1Le 13 mars 1975, une conférence a été organisée à Dijon avec Myriam David sur le thème du placement d’enfants. Le sujet était alors au cœur de nombreuses réflexions au niveau de la Direction départementale de l’action sanitaire et sociale entre les professionnels des services sociaux de l’Aide sociale à l’enfance, de la polyvalence, et les professionnels du tout nouveau service de Protection maternelle et infantile qui s’est mis en place à partir d’avril 1972, conformément aux directives ministérielles de l’époque.
2La réalité des placements et le vécu des enfants et des jeunes étaient un problème pour de nombreux autres professionnels et associations, du champ tant social et éducatif que de la santé. Des interpellations émanant de psychiatres et de psychologues ayant à rencontrer des enfants ou des jeunes au lourd passé, avec parfois des placements répétés, des séparations successives, mobilisaient les services publics et privés confrontés à ces réalités.
3Certains avaient entendu Myriam David lors de divers stages ou conférences. Ses écrits circulaient, ses campagnes pour sensibiliser sur les effets des séparations des jeunes enfants de leur famille donnaient à réfléchir... En Côte-d’Or le terreau était prêt pour organiser une rencontre avec l’ensemble des partenaires sensibilisés et ouverts à la remise en cause de pratiques « traditionnelles ».
Le contexte de l’époque en Côte-d’Or
4En 1975, il y avait en Côte-d’Or deux pouponnières. Une, à caractère sanitaire, était gérée par la Croix-Rouge. Elle avait soixante-douze places pour des enfants de 0 à 3 ans. Ouverte par nécessité après-guerre pour lutter contre les risques de transmission de la tuberculose aux nouveau-nés, le recrutement des placements s’orienta progressivement vers l’accueil de nouveau-nés à la sortie des services de prématurés.
5En effet, vers 1955, des enquêtes sociales effectuées auprès des familles ayant eu un petit hospitalisé dans les services des prématurés ont été demandées aux travailleurs sociaux. Si les conditions matérielles étaient défavorables, il était proposé un séjour en pouponnière. L’idée était qu’il fallait que ce petit soit aussi robuste que possible avant d’aller vivre dans sa famille si celle-ci se trouvait en situation très précaire : en caravane, dans une ferme au fond des bois, dans un appartement insalubre, auprès de parents en grande difficulté... La lutte contre la mortalité infantile hantait toujours les esprits et restait un critère d’évaluation en matière de santé publique !
6Or, si cette offre de prise en charge de « bébés fragiles » en collectivité a semblé être acceptée, au moins officiellement, la population concernée a progressivement réagi et s’est même parfois insurgée contre ces mesures discriminatoires pour les familles en situation matériellement modeste ; celles-ci revendiquaient de pouvoir accueillir leur bébé dès que possible. Assumant les fonctions d’interne au service des prématurés en 1966, j’ai découvert cette réalité et je me suis aussi insurgée contre ces pratiques, en essayant d’agir quand je le pouvais pour soutenir les retours rapides des nouveau-nés dans leur famille, en sollicitant des accompagnements adaptés. Mais les travailleurs sociaux étaient très peu nombreux à l’époque et les infirmières puéricultrices commençaient seulement à être recrutées par les départements... Les résistances, en fait, étaient grandes !
7Par ailleurs, il y avait aussi une pouponnière à caractère social de trente places au foyer de l’enfance. Celui-ci se trouvait dans des locaux vétustes au centre de Dijon, lieu où se trouvaient aussi le service des prématurés et le lactarium. L’interne du service des prématurés avait dans ses fonctions le soin des enfants de la pouponnière. Ce fut une autre confrontation. Cette pouponnière accueillait dans une grande salle avec de nombreux berceaux une quinzaine de bébés. Ils buvaient leur biberon coincés par un oreiller, faute de bras pour assurer le maternage de base... Les enfants plus grands étaient accueillis aussi dans des locaux très peu adaptés et, surtout, le personnel était en nombre très insuffisant ; il avait cependant un immense dévouement. Ce fut un autre terrain de révolte et de d’interrogations...
8Pour compléter ce constat, mille six cents enfants étaient placés chez des nourrices de l’Aide sociale à l’enfance, dont la plus grande partie vivait en milieu rural, sorte d’héritage des « nourrices de Morvan ». Or, il n’y avait en 1975 que quatre assistantes sociales à l’Aide sociale à l’enfance pour suivre ces placements.
9Ayant été recrutée en 1972 au poste de médecin coordinateur de pmi, ce fut pour moi l’occasion de pouvoir travailler avec les équipes en place autour des problèmes évoqués : la prévention des séparations précoces, la lutte contre les facteurs de risque de prématurité, la mise en place de mesures d’accompagnement adaptées pour favoriser les retours des prématurés dans leur famille et l’aide aux parents en situation de fragilité.
10Un énorme chantier a donc été ouvert avec comme priorité la lutte contre les placements, chaque fois que possible, et la mise en place d’un soutien le plus précoce possible des liens parents-enfants. Cela entraînait à la fois enthousiasme et résistance. C’est pourquoi la venue de Myriam David en 1975 avait été souhaitée afin d’élargir la réflexion et de pouvoir s’appuyer sur une expérience reconnue. Développer une culture commune permettant d’œuvrer ensemble pour faire évoluer à la fois nos mentalités et nos pratiques était le but recherché.
Le message de Myriam David : « le placement et ses dangers »
11Le souvenir de cette conférence du 13 mars 1975 reste encore vif pour bien des personnes qui étaient dans le grand amphithéâtre de la faculté de médecine, assises jusque sur les marches.
12Le texte de cette conférence a été tapé et diffusé très largement. Il a servi de support à tout le travail communautaire qui s’est alors engagé et a apporté une légitimité aux propositions faites. C’est pourquoi, je peux en témoigner aujourd’hui, par sa parole intense, ses convictions, son engagement, Myriam David a semé un message dont la force tenait à la fois à l’ancrage dans une pratique concrète dans un centre de placement, à ses réflexions cliniques et à ses recherches pour trouver des expériences alternatives.
13En introduction, elle nous a exprimé ceci : « Le problème des placements d’enfants est un sujet qui m’a toujours beaucoup passionné, parce que je trouve que ces placements de jeunes enfants sont au fond une espèce de scandale dont on n’arrive pas à se débarrasser, et je pense qu’il faut donc beaucoup y réfléchir et beaucoup y travailler pour arriver quand même à des résultats moins désastreux que ceux auxquels on arrive encore trop souvent. C’est d’autant plus navrant que finalement, quand on plaçait tout de même des enfants, c’était pour les sauver. »
14Au cours de cette conférence, Myriam David a insisté sur certains points qui lui tenaient particulièrement à cœur et que je vais rappeler brièvement.
15Elle a tout d’abord situé ce phénomène dans le contexte historique de l’après Seconde Guerre mondiale : « Je pense que, dans la période d’après-guerre, il y a eu de telles difficultés, aussi bien sur le plan sanitaire que sur le plan économique et social, qu’on a eu recours à ces placements avec la pensée qu’il suffisait de sortir les enfants de leur milieu où il y avait des carences diverses et de les mettre dans un autre milieu pour que les choses s’arrangent ! [...] Mais je pense que tous ceux qui ont connu cette période savent à quel point ceci a été décevant et combien les placements ont ajouté bien souvent de nouveaux dangers aux dangers qui étaient encourus déjà par l’enfant. »
16Ainsi, consciente des risques et des limites de ce processus de placement mis en place dans ce contexte particulier, elle a proposé des améliorations et un changement de perspectives. Aussi, elle a suggéré de « promouvoir tous les moyens d’aides comme l’accès plus facile aux gardes de jour, aux aides éducatives et matérielles, aux aides psychologiques et psychiatriques, qui pourraient contribuer à favoriser le développement des enfants, à aider les parents afin d’éviter les placements et au moins inventer des solutions plus souples et réversibles ».
17Myriam David, en s’appuyant sur sa propre pratique clinique dans le cadre du centre de placement où elle travaillait, nous a incités à réfléchir sur les situations auxquelles nous étions nous-mêmes confrontés. Elle nous a permis d’analyser les situations, par exemple en comparant ce qui a été proposé et ce qu’il a été possible de réaliser, et d’analyser aussi les effets de ces décisions. De même, elle nous a incités à analyser ce qui a été fait pour trouver une alternative au placement et si le placement a été réalisé, pour éviter les dangers maintenant repérés.
18En effet, pour Myriam David le placement peut être vital dans certains contextes, mais il ne peut être une mesure bénéfique que si l’on met tout en œuvre pour prévenir les effets iatrogènes qui peuvent survenir.
19Je rappellerai donc certains points marquants de cet exposé.
20– Les risques du placement sont d’autant plus importants que l’enfant est jeune.
21En effet, l’expérience montre que, chez les très jeunes enfants, il y a, lors des séparations, des réactions anxieuses, d’angoisse et de dépression liées à la séparation et au dépaysement. « Ces réactions ne sont pas seulement des réactions douloureuses, subjectivement pénibles, ce sont des réactions graves parce qu’elles sont impossibles à surmonter pour le jeune enfant si elles sont méconnues par les adultes et si on ne lui apporte pas un secours à ce niveau. Elles sont mésinterprétées et, si elles ne sont pas traitées, elles aboutissent alors à un échec du placement et des placements suivants. Une détérioration grandissante peut conduire l’enfant à être pris pour un aliéné mental alors qu’il s’agit simplement de réactions très graves à la séparation. Cette aliénation peut prendre des formes multiples dont la plus fréquente est le syndrome d’indifférence affective et d’immaturité affective, les échecs scolaires massifs par désinvestissement des fonctions cognitives. [...] Un autre aspect de syndrome d’immaturité affective est l’intolérance aux frustrations avec des troubles du caractère et des difficultés de relation. »
22– Le placement est d’autant plus dangereux qu’il risque d’être à répétition.
23Comme cela est expliqué ci-dessus, un placement a rarement lieu une seule fois. Il y a souvent plusieurs placements successifs. « L’enfant présente à chaque fois qu’il est déplacé des réactions encore plus fortes que les fois précédentes et il est généralement rejeté de son nouveau placement. »
24– Le placement et le risque de fracture du lien avec les parents.
25L’enjeu principal est le maintien ou la dégradation des liens de l’enfant avec ses parents et son environnement. Dans bien des cas de placements non accompagnés, il y a le risque de rupture du lien de l’enfant avec ses parents au moment des séparations. « Les blessures sont de part et d’autre, ce qui peut induire des réactions de non-tolérance au retour. Car, lorsque ces enfants reviennent chez eux, bien souvent ils réagissent au retour de la même façon qu’ils ont réagi à la séparation, ils ne reconnaissent pas toujours leur mère qui leur est devenue étrangère. Au retour, l’enfant peut avoir des réactions à la fois régressives, anxieuses et agressives ; or cela est très mal supporté par les parents. »
La poursuite des pistes ouvertes par Myriam David
26Pendant cette conférence, Myriam David a suggéré des pistes pour l’avenir, ce qui nous a soutenu dans nos choix de travail en Côte-d’Or. Je n’évoquerai que quelques points en lien avec le sujet traité.
27Dans les années 1975-1976, des moyens nouveaux ont été donnés au service de Protection maternelle et infantile pour privilégier les mesures de prévention les plus précoces possibles avec comme objectif, bien sûr, d’éviter les séparations précoces mère-enfant, en particulier pour lutter contre la prématurité. Cet objectif est toujours pertinent aujourd’hui, même si le contexte a bien évolué !
28– Développer une prévention précoce.
29Prévenir, venir avant, anticiper, informer, sont des priorités pour les professionnels soucieux de favoriser les relations précoces parents-enfants. Une formation à l’accompagnement familial a été mise en place afin de soutenir ce travail relationnel délicat. Le travail à domicile a été très privilégié auprès des femmes enceintes et des jeunes parents. C’est une occasion de valoriser les compétences des parents ; cela permet parfois de sentir certaines difficultés suffisamment tôt afin de trouver des solutions d’aide et de soutien acceptables.
30Les consultations de Protection maternelle et infantile sont des lieux très précieux en matière de prévention. Certaines mères préfèrent venir à la consultation, la visite médicale étant à la fois un objectif et un moyen... Le suivi régulier permet à la fois soutien, écoute, vigilance selon les situations. Une équipe effectue l’accueil, l’animation en salle d’attente, ce qui permet de favoriser le développement de liens sociaux avec d’autres familles par exemple ; la lutte contre l’isolement est très importante dans ce domaine de prévention très précoce.
31En Côte-d’Or, des consultations ont été mises en place progressivement sur l’ensemble du département, en privilégiant les cantons ruraux très isolés.
32En cas de difficultés, de crises, de problèmes familiaux pouvant avoir des conséquences sur la santé des enfants, il s’avérait indispensable de trouver des relais afin d’aider les parents et surtout d’éviter que les crises débouchent sur des risques de placements. C’est pourquoi il a été imaginé la mise en place de consultations de pmi conjointes pédiatre et psychanalyste en 1983. Il y en a six maintenant, car ce dispositif à la fois souple et familier permet un travail d’accompagnement qui répond vraiment à l’attente de bien des familles et des professionnels.
33Par ailleurs, un effort important a été fait dans le département pour impulser et soutenir la mise en place de structures d’accueil pour les jeunes enfants. Dans les années 1980 par exemple, avec des associations rurales, nous avons lancé des recherches-actions mobilisant les partenaires locaux et les familles. Cette mobilisation a permis d’ouvrir une douzaine de haltes-garderies parfois à temps partiel, en caravane, ou des multi-accueils. Ces structures originales, souples, adaptées au contexte local, ont contribué, comme toutes celles qui se sont développées ou créées dans le département, à offrir aux parents des réponses adaptées à leur attente.
34C’est bien dans la lignée de Myriam David qui plaidait le développement des lieux d’accueil de la petite enfance : « Ce sont des services qui devraient être élargis à tous et pas seulement aux deux parents qui travaillent. Ils devraient accueillir des petits afin de soulager les parents qui se sentent en difficulté avec leurs enfants ; ces difficultés peuvent être d’ordre social, psychologique ou médical. Ces “modes de garde” doivent être diversifiés et assez souples pour que l’on puisse passer d’une solution à une autre sans trop de difficultés. »
35Le décret du 1er août 2000 va dans le sens de ces revendications et permettra de développer des accueils diversifiés et adaptés aux réalités d’aujourd’hui. La place des parents est vraiment reconnue dans ce dispositif. Cela participe aussi à la prévention précoce et au soutien de la parentalité.
36Mais le problème pour les accueils de proximité, à visée préventive, est souvent d’ordre financier. Il faut trouver des aides financières pour aider les parents. Cela reviendrait bien moins cher qu’un placement qui risque de se produire faute de solution adéquate ; cela éviterait parfois des séparations inutiles. Mais pour cela il reste encore beaucoup à faire !
37Pour faire écho à ce que je vous ai exprimé sur la pouponnière à caractère sanitaire, le combat entrepris a porté ses fruits dès 1976, le nombre de placements a diminué et elle fut progressivement transformée. Sur ce site, il existe deux crèches permettant des accueils beaucoup plus souples que dans bien d’autres structures...
38– Éviter le placement en urgence.
39C’est aussi un message essentiel de Myriam David et cela demande une profonde réflexion pour toutes les équipes. Le placement en urgence s’impose dans diverses circonstances : décision judiciaire, médicale. Il faut protéger l’enfant, le soustraire à des risques très graves ! Mais parfois n’est-ce pas la seule solution pensée... faute de temps pour évaluer, faute de personnel ? C’est peut-être aussi le fruit de la peur de professionnels isolés, insécurisés. Mais ce « petit » pour lequel l’alerte est donnée vit peut-être cela depuis longtemps. Comment va t-il comprendre une séparation brutale alors que, pour lui, le problème est là depuis si longtemps ? Il est donc essentiel que l’enfant soit vraiment pris en compte et que, même en urgence, une préparation, un dialogue avec l’enfant, une aide personnalisée l’accompagnent et lui permettent d’être sujet actif. Cela fait aussi partie de tout le travail que nous faisons entre autres avec les psychanalystes du service.
40– En cas de placement nécessaire, quelle prévention des effets néfastes mettre en place ?
41Si un placement a lieu, car cela peut être imposé, nous essayons d’assurer la stabilité de ce placement pour la protection de l’enfant, et il faut donc aider les professionnels concernés (établissements, familles d’accueil).
42Parallèlement, le travail avec les parents de l’enfant est engagé chaque fois que possible pour soutenir les liens « mis à mal ». Là encore, il y a chaque fois à inventer ce qui pourra soutenir ces relations affectives et symboliques parents-enfants pendant la séparation. Ce n’est qu’à ces conditions, comme nous l’a fait comprendre Myriam David, que pourra être garantie la continuité du lien de l’enfant avec ses parents.
43Par ailleurs, un important travail de soutien devrait avoir lieu aussi avec les personnes référentes de l’enfant (Aide sociale à l’enfance), car ce métier est difficile et un réel travail en équipe pluridisciplinaire est indispensable. Le rôle des psychologues et psychiatres est aussi essentiel mais ils sont peu nombreux. La permanence hebdomadaire d’un psychanalyste réservé au personnel, aux équipes, est un réel soutien, mais insuffisant.
44– Préparer le retour.
45Dès qu’un enfant est placé, il faudrait déjà penser au retour possible, donc au lien à conserver, au soutien. Cela demande beaucoup de réflexion de la part des professionnels et aussi d’accompagnement pour eux-mêmes... C’est encore un chantier à travailler.
46En guise de conclusion : vingt-huit ans après... Qu’en est-il de cette parole semée à Dijon comme dans de multiples lieux depuis plus de quarante ans ?
47Un jour, Myriam David me disait, un peu nostalgique : « J’ai l’impression de dire tout le temps la même chose et ça ne bouge pas beaucoup. » Certes, ce problème est complexe et les enjeux sont graves ; mais je peux témoigner que des progrès ont eu lieu, c’est indéniable.
48Myriam David a contribué à la prise de conscience de beaucoup. Nous sommes nombreux à vouloir lui exprimer notre gratitude. Elle nous a aidés à regarder en face une complexité, à chercher à travailler avec d’autres, à trouver les sorties nécessaires, à développer un professionnalisme indispensable et une modestie prudente. Mais est-ce suffisant ? Une fois encore, ouvrons les yeux... Certains s’inquiètent du sort des enfants et des jeunes de par l’augmentation de la précarité de bien des familles et de l’aggravation des inégalités sociales et économiques. Les moyens que les services publics ont mis en œuvre sont importants pour essayer d’apporter les réponses les plus favorables, les moins nocives pour les enfants, aujourd’hui placés, avec le souci de leur devenir et de leur bonheur. Les liens avec leurs parents, leur famille, quand cela est possible, sont toujours une quête pour certains, mais cela ne fait pas l’unanimité... Des voix s’élèvent pour argumenter le retour à la répression et diminuer la prévention.
49Des placements en urgence redeviennent plus nombreux dans certains départements, le maintien des liens avec les parents n’est pas toujours considéré nécessaire, les parents étant « disqualifiés »... Parfois, la situation est bien difficile à soutenir pour des équipes écrasées de travail, tiraillées entre des affaires toutes plus urgentes les unes que les autres ! Les réorganisations, les mutations rapides de personnel, l’isolement ne facilitent pas toujours un travail qui demande une capacité à agir vite mais aussi du temps, du recul, une réflexion, un accompagnement... Sans cela, les professionnels sont eux-mêmes en danger et peuvent devenir dangereux.
50Merci encore, Myriam, pour la vitalité et la vigueur de votre engagement pour une cause qui nous tient aussi à cœur. C’est un combat pour la vie... Ce n’est peut-être en fait qu’un combat à poursuivre, car il est d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Merci d’avoir su transmettre ce flambeau.