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Article de revue

Des archives méconnues pour le patrimoine visuel canadien : les films fixes d'enseignement

Pages 77 à 95

Notes

  • [1]
    Une présentation des fonds de films fixes et de leurs usages a été faite dans Didier Nourrisson, « Un fonds éducatif réinventé », Sociétés & Représentations, avril 2011, p. 179-190. Pour une étude thématique de l’emploi des films fixes, par rapport aux manuels scolaires, voir Jacqueline Freyssinet-Domingeon, Didier Nourrisson, L’École face à l’alcool. Un siècle d’enseignement antialcoolique (1870-1970), SaintÉtienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2009.
  • [2]
    Même si plusieurs milliers ont été retrouvés dans l’hexagone et sont désormais catalogués, voir www.images-fixes.univ-lyon1.fr.
  • [3]
    Revue de la Fédération française du cinéma éducatif, Films et Documents, revue des techniques audiovisuelles, octobre 1953, p. 113-139. La FFCE, fondée en 1937 par des instituteurs cinéastes et cinéphiles, a pour objectif de promouvoir les nouvelles technologies éducatives.
  • [4]
    Gary Evans, In the National Interest: A chronicle of the National Film Board of Canada from 1949 to 1989, Toronto, University of Toronto Press, 1991.
  • [5]
    Didier Nourrisson, « Films fixes de l’ONF : un certain regard sur le Canada », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, en ligne sur www.ameriquefrancaise.org/.
  • [6]
    Aux « films-fixes » (sic) strictement ONF, il faut ajouter ceux produits par d’autres institutions canadiennes ou en provenance de l’étranger. Dans le catalogue de 1948, sur 65 films fixes, on compte 46 films ONF, 11 films de l’ONU, 8 du National Industrial Design Committee, du Department of National Health and Welfare et d’entreprises industrielles diverses.
  • [7]
    Les effectifs français croissent pourtant de manière exponentielle : 290 films fixes dans les collections de l’Office du cinéma éducateur de la Loire – le troisième de France –, en 1949, 2 207 en 1955. Didier Nourrisson, « Le 7e art… d’enseigner : le film fixe », dans Cinéma-école : aller-retour, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2001, p. 151-166.
  • [8]
    Nous posons le problème véritablement épistémologique de la datation des films fixes dans Jean-Guy Caumeil, Pascal Charroin, Fanny Lignon, Didier Nourrisson, Fixité de l’image, mobilité des corps. L’enseignement de l’éducation physique et des sports par le film, Clermont-Ferrand, Diago, 2010.
  • [9]
    Remarquons que c’est justement Grierson qui a réalisé les premiers documentaires (Drifters, sur la dure vie des pêcheurs de harengs de la mer du Nord, en 1929). Grierson, une fois à l’ONF, diffuse la série Canada Carries On. Après son départ, de nombreux réalisateurs anglophones (Colin Low, Terence Maccartney-Filgate, Wolf Koenig) et francophones (Georges Dufaux, Michel Brault) poursuivent la voie du documentaire. Voir Martin Delisle, « Cinéma direct et ONF », Encyclopédie du patrimoine culturelle de l’Amérique française (http://www.ameriquefrancaise.org).
  • [10]
    Dennis Guest, Histoire de la sécurité sociale au Canada, Montréal, Boréal, 1993.
  • [11]
    Didier Nourrisson, « Quand la Sécurité sociale faisait sa promotion… », dans Collectif, La Promotion de la santé au travers des images véhiculées par les institutions sanitaires et sociales, Paris, Association pour l’étude de la Sécurité sociale, 2009, p. 393-414 ; Didier Nourrisson, « Les films fixes de santé : des documents pédagogiques riches d’enseignement », dans Florence Douguet, Thierry Fillaut, François-Xavier Schweyer, Images et santé. Matériaux, outils, usages, Rennes, Presses de l’EHESP, 2011, p. 159-172.
  • [12]
    La population canadienne passe de 11,5 millions d’habitants en 1941 (selon le film fixe Le Peuple canadien) à plus de 14 millions dix ans plus tard.
  • [13]
    Le premier documentaire sur les Inuits est un film cinématographique du réalisateur américain Robert Flaherty intitulé Nanouk, l’Esquimau (1922). Flaherty, qui a d’ailleurs travaillé avec John Grierson (L’homme d’Aran, 1934), a sans doute influencé le jeune cinéma canadien, l’entraînant vers le « cinéma direct » dans les années 1950. Les films fixes de l’ONF pourraient bien ainsi préfigurer le genre canadien du documentaire animé des Colin Low et autres Wolf Koenig ou Roman Kroitor. Cf. Gilles Marsolais, L’Aventure du cinéma directe revisitée, Québec, Presses de l’université Laval, 1997 ainsi que Marc Saint-Pierre, « Le cinéma direct à l’ONF », http://www.onf.ca/selections.
  • [14]
    En 1947, ils bénéficient des allocations familiales ; en 1948, ils obtiennent le droit à une pension de vieillesse.

1L’intérêt pour la projection sur grand écran a été relancé avec l’arrivée du cinématographe, puisque la succession rapide d’images (24 images par seconde) a enfin pu donner l’illusion du mouvement, l’apparence de la vie. Mais l’éducation aime prendre son temps et craint que la cascade des vues ne se transforme en torrent superficiel. Aussi les éducateurs ont-ils inventé une technique intermédiaire entre fixité et cinématographie : le film fixe. Des films fixes, séries d’images montées sur pellicules photographiques et projetées sur grand écran, ont été produits entre 1925, au moment où disparaissent les vues sur verre trop fragiles, et 1975, quand naissent les diapositives qui valorisent le choix d’images individualisées par l’enseignant. Ils assurent l’entrée massive à l’école d’un enseignement « par l’aspect » et renouvellent la pédagogie. Ils ne confisquent pas la parole au maître qui doit commenter l’image et peut s’aider d’une notice d’accompagnement. Ils assurent une mobilisation de l’esprit des élèves, trouvant dans le visuel une motivation d’apprentissage [1].

