Staps 2011/1 n°91

Couverture de STA_091

Article de revue

Les corps participants, agence épistémique et écologie expérientielle dans les recherches en STAPS depuis 2000

Pages 77 à 86

« Une philosophie qui n’utilise pas son corps comme plateforme active de transformation techno-vitale tourne à vide ».
(Préciado, 2008, 307)

1Une nouvelle génération de chercheurs (-euses) engagent désormais leurs corps, sinon leurs vies, comme en témoigne au moins le numéro 89 de la revue Staps, dans l’objet de la recherche en Staps. Refusant de tourner à vide et de produire une signification désincarnée, l’expérience corporelle et l’engagement écologique sur le terrain ne produisent plus une objectivité rassurante de l’expérimentation. Mais elle délivre le savoir du sujet dans la constitution de son objet par une écologie expérientielle : les acteurs du corps modélisent par une écriture du vivant (Huesca, 2010) leurs pratiques en modifiant nos méthodes convenues et nos catégories figées.

2La méthode épistémologique de l’enquête de terrain est venue hybrider la recherche en créant une anthropo-sociologie du corps, le sport et le loisir (Ferreol, 2009 ; Corneloup, Mao, 2010) devenant des moyens d’étudier le mode vécu expérientiel des pratiques. La différence entre l’observation participante et la participation observante dans l’anthropo-sociologie du sport se trouve dans l’engagement du chercheur dans son propre corps, car le chercheur, plutôt qu’un observateur extérieur placé en retrait ou en surplomb, « prend la peine de s’en approcher d’assez près pour le saisir avec son corps, en situation quasi-expérimentale » (Wacquant, 2000, 10).

3L’enjeu est ici de communiquer à la fois le percept et le concept, les déterminations externes et les sensations vécues sans pour autant prétendre à une causalité entre les deux, ni à une synthèse. Soit par une participation observante selon le terme de Wacquant (Wacquant, 2002), soit par la modification de soi en body builder par Eric Perrera (Perrera, 2010), soit par une stratégie d’insider comme Jérome Beauchez (Beauchez, 2007), soit par une modélisation praxique comme Eric de Leseulec (de Léseulec, 2004), soit par une immersion corporelle dans les raids de Marianne Barthelemy (Barthelemy, 2002) soit par l’observation participante des rollers par Anne-Marie Waser et Alain Loret (Loret, Waser, 2001) et de l’urbanité ludique (Lebreton, 2010)… cette ethnologie du sport participe à l’hybridation épistémologique de l’anthropo-sociologie des acteurs avec le vécu corporel partagé par les chercheurs (-euses) : ainsi sa propre modélisation de la participation institue un niveau pragmatique de l’analyse des pratiques corporelles là où les théories ne parviennent qu’à inventorier des corpus.

4Comment dès lors se situer par rapport aux chercheurs qui se revendiquent indigènes (native anthropologist) ou semi-indigènes (halfies) (Barthelemy, Couroudi, 2008, 11) ? L’émergence de la body agency (agentivité corporelle) révèle des agents minoritaires et inventeurs de nouveaux modes de descriptions vécues des pratiques corporelles du sport comme le corps hybridé de Pistorius (Pistorius, 2010 ; Marcellini, Vidal, Ferez, De Leseulec, 2010), le corps dopé et testostéroné de Heidi Krieger, le corps intersex de la Sud-Africaine Caster Semenya, la « main » de Thierry Henry, le « coup de boule » de Zidane, le RMI de Catherine Tanvier (2007) ou le corps violé d’ Isabelle Demongeot (Demongeot, 2007), la grève de l’entraînement par des joueurs de l’équipe de France, les insultes publiques contre les entraîneurs de Cantona à Anelka, ou les trois athlètes noir-américains Lee Evans, Larry James et Ronald Freeman qui salueront les spectateurs poings levés, bérets noirs vissés sur la tête et sourire aux lèvres.

5De nouveaux axes d’étude épistémologique du corps sont possibles en étudiant, comme l’a fondé Marc Alain Descamps, les « arts corporels » (Clément, 1985 ; Heas, 1996 ; Chenault, 2009 ; Gros, 2009 ; Rouanet, 2010, Hamard, 2011 ; Hilpron, 2011, Boulanger, 2012 ; Coconnier, 2013) et les activités ludiques à caractère non-compétitif comme le corps et les niveaux de conscience atteints dans des pratiques comme le jogging, le trekking, la marche, le yoga, le tai chi, la relaxation ou le culturisme : l’unité psychocorporelle de la conscience du sportif « se fonde sur une parfaite intégration du modèle postural, du schéma corporel et de l’image du corps » (Descamps, 1991, 190-193).

