Le 1er octobre 2003, la banque d’affaires new yorkaise Goldman Sachs - gentiment baptisée « pieuvre vampire » par la revue Rolling Stone - lançait le concept des Brics (Dreaming with Brics : the path to 2050 - Global Economics Paper N˚ 99). Cinq pays - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - seront les moteurs de l’économie mondiale, à l’horizon de l’an 2050. D’où bien sûr, l’urgence de vastes implantations et de massifs investissements - dont il va de soi que Goldman Sachs se chargera volontiers contre rétribution.
Le schéma est connu : toujours un peu celui de l’arnaque financière des subprimes : amalgamer des emprunts immobiliers solides à d’autres dépourvus de valeur, en faire des titres à vendre tous ensemble - se défausser enfin avant que ne s’écroule le château de cartes. Avec les BRICS, l’entourloupe est plus géopolitique : on associe trois pays solides dans leurs fondamentaux (Chine, Inde, Russie) à la branlante Afrique du Sud et au Brésil, pays déjà ravagé par le crime et la corruption. Partant de là, mille lucratives combines peuvent s’imaginer et se multiplier.
Peu après - amusante coïncidence - les grands médias mondiaux, The Economist et le Financial Times en tête - lancent tous sur le Brésil une massive et extatique campagne de publicité rédactionnelle - on ne trouve pas d’autre terme. Campagne en comparaison de laquelle les plus magistrales fake news de Kim Jung-Un & co. ne sont qu’anodines cogitations d’un tâcheron.
Le Brésil est la nouvelle Cité de Dieu… L’icône du multiculturalisme, du métissage, de la diversité… La puissance émergente du XX…