Deuxième Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens 2019-2022
1Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants. Ils peuvent provoquer des troubles de la croissance, du développement sexuel ou neurologique, des troubles de la reproduction, ainsi que l’apparition de certains cancers et maladies métaboliques comme le diabète. Le gouvernement vient de publier sa deuxième Stratégie inscrite dans le cadre des Plans santé environnement et priorité prévention. Elle est organisée autour de 3 axes : former informer, protéger l’environnement et la population, et améliorer les connaissances. Parmi les actions annoncées, il faut noter notamment la publication d’une liste des PE, la mise en ligne d’un site internet d’information sur les risques et les mesures de prévention, des mesures d’imprégnation des différents compartiments environnementaux y compris l’alimentation, le renforcement du cadre réglementaire (interdiction, contrôle, substitution), le développement de la recherche et la poursuite de la surveillance des niveaux d’imprégnation et des pathologies en lien avec les perturbateurs endocriniens.
2https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2019.09.03%20document%20de%20r%C3%A9f%C3%A9rence.pdf
Efficacité des stratégies de réglementation de la publicité et de la promotion alimentaires
3L’Institut national de santé publique du Québec publie une synthèse des connaissances sur l’efficacité des stratégies de réglementation de la publicité et de la promotion alimentaires. Il souligne notamment que les réglementations obtiennent des résultats supérieurs à ceux obtenus par les initiatives d’autorégulation. Elles permettent de réduire l’exposition des enfants à la publicité et à la promotion des aliments et des boissons de faible valeur nutritive, et de modifier favorablement les comportements alimentaires ou d’achat. Le rapport identifie les obstacles et souligne l’acceptabilité sociale de la réglementation.
4https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2570_efficacite_strategies_reglementation_publicite_promotion_alimentaire.pdf
Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme 2019 : offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac, résumé d’orientations
5Ce rapport s’intitule « Offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac ». D’importants progrès ont été faits dans le monde depuis l’adoption de la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac en 2003. Cependant, l’épidémie de tabagisme est loin d’être terminée. La consommation de tabac a diminué dans la plupart des pays et régions, mais le nombre total de consommateurs est resté irréductiblement élevé en raison de la croissance démographique.
Rapport européen sur les drogues : tendances et évolutions 2019
7Le rapport 2019 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies propose une analyse des données les plus récentes sur la situation en matière de drogues et sur les réponses qui sont y apportées dans l’Union européenne. Il souligne que des efforts sont encore nécessaires en matière d’opioïdes : l’offre est en augmentation et dans un certain nombre de pays, notamment dans les régions orientales de l’Europe, l’efficacité des mesures de réduction des risques et des traitements demeure insuffisante. L’attention est portée sur les opioïdes de synthèse : environ 50 nouveaux opioïdes de synthèse ont été répertoriés par le système d’alerte précoce de l’Union européenne sur les nouvelles substances psychoactives. Le marché de la cocaïne continue de croître. Enfin, le rapport appelle à une réglementation des dérivés du cannabis à faible teneur en THC.
8http://www.emcdda.europa.eu/system/files/publications/11364/20191724_TDAT19001FRN_PDF.pdf
Rapport : numérique, quelle (r)évolution ?
9La Haute Autorité de santé (HAS) publie un rapport d’analyse prospective sur les conditions qui lui paraissent fondamentales afin de faire du numérique un outil au service de la qualité, de la sécurité et de l’efficience du système de santé et d’accompagnement social et médico-social. Elle a centré son approche sur quatre axes :
- pour un numérique au service de tous les usagers et de l’engagement de chacun ;
- mettre le numérique au service de la qualité des soins et des accompagnements ;
- organiser l’évaluation des solutions numériques pour développer la confiance ;
- principes de bon usage des données sensibles et de l’intelligence artificielle par la puissance publique. Il en ressort 29 propositions.
