Le Code des lois d’Hammourabi, roi de Babylone (environ 1750 à 1800 avant J.C.), rappelle qu’il y a près de 4000 ans déjà, la société avait mis au point un recueil de textes pour se protéger des atteintes qu’elle subissait. Sans faire référence au crime au sens où nous l’entendons actuellement, il n’en demeure pas moins qu’à cette époque, comme au cours des siècles qui suivront, la société cherchait déjà à se protéger légalement des comportements criminels.
Protéger la société et ses citoyens constitue en France une mission fondamentale régalienne garantie par la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. Mais être là au bon moment, au bon endroit, pour empêcher la commission d’un crime relève d’un tout autre problème. Comment faire pour intervenir avant ou pendant le passage à l’acte criminel ? relève bien souvent du hasard ou de la perspicacité policière que de probabilités statistiques ou algorithmiques.
De nombreuses recherches et études tentent d’identifier des invariants modélisables propres à anticiper le passage à l’acte. Mais aucune n’est parvenue pour le moment à des résultats probants et surtout infaillibles.
Faute de ne pouvoir prédire le passage à l’acte criminel de manière absolue. Faute de ne pouvoir l’anticiper à temps, ces approches reposant sur des probabilités statistiques, algorithmiques et neuroscientifiques pourraient cependant trouver toute leur place dans la prévention de la délinquance et de la dangerosité plutôt que dans la prédiction virtuelle d’un crime…