans lequel il était en train de réaliser son match. Ce type de protocole constitue un recours possible pour répondre à l’impératif méthodologique soulevé précédemment, notamment dans l’étude des variables de la TCMR (Calmeiro et al., 2010 ; Doron & Gaudreau, 2014 ; Gaudreau et al., 2010, 2014 ; Nicholls & Polman, 2008 ; Nicholls et al., 2005).

8La présente étude a pour objectif de rendre compte des états psychologiques (i.e., évaluations cognitives, stratégies de coping, émotions) associés à la performance (i.e., points ou avantages perdus, égalité, points ou avantages marqués) dans une situation de combat en judo. Il est supposé que des niveaux élevés de perception de contrôle, de perception de défi, de coping centré sur la tâche et d’émotions positives seront positivement associés à la performance (i.e., points ou avantages marqués) alors que des niveaux faibles de perception de contrôle et des niveaux élevés de perception de menace, de coping centré sur le désengagement et d’émotions négatives seront positivement associés à l’échec (i.e., points ou avantages perdus).

2 – Méthode

2.1 – Participants

9Un échantillon composé de cinq judokas masculins, inscrits sur les listes de haut niveau « catégorie jeunes », s’entraînant au Pôle Espoir Judo d’Île-de-France, a participé à cette étude (Mâge = 14.6 ± 1.14 ans). Ces athlètes font partie de l’élite nationale de leur catégorie d’âge et aspirent à intégrer un Pôle France. Les athlètes concourent dans différentes catégories de poids : moins de 46 kg, moins de 50 kg, moins de 60 kg et deux en moins de 73 kg. Ils pratiquent le judo depuis 10,8 ans en moyenne (écart-type = 3.34), ont intégré le Pôle Espoir depuis 2,2 ans en moyenne (écart-type = .83) et s’entraînent environ 14 heures par semaine. Tous les athlètes se sont engagés volontairement dans cette recherche, une fois le formulaire de consentement signé par les parents.

2.2 – Procédure et mesures

10Après avoir reçu l’accord de l’entraîneur du Pôle Espoir, le premier auteur a pris contact avec les athlètes sur leur lieu d’entraînement afin de les informer de l’objectif de l’étude. Il leur a été demandé de participer à des séances vidéo suite aux Championnats de France Cadets 2014. Cette épreuve revêtait un enjeu particulier puisqu’elle était également qualificative pour les Championnats d’Europe Cadets 2014. Les séances vidéo se sont déroulées au Pôle Espoir dans une salle réservée à cet effet.

11Les vidéos des combats de chaque athlète étaient enregistrées lors des Championnats de France Cadets 2014. La caméra était positionnée selon le point de vue de l’arbitre permettant d’obtenir un plan d’ensemble du couple de combattants pendant la situation d’affrontement. Un rendez-vous était ensuite fixé avec chaque athlète pour effectuer la séance vidéo au maximum dans les 72 heures après les championnats de France. Enfin, les données relatives aux différentes variables (i.e., perception de contrôle, perception de défi, perception de menace, coping orienté vers la tâche, coping orienté vers le désengagement, émotions positives, émotions négatives) étaient recueillies lors de la séance vidéo avec l’athlète par l’intermédiaire du panneau de séquençage [1] du logiciel dartfish© (voir figure 1). Dix-sept combats ont été analysés dont 80 % sont des combats gagnés (voir tableau 1).