6De nouveaux modèles d’anthropo-sociologie mélangent désormais les références anciennes tout en créant une nouvelle épistémologie interactionniste du corps, du sport et des loisirs : de sensibilité corporelle (Récopé, Fache, Rix, 2006-2010), d’affect et émotion (Jeu, 1975), de sensorialité hédoniste (Rauch, 1984 ; Loret 1995, 1998), de soins corporels (Bessy O., 1990, Héas 1996, Andrieu 2008), d’entretien du corps (Harvey, 1984 ; Perrin, 1985 ; Andrieu, 1994 ; Travaillot 1998), d’écologie corporelle (Molaro, 2009, Andrieu 2009 ; 2011, Sirost, 2009), d’être au monde (Souater, 2000, Sayeux 2008), d’embodiement (Shusterman, 2008), d’hybridation (Andrieu 2008 ; 2011), de naturisme (Bauberot, Villaret, Barthe-Deloizy, 2003), de loisirs sportifs des naturiers (Sirost 1999, Vadrot, 2000, Sirost 2009, Corneloup & Mao 2010, Sirost & Clayes 2010), de risque (Beck, 1986, Le Breton, 1991, Perreti-Watal, 2000), de l’extrême (Baudry, 1992 ; Sirost ed., 2005), d’anthropotechnie (Vigarello, 1978 ; Goffette 2006), et de la douleur (Le Breton, 2010).

7D’une part, par l’émergence de méthodologies déconstruisant les objets traditionnels comme les femmes (Bois, 1976 ; Carton-Missoum, 1985 ; Davisse & Louveau, 1991 ; Velez, 2010), gender (Bohuon, 2008), le care, le sport colonial, la discrimination, la guerre, les violences (Mouret, 1975 ; Sabatier, 1993), et d’autre part, par une incarnation des acteurs et actrices du sport qui se constituent en objet d’étude ouvrant de nouvelles lectures des pratiques, des manières de vivre : les rugbymen (Darbon, 1995, 1999 ; Saouter, 2000), les footballeurs (Bertrand, 2008), les tennismen (Cazuc, 2001), les supporters (Charrion, 1994 ; Beccarini, 2001), les athlètes (Erard, 2003 ; Forté, 2008), les culturistes (Roussel, 2000 ; Perrera, 2010), les dopés (Brissonneau 2003), le travail professionnel du sportif (Buisine, 2009), les prisonniers (Garnier, Minotti, 1993 ; Sempé, 2007), les alpinistes (Lejeune, 1974), les grimpeurs comme lieu anthropologique (Leséleuc, 2000), les surfers (Sayeux, 2008), les hooligans (Bodin, 1998), les milieux naturistes (Bauberot, 1998, Villaret, 2001), les médecins (Quin, 2011), l’écologie (Andrieu, 2009 ; 2011), les handicapés (Seguillon, 1998), les hybrides (Andrieu, 2008), les androgynes, les blessés. L’intérêt de l’ouvrage de Pascal Duret Sociologie du sport est d’avoir fait émerger l’importance croissante des démarches ethnologiques (Duret, 2001, 37-62) en s’interrogeant plus particulièrement sur la complexité de l’objet « corps ». L’importance de l’étude des milieux du sport fédéral (professionnel, compétitif ou de loisir), du sport homosexuel, du sport corporatiste et/ou confessionnel, du handisport.

1 – Le mythe de la transparence compréhensive

8« Mais en quoi observer, est-ce “ participer ” à la vie des autres ? » (Godelier, 2007, 50) telle est la question que nous pose Maurice Godelier. L’illusion empathique, sinon sympathique, est de faire accroire à chacun que l’autre serait déjà en nous par l’intuition, le contact sinon les neurones miroirs. La participation nous laisse en dehors de l’autre, condamnés que nous sommes à, partager la vie des autres sans jamais entièrement la vivre. « Faut-il qu’un ethnologue se marie avec un membre de la société où il est venu vivre pour parvenir à comprendre les principes qu’appliquent, les buts que poursuivent, les stratégies qu’inventent les gens quand ils se marient ? La réponse est non ».

9Maurice Godelier refuse le mythe de la transparence compréhensive entre le sujet et son objet de recherche non seulement parce qu’aucune intégration dans le groupe n’est finalement possible nous laissant toujours au mieux comme un étranger et notre progéniture comme un métis, mais plus fondamentalement parce que les règles d’Alliance recouvrent une somme de pratiques incorporées dont la possession se réalise depuis l’enfance plutôt que par des rites partiels. Le partage idéal doit être remplacé par un partage idéel et partiel : « Les ethnologues parviennent, après un certain temps et beaucoup de réflexions à comprendre jusqu’à un certain point (c’est-à-dire à partager « idéellement ») les façons de penser et d’agir de ceux parmi lesquels ils sont venus de vivre » (Godelier, 2007, 51).

10Eric Perera (2010, 87) refuse, en posant un obstacle éthique, ainsi de se doper dans son expérimentation du body-building : « Le positionnement éthique qui consiste à refuser tout produit, va nécessairement poser certains problèmes au cours de ma progression, notamment pour ce qui concerne ma capacité à gagner du volume musculaire et à récupérer. Cette situation m’oblige à faire davantage d’efforts et la tentation d’avoir recours à des produits va apparaître ». Cette décision pose la question de l’implication du chercheur : jusqu’où doit-il aller pour obtenir des informations, pour être intégré et suivre le groupe (Barley, 1983 ; Cefaï et Amiraux, 2002) ? Le chercheur est ainsi exposé à des « dangers physiques » et aussi à des « dangers symboliques liés à la particularité de la situation ethnographique, qui imbrique un projet de savoir dans une expérience d’intense implication personnelle » (Albera, 2001, 5). Comprendre l’autre in situ passe aussi par « des choix éthiques et stratégiques de préservation de soi et du travail de recherche » (Perera, 2010, 87).