2Les films fixes d’enseignement ne constituent pas un patrimoine exclusivement français [2]. L’Amérique du Nord semble en avoir produit un bon nombre dans les années d’après-guerre. Une série de plusieurs dizaines est constituée au moment de la création de l’ONU par le service cinématographique des Nations Unies. Le Canada, par l’entreprise de son Office national du film, se lance dans une fabrication assez intensive dans les années 1950. Cette production nord-américaine est malheureusement oubliée aujourd’hui : la recherche est muette à cet égard. Pourquoi ce silence ? Que donnent donc à voir et à savoir ces films ? Pourquoi, pour qui ont-ils été tournés ?

3La découverte fortuite d’une série canadienne dans les collections françaises nous donne la clé de compréhension : ces films fixes ont été « donnés à l’enseignement français par l’ambassade du Canada à Paris » en 1950, selon les propos d’un catalogue de l’époque [3]. Il s’agit donc de faire connaître le Canada au reste du monde et de consolider la toujours fragile unité canadienne.

4Le Canada a gagné ses galons internationaux pour sa participation active à la guerre. Lointain dominion britannique, le Canada ne comptait guère dans le concert des nations. La guerre lui ouvre la voie d’une reconnaissance mondiale. Dès le 10 septembre 1939, le gouvernement canadien déclare la guerre à l’Allemagne et envoie une division d’armée en Europe pour aider les Anglais. La conscription ainsi que la mobilisation des ressources nationales sont instaurées en juin 1940 et en 1942, ce sont cinq divisions, dont deux blindées, qui sont déployées outre-mer. Le désastreux raid de Dieppe ainsi que l’impossible défense de Hong Kong contre les Japonais imposent un effort supplémentaire. En 1943, la 1re division canadienne, intégrée à la 8e Armée britannique, participe à la campagne de Sicile, puis d’Italie ; en 1944, l’ensemble des forces canadiennes sont débarquées en Normandie sous l’appellation de 1re armée canadienne et participent au combat dans le Nord-Ouest de la France et en Belgique. Au total, sur 92 757 soldats canadiens engagés sur les divers fronts, 5 764 trouvent la mort. Pendant ce temps, la population canadienne est rudement mobilisée pour l’effort de guerre. Le cinéma, sous contrôle de l’État (Office national du film) assure la propagande.

5La puissance moyenne qu’est devenu le Canada à l’issue de la guerre entend poursuivre son déploiement international. Sitôt sa naissance, il adhère à l’ONU (1945), entre dans l’Otan (1949), et envoie une brigade lors de la guerre de Corée. Le gouvernement de Mackenzie King, au pouvoir depuis 1935, peut bien laisser la place à celui de Louis Saint-Laurent, un Québécois, en 1948, la montée en puissance du pouvoir fédéral est réelle. La politique canadienne connaît alors une phase de centralisation qui coïncide avec la volonté de créer un sentiment d’unité nationale. Le libéral Duplessis remporte au Québec les élections de 1944, 1948, 1952, et 1956. Son gouvernement, plutôt musclé, (que l’on en juge par la censure sur les films) impose un appareil « politico-clérical » dans la Belle Province, mais ne joue pas contre le système fédéral. La propagande, qu’elle soit québécoise ou fédérale, vante un développement formidable du pays tout entier. Les perspectives économiques l’autorisent : la découverte du gisement de pétrole de Leduc dans la banlieue d’Edmonton en Alberta ajoute aux enthousiasmes des abondantes récoltes de blé.

6Dans ce contexte plutôt euphorique, l’Office national du film vit pourtant, dans l’après-guerre, une certaine précarité. John Grierson (1898-1972), qui a dirigé l’ONF entre 1938 et 1945, a considérablement dynamisé la production du cinéma canadien, permettant l’essor du documentaire (série Canada Carries On). Mais ses supposées sympathies communistes lui coûtent sa place dans la période de guerre froide qui s’avance. L’ONF tout entier est suspecté de « déloyauté » et connaît de véritables purges. Les commissaires directeurs se succèdent rapidement (Grierson, Ross McLean, Arthur Irwin entre 1945 et 1950) et il faut attendre la nouvelle « loi nationale sur le film », le 14 octobre 1950, pour définir à l’ONF des objectifs clairs et civiques : « Produire et distribuer des films destinés à faire connaître et comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations, et en favoriser la production et la distribution [4]. »