Figure 1

Illustration du protocole vidéo mobilisant le panneau de séquençage du logiciel dartfish©

Figure 1

Illustration du protocole vidéo mobilisant le panneau de séquençage du logiciel dartfish©

Tableau 1

Observations et informations relatives aux combats effectués par chaque judoka durant les championnats de France 2014

Tableau 1
Judoka Combat 1 Combat 2 Combat 3 Combat 4 Combat 5 Combat 6 Nombre total d’observations A 19 (Gagné) 31 (Gagné) 45 (Gagné) 59 (Gagné) - - 154 B 14 (Gagné) 2 (Gagné) 15 (Gagné) 15 (Gagné) 8 (Gagné) 5 (Gagné) 59 C 9 (Gagné) Perdu 16 - - - - 25 D 3 (Gagné) 7 (Gagné) 15 (Perdu) - - - 25 E 6 (Gagné) 14 (Perdu) - - - - 20

Observations et informations relatives aux combats effectués par chaque judoka durant les championnats de France 2014

12Avant de commencer la séance vidéo, le premier auteur délivrait oralement les informations et les consignes sur le déroulement du protocole. L’athlète prenait ensuite connaissance de la définition de chacune des variables sur un document écrit. L’expérimentateur se tenait à disposition et veillait à ce que l’athlète ait bien compris la signification de chaque variable. L’athlète disposait de quelques minutes pour s’entraîner à utiliser le logiciel dartfish©. Puis, il visionnait à l’écran le combat dans sa totalité afin de se replonger et de se remettre dans les conditions de son déroulement. Enfin, il visionnait de nouveau le combat en s’auto-évaluant via le panneau de séquençage sur chacun des items après chaque arrêt du combat déterminé par l’arbitre, et ce durant tout le combat. Les auto-évaluations s’effectuaient sur des échelles de Likert allant de 0 « Pas du tout » à 5 « Tout à fait » via le panneau de séquençage du logiciel dartfish© (voir figure 1). Pendant l’analyse, le judoka pouvait, à tout moment, se reporter à la définition des différentes variables. Plus précisément, il devait indiquer, à ce moment-là du match, ses perceptions, émotions, ressentis, et actions. Cette procédure a été suivie par les athlètes pour chacun de leurs combats.

13Une approche définitionnelle (e.g., Ptacek et al., 1994 ; Raffety, Smith, & Ptacek, 1997 ; Stone & Neale, 1984) a été utilisée pour mesurer, de manière répétée, via des items simples, le contrôle perçu, la menace perçue, le défi perçu, le coping orienté vers la tâche, le coping orienté vers le désengagement, les émotions positives et les émotions négatives. Dans ce type d’approche, par ailleurs utilisée dans différentes études sur les variables de la TCMR (e.g., Doron & Gaudreau, 2014 ; Ptacek, Smith, & Zanas, 1992 ; Ptacek et al., 1994 ; Raffety et al., 1997 ; Smith & Christensen, 1995 ; Stone & Neale, 1984), les caractéristiques principales du concept à évaluer sont résumées dans un bref paragraphe. Le participant est ensuite invité à s’auto-évaluer par l’intermédiaire d’un item simple via une échelle de Likert en 6 points après chaque arrêt du combat déterminé par l’arbitre (voir figure 1). Les études précédentes ont démontré la validité convergente des mesures définitionnelles du coping (Ptacek et al., 1994), tout en montrant l’utilité de ce type d’approche pour recueillir différents temps de mesure dans des protocoles longitudinaux et/ou dans des situations où les échelles traditionnelles comportant plusieurs items rendent le remplissage par les sujets impossible.

14Dans cette étude, chaque item définitionnel a été construit à partir de définitions utilisées dans des modèles théoriques et dans des études empiriques (e.g., Gaudreau & Blondin, 2002 ; Skinner, 1996 ; Skinner & Brewer, 2002 ; Watson, Clark, & Tellegen, 1988). Chaque item renvoyait donc aux définitions suivantes :