11Daniel Cefai (2002), au terme du numéro du M.A.U.S.S. sur L’Enquête de Terrain en Sciences Sociales, développe une réflexion fondamentale sur le statut du corps dans la possibilité d’une connaissance subjective. Le corps ne serait-il pas le point zéro de l’enquête ? (Cefai, 2003, 544-554). Toujours in situ et in vivo, le corps est en compréhension lors de ses interactions avec le monde si bien que les explications qu’il pourrait en donner ne peuvent entièrement se départir de ses savoirs incorporés. Le corps percevant, agissant et parlant est « le médium de la compréhension » (Cefai, 2003, 544), à travers les épreuves et les expériences qu’il traverse. Le corps est un « organe d’exploration du monde » (Cefai, 2003, 545) par la présence des corps parmi les corps qui nous fournit un ensemble varié et renouvelé d’informations. Mais la situation d’observation participante fait aussi de notre corps « un organe de présentation en public » : la présentation de soi implique dans une mise en scène quotidienne du corps, selon Erwin Goffman, des techniques de maîtrise des émotions (Goffman, 1973).

12Par son activité motrice et ses modes de connaissances tacites, la praxis corporelle définit un savoir être qui définirait notre expertise dans l’observation. Eric Chauvier précise ce paradoxe : « Nous réduisons les corps en même temps que les possibilités d’identifier leur matière. Nous les réduisons sans y toucher… » (Chauvier, 2006, 29). Ce refus d’être touché, sorte de réductionnisme à son corps propre, par sa propre observation vient à nier la temporalisation des contextes d’expériences et d’expérimentation par lequel le corps nous « livre un accès immédiat à la façon dont les acteurs vivent concrètement » donnant ainsi « une compréhension des activités en train de se dérouler » (Cefai, 2003, 545). Pris in situ le corps observant ne parvient toujours, sinon jamais, à se départir de l’envers de sa posture : observé lui-même, son observation est modifiée s’il se sait justement observer dans ce moment même. « Le savoir de l’objet est indissociable du savoir sur les façons de faire émerger l’objet au cœur de déplacements corporels ».

2 – L’enquêteur enquêté

13Dans leur article : « L’enquêteur enquêté. Connaissance par corps » dans l’entretien sociologique, Dominique Memmi, en collaboration avec Pascal Arduin, souligne combien l’invasion d’affect, comme « la compassion, l’admiration, le mépris, la fascination, le dégoût » (Memmi & Arduin, 1999, 131). Or l’interaction corporelle avec les sans abri, avec une « attention spécifique aux usages, matériels et symboliques, du corps avec ce qu’il avait pu « incorporer » de ressources sociales » (Memmi & Arduin, 1999, 133). L’analyse par l’enquêteur lui-même, dans le retrait de toute observation, de ses investissements affectifs dans ce à quoi il a prêté attention au cours de l’entretien avec le corps démuni ne peut se résumer à l’empathie : « il s’agit de prendre en compte les « projections » qu’opère l’enquêteur sur la personne interrogée » (Memmi & Arduin, 1999, 135). Des usages matériels et symboliques du corps, quelque chose « s’en rejoue » au cours de l’entretien notamment dans l’envoi de « messages involontaires » sur la condition, la classe et l’éducation du corps (« son identité physique de normal dans une population qui est physiquement et socialement stigmatisée ») (Memmi & Arduin, 1999, 136) du chercheur (euse). Les réactions des enquêteurs sont alors matière une sociologie de la recherche sur le corps en exploitant « la trace accessible les représentations attachées à ces populations » (Memmi & Arduin, 1999, 138).

14Cette attention aux non-dits, même corporels, du chercheur sur le terrain (Dambuyant-Warhny & Memmi, 1999), doit aller jusqu’à interroger cette « fascination sociologique pour des corps meurtris » (Memmi & Arduin, 1999, 138) entre peur de la contamination et voyeurisme. La dimension corporelle à l’activité sociale (Memmi, 1998) constitue bien pour Dominique Memmi un des obstacles épistémologiques propres à la sociologie par cet « ethnocentrisme spontané (c’est-à-dire de projection sur le monde, non de sa réalité socio-biologique, mais de la représentation légitime qu’il en entretient) ce que sa production intellectuelle doit bien sûr à son rapport physique au monde social maladie, vieillissement, absence de fonction procréative). Bref il est en position sociale de méconnaitre ce que sa condition doit à ses déterminations physiques, ne serait-ce que par défaut. » (Memmi, 1998, 11). L’obstacle est moins ici idiosyncrasique, comme chez Nietzsche, que dans l’oubli des modes et origines de ses représentations dans leur historicité et leur socialité. Selon la sociologue, la rigueur épistémologique doit reposer sur l’analyse des pratiques effectives des postures passives des chercheurs dans la constitution de leur objet.