7Le message est entendu : le film éducatif peut se développer. La collection de l’ONF comporte ainsi des centaines de films fixes, en plus des 4 000 films animés produits avant 1980. 138 semblent avoir été produits dans les années 1950, selon le catalogue en vigueur actuellement à l’ONF. Un codage d’identification de onze caractères indique d’abord le support/format : 205 signifie le film fixe ; la lettre C indique ensuite qu’il s’agit d’un film en couleur ou B qu’il est noir et blanc ; les cinquième et sixième caractères indiquent la langue (01 pour l’anglais, 02 pour le français) ; les septième et huitième caractères indiquent l’année de production (52 soit 1952) ; les trois derniers caractères ne représentent enfin qu’un numéro séquentiel unique. Quand on regarde donc la date des numéros d’identification, il semblerait que l’ONF n’ait pas produit de films fixes avant 1953 ! Ce qui est bien sûr faux puisque l’ambassade du Canada en a remis à l’Éducation nationale française en 1950. Nous en avons retrouvé 19 sur 50 repérés dans les collections de l’ancien Office du cinéma éducateur de la Loire [5]. Une visite sur le terrain montréalais a permis de résoudre l’énigme : trois catalogues, successivement publiés en 1948, 1951 et 1952, donnent la liste des premiers films fixes. En fait en 1950, il existe déjà quatre-vingt-dix films fixes canadiens [6]. La France, qui en produit pourtant depuis la fin des années 1920, n’en compte que quelques centaines après la guerre [7]. Nous avons dressé la liste et le descriptif des films canadiens. Ce qui permet de répondre à plusieurs questions.

8D’abord se pose celle de la datation précise de ces films fixes. Contrairement aux collections françaises [8], elle ne pose guère de problème, car la date est généralement mentionnée dans le catalogue initial de 1948 et ses suppléments de 1951 et 1952. Les plus anciens films fixes sont de 1944 (Canning step by step, l’explication du processus de congélation des fruits et légumes, et Orphan Willie, véritable manuel d’apprentissage de la propreté).

Datation des films fixes canadiens

figure im1
1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 4 7 7 19 3 8 19

9Les premiers films sont en noir et blanc. Pourtant, on est très surpris de voir les films couleurs arriver dès 1947 (tous deux sur les pêches canadiennes : Fishes and shell fish, Pacific salmon run). En France, ce progrès technique n’interviendra que dix plus tard.

10La langue anglaise est utilisée en priorité. Le National Film Board of Canada, en effet, est dirigé par des anglophones et produit d’abord des films dans la langue majoritaire. Rappelons-nous que le NFB ne quitte Ottawa pour Montréal qu’en 1956 ; on l’appellera désormais plutôt l’ONF. Dix films resteront alors seulement diffusés dans la seule langue de Shakespeare (de Grierson plutôt). Car, bien vite, les films fixes connaissent leur version française. Si Isolation technique, qui lançait un cri d’alarme dès 1944 sur la progression des maladies contagieuses, avait exceptionnellement été diffusé dans les deux langues officielles, ce mode de diffusion s’applique à 37 des 90 films recensés entre 1944 et 1950. Le bilinguisme gagne le cinéma, peut-être pour confirmer l’unité nationale dans la diversité linguistique. Surtout, à partir de 1946, on constate l’importance nouvelle des films francophones : sur les 90 films de la période, 43 sont réalisés en langue française. Le documentaire et le cinéma d’animation, genres jugés moins nobles peut-être, semblent passer au français, tandis que la fiction (et le film mobile) resteraient l’apanage de l’anglais. Il n’en est rien en fait [9]. On peut simplement dire que le cinéma canadien d’aprèsguerre s’ouvre, par le film fixe, à la langue française.

11Cette nouvelle technologie d’information et de communication tarde, semble-t-il, à être appréciée. Il n’existe pas de système de diffusion au Canada comparable à celui mis en place en France : le réseau des offices du cinéma éducateur dans l’enseignement public, celui de La Bonne Presse dans le privé. Il faut que l’Office national du film vante, en 1947, sa propre production. Qu’est-ce qu’un film-fixe ? (ou Introducing filmstrips) explique par l’image (39 vues) la raison d’être du nouveau procédé. Le maître garde la main : « le maître doit tout d’abord prendre connaissance du film » (vue no 23) ; « il s’assure que l’exposé du sujet convient au niveau intellectuel de ses élèves » (vue no 24) ; « il détermine ensuite la manière de l’intégrer à la leçon » (vue no 25) ; « il prend note des mots nouveaux qui nécessitent d’être définis ou expliqués » (vue no 27) ; « avant la projection en classe, le maître ou la maîtresse fait l’exposé de la leçon » (vue no 29) ; « durant la projection, le maître doit encourager la discussion en groupe » (vue no 36) etc. Une brochure ONF de 1948, Canadian Image, donne même un article explicatif : This is a filmstrip. Un film fixe présente une série de vues (« frames ») « arrangées dans un ordre logique et publiées en 35 mm », qui peuvent être visionnées « en même temps » – la revue insiste –, par un large public sans que le maître perde le monopole de la parole. Des photographies noir et blanc ou couleurs, des dessins, des diagrammes et tableaux, des textes ajoutés offrent une diversité de vues considérable, rendant très vivante la leçon. Celle-ci pourra être donnée – c’est clairement affirmé – dans tous les niveaux de classe, des junior aux senior grades. Un second film fixe paru toujours en 1947, Film serve la community, valorise encore plus le produit en soulignant auprès des hygiénistes, des professeurs, des institutrices, l’importance qu’il y a à « faire rayonner utilement le cinéma dans leur entourage ».