10https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-07/rapport_analyse_prospective_20191.pdf
Nutri-Score : évolution de sa notoriété, de sa perception et de son impact sur les comportements déclarés entre 2018 et 2019
11Un échantillon national représentatif de la population française a été interrogé en 3 vagues sur leur perception du Nutri-Score un an après la première vague d’enquête et avant la rediffusion de la campagne de sa promotion en juin 2019. La notoriété du Nutri-Score continue à progresser pour atteindre 81 %. Cette augmentation est principalement due à l’apparition progressive du logo sur les emballages. 86 % des Français identifient bien que le Nutri-Score permet de qualifier la qualité nutritionnelle des produits. En 2019, un individu sur deux ayant entendu parler ou vu le logo déclare avoir acheté un produit sur lequel était apposé le Nutri-Score, un chiffre en forte augmentation depuis mai 2018 (+32 points).
4e Programme national nutrition santé (PNNS 4) 2019-2023
12Le 4e Programme national nutrition santé (PNNS4) vient d’être lancé. Il a notamment pour objectifs de diminuer de 20 % la fréquence de surpoids et d’obésité chez les enfants et les adolescents, de stabiliser le surpoids des adultes et de réduire l’obésité de ces derniers de 15 %, ou encore de réduire de 30 % le pourcentage des personnes âgées dénutries de plus de 80 ans. L’accent est porté sur la prévention, afin de maintenir un bon état nutritionnel tout au long de la vie, depuis la période intra-utérine. Une attention particulière est portée aux inégalités sociales de santé. En effet, près de 8 millions de personnes déclaraient en 2014-2015 ne pas pouvoir s’alimenter correctement, qualitativement et/ou quantitativement, pour des raisons financières.
13Parmi les très nombreuses mesures, le PNNS en a retenu 10 qualifiées de phares, parmi lesquelles il faut retenir : la promotion des nouvelles recommandations nutritionnelles, la réduction de la consommation de sel de 30 % d’ici 2025, la mise en place de codes de conduite pour réduire chez les enfants et les adolescents l’exposition à la publicité pour des aliments et boissons non recommandés, le développement de la pratique d’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Enfin, sera assuré le développement de l’usage du Nutri-Score pour favoriser de meilleurs comportements d’achats et l’évolution de la qualité des aliments.
La France mobilisée dans la lutte contre les hépatites virales
14Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publie un numéro spécial sur les hépatites virales. 59 000 personnes ont initié un traitement par antiviraux à action directe fin 2017, ce qui représente la moitié de l’objectif de 120 000 personnes traitées et guéries à l’horizon 2022. « Bien que l’activité de dépistage des hépatites virales B et C et du VIH soit importante en France, trop de personnes demeurent non testées et porteuses d’infections virales non diagnostiquées », souligne le directeur général de la Santé. Dans ce contexte, les résultats de l’évaluation d’un dépistage par auto-prélèvement à domicile des infections VIH, VHB et VHC en population générale en France et en termes de faisabilité et d’acceptabilité permettent d’envisager pour l’avenir le développement de cette nouvelle forme de dépistage.
Lymphome : divergences sur l’intérêt de santé publique d’une spécialité
15Le Conseil d’État a censuré une décision ministérielle refusant d’inscrire sur la liste des spécialités remboursables un médicament pour une extension d’indication dans le traitement d’un lymphome pour certains patients. La juridiction a relevé qu’il ressortait du dossier que l’administration de la spécialité dans cette extension d’indication « permettait un allongement de la survie sans progression de la maladie » alors même que « des données relatives au gain de survie globale » n’étaient pas encore disponibles et que le traitement « permettait aux patients concernés, notamment les plus jeunes, de poursuivre une activité normale, contrairement à certains traitements de deuxième et troisième lignes ». Elle a considéré que la commission de la Transparence « ne pouvait, sans erreur manifeste, retenir que la spécialité n’avait pas d’impact sur la morbidité des patients concernés et avait un impact négatif sur leur qualité de vie ». Les juges ont ajouté que « si la prévalence d’une maladie peut être prise en considération dans l’appréciation de l’intérêt de santé publique d’une spécialité, le faible nombre de patients concernés ne peut, à lui seul, justifier qu’un tel intérêt lui soit dénié » (CE, 21 octobre 2019, 419169).
16La rubrique “Vigie” est réalisée avec le soutien de la Société française de santé publique à partir de sa lettre d’information hebdomadaire (www.sfsp.fr).