3 – Une gymnastique assez pénible

15« Ce qui nous a poussés vers l’ethnologie, c’est une difficulté à nous adapter au milieu social dans lequel nous sommes nés » (Levi-Strauss, 1961, 19-20). Claude Lévi-Strauss (1908-2009) indique combien un déplacement d’intérêt a été effectué d’une critique de la société occidentale, qu’il conservera jusqu’au bout, vers une description de l’altérité. Un tel déplacement ne consiste pas à se mettre par empathie à la place de l’autre ou d’adopter son point de vue : le déplacement ne changerait pas le système de référence de la description : « quand on étudie des sociétés différentes, il peut être nécessaire de changer de systèmes de référence – et cela est une gymnastique assez pénible… Je dirai presque c’est une gymnastique physique et elle est plutôt physiquement fatigante » (Levi-Strauss, 1961, 19-20). Cette gymnastique n’est pas seulement intellectuelle car « il est inconcevable, impossible, d’être un ethnologue en chambre » : la recomposition abstraite de l’autre et de sa société n’implique aucune prise de risque sur le terrain, celle d’être confronté réellement à des contradictions logiques, perceptives et opératoires qui ne peuvent se résoudre ; nous devons apprendre à les vivre « dans une intimité résignée », preuve d’une reconnaissance de l’autre moins en moi qu’à côté de moi. Cette gymnastique physique consiste à chaque instant sur le terrain à reconstituer le monde mental et culturel de référence : cela suppose que le cerveau dispose en permanence du double référentiel moins pour traduire l’un dans l’autre selon une colonisation des esprits, mais comprendre le signe, le symbole, le geste de l’autre selon sa propre référence. Comme l’analyse Jean Pierre Martinon la description ethnographique a tôt fait de devenir un arrangement fictionnel (Martinon, 2008)

16La différence entre l’observation participante et la participation observante se trouve dans l’engagement du chercheur dans son propre corps, car le chercheur, plutôt qu’un observateur extérieur placé en retrait ou en surplomb, « prend la peine de s’en approcher d’assez près pour le saisir avec son corps, en situation quasi-expérimentale » (Wacquant, 2000, 10). L’enjeu est de communiquer à la fois le percept et le concept, les déterminations externes et les sensations vécues sans pour autant prétendre à une relation entre les deux, ni à une synthèse.

17Cette notion de percept, reprise de Gilles Deleuze, est ici un mode de connaissance du corps du chercheur alors que dans Qu’est-ce que la philosophie ? « Les percepts ne sont plus des perceptions, ils sont indépendants d’un état de ceux qui les éprouvent » (Deleuze & Guattari, 1991, 154). Or montrant et en démontrant dans un même mouvement, Loic Wacquant analyse le lien théorie-pratique, comme celui entre le langage et le corps : le corps du chercheur est tout à la fois le siège de la recherche, l’instrument et la cible privilégiée pour autant que l’objet de la recherche n’est pas séparé du sujet qui le cherche. Chacun est « un engrenage vivant du corps et de l’esprit » (Wacquant, 2000, 20) si bien qu’en pratiquant la boxe le chercheur parviendrait à distinguer l’imbrication étroite des mécanismes corporels et des schèmes mentaux. L’autorité sociale de l’expert sert d’alibi pour effacer cette distinction du physique et du spirituel au nom de l’objectivité.

18Avec l’analyse ethnosociale « L’ethnographe doit garder toujours présent à l’esprit qu’un fait ou un détail n’a de sens que dans les ensembles où il s’inscrit » (Tarot, 2003, 33). Pour Bromberger une « démultiplication des niveaux et des échelles d’analyse, (…) gages de fidélité aux faits » (Bromberger, 1997, 305). Son enquête ethnologique aux dimensions du match de football (Bromberger, Hayot, & Mariottini, 1995) parvient-il comme N. Luca (1997) à pénétrer, même s’il ne parviendra pas au centre sectaire du terrain, à faire l’épreuve participante. Comment le chercheur peut-il observer in vivo la genèse du corps de l’autre et de ses apprentissages : pour Wacquant la recherche « fait sens dès lors qu’on prend la peine de s’en approcher d’assez près pour le saisir avec son corps, en situation quasi expérimentale » (Wacquant, 2000, 10).

19En se soumettant « au rigoureux régime, indissociablement corporel et moral » (Wacquant, 2000, 18), le chercheur doit saisir avec son corps ce que le boxeur incorpore par une imprégnation progressive d’un ensemble de mécanismes corporels et de schèmes mentaux ; si le « boxeur est un engrenage vivant du corps et de l’esprit » (Wacquant, 2000, 20), la pratique de la boxe par Louie suit une logique qui s’effectue, selon P. Bourdieu, directement dans la gymnastique corporelle, sans conscience discursive, sans explicitation réfléchissante et sans posture théorique. Les actes et « les traces que ces actes laissent dans (et sur) les corps » (Wacquant, 2000, 61) sont transmis pratiquement par incorporation directe (ce qui rendrait le chercheur équivalent au boxeur) : la description du travail au pads (Wacquant, 2000, 65-68) est enchâssée dans une description très précise des exercices ascétiques et du dévouement monacal des boxeurs de la salle d’entraînement. Ainsi la boxe ne s’apprend pas dans les livres lus par Loic, légitimant (légitimation obtenue de DeeDee même lorsque Wacquant lui tend un livre trouvé à la bibliothèque du campus intitulé L’Entraînement complet du boxeur) ainsi l’engagement corporel de Louie car « considérer la boxe du point de vue souverain d’un observateur hors-jeu, l’extirper de son temps propre, c’est lui faire subir un changement qui la détruit en tant que telle » (Wacquant, 2000, 101)