12L’ONF est un organisme fédéral, qui compte sur les crédits publics. Ses films rendent tous compte du fonctionnement du pouvoir et même assurent la publicité de l’État. Le Conseil national de la recherche met en valeur les laboratoires d’aérodynamique et d’hydrodynamique (Canada’s Research Facilities, 1946) ; le département de l’Agriculture donne la Marche à suivre pour la mise en conserve des fruits et des légumes (1946) ; le département de la Défense nationale place les vétérans sur le marché civil du travail (Voici un bon homme, 1946). Surtout, le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social explique les avantages de l’État-providence et donne de nombreux conseils pour lutter contre les microbes et les maladies les plus répandues. Car c’est bien la santé de la nation canadienne qui est en jeu au lendemain de la guerre. Il faut apprendre aux enfants à manger équilibré, à se laver régulièrement les dents, aux ouvriers et aux employés à se protéger au travail, aux femmes à élever leurs enfants. L’État canadien met en place, dans les années 1940, sur le modèle anglo-saxon, l’assurance-chômage, les allocations familiales, l’assurance-hospitalisation, prémices d’un régime d’assurance sociale universel [10]. Ainsi, les films fixes font-ils la promotion du système, comme Peppo et le chèque des allocations familiales (1946) : 33 vues sur 90 vantent, souvent sur un ton ou par un trait plaisant, la sécurité sociale et le bien-vivre qui en découle. Les Français, en comparaison, tardent à valoriser leur propre système de santé [11].

13La population canadienne connaît alors une forte croissance [12], due surtout à une vague migratoire sans précédent et les interrogations identitaires se multiplient. Il s’agit visiblement, par le biais du film, de construire la nation canadienne et de faire savoir ses valeurs. Notre gouvernement, dans une série de six films, décline les facettes du pouvoir fédéral, provincial et municipal, en même temps qu’il défend les « libertés fondamentales ». Notre histoire vient conforter l’unité nationale en trois films : Découverte et exploration, puis La colonisation du Canada présentent les facteurs économiques et sociaux qui ont amené les « immigrants » – on ne parle guère de colons – à s’établir au pays, tandis que L’Évolution constitutionnelle célèbre l’acquisition de l’autonomie du dominion depuis 1867. Notre pays, dans une série de six films, égrène la variété des paysages et des activités humaines, mais conforte, dans le même temps, l’ensemble économique que constitue le Canada. Le Peuple canadien, – film fixe de 1945 qui se retrouve lui aussi dans les collections françaises cinq ans plus tard –, présente « des gens simples, épris de paix et de démocratie ». Présenté par le service de la citoyenneté du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration, il tend à équilibrer les forces politiques et culturelles de douze millions d’habitants. « Français » et « Anglais », mais aussi « Écossais » – « un dixième de la population est d’origine écossaise » –, « Irlandais », « Allemands », « Ukrainiens », Scandinaves », « Polonais », « Néerlandais » – 200 000 tout de même –, « Italiens », « Russes », tous les peuples de la vieille Europe semblent s’être donné rendez-vous dans une Confédération fraternelle. Le film résume : « c’est un peuple cultivé, sensible à toutes les formes de l’art. Les Canadiens sont religieux, mais tolérants. Tous ces hommes, toutes ces femmes, même s’ils ont au cœur le souvenir d’un autre pays, sont maintenant des Canadiens, libres et forts, ayant devant eux un avenir plein de promesses ». Les « nations autochtones », comme on dit maintenant, sont clairement négligées au nom du melting pot. « Les Indiens ne sont plus qu’une centaine de mille. » Au fond, leur intérêt ne reposerait que sur leur folklore, comme le suggère le film Masque des Indiens d’Amérique du Nord.

14En revanche, une nation autochtone est en train de naître par la magie du film fixe : les Inuits. Le premier film fixe canadien sur cette population, L’Esquimau canadien, date de 1950 [13]. La version anglaise de 1948 ne comportait que vingt-trois vues ; celle de 1950 en contient déjà quarante. Si la curiosité porte avant tout sur le phénomène naturel du soleil de minuit, les conditions particulières de la vie à ces latitudes commencent à être considérées. Les Inuits sont encore des chasseurs, notamment de renards arctiques qu’ils vendent pour acheter armes à feu et munitions. Le commerce de l’art inuit, inauguré par James Houston en 1948, n’est pas encore mentionné. Même s’ils sont encore mis en tutelle par la compagnie de la baie d’Hudson, les Inuits commencent pourtant à exister en tant que communauté [14]. Il faudra cependant attendre quelques années pour voir un film fixe nouveau et plus complet sur la nation Inuit : Jeunes esquimaux de l’île de Baffin (1957). À partir de photographies prises par Doug Wilkinson dans le Nord de l’île de Baffin, l’histoire de Panneluk, un jeune chasseur de lièvres, est scénarisée en 55 vues.

15En définitive, cette présentation manifeste l’existence d’un patrimoine visuel canadien dans un ONF encore débutant après la guerre. Quatre-vingt-dix films fixes, soit quelque quatre mille cinq cents vues, c’est un corpus déjà considérable. Les thèmes abordés sont des plus diversifiés : économie, management, médecine, vie animale, développement de l’enfant, vie quotidienne. Bien des études plus complètes pourront-être conduites, qui donneront un nouveau regard sur le Canada d’après-guerre.

16L’objectif des films fixes éducatifs – le mot s’impose – est à double visée : pédagogique et politique. Il s’agit avant tout de « faire » la nation en formant les jeunes générations et en acculturant les immigrants. À partir de là, le Canada pourra exister aux « yeux » du monde et les films fixes éducatifs porteront le savoir, le savoir-faire et le savoir-vivre canadiens jusqu’en Europe, dans l’ancien monde.

