Introduction
1Plusieurs études ont observé la relation positive entre la quantité et la qualité des travailleurs et l’expansion de l’accès aux services de santé [1]. L’accès aux services de santé est favorisé par la croissance des ressources humaines en santé correctement formées. Malgré cela, la crise dans le domaine des ressources humaines en santé reste persistante, caractérisée par une pénurie de professionnels, un mélange de compétences insuffisantes, et une répartition inégale des professionnels [1, 2]. Dans des pays tels la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo et le Mali, la surproduction de professionnels de la santé par rapport à leur capacité d’absorption, a réduit le nombre de médecins au chômage dans les zones urbaines, sans réduire les pénuries dans les zones rurales [3].
2Il faut également agir sur la migration des professionnels de santé, rendre le système de santé plus sensible aux changements démographiques et assurer la présence de professionnels dans les régions éloignées et rurales [1]. En outre, l’échec des réformes du système de santé a été associé à l’échec du renforcement des politiques, de la planification et de la gestion des ressources humaines en santé [4].
3Pourtant, de nombreux pays, impulsés par les 16 recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2010 (tableau I) [4], se sont engagés dans la recherche de solutions à la problématique des ressources humaines à travers l’élaboration de plans de développement, comme en Mauritanie dès 1998, puis dans les années 2000 pour la plupart des autres pays d’Afrique francophone [5].
Tableau I
Tableau I
Catégories d’interventions utilisées pour améliorer l’attraction, le recrutement et la fidélisation des personnels de santé dans les zones rurales ou reculées
Catégories d’interventions utilisées pour améliorer l’attraction, le recrutement et la fidélisation des personnels de santé dans les zones rurales ou reculées
4L’objectif de l’étude est de faire un état des lieux des différentes interventions, mesures et régulations en faveur des ressources humaines en santé de 2000 à 2015 dans cinq pays : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Tchad.
5Cet article analyse la cohérence des différents plans de ressources humaines de la santé, leur processus de mise en œuvre et leurs résultats.
Méthodologie
6Il s’agit d’une étude descriptive des stratégies et programmes de formation, recrutement, déploiement et fidélisation des ressources humaines en santé. L’approche proposée comporte quatre composantes principales. La première était d’identifier et de répertorier l’ensemble des programmes mis en œuvre en matière de formation, recrutement, déploiement et fidélisation des ressources humaines en santé. Pour chacun des pays, les stratégies explorées et décrites ont fait l’objet d’un consensus entre la direction des ressources humaines, le ministère de la Fonction publique, le Ministère de l’Économie et des finances et les représentants de l’Organisation mondiale de la santé. La seconde étape a consisté en une analyse en profondeur de ces politiques. La troisième étape a consisté en une analyse descriptive des programmes détaillant les missions et les objectifs, ainsi que les indicateurs de résultats [6]. Cette description se base sur une revue de documents (rapports d’études, textes officiels…) et d’entretiens auprès de personnes ressources (directeurs des ressources humaines, directeur de programmes d’organisations comme le FNUAP, l’Unicef, Médecins Sans Frontières…). La collecte des données sur site a été faite de décembre 2015 à mai 2016 et couvre la période allant de 2000 à 2014. Au total, 69 entretiens ont été réalisés (huit au Mali, 10 au Niger, 12 au Tchad, 14 en Côte d’Ivoire, 25 au Burkina Faso). La sélection des informateurs-clés s’est faite sur la base de leur familiarité avec les politiques à l’étude, en consultation et validée par les parties prenantes. Les informateurs ont été assurés de la confidentialité et de l’anonymat des réponses. Pour ce faire, trois outils ont été élaborés. Un premier outil de recensement général de l’ensemble des programmes et des stratégies identifiées (comprenant le nom du programmes ou de la stratégie, une brève description du programme ou de la stratégie, le domaine d’intervention ainsi que la correspondance avec la recommandation OMS). Le deuxième outil était un formulaire cherchant à évaluer en profondeur les programmes et les stratégies identifiés (le but du programme, les populations ciblées, les objectifs à long terme, les inputs et les outputs avec leurs indicateurs de résultats respectifs). Cet outil a été réalisé à partir du cadre logique conçu par l’Université du Wisconsin [7]. Ce cadre logique, base de référence pour l’évaluation de