  • Une incorporation directe (61)
  • Une compréhension du corps (70) qui dépasse et précède la pleine compréhension visuelle et mentale
  • La sensation charnelle de mon intégrité corporelle (74)
  • Réorganisation progressive des habitudes et des capacités perceptives (87)
  • Imbrication mutuelle entre geste, expérience consciente et processus physiologique (93)
  • Raison pratique : La décision se prend dans l’acte d’agir même (97).
  • Un mode d’inculcation implicite, pratique et collectif (99)
  • Une initiation sans normes explicites (101)
L’incorporation et la transmission du schème pratique dans le schéma corporel s’effectuent en dehors de toute intervention explicitée (Wacquant, 2000, 112) dans la mesure, rappelle Pierre Bourdieu (1980, 204) où la distinction entre sport qui favorise ou non le contact direct et un corps à corps implique un rapport et un engagement au corps. Ainsi la coordination temporelle des exercices repose sur une re-calibration dynamique dans une « dialectique de la maîtrise corporelle et de la maîtrise visuelle » (Wacquant, 2000, 116) : sur le mode tacite documenté établi en 1962 par Michael Polanyi (1891-1976), l’imitation visuelle ajuste les gestes à son propre schéma moteur.

20Si cet apprentissage est « acquis insensiblement au contact durable des autres » (Wacquant, 2000, 126), est-ce dire que tout chercheur (-euse) pourrait devenir boxeur, prostituée, échangiste, fasciste… ? (Tristan, 1987) Dans la peau d’un noir (Griffin, 1976) ou d’un turc (Wallraff, 1987, 2010) exige une transformation du corps pour pénétrer dans le champ représentation et perceptif d’autrui. Il faut distinguer l’apprentissage tacite, qui ne renverse pas le champ perceptif mais se l’approprie par incorporation, du passage de l’autre côté du miroir de la pratique corporelle qui impliquerait que le chercheur abandonne sa carrière scientifique pour devenir entièrement boxeur. Loic Wacquant maintient sa différence avec Louie maintenant la distance entre la participation observante, l’observation participante et l’immersion dans la pratique. La boxe, comme la lutte et le rugby, reste un corps à corps sans passage à la limite du champ perceptif de l’autre, définissant une sociologie imitative dans laquelle le corps du chercheur sert de corps-témoin, sans martyr, à l’établissement progressif des repères de la pratique.

4 – Conclusion

21Jacques Defrance, dans sa Sociologie du sport (Defrance, 1995, 51-54.) perçoit bien ce lien entre expérience du sport et du rapport au corps chez le sportif : les sensations partagées, l’exposition des corps, la rivalité sportive, le sens du jeu, l’agressivité, le gout de la victoire, la sensation d’être en forme, le contact physique avec les autres, la douleur et la fatigue… ouvrent une hybridation de l’anthropologie, de la psychophysiologie du sport et de la microsociologie des vécus. Les modèles raciaux, sexués, genrés, économiques et sociaux décrivent ainsi les codes et les conditions matérielles de la production des significations corporelles.

22L’étayage, l’apprentissage subjectif du sport, la masculinisation de la virilité (si bien aussi analysée par Gilbert Andrieu, dans le moment même de la thèse de Defrance sur la Fortification des corps), la distribution de genres sportifs, l’affirmation dans les groupes de pairs, les manifestations émotionnelles, la sélection inégalitaire sont des descriptions sur la construction anthropo-sociale des habitus, des règles, et des conventions de la subjectivation. La croyance, dans les fonctions physique et sanitaire du sport, dans les bienfaits de l’exercice physique, comme mode d’amélioration du bien être sociale, s’enracine bien sur « des sensations musculaires et cutanées avivées, une impression de chaleur, de maîtrise de son corps.. » (Defrance, 1995, 73).

23Mais avec l’étude du rapport instrumental au corps, sur les modèles de Boltanski et de Pociello, le corps participant n’est pas seulement interprété, comme dans la psychosociologie des masses sportives des lieux, architectures et idéologies de J.-M. Brohm et Marc Perelman (2010), mais dans une ethnoécographie des relations du sportif à son corps. C’est dans ce cadre d’écologie expérientielle que la recherche en 1ère personne ouvre les S.T.A.P.S. vers une créativité épistémique nouvelle : les agents corporels, chercheurs (-euses) et sportifs (-ves), interagissent pour produire les nouveaux modèles à travers de normativité corporelle.