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Le Peuple canadien (1945). Film fixe « présenté par les Services canadiens du ministère de la citoyenneté et de l’immigration » et offert à l’Éducation nationale française en 1950

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Le Peuple canadien (1945). Film fixe « présenté par les Services canadiens du ministère de la citoyenneté et de l’immigration » et offert à l’Éducation nationale française en 1950

(CREDIE, no12 037)
Ill. 2

Français dans Le Peuple Canadien

Ill. 2

Français dans Le Peuple Canadien

Ill. 3

Anglais dans Le Peuple Canadien

Ill. 3

Anglais dans Le Peuple Canadien

Ill. 4

L’Esquimau canadien, d’abord intitulé Eskimo summer, donne à voir pour la première fois le peuple Inuit. Le film se trouve aussi en France, depuis 1950

Ill. 4

L’Esquimau canadien, d’abord intitulé Eskimo summer, donne à voir pour la première fois le peuple Inuit. Le film se trouve aussi en France, depuis 1950

(CREDIE, no 12038)
Ill. 5

L’Esquimau canadien, Vue no 10 : igloo. Le film a été réalisé « avec le concours des Services canadiens d’information et de la Canadian National Railways »

Ill. 5

L’Esquimau canadien, Vue no 10 : igloo. Le film a été réalisé « avec le concours des Services canadiens d’information et de la Canadian National Railways »

Les 90 films fixes canadiens produits entre 1944 et 1950

17Cinquante d’entre eux ont été remis à la France en 1950. Leur titre est indiqué en gras.