  1. Contrôle perçu : « Une situation de combat comporte de nombreux aspects. Il est possible de changer ou de maîtriser certains aspects et de ne pas pouvoir en changer ou en maîtriser d’autres. La perception de contrôle dépend du sentiment que tu as de maîtriser ou non ton combat. »
  2. Défi perçu : « À ce moment du combat, tu penses avoir les capacités de gagner, tu n’as rien à perdre, tu te sens confiant quant à l’issue du combat… »
  3. Menace perçue : « À ce moment du combat, tu te sens en danger, tu te sens menacé, tu as peur de perdre ou de ne pas être à la hauteur, tu te sens en échec… »
  4. Stratégies de coping orientées vers la tâche : « Ces stratégies correspondent aux efforts que tu mets en place à ce moment du combat pour activement changer, modifier la situation dans laquelle tu te trouves et/ou les émotions qui en découlent. Exemples : imagerie mentale, application d’une routine, contrôler tes pensées, te relâcher, contrôler ta respiration, te dynamiser, bouger, redoubler d’efforts, rechercher des solutions technico-tactiques, analyser le match, l’adversaire, prendre du recul par rapport à la situation, ou encore rechercher du soutien (entraîneur, amis ou famille…)… »
  5. Stratégies de coping orientées vers le désengagement : « Ces stratégies font référence à des stratégies telles que, par exemple, exprimer ouvertement ta frustration, ta colère, cesser momentanément de fournir les efforts nécessaires, ne plus donner le meilleur de toi-même, te désengager mentalement, abandonner, te décourager, te résigner, te répéter des idées négatives, te focaliser sur des pensées négatives, baisser les bras… »
  6. Émotions positives : « À ce moment du combat, tu ressens des émotions positives, agréables (e.g., intéressé, excité, fort, enthousiaste, fier, alerte, inspiré, déterminé, attentif, actif…). »
  7. Émotions négatives : « À ce moment du combat, tu ressens des émotions négatives, désagréables (e.g., angoissé, fâché, coupable, effrayé, hostile, irrité, honteux, nerveux, craintif, agité…). »

15La performance était enregistrée lors des phases d’arrêt du combat par l’intermédiaire du logiciel dartfish© durant tout le match selon les catégories suivantes : points ou avantages perdus (i.e., ippon subi, waza ari subi, yuko subi, shido subi), égalité, et points ou avantages marqués (i.e., shido marqué, yuko marqué, yuko marqué, waza ari marqué, ippon marqué).

3 – Analyse des résultats

16Afin de rendre compte des états psychologiques associés à la performance dans une situation de combat en judo, des analyses multivariées (MANOVA) ont été conduites dans un premier temps sur l’échantillon entier avec comme variable indépendante : la performance (i.e., points ou avantages perdus, égalité, points ou avantages marqués) et avec comme variables dépendantes : les états psychologiques (i.e., perception de contrôle, perception de défi, perception de menace, coping orienté vers la tâche, coping orienté vers le désengagement, émotions positives, émotions négatives). Des tests univariés (ANOVA) ainsi que des tests post-hoc HSD de Tukey ont été ensuite réalisés. Cette procédure a été dans un deuxième temps reproduite avec les données de l’athlète A afin d’effectuer une analyse au niveau intra-individuel. Cet athlète a été retenu car il a obtenu les meilleures performances lors des Championnats de France Cadets 2014 (voir tableau 1).

4 – Résultats

4.1 – États psychologiques associés à la performance (groupe entier)

17Le tableau 2 présente les statistiques descriptives pour les différentes variables en fonction de la performance pour l’échantillon entier.

Tableau 2

Statistiques descriptives et tests univariés pour l’échantillon total

Tableau 2
Égalité (1, n = 217) Point marqué (2, n = 45) Point perdu (3, n = 21) M ET M ET M ET df F p ?² HSD de Tukey Contrôle perçu 3.04 1.04 3.91 .85 2.62 1.12 2,280 16.88 .0001 .11 2>1,3 Menace perçue 1.78 1.06 .93 .81 2.29 1.10 2,280 16.50 .0001 .11 2<1,3 Défi perçu 4.00 .99 4.04 .71 3.48 .93 2,280 3.05 .0487 .02 Coping orienté vers la tâche 3.79 1.05 4.00 .88 3.33 1.15 2,280 2.96 .0534 .02 Coping orienté vers désengagement .88 .99 .67 .90 1.48 1.40 2,280 4.64 .0104 .03 Émotions positives 3.12 1.10 4.16 .98 2.71 1.23 2,280 19.59 .0001 .12 2>1,3 Émotions négatives 1.24 1.12 .44 .89 1.62 1.24 2,280 11.98 .0001 .08 2<1,3

Statistiques descriptives et tests univariés pour l’échantillon total

Note. Les résultats présentés dans le tableau sont significatifs à p < .01 après avoir appliqué une correction de Bonferroni.

18La MANOVA révèle un effet significatif de la performance (Wilk’s λ = .84, F(14, 548) = 3.66, p < .0001, partial λ2 = .08). Les résultats des tests univariés ainsi que des tests post-hoc sont synthétisés dans le tableau 2.

4.2 – États psychologiques associés à la performance (athlète A)

19Le tableau 3 présente les statistiques descriptives pour les différentes variables en fonction de la performance pour l’athlète A.

Tableau 3

Statistiques descriptives et tests univariés pour l’athlète A

Tableau 3
Égalité (1, n = 132) Point marqué (2, n = 15) Point perdu (3, n = 7) M ET M ET M ET df F p ?² HSD de Tukey Contrôle perçu 3.14 .97 3.80 .86 2.43 .53 2,151 5.55 .005 .07 2>3 Menace perçue 1.80 1.06 .87 .92 3.14 .69 2,151 11.96 .001 .14 2<1,3 ; 1<3 Défi perçu 4.20 1.05 4.00 .85 2.71 1.11 2,151 7.03 .001 .09 3<1 Coping orienté vers la tâche 3.97 1.11 4.20 .94 2.29 1.11 2,151 8.39 .001 .10 2>1,3 Coping orienté vers désengagement .90 1.01 1.13 1.06 2.57 1.40 2,151 8.82 .001 .10 3>1,2 Émotions positives 3.11 1.08 4.40 .83 2.29 .95 2,151 12.75 .001 .14 2>1,3 Émotions négatives 1.31 1.14 .47 .74 2.29 .49 2,151 7.20 .001 .09 2<3

Statistiques descriptives et tests univariés pour l’athlète A

Note. Les résultats présentés dans le tableau sont significatifs à p < .01 après avoir appliqué une correction de Bonferroni.

20La MANOVA révèle un effet significatif de la performance (Wilk’s λ = .68, F(14, 290) = 4.39, p < .0001, partial λ2 = .17). Les résultats des tests univariés ainsi que des tests post-hoc sont synthétisés dans le tableau 3.

5 – Discussion

21Cette étude avait pour objectif de rendre compte des états psychologiques (i.e., perception de défi, perception de menace, perception de contrôle, coping orienté vers la tâche, coping orienté vers le désengagement, émotions positives, émotions négatives) associés à la performance (i.e., points ou avantages perdus, égalité, points ou avantages marqués) dans une situation de combat en judo. Elle visait à dépasser les limites méthodologiques des travaux antérieurs quant à la capture en contexte écologique des états psychologiques associés à la performance (Doron et al., 2013 ; Nicholls & Polman, 2007). Afin de limiter les biais rétrospectifs, un protocole vidéo mobilisant le panneau de séquençage du logiciel dartfish© a été mis en place pour mesurer de manière quantitative les états psychologiques pendant un combat de judo. Les analyses statistiques ont été conduites dans un premier temps sur les données du groupe entier, puis sur celles de l’athlète A qui a réalisé la meilleure performance lors des championnats de France 2014.

22Dans l’ensemble, les résultats corroborent les hypothèses. Pour le groupe entier, ils indiquent que les points ou avantages marqués sont significativement associés à des niveaux élevés de contrôle perçu et d’émotions positives, et à des niveaux faibles de menace perçue et d’émotions négatives. Inversement, les points ou avantages perdus sont significativement associés à des niveaux faibles de contrôle perçu et d’émotions positives, et à des niveaux élevés de menace perçue et d’émotions négatives. Les résultats ne sont pas significatifs pour le défi perçu et les stratégies de coping orientées vers la tâche et celles orientées vers le désengagement. Pour l’athlète A, les mêmes patterns de résultats sont retrouvés si ce n’est que des résultats significatifs sont obtenus pour le défi perçu et les stratégies de coping orientées vers la tâche et celles orientées vers le désengagement. Par conséquent, les points ou avantages marqués sont significativement associés à des niveaux élevés de contrôle perçu, de défi perçu, de coping orienté vers la tâche et d’émotions positives, et à des niveaux faibles de menace perçue, de coping orienté vers le désengagement et d’émotions négatives. Inversement, les points ou avantages perdus sont significativement associés à des niveaux faibles de contrôle perçu, de défi perçu, de stratégies de coping orientées vers la tâche et d’émotions positives, et à des niveaux élevés de menace perçue, de stratégies de coping orientées vers le désengagement et d’émotions négatives. De plus, pour l’athlète A, la perception de menace s’avère plus importante en situation d’égalité que lorsque le point ou l’avantage est perdu. La situation d’égalité semble renvoyer à l’incertitude du résultat et par conséquent générer une perception de menace chez cet athlète (Comyn, Thiec, Yahyaoui, & Labridy, 2005 ; Martens, Vealey, & Burton, 1990).

23De manière générale, ces résultats indiquent que les états psychologiques varient en fonction de la situation de performance dans laquelle se trouvent les judokas (i.e., points ou avantages perdus, égalité, points ou avantages marqués). Ainsi, les évaluations cognitives de la situation de combat sont de nature différente en fonction des situations de performance. Les points ou avantages marqués sont davantage associés à la perception de défi et à un contrôle perçu élevé comparativement aux points ou avantages perdus qui sont davantage associés à la perception de menace et à un contrôle perçu faible. Les athlètes en situation de points ou avantages marqués perçoivent davantage de défi et de contrôle que lorsqu’ils sont en situation de points ou avantages perdus où ils perçoivent davantage de menace et peu de contrôle (Skinner, 1996 ; Skinner & Brewer, 2002). Doron et Gaudreau (2014) avaient également mis en évidence que les séries de points marqués au cours d’un match d’escrime étaient associées à une perception de contrôle élevée. Les évaluations cognitives favorables à la performance (contrôle perçu élevé, défi perçu) semblent ainsi renforcées par les situations de performance dans le combat (i.e., points ou avantages marqués) contrairement aux situations d’échec dans le combat (i.e., points ou avantages perdus). De plus, les résultats mettent en avant que les points ou avantages marqués sont associés également aux émotions positives, alors que les points ou avantages perdus sont associés aux émotions négatives. Classiquement, la littérature fait état des liens entre la performance et les émotions positives (Debois, 2003). Toutefois, même si les liens entre la performance et les émotions négatives semblent plus discutés, cette étude va dans le sens de cette hypothèse. Par ailleurs, les liens entre la performance et les stratégies de coping sont mis en évidence chez l’athlète A. Ainsi, les points ou avantages marqués sont davantage associés à des stratégies de coping orientées vers la tâche durant le combat, alors que les points ou avantages perdus sont davantage associés aux stratégies de coping orientées vers le désengagement. Les situations « points ou avantages marqués » permettraient une meilleure focalisation sur la tâche à accomplir, favoriseraient une meilleure évaluation cognitive de la situation (Nicholls & Polman, 2007) et un sentiment d’auto-efficacité plus élevé (Haney & Long, 1995), ce qui en retour pourrait favoriser le maintien des performances (Doron & Gaudreau, 2014).