Bibliographie

Bibliographie

  • Albera, D. (2001), Terrains minés. Ethnologie française, 31, 1, 5–13.
  • Andrieu, B. (1994), Cultes du corps. Ethiques et sciences, Paris, L’Harmattan.
  • Andrieu, B. (2008), Devenir Hybride, P.U. Nancy. Préface Stélarc
  • Andrieu, B. (2011), La vie hybride. Vers des somatechnies, Montréal, ed. Liber.
  • Andrieu, B. (2011) L’écologie corporelle. 4 tomes : T. 1 En plein soleil ; T. 2 Prendre L’air ; T.3 Bien dans l’eau ; T.4. Un gout de terre, Paris, Atlantica/ Musée National du sport.
  • Barley, N. (1983), Un anthropologue en déroute, Paris, Payot.
  • Barthélemy, M. (2002), Les aventures organisées ou l’illusion du risque. L’exemple du Marathon des Sables, Cahier Espaces 73 Risques et sécurité dans le tourisme et les loisirs, Editions ESPACES, Juin.
  • Barthe-Deloizy F. (2003), Géographie de la nudité, être nu quelque part, Paris, Bréal.
  • Barthelemy, T. & Couroudi, M., Ethnographes et voyageurs. Les défis de l’écriture, Le regard de L’Ethnologique, 17, 2008, p. 11- 23.
  • Bauberot, A. (1998), Le naturisme et la société française Histoire sociale et culturelle d’un mythe : Le retour à la nature (fin du XIXe siècle – années 30), doctorat d’histoire, Université de Paris XII, Val de Marne.
  • Baudry, P. (1998), Le corps extrême, Paris, L’Harmattan
  • Beauchez, J. (2007), L’Empreinte du poing dans la manufacture de soi. Pour une anthropologie réflexive du corps pugilistique, Thèse Staps, Université de Strasbourg.
  • Beauchez, J. (2010), La Dispute des forts. Une anthropologie des combats de boxe ordinaires, Anthropologica. Revue de la Société Canadienne d’Anthropologie, 52, 1.
  • Beccarini, C. (2001), La satisfaction des supporters de football abonnés, Th. doct. : STAPS : Lyon 1.
  • Bertrand, J. (2008), La fabrique des footballeurs. Analyse sociologique de la construction de la vocation, des dispositions et des savoirs faire dans une formation au sport professionnel, Université Lyon II
  • Bodin, D. (1998), Sport et violences : analyse des déviances et de violences chez les supporters de football à partir d’une étude comparative (basket-ball, football, rugby, volley-ball), Thèse STAPS, Université Bordeaux 2.
  • Bohuon, A. (2008), Entre santé et pathologie : discours médical et pratique physique et sportive féminine (1880-1922), sous la direction de la Professeure Catherine Louveau, Université Paris Sud 11-Orsay.
  • Bois, F. (1976), Le Traitement public du sport féminin : analyse et synthèse d’un quotidien sportif, Th. 3è cycle : Sociol. : Paris 5.
  • Boulanger, P.L. (2002), L’épreuve sportive de soi, Thèse Philosophie, Université Paris Ouest.
  • Brissonneau, C. (2003), Entrepreneurs de morale et carrières de déviants dans le dopage sportif, Thèse Staps, Université Paris 10.
  • Bromberger, C. (1997), L’ethnologie de la France et ses nouveaux objets. Ethnologie Française, ethnologies ? France Europe 1971-1997, XXVII, 3, 294–312.
  • Bromberger, C., Hayot, A., & Mariottini, J. (1995), Le match de football. Ethnologie d’une passion partisane à Marseille, Naples et Turin. Paris : MSH, Mission du patrimoine ethnologique, 12.
  • Buisine, S. (2009), « Faire le métier » de cycliste : une sociologie pragmatique du travail dans le domaine sportif, Thèse Staps, Université Paris Ouest Nanterre.
  • Carton-Missoum, M. (1985), Les Femmes sportives de haute performance : contribution à l’étude de la psychologie du sport Thèse 3e cycle, Sciences humaines cliniques, Paris.
  • Cazuc, C. (2001) La construction d’une carrière internationale : jouer de tennis professionnel. Approche sociologique d’une professons dans neuf pays, Thèse Staps, Université de Nantes.
  • Cefaï, D. (2002), Faire du terrain à Chicago dans les années cinquante. Genèses, 46, 122–137.
  • Cefai, D. ed., (2003), L’Enquête de terrain en sciences sociales, Paris, La Découverte/Mauss.
  • Cefaï, D., & Amiraux, V. (2002), Les risques du métier. Engagements problématiques en sciences sociales. Cultures & Conflits, 47, 15 – 48.
  • Charroin, P. (1994), « Allez les verts » De l’épopée au mythe : la mobilisation du public de l’Association Sportive de Saint-Etienne, Th. nouv. rég. : STAPS : Lyon 1.
  • Chenault, M. (2009), États de conscience du corps dans l’art traditionnel chinois du qi, Thèse Staps, Univ d’Orléans.
  • Chenault, M. (2010), La posture de l’arbre : zhanzhang, Staps, 89, 29-41.
  • Clément, J.-P. (1985), Étude comparatives de trois disciplines de combat (lutte, judo, aikido), Thèse 3ème cycle Sociologie, Université Paris 7.
  • Coconnier, C. (2013), Toucher l’air, vertige et arts du cirque, Thèse Sociologie, Université de Toulouse.