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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé ABC du jardinage ABC of Gardening 1946 52 N Cours de jardinage pratique Aliments purs – drogues sûres 1950 21 N Expose les normes établies par la loi canadienne des aliments et des drogues. Better designs for everyday use 1949 35 N Le dessin industriel, ses principes fondamentaux et ses applications. Bining and stacking 1947 44 N Comment organiser un entrepôt de façon que chaque objet, « des broquettes aux brouettes », y trouve sa place. Buy by grade 1949 43 C Les marques de classement apposées aux différents produits mis sur le marché : fruits et légumes, volailles, produits laitiers et autres. Canning step by step 1944 43 N Les procédés de congélation des fruits et des légumes. Chaussure à son pied 1950 50 N Dessins, légendes rimées soulignent l’importance de l’exercice, de l’hygiène et du choix judicieux de la chaussure. Cirque (Le). Vitamine D 1948 32 C Une visite au cirque « Vitamine D » renseigne les enfants sur l’importance de cette vitamine dans l’alimentation. Ciseaux et papier Cut-outs up to date 1945 1945 46 46 NN « Des hiboux au clair de lune, des mandarins chinois, des canards sur un étang ». Les mille et une merveilles que donne la découverte de feuilles de papier multicolores. Cours de dessin illustré pour enfants et adultes. Comment désinfecter ? Control of respiratory disease 1945 50 N Des locaux salubres, une hygiène collective et une hygiène personnelle rigoureuses peuvent « mettre en déroute les microbes » qui s’attaquent au nez, à la gorge et aux poumons. Dents (Les) à l’école 1949 41 C Des écoliers, tout en s’amusant, se familiarisent avec les règles de l’hygiène dentaire.
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Des millions de repas Partie 1 : Dehors les germes 1950 52 N Un propriétaire de restaurant prend des mesures pratiques pour éloigner de son établissement les rats et les insectes porteurs de microbes et pour mettre à la disposition de son personnel les commodités hygiéniques appropriées. Des millions de repas Partie 2 : À bas les germes 1950 61 N Les mesures préventives de lutte contre l’infection microbienne dans un restaurant comprennent la chaleur, le froid, la propreté, la lumière, les produits chimiques, les commodités hygiéniques. Des millions de repas Partie 3 : Un bon service 1950 66 N Visite de deux restaurants bien administrés où les propriétaires et le personnel s’efforcent de servir des mets appétissants dans des conditions hygiéniques. Des millions de repas Partie 4 : Surveillez votre santé 1950 43 N Les règles de santé que doivent observer les employés des restaurants pour leur protection et celle de leurs clients. Dix petits enfants et leurs belles dents 1949 33 C Deux groupes de cinq : l’un sage, l’autre négligent, jusqu’au jour où le dentiste vient à l’école. Eau d’érable / Sweet Sap 1947 25 N La fabrication du sirop d’érable. En parlant des allocations familiales 1949 49 C avec disque Tout sur les allocations familiales : comment les demander, quel sera leur montant, le processus de paiement. Esquimau (L’) canadien Eskimo Summer 1950 1948 40 23 NN Le phénomène du soleil de minuit ; la vie de l’esquimau dans son igloo et ses sorties de pêche et de chasse au cours de la courte « saison verte ». Été (L’) s’amène à la campagne 1950 19 C Au cours d’une visite à la campagne, Jeannette et Pierre assistent au réveil de la nature et observent les animaux. Exploitations forestières 1947 25 N La coupe et le transport du bois ; l’abattage en forêt et le voyage des grumes, par route, par rail ou par eau, jusqu’aux scieries. Ses multiples usages domestiques. Film-fixe (Le) 1947 39 N Le film explique lui-même sa raison d’être et son utilité. Films serve the community 1947 55 N Ce qu’est un Conseil du Film. Son rôle : comment des hygiénistes, des professeurs, des institutrices religieuses et laïques sont parvenus, grâce à la création de tels organismes, à « faire rayonner utilement le cinéma dans tout leur entourage. »
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Fishes and shell fish of eastern Canada 1947 107 C Long film documentaire sur 70 variétés de poissons d’eau salé ou douce que l’on trouve à l’Est du Canada. Frappe (La) de la monnaie Mint of money (A) 1950 1947 27 27 N N Les divers stades de la fabrication des « pièces de cinq sous » à l’hôtel des Monnaies du Canada. Grid (Le) Wetzel 1949 32 C Une technique pour évaluer les phénomènes relatifs à la croissance physique et au développement de l’enfant, aux stades préscolaires et scolaires. Destiné aux professeurs d’EPS et aux médecins. Histoire (L’) du blé Story of wheat (The) 1948 1948 33 33 NN Cartographie, illustrée de photos, de la céréaliculture canadienne, des prairies du Sud jusqu’à la ferme expérimentale du Grand Nord. Méthodes différentes de culture. « Plaisir » de la moisson. Hiver (L’) s’amène à la campagne 1950 20 C Pour le long hiver, il faut des provisions de victuailles et de combustibles. Tard dans l’automne, le père et ses deux bambins regardent comment les hommes et les animaux se préparent à passer la saison froide. Homme (Un) et son plan Man (A) with a plane 1947 72 N Comment organiser une ferme. Houillères canadiennes From the ground up 1945 1945 66 66 NN L’histoire de la production charbonnière canadienne à « usage scolaire ». Hygiène féminine Feminine Hygiene 1950 1948 34 34 CC Physiologie et anatomie de la femme de l’adolescence à l’âge adulte. Conseils d’hygiène touchant le bain, les exercices, le maintien, le sommeil, les douleurs et la « régularité » (menstruation). « spécialement désigné pour un emploi en collège. » Infections (voies respiratoires) Acute respiratory disease 1945 21 N Diverses méthodes pour empêcher la poussière de propager les microbes. Je signale 72847 Calling 7-2847 1947 21 N Fonctionnement du système téléphonique. Mémoires d’une lettre I’m a letter 1947 1947 21 21 NN Les mémoires d’une lettre depuis le moment où elle déposée dans une boîte, jusqu’à celui de la livraison à domicile. Isolation technique Isolation technique 1944 1944 54 54 NN Lutte contre les maladies contagieuses par des mesures d’hygiène.
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Laboratoires canadiens Canada’s Research Facilities 1946 1946 86 86 NN Travail accompli dans les domaines ayant trait à l’aérodynamisme, l’hydrodynamisme, l’essence et l’huile. La Palme 1950 37 C « L’histoire de la guerre » et « l’histoire de la médecine » suivant la conception de Robert La Palme, caricaturiste canadien de réputation internationale. Reproduction de ces deux séries de dessins. Lait (Le) que nous buvons This is the milk that we drink 1949 1948 31 31 C C L’histoire du lait, le transport, la pasteurisation, la mise en bouteille et la livraison à domicile. Marche à suivre pour la mise en conserve Canning step by step 1944 1944 43 43 N N Mise en conserve à froid et à chaud des fruits et des légumes, et renseignements simplifiés et détaillés très utiles aux apprentis. Masques des Indiens de l’Amérique du Nord 1950 40 C Les masques expressifs portés pendant les cérémonies religieuses ou profanes, chez les Indiens de la mer de Behring, les tribus de Tsimshian, de Nootka, de Kwakiuti et les Iroquois. Navigation sur les Grands Lacs Great Lakes Shipping 1945 1945 50 50 N N Importance économique et industrielle des Grands Lacs en tant que voie maritime, et divers navires employés, depuis le canoë jusqu’à nos jours. Notre gouvernement « Administration de la Justice » s. d. 32 N Organisation et fonctions des diverses cours de justice et des corps de police. Notre gouvernement « L’administration fédérale » s. d. 31 N Les divers ministères et services du gouvernement fédéral. Leur organisation, leurs fonctions, leur juridiction. Notre gouvernement « L’administration municipale » Partie 1 : élections s. d. 28 N Ce qu’est une municipalité, l’élection du conseil municipal. Notre gouvernement. « L’administration municipale » Partie 2 : fonctions s. d. 30 N L’organisation du conseil municipal, ses pouvoirs, ses fonctions, les sources de revenus nécessaires à l’administration municipale. Notre gouvernement « L’administration provinciale » s. d. 37 N Fonctionnement de l’administration provinciale. Différents services, notamment les Trésoreries provinciales.