programme [8, 9] expose les cinq composantes essentielles dans la mise en œuvre d’un programme. La première concerne les intrants, comprenant l’ensemble des ressources, contributions, investissements destinés au programme. La seconde composante est celle des outputs, incluant l’ensemble des activités, services, évènements et produits destinés aux personnes ciblées ou participant au programme. La troisième composante est celle des outcomes et représente les résultats ou changements pour les individus, les groupes, les communautés, les organisations ou les systèmes. La quatrième composante traite des hypothèses, à propos du programme, des personnes impliquées, du contexte et de la façon dont on pense que le programme fonctionnera. La cinquième et dernière composante est celle des facteurs externes, à savoir l’environnement dans lequel le programme existe, compte tenu de la variété de facteurs externes qui interagissent avec et influencent le programme [10]. Le troisième et dernier outil consistait en un questionnaire de neuf questions cherchant à évaluer le processus de conception du programme, l’implication des parties prenantes, les actions entreprises, l’atteinte des résultats, les enseignements à tirer et les éventuels défis. Une série de 44 questions supplémentaires étaient proposées en supplément et ont été incluses, le cas échéant, selon le contexte national des pays. Les entretiens ont été réalisés avec ces acteurs afin de mieux comprendre les différentes composantes de la logique des interventions. Pour chacun des pays, l’identification des interventions ayant participé au renforcement des ressources humaines en santé a été par la suite de nouveau validée avec des experts et les parties prenantes nationales [11-15]. Cet article constitue la synthèse de la manière dont les pays ont engagé une série d’initiatives de formation, recrutement, déploiement et fidélisation pour pallier les problèmes que rencontrent les ressources humaines de la santé en termes de disponibilité, d’accessibilité et d’acceptabilité.
Résultats
7Quatre grands types d’actions ont été observés : formation, organisation, régulation et mécanismes incitatifs (tableau II).
Récapitulatif des programmes et des stratégies engagées au Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Tchad en matière de formation, recrutement, déploiement et fidélisation des ressources humaines en santé
Récapitulatif des programmes et des stratégies engagées au Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Tchad en matière de formation, recrutement, déploiement et fidélisation des ressources humaines en santé
Stratégies de formation
8Les pays ayant une insuffisante capacité de production des écoles de formation en ont fait un axe prioritaire. Cinq grandes stratégies de formation ont été adoptées.
Déconcentration des écoles publiques dans les régions
9Implanter des centres de formation dans des zones rurales permettrait à la fois de favoriser le déploiement de personnels dans ces zones et d’augmenter le nombre de candidats à ces formations. La cartographie des programmes a mis en évidence des stratégies de diversification des lieux de formation dans les zones rurales et éloignées, exception faite du Niger [14]. Le Burkina Faso a ouvert deux facultés publiques de médecine en 2010 et cinq écoles privées de formation des paramédicaux en dehors de la capitale entre 2004 et 2006 [12]. La Côte d’Ivoire a créé de multiples annexes d’écoles de formation paramédicale [13] ; le Mali a construit une école d’infirmiers, sages-femmes et techniciens de laboratoire à Gao [11] ; et le Tchad a ouvert en 2007, l’École de Santé de Biltine qui forme les infirmiers diplômés d’état (IDE) et des sages-femmes [15]. Ce transfert de compétences de l’État permet de mettre en œuvre une formation mieux adaptée aux besoins des populations. En revanche, il n’a pas été indiqué si cette décentralisation s’est accompagnée d’un transfert de ressources humaines et financières adaptées et suffisantes. L’efficacité de cette stratégie de diversification des sites de formation n’a pas fait l’objet d’une évaluation.
Libéralisation de la formation
10La libéralisation de la formation s’est faite via l’ouverture de sites privés de formations au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et au Mali. À titre d’illustration, le nombre de sites de formation paramédicale privée est passé, au Mali, de 447 en 2007 à 677 en 2012 [11]. Cependant, faute d’encadrement, le développement anarchique des écoles privées s’est fait au détriment de la qualité de la formation [12-15]. L’exemple du Tchad [15] où l’ouverture des écoles privées se faisait sans un réel contrôle est criant : seulement deux écoles fonctionnaient avec le standard minimum sur les 22 évaluées [16].
Renforcement de la régulation des écoles de formation
11Le Mali, le Niger et le Tchad [11, 14-15] ont opté pour l’harmonisation de la formation entre le secteur public et le secteur privé et le Mali, pour une autorisation de former les étudiants des domaines paramédicaux. Au Tchad, l’introduction du concours national de santé s’est traduite par la réussite de 762 candidats sur 5 163, tous issus du secteur privé [15]. L’État a fermé les écoles qui ne répondaient pas aux normes ; le nombre précis de fermetures n’est toutefois pas disponible.
12L’ensemble des États ont fait mention d’une stratégie de diversification des écoles de formation du secteur public. Globalement, la mise en œuvre du curriculum harmonisé de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) semble avoir été entreprise dans l’ensemble des pays considérés pour les paramédicaux. Seul le Niger n’indique pas la conception des programmes dans le cadre de l’harmonisation de l’OOAS. Par ailleurs, les standards d’accréditation et les évaluations de la qualité ne sont pas mis en œuvre dans ces pays. Le Burkina Faso a tenté de l’appliquer de manière limitée dans la mesure où ces évaluations ne portaient que sur quelques écoles et ne prenaient pas en compte le secteur privé.
Ouverture à des formations de spécialités
13L’ensemble des pays ont opté pour l’ouverture de filières de spécialités. Au Burkina Faso, avant 2000, la formation des médecins spécialistes se déroulait essentiellement à l’étranger, avec un risque important de non-retour [12]. En 2011, le gouvernement a ouvert des filières de spécialisation, comme au Niger [14]. Au Tchad, depuis 2013, un programme de formation des spécialistes de gynécologie et deux diplômes d’étude de spécialisation (DES) de pédiatrie et de chirurgie générale ont démarré en 2015 [15].
Renforcement de la formation continue
14Le renforcement de la formation continue des personnels de santé au Tchad, Niger et Burkina Faso se fait par le développement de la coopération sud-sud [12, 14-15]. Le Burkina Faso a développé un programme de formation continue des sages-femmes avec Taiwan. Le Mali a introduit à l’école de santé de la ville de Gao un programme de formation continue des personnels de santé.
Amélioration de la qualité de la formation
15La révision, l’harmonisation et la mise à jour des curricula ont été une stratégie entreprise par l’ensemble des pays [12-15]. Cependant, seuls le Mali et la Côte d’Ivoire ont mis en œuvre une stratégie de formation des formateurs [11, 13] sans fournir plus de détails cependant. Depuis 2014, seul le Burkina Faso a commencé à former les enseignants des écoles des sages-femmes à l’approche par les compétences [12]. Pour les autres pays, cela n’a pas semblé être un axe prioritaire des États. Le Tchad développe actuellement des outils APC pour les sites de stage [15]. Le Niger n’a pas encore pris de mesures à cet égard [14]. Pour assurer la qualité de la formation, certains pays ont adopté une certification nationale pour l’obtention des diplômes (Tchad) [15]. Le Burkina Faso a adopté pour la rentrée 2014-2015 un examen unique de certification pour le personnel paramédical [17]. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont mis en place la sélection unique des candidats par un concours national d’entrée aux écoles publiques [11-12, 14]. Cette action reste cependant limitée au secteur public. Au Tchad, une réflexion est engagée pour l’adoption du concours unique d’entrée dans les écoles.
16Dans la perspective d’une amélioration de la qualité des ressources humaines de la santé, un référentiel de compétences définissant les connaissances, les capacités et les comportements professionnels que les étudiants et les enseignants en activité doivent acquérir pendant leur formation, a été développé au Burkina Faso [12]. Le Mali [11] et le Burkina Faso [12] ont mis en place une stratégie de supervision des agents de santé. Pour les autres pays, cela n’a pas semblé être une priorité. Seul le Mali rapporte l’existence d’une stratégie de promotion de partenariats entre les écoles de formation et les structures sanitaires pour conduire l’analyse des problèmes, puis la recherche et la mise en œuvre de solutions [11]. Aucun pays n’a, en revanche, mentionné la mise en œuvre d’actions afin de rendre les conditions de formation clinique meilleures. S’agissant des ressources matérielles et des infrastructures de la formation théorique, l’accent a été mis, depuis 2013, sur le renforcement des laboratoires (Burkina Faso et Tchad).
Recrutements et déploiement des personnels de la santé
17Les stratégies visent à résoudre le problème de la disponibilité et de la répartition équitable des ressources humaines en fonction des besoins. L’augmentation du nombre de recrutements est un objectif dans tous les pays étudiés mais les voies pour y parvenir diffèrent. Ces politiques de recrutement sont pour la plupart ponctuelles en réponse aux crises. La Côte d’Ivoire a opté pour un recrutement massif de personnel médical dans les zones Centre Nord et Ouest à la sortie de la guerre civile en 2004, puis a orienté le recrutement vers l’embauche massif de paramédicaux [13]. Le Burkina Faso a opté pour un recrutement du personnel paramédical en faveur des régions les plus pauvres à travers l’initiative Pays Pauvres Très Endettés [12].
18Plusieurs stratégies ont été proposées pour faire face à la pénurie de certaines catégories de personnel dans les régions : 1) l’obligation de service ; 2) l’ouverture des postes sur concours directs ; 3) le recrutement par les collectivités décentralisées et, 4) la réglementation en matière de mobilité.
Obligation de service
19Le Burkina Faso, le Tchad et le Niger ont mis en application une obligation de service dans des zones rurales après la formation initiale [12, 14-15]. Le Tchad a instauré un stage obligatoire pratique (en chirurgie, formation en gestion de district) d’une année avant la titularisation [15]. Cependant, le rapport d’évaluation final du projet de décembre 2014 a indiqué que tous les médecins ne suivent pas ce stage. Le Tchad a mis en œuvre des mesures visant à préciser dans la Loi des Finances les profils des agents de santé à recruter par la Fonction Publique et à publier les listes nominatives des agents qui y sont intégrés. Il s’agit de publier tous les six mois la liste nominative de tous les agents n’ayant pas rejoint leur poste d’affectation et de maintenir les responsables nommés par Arrêté à leur poste au moins pendant trois ans. Au Burkina Faso, avec la création de la Commission Ministérielle d’Affection en 2006, chaque agent de santé a l’obligation de travailler trois ans dans un poste avant de solliciter une affectation pour une région autre que le Centre, et six ans avant de solliciter une affectation pour le Centre. Le pays a aussi instauré une obligation de stage en milieu rural pour les étudiants et élèves en médecine et de l’École Nationale de Santé Publique [12].
Ouverture des postes de recrutement sur concours directs
20Le Burkina Faso, le Tchad et le Mali recrutent sur concours directs. Au Burkina Faso, l’agent sélectionné est engagé par la Fonction Publique en tant que contractuel [12]. Au Tchad, les recrutements se font depuis 2001 par voie de concours, sauf s’il s’agit de répondre à des besoins ponctuels et clairement identifiés [15]. Au Mali, les fonctionnaires sont recrutés par voie de concours et sont mis à la disposition du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique qui procède à leur répartition entre les régions et les services centraux [11].
Recrutement régionalisé
21Au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Niger, la régionalisation des postes (transfert de l’autonomie aux régions) a été instituée [12-14]. Au Niger, aucune information n’indique si la régionalisation des postes à forte qualification a été effectivement mise en œuvre. Depuis 2003, le Burkina Faso régionalise les postes en fonction des besoins de chaque région et les admis sont affectés dans les régions où ils ont postulé. Ils doivent y demeurer au moins six ans. Cette obligation a été revue en 2012 et les conditions ont été allégées. Ce pays est le seul à avoir opté pour une politique coercitive avec des mesures disciplinaires et l’obligation de rejoindre leur poste un mois après la notification d’affectation. Dans le cas contraire, la procédure de licenciement est engagée. Aucune donnée n’indique si cette politique est effectivement appliquée et son degré de mise en œuvre.
Les stratégies de fidélisation des ressources humaines de la santé
Les incitations financières
22Les premières mesures pour favoriser la fidélisation des personnels de santé dans les zones rurales et éloignées ont été l’octroi de primes (Mali [11], Burkina Faso [12], Côte d’Ivoire [13], Niger [14] Tchad [15]) ainsi qu’une augmentation (Niger [14], Tchad [15], Côte d’Ivoire [13]) ou un ajustement des salaires [12-15]. En Côte d’Ivoire, il existe des primes de risque pour l’exercice en zone jugée dangereuse [18]. Le Mali n’a mis en œuvre aucune stratégie en ce sens. L’offre de bourses pour les étudiants issus des zones rurales (Tchad, Niger, Mali) et des bourses de formation continue (Tchad) est une autre stratégie. Seul le Tchad a introduit une stratégie de bourses d’étude de formation initiale à l’étranger [15]. Au Tchad, le financement basé sur les résultats (FBR) a été introduit en 2011, dans les régions de Batha, Guéra, Mandoul et Tandjilé. Au total, 102 centres de santé et neuf hôpitaux ont bénéficié de cette mesure. Ce projet incluait le financement de deux paquets de services (paquet de base de service de santé comprenant 12 services de santé essentiels ciblant les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ainsi qu’un paquet complémentaire de 12 services de santé offerts dans les hôpitaux de district). Une évaluation indépendante menée après la clôture du projet en juin 2013 a montré que l’utilisation des services de santé a considérablement augmenté de même que la qualité des ressources humaines en santé. Parallèlement, un soutien aux services de vaccination (depuis 2003), à la sécurité des injections (depuis 2004) et à l’introduction des nouveaux vaccins sous utilisés (depuis 2004 et 2008) se fait par la mise en œuvre du financement basé sur les résultats. Au Mali, un projet pilote de financement basé sur les résultats dans trois districts sanitaires de la région de Koulikoro a été entrepris de 2012 à 2014 dans la perspective d’accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. À la fin du programme, 26 centres de santé communautaire et trois centres de santé de référence étaient couverts par le financement basé sur les résultats. Une évaluation de fin de projet a montré que le programme de financement basé sur les résultats a généré de bons résultats dans les trois districts [16]. Cependant, aucune évaluation concernant l’impact du financement basé sur les résultats sur la fidélisation des ressources humaines de la santé ne s’est faite.
23Le Burkina Faso a introduit un projet de formation des spécialistes via des bourses d’études de spécialisation en faveur des étudiants en fin de formation [12]. L’octroi de ces bourses est conditionné par l’obligation de servir cinq ans dans la Fonction Publique.
Les incitations non financières
24Le Mali, le Niger et le Tchad rapportent avoir mis en œuvre des incitations non financières [11, 14-15], dans le cas du Niger, au niveau des grands hôpitaux Nationaux et des Centres Hospitaliers Régionales des grandes villes. Le Niger a mis en œuvre une stratégie d’amélioration des conditions de vie mais cette politique concernait uniquement les agents de l’administration des Finances et de la Santé Publique et de l’Action Sociale. D’autres initiatives incluent l’instauration de la semaine de la sage-femme en prélude à la célébration de la journée internationale de la sage-femme. Cette semaine est ponctuée de séances de sensibilisation, de conférences, de formations et une nuit intitulée « Maman d’or ». La « Maman d’or » est sélectionnée parmi les huit sages-femmes distinguées dans les huit régions du Niger. Des cadeaux en nature (billet pour effectuer le pèlerinage à la Mecque…) et en espèces (100.000 FCFA) sont offerts à chacune des nominées. Le Burkina Faso a engagé la création de logement pour le personnel infirmier travaillant en zones rurales ainsi qu’un programme d’infrastructures électriques dans les zones rurales.
25Il est difficile d’évaluer l’efficacité de telles mesures car celles-ci font toujours partie d’un paquet plus large contenant des incitations financières.
Discussion
26Cette cartographie descriptive a permis la mise en lumière des pratiques, des interventions, et des programmes mis en œuvre dans cinq pays d’Afrique francophone. Les problèmes soulevés par les États sont les mêmes que ceux identifiés par Ranson [2] et Dussault et Dubois [17], dans leur analyse des dimensions politiques des ressources humaines en santé et des priorités de recherche dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Dans cette étude, le défi principal est lié à la planification et à la conception des programmes, à l’engagement des parties prenantes, au contexte, aux ressources et aux aspects opérationnels des décisions et des actions à différents niveaux. L’absence d’évaluation des programmes et des stratégies rend difficile toute évaluation d’impact de ces politiques sur la distribution géographique des personnels de la santé, mais également sur leur déploiement et leur fidélisation. Lorsque ces évaluations existent, il est difficile de prendre ces résultats pour acquis. À titre d’exemple, les politiques de FBR menées au Mali ont fait l’objet d’une évaluation. Cependant l’absence d’une étude de référence à laquelle confronter ces résultats de la phase pilote, et les méthodes d’évaluations affaiblissent la fiabilité des résultats.
Formation
27Les recommandations de l’OMS mettent en lumière le fait que la formation de personnels de santé est la base d’une production de personnels de santé compétents [4]. Aussi est-il important de choisir les « bons » étudiants et de leur fournir une formation de qualité [4]. Entre 2005 et 2015, les pays étudiés ont tous mené des interventions de formation pour répondre à la pénurie du personnel de santé notamment à travers la diversification des sites de formations, l’augmentation des capacités d’accueil, l’harmonisation des curricula de formation, et des programmes de formation des spécialistes. Malgré ces efforts, plusieurs études font ressortir l’insuffisance de la qualité de la formation pour relever les défis futurs [18]. Ces formations ont été affectées par d’importantes lacunes dans l’acquisition de compétences liées aux programmes de formation obsolètes et fragmentées et bien souvent limitées [18]. Globalement, malgré la mise en œuvre du curriculum harmonisé de l’OOAS, cette dernière reste incomplète. À titre d’exemple, aucun pays ne fait mention de la conception des programmes de formation au regard des normes internationales de la Confédération internationale des sages-femmes.
28Les standards d’accréditation et les évaluations de la qualité ne sont pas effectifs dans la majorité de ces États ou ne le sont que de manière limitée (Burkina Faso).
29Dans beaucoup d’écoles privées, les effectifs pléthoriques ne permettent pas un enseignement de qualité. La pratique clinique est donnée par des superviseurs rarement présents et qui sont eux-mêmes mal formés [19]. Pour satisfaire à la recommandation de formation de l’OMS, l’investissement dans le personnel de la santé est essentiel. La formation des formateurs et des superviseurs de stage est primordiale pour améliorer la qualité et l’efficacité de la formation des personnels de santé [20]. La qualité de la formation reçue par un étudiant est directement liée à la qualité de la formation des enseignants [21]. Cet investissement est crucial pour maintenir les capacités et la qualité des établissements de formation. Pour ce faire, une évaluation des besoins en formation est nécessaire afin de s’assurer que l’offre future soit conforme aux futurs besoins de la population.
30Peu d’actions ont été engagées afin d’améliorer les conditions de formation clinique. Certaines mesures ont cependant récemment été initiées, à l’instar du Tchad, qui développe actuellement un référentiel pour les équipements nécessaires dans les sites de stages. Toujours au Tchad, la collaboration inter-pays est en marche avec notamment l’élaboration d’un carnet de stage sur la base de l’approche par les compétences. Ces actions restent cependant limitées : aucun pays ne mentionne la formation de personnel enseignant en matière de supervision et de tutorat, ni l’intégration de formation de santé communautaire.
Recrutement
31En matière de recrutement, les politiques et interventions ont été sporadiques en réponse à des crises ponctuelles. Par exemple, les recrutements se sont faits hors d’un cadre politique de recrutements réguliers, sans planification rationnelle des ressources humaines en santé. Pour l’ensemble, ces États ont continué à former du personnel de santé, sans l’élaboration de directives officielles [22] sans se soucier de l’enveloppe budgétaire permettant leur emploi futur et entravant leur viabilité à long terme. Or, l’une des recommandations de l’OMS met en exergue qu’une politique de recrutement est une démarche de portée stratégique qui est à la base d’une bonne gestion des ressources humaines : elle doit donc faire l’objet d’une procédure rationalisée et construite.
32Enfin, l’ensemble de ces pays font face au défi d’une insuffisance quantitative en personnels de santé, exception faite du Burkina Faso [23]. Sans une augmentation du nombre des effectifs du personnel de santé, les soins de santé demeureront inaccessibles à une grande partie de la population, empêchant l’extension de la couverture des services [22-24].
Déploiement
33À cette insuffisance quantitative, le défi de la mauvaise répartition géographique des agents de santé entre les zones rurales et urbaines est un enjeu majeur des politiques de ressources humaines en santé et au-delà, du système de santé. Des stratégies telles que l’obligation de service (Burkina Faso, Tchad) ou l’ouverture de postes sur concours direct (Burkina Faso, Tchad, Mali), ont été initiées. Cependant, ces stratégies se heurtent à des difficultés majeures à l’instar du Tchad où les multiples possibilités pour les médecins, infirmiers et sages-femmes d’échapper aux obligations et aux mécanismes mis en place, rendent difficile un déploiement optimal du personnel.
34Des réformes structurelles profondes dans le domaine des ressources humaines et de la gestion financière du secteur doivent être engagées en ce sens pour améliorer le rendement des soins de santé [25]. Certains États ont opté pour le transfert ou la délégation de certaines tâches d’une catégorie de professionnels de santé vers une autre catégorie. Déjà expérimentée dans les pays d’Afrique anglophone [26-27], cette solution est mise en place dans certains pays d’Afrique francophone pour le personnel paramédical. Elle s’inscrit dans la volonté d’améliorer la disponibilité des médecins pour des tâches plus complexes et d’assurer une meilleure adéquation entre formation et exercice professionnel [28-32]. Si la justification première de ce type de démarche est souvent la recherche de gains d’ordre économiques, d’autres facteurs peuvent tout aussi bien motiver l’engagement de ce processus : la volonté d’innover dans la prestation de services, de pallier les pénuries dans certaines professions ou zones géographiques, d’améliorer la qualité ou l’efficience de prestations. Cette politique serait une stratégie efficace pour répondre à la pénurie des ressources humaines en santé [28-30]. Cependant, le défis de sa mise en œuvre reste une formation adéquate, de qualité et durable [29]. Quoi qu’il en soit, l’amélioration de la répartition géographique des professionnels est nécessaire pour rendre la prestation des services plus accessible à la population. Les stratégies de déploiement et de rétention des agents de santé doivent être développées pour les zones difficiles en cohérence avec l’évolution des profils et des priorités du système de santé, et être régulièrement réexaminées pour en évaluer l’impact afin d’améliorer l’efficacité et l’utilisation rationnelle des ressources.
Fidélisation
35Du point de vue de la performance, le bilan des délégations des tâches est mitigé et limité par la forte disparité entre les secteurs urbains et ruraux. L’échec de cette politique tient principalement au fait que les États n’ont pas su instaurer les conditions de travail favorables à son succès et qu’elle ne constitue pas le remède à un système de santé dysfonctionnel [27]. Par ailleurs, des politiques d’amélioration des conditions de travail ont été menées. Les principales options politiques retenues pour un maintien plus équitable du déploiement ont été les suivantes : l’introduction d’incitations financières en Côte d’Ivoire et au Mali, et la rénovation du plateau technique au Niger et au Burkina Faso. Celles-ci se sont avérées insuffisantes au regard des problèmes qui subsistent et qui font que les zones rurales restent encore mal desservies. Sans réformes structurelles profondes préalables de la gestion et de la planification des ressources humaines de la santé, aucune stratégie ne sera efficace sur le long terme [25].
36Les mécanismes de leadership politique restent déterminants pour l’amélioration du recrutement et du déploiement des ressources humaines en santé [33-34]. Ce leadership sera amélioré grâce à l’examen et à la mise à jour de textes juridiques visant à réglementer les différentes professions, au recrutement strictement au poste ; à l’extension de la régionalisation des positions (quotas par région), et à un changement de paradigme pour rendre la décentralisation du recrutement et du déploiement plus efficace. Plusieurs modes de gouvernements peuvent réagir plus rapidement aux changements et élaborer des moyens plus efficaces de répondre aux priorités nationales. La création de plans de ressources humaines en santé par des entités décentralisées peut être vue comme une stratégie possible pour améliorer le recrutement et le déploiement au niveau local. Une dernière constatation concerne l’absence d’outil opérationnel d’analyse des besoins alors que de tels outils sont incontournables pour optimiser l’adéquation entre l’offre et la demande de ressources humaines en santé [35].
37Dans les pays observés, aucune évaluation des besoins n’a été réalisée, faute de système de collecte et d’analyse de données assez performant. Cette évaluation des besoins doit être complétée par une analyse de la dynamique du marché du travail afin d’améliorer notre compréhension des facteurs qui limitent les ressources humaines pour la santé et d’évaluer les résultats des politiques et des interventions pour répondre à ces problèmes. Une meilleure compréhension de l’impact des politiques de santé sur les marchés du travail de la santé et, ensuite, sur les conditions d’emploi des travailleurs de la santé est cruciale pour identifier une stratégie efficace dans le cadre de la réalisation de la Couverture Sanitaire Universelle [34].
38Cette étude connaît un certain nombre de limites. Cette cartographie n’est pas exhaustive de tous les programmes mis en œuvre ces dix dernières années dans les pays sélectionnés. Une autre limite concerne l’information parcellaire concernant les résultats des politiques de décentralisation de la gestion des ressources humaines. La troisième limite concerne la qualité des données. Les données sont souvent obsolètes, ou encore l’hétérogéneité des données existantes. Ainsi, disposer de données de bonne qualité permettra à terme aux pays d’améliorer leurs politiques en se basant sur des faits probants, et de continuer à avancer dans un contexte économique perturbé et en perpétuelle mutation. Une quatrième limite concerne l’absence d’évaluations de l’efficacité de l’ensemble des stratégies de formation, recrutement, déploiement et fidélisation du personnel de la santé. Ce manque de données empiriques entrave toute planification et prise de décision concernant les effectifs de santé en milieu rural. Le manque de fidélisation, un taux important de roulement et d’attrition sont responsables de la rupture du continuum des soins et minent les objectifs ultimes des programmes et des stratégies. En ce sens, l’application des analyses de survie sont incontournables. L’analyse de survie mesure le temps jusqu’à l’apparition d’un événement. Autrement dit, dans le cas des ressources humaines en santé, le moment de l’entrée en poste jusqu’à la sortie du même poste [36]. Une revue des différents paramètres de mesures des indicateurs de roulement et de fidélisation dans les zones rurales et mal desservies indique que les mesures calculées par les méthodes d’analyse de survie ont des atouts importants pour informer la planification des personnels de la santé. Au-delà, ce type d’analyse pourra informer sur l’efficacité des programmes [36-37]. Le développement de ces analyses fournira une base pour de meilleures stratégies plutôt que des anecdotes d’informations.
Conclusion
39Cette analyse descriptive des politiques de formation, recrutement, déploiement et fidélisation des ressources humaines pour la santé nous permet de voir quelles politiques ont été mises en œuvre au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, et au Tchad et, fait ressortir le manque d’évaluation d’impact de ces dernières. Le principal défi reste encore aujourd’hui le développement de la recherche opérationnelle pour une mise à disposition de données fiables en continu, pour analyser la qualité, l’acceptabilité et l’impact sur les systèmes de santé des mesures proposées. Alors que les articles de plaidoyer et d’opinion abondent, les études rigoureuses et systématiques manquent [39-40] en dehors de certaines recherches ponctuelles et transversales dont le champ restreint fait qu’il est difficile d’en tirer des enseignements de portée générale.
40Aucun conflit d’intérêt déclaré
Remerciements
Nous remercions Valéry Ridde et Gilles Dussault pour leur soutien à la préparation du manuscrit. Les auteurs demeurent seuls responsables des erreurs.Bibliographie
Références
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Mots-clés éditeurs : ressources humaines en santé, formation, Afrique francophone, fidélisation, déploiement, recrutement
Mise en ligne 30/07/2018
https://doi.org/10.3917/spub.180.0019