  • Corneloup, J., Mao P. (2010) eds., Créativité et innovation dans les loisirs sportifs de nature, un autre monde en émergence, L’Arhentière-La-Bessée, ed. du Fournel.
  • Dambuyant-Warhny, G. & Memmi, D. (1999), Les usages du corps en domination extrême. Les sans domicile fixe de Paris et de la région parisienne, Rapport pour la Mire.
  • Darbon, S. (1995), Rugby, mode de vie. Ethnographie d’un club : Saint Vincent de Tyrosse, Paris, J-M. Place.
  • Darbon, S. (dir., 1999), Rugby d’ici, une manière d’être au monde, Paris, Autrement.
  • Davisse, A. & Louveau C. (1991), Sports, école et société : la part des femmes, Ed. Action, Joinville.
  • Defrance, J. (1995), Sociologie du sport, Paris, La Découverte.
  • Deleuze G. & Guattari F. (1991), Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Minuit.
  • Demongeot, I. (2007), Service Volé, Paris, Michel Lafon.
  • Descamps, M.-A. (1991), Epistémologie du sport et niveaux de conscience, in Coll. :Anthropologie du Sport, AFIRSE, 190-193.
  • Duret, P. (2001), L’importance croissante des démarches ethnologiques, Sociologie du sport, Paris, Armand Colin, 37-62.
  • Erard, C. (2003). La production sociale de l’élite athlétique française française (1945-1972), Thèse Staps, Université Paris XI.
  • Facal, G. (2010), L’interaction réflexivité-intelligence motrice dans les arts martiaux. Le cas de l’initiation rituelle penca à Banten (Indonésie), Staps, 89, 11-18.
  • Ferreol, G. ed., (2009), Pratiques corporelles et loisirs sportifs, Bruxelles, Intercommunications.
  • Forté, L. (2008). Les carrières des athlètes de haut-niveau. Approche sociologique de fabrication et de l’expression de l’excellence sportive, Thèse Staps, Université de Toul.
  • Gardien, E. (2008), L’apprentissage du corps après l’accident. Sociologie de la production du corps, Presses Universitaires de Grenoble.
  • Garnier, S. & Minotti C. (1993) Influence des activités physiques et sportives sur les conduites de santé des femmes incarcérées, Th. nouv. rég. : STAPS, Université Nancy 1.
  • Godelier M. (2007) L’observation « participante », fantasme et réalité, Au fondement des sociétés humaines : Ce que nous apprend l’anthropologie, Paris, Albin Michel, 49-52.
  • Goffette, J. (2006), L’anthropotechnie, Paris, Vrin.
  • Goffman, E. (1973) La mise en scène quotidienne. La présentation de soi, Paris, Ed Minuit.
  • Gros, F. (2009), Marcher une philosophie, Paris, Carnets nord.
  • Hamard, A. (2011), L’appropriation occidentale des pratiques de méditation bouddhistes tibétaines : étude dans une perspective d’anthropologie cognitive, Thèse STAPS, Université d’Orléans.
  • Harvey, J. (1984), Les professions du corps dans les sociétés industrielles avancées : le cas du Québec, Thèse 3ème cycle : Sociologie, Paris.
  • Héas, S. (1996), Les méthodes de relaxation comme médecine de ville ?, Thèse Anthropologie, Université Strasbourg.
  • Hilpron, M. (2011) Ethnographie du judo, Thèse Staps, Université d’Orléans.
  • Huesca, R. (2010) L’écriture du spectacle) vivant. Approche historique et esthétique, Metz, Le Portique.
  • Lebreton F. (2010) Cultures urbaines et sportives « alternatives ». Socio-anthropologie de l’urbanité ludique, Paris, L’Harmattan.
  • Lejeune, D. (1974), Les ‘’Alpinistes’’ en France à la fin du XIXe et au début du XXe siècle (vers 1875-1919) : étude d’histoire sociale, étude de mentalité, Th.3e cycle : Histoire : Paris X-Nanterre.
  • Leséleuc de Kérouara, Eric de (2000), « Voler » et donner : ethnosociologie d’un lieu anthropologique : le site d’escalade de Claret, Th. doct. STAPS, Montpellier 1.
  • Leseulec de, E. (2004), Les voleurs de falaise. Un territoire d’escalade entre espace public et espace privé, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine.
  • Levi-Strauss, C. (1961), Entretien avec Georges Charbonnier, Paris, Julliard.
  • Luca, N. (1997), Le salut par le foot. Une ethnologue chez un messie coréen. Labor et Fides.
  • Loret, A. (1995), Génération Glisse, Paris, Autrement.
  • Loret, A. & Waser, A.-M. (2001), L’esprit roller : liberté, apesanteur, tolérance, Paris, Autrement.
  • Le Breton, D. (2010), La souffrance, Paris, Le Métaillé.
  • Marcellini A., Vidal M., Ferez S. & De Leseulec E. (2010), La chose la plus rapide sans jambes ». Oscar Pistorius ou la mise en spectacle des frontières de l’humain, Politix, numéro spécial Les frontières de l’humain.
  • Martinon J.-P. (2008), « Du privilège de la description ethnographique à l’arrangement fictionnel », dans Tiphaine Barthelemy, Maria Couroudi eds., Ethnographes et voyageurs. Les défis de l’écriture, Le regard de L’Ethnologique, 17, 2008, p. 209-224.
  • Memmi, D. (1998), La dimension corporelle à l’activité sociale, Introduction à « Le corps protestataire », Sociétés contemporaines, 31, 5-14.