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Notre gouvernement « Libertés fondamentales » s. d. 31 N Les libertés civiles fondamentales dont jouissent les Canadiens. Rappel aussi des « responsabilités inhérentes aux privilèges de la citoyenneté ». Notre histoire « Découverte et exploration » s. d. 32 N Les itinéraires des principaux explorateurs du pays. Notre histoire « La colonisation du Canada » s. d. 47 N Étude de l’accroissement de la population canadienne depuis les premiers établissements des débuts de la colonie. Facteurs économiques et sociaux qui ont amené « les immigrants » à s’établir dans ce pays. Notre histoire « L’évolution constitutionnelle » s. d. 45 N Évolution politique du Canada, depuis le régime colonial jusqu’au « statut de nation autonome ». Notre pays Partie 1 : Introduction s. d. 37 N Introduction générale à l’étude de la géographie du Canada. Principales caractéristiques des diverses régions géographiques ; ressources naturelles et industries de chacune d’elles. Notre pays Partie 2 : Les Provinces maritimes s. d. 30 N Étude rapide de la géographie et des industries des quatre provinces de l’Est. Notre pays Partie 3 : Québec s. d. 31 N Coup d’œil sur la province du Québec : sa géographie, ses industries et ses principaux centres urbains. Notre pays Partie 4 : Ontario s. d. 28 N Un panorama de l’Ontario : géographie, ressources naturelles et grands centres urbains. Notre pays Partie 5 : Province des prairies s. d. 41 N Géographie, industries, cités du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta. Notre pays Partie 6 : Colombie britannique, Yukon, Territoires du Nord-Ouest s. d. 35 N Cartes et photos des points géographiques intéressants de cette région ; les principales industries et les grandes villes. Ottawa Ottawa 1951 1947 35 37 N Hier une colonie industrielle. Aujourd’hui la capitale du Canada. « Ville modèle grâce au plan d’embellissement Gréber ».
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Pain (Le) Loaf of bread 1948 1948 23 23 CC L’histoire du pain, du champ de blé jusqu’à la table. Un enfant apprend comment ce grain, récolté par un fermier, passant ensuite par l’entrepôt, la minoterie et la boulangerie, est devenu une « belle tranche » à dévorer. Pêche (La) au homard 1950 29 N L’industrie du homard au Canada. Les pêcheries de homard sur la côte Est ; barques et pièges ; procédés de débarquement, de pesage, d’expédition et de mise en conserve. Peinture chinoise moderne (La) Modern Chinese Painting 1945 1945 47 47 C C Les œuvres de deux artistes chinois contemporains « dévoilant la technique orientale et l’importance des symboles ». Pendant l’attente du bébé Before Baby’s Birth Day 1947 1947 54 54 N N Principaux soins prénataux recommandés à la future maman « pour assurer à l’enfant une naissance normale ». Peppo et le chèque des allocations familiales Peppo 1946 1946 48 76 C C Un gnome agile, Maître Peppo, bondit hors de l’enveloppe contenant l’allocation familiale et, en diététicien savant, donne de « sages conseils sur la façon de procurer aux enfants, avec cet argent, une nourriture saine et équilibrée ». Peter, Polly and the Policeman 1946 32 N Deux jeunes, Peter et Polly, apprennent le rôle du policier. Petit Pierre (Le) Orphan Willie 1944 1944 67 67 NN « succès social foudroyant du petit Pierre transformé tout à coup en modèle de propreté ». Pétrole (Le) dans le monde moderne 1950 31 N L’origine du pétrole. Extraction, raffinage et usages multiples. Peuple canadien (Le) The Canadian People 1945 1945 60 60 NNLa répartition de la population canadienne d’après les données de la statistique et de l’ethnologie, « pour aider l’étudiant et l’individu de citoyenneté récente à mieux comprendre le Canada. » Pionniers du Haut-Canada ? 37 N La vie des pionniers au Québec. À remarquer : ce film n’a pas été trouvé à l’ONF (pourtant numéroté 12 044) ; mais dans les collections françaises (no 3014 W catalogue CREDIE) Pour quat’sous d’histoire Canada, stamp by stamp 1947 1947 33 33 CC Histoire et géographie du Canada par le timbre, depuis 1851.
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Pourquoi manger ? s. d. 39 C Définit les cinq classes d’aliments nécessaires à la santé. Pourquoi manger du lait ? s. d. 30 C L’importance du lait dans le régime alimentaire. Pourquoi manger des fruits ? s. d. 29 C L’importance et le rôle des fruits dans l’alimentation. Pourquoi manger des légumes ? s. d. 39 C Comment les légumes entretiennent la santé. Pourquoi manger des céréales ? s. d. 33 C Le blé et les autres céréales sont indispensables à un régime équilibré. Pourquoi manger de la viande ? s. d. 30 C L’importance des protéines animales pour la santé et la croissance. Protection contre les maladies vénériennes 1947 16 N Destiné à renseigner le public sur les maladies vénériennes. « Pour appareil à projection continue ». Planning to Instruct (I) 1946 59 N Méthodes de management (« entraîner le travailleur ») Instructing to a Plan (II) 1946 47 N Ibid. Qui se sert de son cerveau, sauve sa peau Use your head ? Save your neck 1947 1947 47 47 N N Pas d’accidents sans cause. Principales causes d’accidents dans les métiers du BTP et conseils pratiques afin de les éviter. Repas (Les) à l’école rurale Rural Scool Lunches 1950 1945 57 56 N N Quatre plans pratiques pour assurer un déjeuner équilibré dans les écoles rurales. Saumon du Pacifique (Le) Pacific Salmon Run 1947 29 C Comment on pêche le saumon sur les côtes du Pacifique. Stores Location System 1947 51 N À l’aide de dessins, on indique comment tirer le meilleur parti possible de l’espace disponible dans un entrepôt. Terre-Neuve 1950 25 N Aperçu de l’histoire, de la géographie, des ressources et des industries de « la dixième province du Canada ». Timbres (Les) et leur fabrication Stamps (The) and how they are made 1949 1949 35 35 N N Comment on fait un timbre, depuis l’opération de la gravure jusqu’à sa mise en vente. Triangle alimentaire (Le) Internal Triangle 1947 1947 51 51 CC Un jeu amusant enseigne à deux adolescents que des repas bien équilibrés, « selon les règles alimentaires du Canada », auront une grande influence sur leur santé.
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Titre Date Nombre de vues N (N&B) ou C (coul.) Résumé Violon (Le) The violin 1947 1947 21 21 CC La fabrication du violon, « le roi des instruments ». Visitons le pays Canadian Journey 1947 1947 23 23 CC De l’Atlantique au Pacifique, par train. Vitamine D (La) toute l’année 1950 40 C Pour les adultes, renseignements détaillés sur l’importance de la vitamine D dans le régime alimentaire de l’enfant. Voici…Bébé Introducing Baby 1947 1947 58 58 CC Coup d’œil sur la croissance de l’enfant au cours de ses neuf premiers mois. Renseignements concernant la nutrition, le vêtement, le sevrage et l’immunisation. Voici un bon homme Here’s Your Man 1946 1946 47 47 NN Les qualifications personnelles et l’habileté technique acquises à l’armée ont fait des vétérans « de parfaits candidats aux emplois civils ». Votre santé et le magasin du coin 1950 40 C Au moyen de dessins, exposition des risques contre lesquels les lois sur les aliments et les médicaments (les « drogues ») protègent les Canadiens.