24Globalement, cette étude a permis d’explorer via l’utilisation de l’analyse vidéo et du panneau de séquençage du logiciel dartfish©, le fonctionnement de judoka en situation de combat en compétition et de rendre compte des différents états psychologiques selon les situations de performance (i.e., points ou avantages perdus, égalité, points ou avantages marqués). La performance objective semble fortement associée à des états perceptifs, cognitifs, émotionnels, comportementaux différenciés selon que les judokas se trouvent dans des situations de performance, d’égalité ou d’échec durant le combat (Lazarus, 1999 ; Lazarus & Folkman, 1984). L’interdépendance de ces états psychologiques suggère la présence d’un pattern d’efficacité au regard de la performance (Calmeiro et al., 2010). Ce type de protocole ouvre ainsi des perspectives de réponse aux limites méthodologiques soulignées dans les travaux antérieurs (Doron & Gaudreau, 2014). Le support vidéo favorise en effet le rappel mnésique de la situation de combat en replongeant l’athlète dans l’environnement physique et social dans lequel il était en train de réaliser son combat. L’utilisation de mesures répétées quantitatives au travers du panneau de séquençage du logiciel dartfish© s’avère également un outil pertinent pour capturer les états psychologiques au cœur de la situation de combat (Doron et al., 2013) tout en limitant les biais rétrospectifs (Ptacek et al., 1994 ; Schwarzer & Schwarzer, 1996 ; Smith et al., 1999). Les analyses intra-match par conséquent permettent de nous renseigner sur les états psychologiques associés à la réalisation de performance à un niveau microscopique. De plus, les analyses réalisées au niveau intra-individuel (athlète A) témoignent également de la pertinence des approches idiographiques à prendre davantage en compte les individus dans leur pattern unique (Doron et al., 2013 ; Holt & Dunn, 2004). Enfin, la mise en œuvre de protocoles et de méthodologies appropriés (e.g., carnets d’auto-évaluation, analyse vidéo, pensée à voix haute) s’avère indispensable pour identifier et comprendre, de manière microscopique et contextualisée, les liens entre la performance et les différentes variables de la TCMR (Calmeiro et al., 2010 ; Doron & Gaudreau, 2014 ; Gaudreau et al., 2010, 2014 ; Nicholls & Polman, 2008 ; Nicholls et al., 2005).

25Dans une perspective d’applications pratiques, il semble important de renforcer et/ou de développer les états psychologiques (perception de défi, perception de contrôle, coping centré sur la tâche, émotions positives) associés à la réalisation de performance (point ou avantages marqués) et de minimiser les états psychologiques (perception de menace, faible perception de contrôle, coping centré sur le désengagement, émotions négatives) associés à l’échec (point ou avantages perdus) en situation de combat en judo. Ainsi, un travail de rationalisation et de réévaluation cognitive de la situation de combat peut s’avérer pertinent afin de revoir la signification potentielle de la situation de combat et l’estimation que l’athlète fait de sa capacité à maîtriser la situation (Nicholls, 2007). Cela permettrait de minimiser la survenue d’émotions négatives. De plus, il semble pertinent de développer et de renforcer les ressources de coping des athlètes en favorisant l’utilisation de stratégies de coping centrées sur la tâche tout en réduisant l’utilisation de stratégies de coping centrées sur le désengagement (Doron & Gaudreau, 2014 ; Gaudreau & Blondin, 2004 ; Gaudreau et al., 2010). Ce travail pourrait se baser sur des programmes existants (e.g., CETASP : Coping Effectiveness Training for Adolescent Soccer Players) ayant fait leur preuve dans l’amélioration et le développement de l’efficacité du coping auprès de jeunes athlètes élites (Reeves, Nicholls, & McKenna, 2011). Enfin, le protocole vidéo initié à des fins de recherche dans le cadre de cette étude pourrait également être utilisé et réinvesti à des fins pratiques. L’analyse vidéo pourrait servir de support de travail en préparation mentale en permettant d’identifier les états perceptifs, cognitifs, émotionnels et comportementaux associés à la performance et inversement.