  • Memmi D. & Arduin P. (1999), L’enquêteur enquêté. « Connaissance par corps » dans l’entretien sociologique, Genèses, 35, 131-145.
  • Mouret, C. (1975), Le Jeu déloyal et la violence au rugby, causes, responsabilités et préventions, Th. 3è cycle : Sc. de l’éduc. Université Paris 7.
  • Perelman, M. (2010), L’ère des stades - Genèse et structure d’un espace historique (Psychologie de masse et spectacle total), ed Infolio.
  • Perera, E. (2010), La production du body-builder ? Ascèse, emprise et lien sectaire, Thèse Sociologie, Univ Montpellier 3. Dir. Jacques Gleyse et Eric de Léseulec.
  • Perrin E. (1985), Les cultes du corps, Lausanne, Favre.
  • Pistorius, O. (2010), Courir après un rêve, Paris, Ed L’Archipel.
  • Preciado, B. (2008), Techno-Testo, Paris, Grasset.
  • Quin, G. (2011), Les pratiques d’exercice corporel peuvent-elles guérir ? (1741-1890). Essai de sociohistoire de l’engagement des médecins français dans la formulation d’une éducation du physique, Thèse de Doctorat nouveau régime en Sciences de l’éducation (Université Paris Descartes (France), sous la direction de la Professeure Rebecca Rogers), et en Sciences du Sport et de l’Education Physique, Université de Lausanne (Suisse), dir. Nicolas Bancel.
  • Récopé, M., Fache, H. & Rix, G. (2008), Norme propre et exercice corporel : le cas d’un volleyeur. Corps, 4, 105-110.
  • Récopé, M. (2008), Sensibilité. In : B. Andrieu & G. Boetsch (Eds), Le Dictionnaire du Corps. Paris, CNRS Éditions, 300-302.
  • Rouanet, S. (2010), Sur un art martial chinois : le tai chi chuan, Thèse Sociologie, Université de Montpellier.
  • Roussel, P. (2000), Le corps féminin culturiste. Approche sociologique d’une génération de femmes culturistes françaises, Th. doct. : STAPS, Université Aix-Marseille 2.
  • Sabatier, C. (1993) Les Comportements transgressifs en football et handball et la perception de leur légitimité en fonction de l’âge des pratiquants, Th. nouv. rég. : STAPS, Université Aix-Marseille 2.
  • Saouter, A. (2000), Être rugby, Talence, MSHA.
  • Sayeux, A. S. (2008), Surfeurs, l’être au monde, une analyse socio-anthropologique, collection Des Sociétés, Presses Universitaires de Rennes.
  • Sempé, G. (2007), Le sport en prison : entre insertion et paix sociale. Jeux, enjeux et relations de pouvoirs à travers les pratiques corporelles de la jeunesse masculine incarcérée, Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », 9.
  • Séguillon, D. (1998), De la gymnastique amorosienne au sport silencieux : le corps du jeune sourd entre orthopédie et intégration ou l’histoire d’une éducation « à corps et à cri » - 1822-1937, Th. nouv. rég. : STAPS, Université Bordeaux 2.
  • Shusterman, R. (2007), Conscience du corps, Paris, Éd. de l’Éclat.
  • Sirost, O. (1999), Les mondes du camping : formation par l’image et évasion vers la nature. Les expériences de l’air à travers la revue Camping (1926-1963), Th. nouv. rég. : STAPS, Université Aix-Marseille 2
  • Sirost, O. (2009), Nature et pratiques corporelles. Du plein air à l’écoumène, Université Aix Marseille, avec Jean Griffet, Michel Mafessoli, Gilles Boetsch.
  • Sirost, O. (2009), La vie en plein air, Presses Universitaires de Nancy.
  • Sirost, O., Clayes C., eds (2010) Proliférantes natures, Études rurales n°185.
  • Tarot, C. (2003), Sociologie et anthropologie de Marcel Mauss. Paris, La Découverte.
  • Tanvier, C. (2007), Déclassée, De Roland Garros au RMI, Paris, Éd. du Rocher.
  • Travaillot, Y. (1998), Sociologie des pratiques d’entretien Du Corps. L’évolution de L’attention portée au corps depuis 1960, Paris, PUF.
  • Vadrot, P. (2000), Les naturiers du vertige et du sublime : éléments pour une anthropologie des activités physiques de pleine nature, Th. doct. : STAPS, Université Lyon 1.
  • Vigarello, G. (1978), Une histoire des techniques, Paris, Insep.
  • Velez, A. (2010) Histoire de la natation féminine, pour le doctorat en Histoire contemporaine, Université d’Angers, co-dir. Christine Bard et Thierry Terret.
  • Villaret, S. (2001), L’Evolution du naturisme et de l’éducation physique : les influences réciproques (XIXe siècle - milieu du XXe siècle), Th. doct. STAPS, Université Lyon 1.
  • Wacquant, L. (2000), Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone.
  • Wacquant, L. (2002), Whores, Slaves and Stalions : Languages of Exploitation and Accomodation among Professional Boxers, dans Nancy Scheper-Hughes, Loic Wacquant, Eds., Commodifying Bodies, Sage Publ., p. 181-194.
  • Wallraff, G. (2010), Parmi les perdants du meilleur des mondes, Paris, La découverte.

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.173

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions