Notes
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lise-cnrs-Cnam.
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[2]
Robert Michels, élève de Mosca est allemand d’origine et italien d’adoption.
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[3]
« L’assertion que les hommes sont objectivement égaux est tellement absurde qu’elle ne mérite même pas d’être réfutée. Au contraire, l’idée subjective de l’égalité des hommes est un fait d’une grande importance, et qui agit puissamment pour déterminer les changements que subit la société » (Pareto, 1909, par. 102).
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[4]
La réception tardive des travaux de Mosca en France (à travers la traduction américaine de son œuvre non traduite en français) explique sans doute la polémique qui agita les milieux de la sociologie classique quand à l’originalité de la pensée parétienne des élites. On pourra consulter à ce propos par exemple Bernard Valade (1990).
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[5]
Nous avons développé cette thèse avec Pierre Grémion dans « Élites intellectuelles et réforme de l’État. Esquisse en trois temps d’un déplacement d’expertise », Cahiers Internationaux de Sociologie, no 126, avril/ mai 2009, pp. 39-60.
1Entre 1884 et 1911, trois sociologues italiens, Gaetano Mosca, Vilfredo Pareto et Robert Michels [2] posent les fondements d’une notion, celle d’élite et les jalons d’une théorie explicative de l’histoire des sociétés comme du changement social celle du gouvernement de la majorité par une minorité nommée classe dirigente (Mosca, 1896) ou classe elette (Pareto, 1909). La notion comme les théories de l’élite ou des élites qui en découlent seront débattues et interprétées tout aussi intensément que différemment par les sociologies allemande, française et américaine pendant un peu moins d’un siècle. De Benda à Mannheim, de Burnham à Aron, de Mills à Putnam, des questions sans fin rythment des discussions intellectuelles qui se jouent des frontières : y a-t-il unité des élites ou rivalité entre élites ? Le gouvernement de la majorité par une minorité relève t-il d’une oligarchie ou d’une polyarchie ? À quelles conditions élitisme et démocraties sont-ils compatibles ? La théorie des élites s’applique-t-elle aux régimes socialistes ? Comment préserver les masses de l’oppression d’une minorité dont le seul but est de se maintenir et de se reproduire ? Peut-on échapper à la « ploutodémagogie » parétienne ? Les élites doivent-elles être pensées comme une catégorie, une strate sociale ou une classe sociale ? À la tripartition des élites classiques comprenant depuis Mosca, les élites politiques, militaires et économiques, doit-on ajouter à l’instar de Max Weber les élites bureaucratiques ? Ou comme le propose plus tard James Burnham, les élites managériales, ou encore, comme les nomme Raymond Aron, les élites technico-administratives ? Faut-il suivre Karl Mannheim dans sa description du rôle prépondérant des élites intellectuelles, créatives, artistiques comme des élites contestataires ? Et aujourd’hui doit-on parler de la dimension internationale et globale des nouvelles élites ? L’objet de ce court article n’est certes pas de restituer l’ensemble des débats dont certains sont aux prises avec l’époque qui les a vu naître mais bien d’approfondir une notion particulière qui nous semble offrir une lecture tout à fait pertinente de notre actualité politique et sociale, celle de circulation des élites, ou cycle d’auto-destruction des élites (« self-defeating elitist process »). On peut relire aujourd’hui de façon très contemporaine les apports de la théorie des élites qui au-delà de catégorisations et typologies qui ont varié au cours des époques, pense en termes de processus. En effet, les raisonnements sur les processus d’autodestruction des élites n’ont pas vieilli, même si au cours des temps ces processus-mêmes ont pu changer de forme.
2Ces processus pourtant au cœur des analyses de Mosca comme de Pareto, sont moins cités qu’une autre thèse qui leur est le plus souvent attribuée : celle de la stabilité et de la reproduction des élites. Gageons qu’une relecture des deux sociologues, pourrait nous permettre d’interroger autrement les mutations des élites d’aujourd’hui.
Le faux problème des définitions
3L’origine étymologique « elire » du terme élite nous renseigne sur la dimension élective, « choisie » du mot même. Cependant au cours des siècles, les termes élites, élitaires, élitisme ont pris une connotation péjorative. Deux sens coexistent dans l’usage du terme depuis le xixe siècle. Celui qui qualifie ce qu’il y a de meilleur au sein d’un groupe donné, comme l’élite de l’armée, l’élite sportive, l’élite d’une profession, et celui qui oppose les élites d’une société tout entière aux masses. Le couple élite/masse est celui qui prévaut dans les analyses sociales contemporaines. Pareto définit très largement l’existence des élites, présentes dans l’ensemble des secteurs de l’activité humaine. Un passage célèbre du traité est souvent cité :
Les élites sont donc multiples. Tout groupe social élabore ses propres élites. Pour Pareto, l’égalité objective n’existe pas, seule l’égalité subjective qui relève à la fois de l’égalité en principe, en droit et de la reconnaissance des pairs à une véritable existence sociale [3]. Les sociétés produisent des hiérarchies par le mouvement même des groupes et couches sociales qui les composent et qui eux-mêmes classent et hiérarchisent leurs membres et ceux qui en sont exclus selon des mérites réels ou subjectifs. Les sociétés sont donc forcément inégalitaires. Qui plus est, l’inégalité est le produit du travail des sociétés. Aron, dans son analyse de Pareto, en conclut que l’hétérogénéité sociale se définit alors à l’aune de la rivalité entre élites d’une part et de la lutte entre masse et élites d’autre part (Aron, 1967, p. 464).« Supposons donc qu’en toutes les branches de l’activité humaine, on attribue à chaque individu un indice qui indique ses capacités, à peu près à la manière dont on donne des points aux examens, dans les différentes matières qu’enseignent les écoles. Par exemple à celui qui excelle dans sa profession, nous donnerons 10. À celui qui ne réussit pas avoir un seul client, nous donnerons 1, de façon à pouvoir donner 0 à celui qui est vraiment crétin. À celui qui gagne des milliers de francs, nous donnerons 6. À celui qui arrive tout juste à ne pas mourir de faim, nous donnerons 1. À celui qui est hospitalisé dans un asile d’indigents, nous donnerons 0. À la femme politique telle l’Aspasie de Périclès, la Maintenon de Louis XIV, la Pompadour de Louis XV, qui a su capter les bonnes grâces d’un homme puissant, et qui joue un rôle dans le gouvernement qu’il exerce de la chose publique, nous donnerons une note telle que 8 ou 9. À la gourgandine qui ne fait que satisfaire les sens de ces hommes, et n’a aucune action sur la chose publique nous donnerons 0. À l’habile escroc qui trompe les gens et sait échapper aux peines du code pénal, nous attribuerons 8, 9, ou 10 suivant le nombre de dupes qu’il aura su prendre dans ses filets et l’argent qu’il aura su leur soutirer. Au pauvre petit escroc qui dérobe un service de table à son traiteur et se fait encore mettre la main au collet par les gendarmes nous donnerons 1. À un poète comme Musset, nous donnerons 8 ou 9, suivant les goûts… et ainsi de suite pour toutes les branches de l’activité humaine… Formons donc une classe de ceux qui ont les indices les plus élevés dans la branche où ils déploient leur activité, et donnons à cette classe le nom d’élite. Tout autre nom et même simple lettre de l’alphabet seraient également propres au but que nous proposons. »
Les théories des élites contre Marx ?
4Une interprétation courante attribue l’attrait des théories des élites à ce qu’elles constituaient une alternative intellectuelle possible à la lutte des classes marxiste. Certes, les sociologues non marxistes depuis Pareto jusqu’à Aron ont particulièrement discuté la notion et s’en sont emparés en partie pour montrer que les hiérarchies et le pouvoir social n’étaient pas exclusivement dus à des causes économiques. À la lutte des classes marxiste, Pareto opposait une méritocratie et une rivalité entre élites explicatrice de l’histoire et du changement social d’une part et de la permanence de la domination d’une minorité, y compris au sein des classes moyennes et du prolétariat, sur une majorité. Mais, les frontières entre théorie marxiste et théorie des élites apparaissent moins claires qu’il n’est souvent affirmé. Si politiquement, Mosca et Pareto sont le plus souvent rangés parmi les libéraux conservateurs, certains soulignent la philosophie libertaire et anti-totalitaire de Pareto (Busino 1983, 2004). Michels fut, quant à lui, très engagé dans le socialisme. En outre, Mosca avait lu Marx et s’en inspirait, Pareto reprenait à son compte la lutte des classes mais souhaitait la compléter par des mécanismes non-économiques, et Mannheim, l’un des principaux théoriciens de la tradition allemande des élites relève clairement d’une tradition marxiste. Celui-ci reprendra plus tard la question de la possibilité de concevoir ensemble démocratie et élitisme et réconciliera marxisme, démocratie et élitisme pragmatique. Pour le sociologue hongrois de la connaissance, il faut distinguer les élites politiques, organisationnelles, intellectuelles, artistiques et religieuses. Les élites politiques et organisationnelles peuvent s’opposer et être en conflit avec les élites créatives, intellectuelles et artistiques. Il y a alors crise et perte d’influence du groupe élitaire tout entier. Giovanni Busino insiste sur l’originalité de Mannheim qui montre qu’il n’y a pas incompatibilité entre la démocratie et les élites, mais que l’enjeu démocratique réside dans le mode de formation de ces dernières et leur sélection (Busino, 1992, p. 30).
L’école italienne
5Ce que l’on a coutume de désigner sous le nom d’école italienne, est formé par trois figures le plus souvent associées : Gaetano Mosca (1858-1941), Vilfredo Pareto (1848-1923) et Robert Michels (1876-1936). Cette « école » est donc à l’origine d’une théorie des élites et de la classe dirigeante (Ruling Class en anglais). On a surtout retenu des premiers travaux fondateurs de l’école italienne, la thèse de la permanence d’une minorité gouvernant la majorité dans toutes les sociétés, qu’elles soient traditionnelles, autoritaires ou démocratique. Gaetano Mosca fut tour à tour homme politique, journaliste et professeur. Le combat de l’unité italienne, le divorce entre l’exercice de la raison intellectuelle et la brutalité de la raison politique sont au cœur de sa trajectoire intellectuelle et politique. L’auteur de Elementi di Scienza politica, observant le jeune régime parlementaire italien, formule dès 1884, une théorie de l’organisation des minorités gouvernantes, qu’il précise en 1896. Jacques Zylberberg explique ainsi l’attention de Mosca aux classes dirigeantes : « L’énonciation, par Mosca, d’un pouvoir toujours minoritaire et élitiste, ne l’a pas empêché de s’opposer, en 1925, à la fascisation des institutions politiques italiennes. Après une période d’incertitude initiale avec Pareto, Michels… et Lénine, Mosca s’efforce de penser le politique, c’est à dire des hiérarchies inégalitaires présidant aux relations de conflit et coopérations entre les acteurs sociaux, hiérarchie centralisée par une minorité dirigeante au sein d’une classe politique. » (Albertoni 1987, Préface, pp. 13-14). Cependant, au-delà de l’inéluctabilité et de l’universalité de l’existence d’une petite minorité qui gouverne la majorité, les travaux de Mosca affichent la nécessité d’une forme de réalisme à la fois libéral puis ensuite antifasciste. Gaetano Mosca s’intéresse aux mécanismes réels et conditions d’exercice du pouvoir légitime. Le jeune universitaire est en rupture avec les théories dominantes et s’inspire de l’approche historique d’un Taine dont il avait été l’élève. Ses travaux repris ensuite par Pareto [4], introduisent une thèse forte sur le changement social qui serait lié aux dynamiques d’émergence de nouvelles couches sociales dont les revendications sont seules à même de légitimer le maintien au pouvoir des gouvernants.
6« Comme Weber, il est des premiers sociologues à percevoir l’irréductibilité du phénomène bureaucratique au sein de l’état. Beaucoup plus que Weber, dont on a trop amplifié quelques formules lapidaires sur la force et la légitimité, Mosca ne s’arrête pas de s’interroger sur l’exercice correct, sinon vertueux du pouvoir. Chez Mosca, plus moraliste, plus doctrinaire que Weber, la légitimité est moins une situation de fait qu’une espèce de situation idéale où des élites compétentes voient leur action légitimée par la coïncidence de leur action et les finalités poursuivies par de nouvelles couches sociales. » (Ibid, p. 13). Pareto, économiste et sociologue italien, pousse un cran plus loin le raisonnement. Le changement social équivaut selon l’auteur du « traité de sociologie générale » aux cycles de crise et de mutation des élites. Pour Pareto, la formation permanente de nouvelles élites qui se substituent aux anciennes est l’un des phénomènes sociaux majeurs et constitue une véritable loi du social, qu’il nomme circulation des élites et qui explique les changements politiques et sociaux dans l’histoire d’une société :
« Il peut y avoir une aristocratie de saints, comme une aristocratie de brigands, une aristocratie de savants, une aristocratie de voleurs, etc. Si l’on considère cet ensemble de qualités qui favorisent la prospérité et la domination d’une classe dans la société, on a ce que nous appellerons simplement l’élite.
Cette élite existe dans toutes les sociétés et les gouverne, même quand le régime est en apparence celui de la plus large démocratie. Par la suite d’une loi de grande importance et qui est la raison principale de beaucoup de faits sociaux et historiques, ces aristocraties ne durent pas, mais elles se renouvellent continuellement ; nous avons ainsi un phénomène qu’on pourrait appeler la circulation des élites. »
8Remarquons que le terme d’aristocratie est pour Pareto synonyme d’élite :
« De la même manière que dans une société on distingue les riches et les pauvres, bien que les revenus croissent insensiblement depuis les plus faibles jusqu’aux plus élevés, on peut distinguer dans une société l’élite, la partie aristocratique, au sens étymologique (aristos= meilleur) et une partie vulgaire ; mais il faut toujours se rappeler qu’on passe insensiblement de l’une à l’autre. »
L’autodestruction des élites
10Ces développements conduisent à considérer que les fondateurs de la théorie des élites insistent moins sur la permanence d’un même groupe à la tête de l’État et des pouvoirs économiques et sociaux, que sur leur renouvellement permanent à travers des cycles d’autodestruction liés aux dynamiques sociales d’une société. De nouvelles couches sociales ne cessent d’émerger qui vont délégitimer les élites en place et revendiquer leur part de gouvernance.
12Il y a plus, les transformations techniques comme celles de l’environnement politique ou économique font émerger de nouveaux savoirs dont les élites en place peuvent avoir besoin pour se maintenir. Les élites traditionnelles ont alors recours à de nouvelles couches sociales comme à de nouveaux savoirs pour s’adapter aux mondes transformés. Ce faisant, elles contribuent à l’émergence de nouvelles élites, et à leur propre dé-légitimation, tandis que les « nouvelles élites ainsi constituées » se retrouvent en concurrence avec celles en place. La thèse de la destruction des élites est celle favorisée par Pareto :
« Ce phénomène des nouvelles élites, qui par un mouvement incessant de circulation, surgissent des couches inférieures de la société, montent dans les couches supérieures, s’y épanouissent et ensuite tombent en décadence, sont anéanties, disparaissent, est l’un des phénomènes principaux de l’histoire et il est indispensable d’en tenir compte pour comprendre les grands mouvements sociaux. »
14La thèse parétienne a été reprise le plus souvent à travers sa célèbre citation extraite du « traité de sociologie générale :
« Les aristocraties ne durent pas. Quelles qu’en soient les causes, il est incontestable qu’après un certain temps elles disparaissent. L’histoire est un cimetière d’aristocraties… »
16Ce mouvement de destruction des élites et d’avènement de nouvelles couches sociales à leur place est donc naturel. La crise pourrait aussi se définir, par le blocage de ce processus et le maintien au pouvoir d’élites délégitimées ou non renouvelées.
Conclusion : autodestruction ou collusion des élites contemporaines ?
17Ainsi en période de fort changement économique et social, deux phénomènes peuvent se produire : la destruction de l’élite ancienne et son remplacement par la nouvelle, ou un phénomène de collusion et transfert de légitimité et compétences aux anciennes élites qui, transformées, ne s’en trouvent pas moins re-légitimées et maintiennent ainsi leur capacité à gouverner. Ces réflexions sur auto-destruction ou collusion et régénérescence des élites ne pourraient-elles éclairer les crises et mutations de nos élites contemporaines confrontées à la mondialisation, aux savoirs managériaux et aux expertises et savoirs nouveaux de l’économie financière globalisée contemporaine ? Depuis le nouveau management public jusqu’à la place récente des grand cabinets de conseil et experts dans la réforme de l’État, les mouvements de réforme contemporains ne pourraient-il se lire aussi en termes de période de mutation des élites [5] ? Si oui, est-on dans un cycle de destruction, mutation ou collusion des élites anciennes et nouvelles contemporaines ? Mosca et Pareto nous invitent pour le moins à poser la question.
Bibliographie
Références bibliographiques
- Albertoni E. A. (1987), Doctrine de la classe politique et théorie des élites, Paris, Méridiens Klincksieck.
- Aron R. (1950), « Social Structure and the Ruling Class », British Journal of Sociology, I, p. 131-143.
- Aron R. (1965), « La classe comme représentation et comme volonté », Cahiers internationaux de sociologie, vol. XXXVIII, p. 11-29.
- Aron R. (1967), Les étapes de la pensée sociologique, Gallimard, Paris.
- Busino G. (1983), Pareto, Croce, les socialismes et la sociologie, Librairie Droz, Genève.
- Busino G. (1992), Élites et élitismes, puf, Paris.
- Busino G. (2004), « Lire Pareto aujourd’hui », publié par Les Classiques des sciences sociales et Liens-Socio, version numérique.
- Mannheim K. (1929), Ideologie und Utopie, Friedrich Cohen, Bonn. [1re traduction française partielle 1956, traduction française complète 2006, sous le titre « Idéologie et utopie », msh, Paris].
- Mosca G. (1896), Elementi di Scienza politica, Rome, Florence, Turin, Fratelli Bocca. [Traduction américaine par H.D. Kahn, revue et introduite par A. Livingston, The ruling Class, New York, London, McGraw-Hill, 1939, (édition de 1923 de Elementi di Scienza politica)].
- Meisel J.H. [1958], The Myth of the Ruling Class, Gaetano Mosca and the « Elite », Ann Arbor : The University of Michigan Press, 432 p.
- Pareto V., 1909, Manuel d’économie politique, librairie Droz, Genève-Paris, 1966.
- Pareto V., 1917-19, Traité de sociologie générale, librairie Droz, Genève, 1968.
- Valade B. (1990), Pareto : la naissance d’une autre sociologie, puf, 351p.
- Suleiman E. (1978), Elites in French Society : the Politics of Survival, Princeton, Princeton University Press.
Notes
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[1]
lise-cnrs-Cnam.
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[2]
Robert Michels, élève de Mosca est allemand d’origine et italien d’adoption.
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[3]
« L’assertion que les hommes sont objectivement égaux est tellement absurde qu’elle ne mérite même pas d’être réfutée. Au contraire, l’idée subjective de l’égalité des hommes est un fait d’une grande importance, et qui agit puissamment pour déterminer les changements que subit la société » (Pareto, 1909, par. 102).
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[4]
La réception tardive des travaux de Mosca en France (à travers la traduction américaine de son œuvre non traduite en français) explique sans doute la polémique qui agita les milieux de la sociologie classique quand à l’originalité de la pensée parétienne des élites. On pourra consulter à ce propos par exemple Bernard Valade (1990).
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[5]
Nous avons développé cette thèse avec Pierre Grémion dans « Élites intellectuelles et réforme de l’État. Esquisse en trois temps d’un déplacement d’expertise », Cahiers Internationaux de Sociologie, no 126, avril/ mai 2009, pp. 39-60.