26Cette étude présente, néanmoins, un certain nombre de limites. Premièrement, ce travail a été conduit sur un faible nombre de sujets masculins, ce qui limite la portée générale des résultats. Il serait donc intéressant de répliquer ce type de protocole dans d’autres sports, et/ou avec des athlètes de niveaux d’expertise différents (e.g., Calmeiro et al., 2014). Il serait également pertinent d’étoffer le nombre de combats et de pouvoir identifier les états psychologiques mis en jeu dans des situations de combats gagnés versus perdus. Deuxièmement, bien que cette étude ait tenté de limiter les biais méthodologiques, des biais rétrospectifs et de désirabilité sociale ne peuvent pas être totalement écartés. De plus, les items relatifs aux émotions positives et négatives ne se sont centrés que sur la mesure de l’intensité des émotions sans tenir compte de l’interprétation directionnelle des émotions (facilitant vs débilitant) (Nicolas, Martinent, & Campo, 2014). Ce point sera à prendre en considération pour les recherches futures. Troisièmement, les états psychologiques ont été mesurés après chaque arrêt du combat déterminé par les arbitres. Ce choix a indéniablement limité le nombre d’observations par combat. Cela a par conséquent limité la conduite d’analyses statiques plus complexes, comme l’ont fait Doron et Gaudreau (2014). Le protocole proposé dans le cadre de cette étude pourrait ainsi être amélioré en mobilisant le paradigme souris (Gernigon et al. 2004 ; Vallacher, Nowak, Froehlich, & Rockloff, 2002). Le paradigme souris nous permettrait de recueillir un nombre plus important d’observations durant le combat indépendamment des décisions arbitrales. En effet, cette procédure permet de mesurer à intervalles de temps réguliers les fluctuations des états psychologiques pendant le combat. Ainsi, il permettrait de saisir la nature dynamique des états psychologiques associés à la réalisation de performance. Le choix d’une approche qualitative, via la mise en place d’une méthode d’autoconfrontation, pourrait également être une piste intéressante pour saisir la nature dynamique des processus transactionnels (e.g., Sève et al., 2007). Enfin, ces résultats doivent être interprétés avec précaution car les analyses statistiques effectuées ne permettent pas de déterminer les liens de causalité entre les états psychologiques et la performance.

6 – Conclusion

27En mettant en œuvre un protocole vidéo original, cette étude contribue à la littérature sur les états psychologiques associés à la performance au cœur de situations sportives spécifiques (i.e., combat de judo). Un pattern d’efficacité semble se dessiner mettant en évidence la présence conjointe d’états psychologiques (perception de défi, perception de contrôle, coping centré sur la tâche, émotions positives) associés à la réalisation de performance en situation de combat en judo. Toutefois, des recherches supplémentaires s’avèrent nécessaires pour rendre compte de la réalité du fonctionnement des individus dans la situation même de performance. Les approches « nomothétiques-idiographiques » semblent particulièrement intéressantes pour répondre à cet objectif. Ces approches fournissent des informations importantes et complémentaires (Gaudreau & Miranda, 2010). En effet, elles permettent de prendre en compte à la fois les individus dans leur pattern unique, mais aussi la façon dont cette unicité peut être regroupée en patterns globaux pour certains sous-groupes d’individus (Doron et al., 2013). En mobilisant un protocole vidéo, elles pourraient offrir de nouvelles perspectives pour mieux comprendre la nature dynamique et complexe des liens entre les processus psychologiques et la performance en situation de performance.

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Mots-clés éditeurs : défi, émotions, coping, judo, performance, menace, évaluation cognitive

Date de mise en ligne : 03/06/2016

https://doi.org/10.3917/sta.110.0011

Notes

  • [1]
    Le séquenceur du logiciel dartfish© a été détourné de sa fonction principale (marquer et classer toutes les actions d’une vidéo). Il nous a permis de construire des échelles des mesures permettant de recueillir des données quantitatives sur les états psychologiques via le panneau de séquençage. L’athlète a pu qualifier ses perceptions, émotions, ressentis et actions qu’il avait au moment de l’arrêt du match à l’aide du panneau de séquençage (voir figure 1).

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