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Date de mise en ligne : 22/06/2013.

https://doi.org/10.3917/sr.035.0077

Notes

  • [1]
    Une présentation des fonds de films fixes et de leurs usages a été faite dans Didier Nourrisson, « Un fonds éducatif réinventé », Sociétés & Représentations, avril 2011, p. 179-190. Pour une étude thématique de l’emploi des films fixes, par rapport aux manuels scolaires, voir Jacqueline Freyssinet-Domingeon, Didier Nourrisson, L’École face à l’alcool. Un siècle d’enseignement antialcoolique (1870-1970), SaintÉtienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2009.
  • [2]
    Même si plusieurs milliers ont été retrouvés dans l’hexagone et sont désormais catalogués, voir www.images-fixes.univ-lyon1.fr.
  • [3]
    Revue de la Fédération française du cinéma éducatif, Films et Documents, revue des techniques audiovisuelles, octobre 1953, p. 113-139. La FFCE, fondée en 1937 par des instituteurs cinéastes et cinéphiles, a pour objectif de promouvoir les nouvelles technologies éducatives.
  • [4]
    Gary Evans, In the National Interest: A chronicle of the National Film Board of Canada from 1949 to 1989, Toronto, University of Toronto Press, 1991.
  • [5]
    Didier Nourrisson, « Films fixes de l’ONF : un certain regard sur le Canada », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, en ligne sur www.ameriquefrancaise.org/.
  • [6]
    Aux « films-fixes » (sic) strictement ONF, il faut ajouter ceux produits par d’autres institutions canadiennes ou en provenance de l’étranger. Dans le catalogue de 1948, sur 65 films fixes, on compte 46 films ONF, 11 films de l’ONU, 8 du National Industrial Design Committee, du Department of National Health and Welfare et d’entreprises industrielles diverses.
  • [7]
    Les effectifs français croissent pourtant de manière exponentielle : 290 films fixes dans les collections de l’Office du cinéma éducateur de la Loire – le troisième de France –, en 1949, 2 207 en 1955. Didier Nourrisson, « Le 7e art… d’enseigner : le film fixe », dans Cinéma-école : aller-retour, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2001, p. 151-166.
  • [8]
    Nous posons le problème véritablement épistémologique de la datation des films fixes dans Jean-Guy Caumeil, Pascal Charroin, Fanny Lignon, Didier Nourrisson, Fixité de l’image, mobilité des corps. L’enseignement de l’éducation physique et des sports par le film, Clermont-Ferrand, Diago, 2010.
  • [9]
    Remarquons que c’est justement Grierson qui a réalisé les premiers documentaires (Drifters, sur la dure vie des pêcheurs de harengs de la mer du Nord, en 1929). Grierson, une fois à l’ONF, diffuse la série Canada Carries On. Après son départ, de nombreux réalisateurs anglophones (Colin Low, Terence Maccartney-Filgate, Wolf Koenig) et francophones (Georges Dufaux, Michel Brault) poursuivent la voie du documentaire. Voir Martin Delisle, « Cinéma direct et ONF », Encyclopédie du patrimoine culturelle de l’Amérique française (http://www.ameriquefrancaise.org).
  • [10]
    Dennis Guest, Histoire de la sécurité sociale au Canada, Montréal, Boréal, 1993.
  • [11]
    Didier Nourrisson, « Quand la Sécurité sociale faisait sa promotion… », dans Collectif, La Promotion de la santé au travers des images véhiculées par les institutions sanitaires et sociales, Paris, Association pour l’étude de la Sécurité sociale, 2009, p. 393-414 ; Didier Nourrisson, « Les films fixes de santé : des documents pédagogiques riches d’enseignement », dans Florence Douguet, Thierry Fillaut, François-Xavier Schweyer, Images et santé. Matériaux, outils, usages, Rennes, Presses de l’EHESP, 2011, p. 159-172.
  • [12]
    La population canadienne passe de 11,5 millions d’habitants en 1941 (selon le film fixe Le Peuple canadien) à plus de 14 millions dix ans plus tard.
  • [13]
    Le premier documentaire sur les Inuits est un film cinématographique du réalisateur américain Robert Flaherty intitulé Nanouk, l’Esquimau (1922). Flaherty, qui a d’ailleurs travaillé avec John Grierson (L’homme d’Aran, 1934), a sans doute influencé le jeune cinéma canadien, l’entraînant vers le « cinéma direct » dans les années 1950. Les films fixes de l’ONF pourraient bien ainsi préfigurer le genre canadien du documentaire animé des Colin Low et autres Wolf Koenig ou Roman Kroitor. Cf. Gilles Marsolais, L’Aventure du cinéma directe revisitée, Québec, Presses de l’université Laval, 1997 ainsi que Marc Saint-Pierre, « Le cinéma direct à l’ONF », http://www.onf.ca/selections.
  • [14]
    En 1947, ils bénéficient des allocations familiales ; en 1948, ils obtiennent le droit à une pension de vieillesse.
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