Notes
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[1]
Manzini donne les exemples des jardins partagés à l’initiative de jardiniers volontaires au moment de la crise financière de la ville de New-York dans les années 1970 ou de l’association de petits agriculteurs soucieux de préserver des savoirs traditionnels et de promouvoir de nouveaux modèles économiques porteurs de qualité de vie comme à Liuzhou (Guangxi, Chine).
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[3]
Voir en ligne : http://www.desis-network.org/
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[4]
Voir en ligne : http://www.influents.fr/public/about ou http://democratieouverte.org/blogs/armel-le-coz
1Dans son article « Making Things Happen : Social Innovation and Design », Ezio Manzini (2014) donne des exemples d’innovation sociale menée par des non designers, en soulignant que leur démarche innovante, en rupture avec les modèles dominants, leur confère de fait un statut de designer. En parlant de Franco Basaglia, grande figure de la psychiatrie alternative et Carlo Petrini, fondateur du mouvement international Slow Food, il qualifie leur démarche de stratégie de design définie par trois types d’actions interdépendantes :
- identifier un problème et des ressources sociales (compétences des personnes) pour y remédier ;
- proposer un modèle organisationnel et économique permettant de valoriser ces ressources et susceptible d’être reproduit en d’autres contextes ;
- communiquer entre les différentes initiatives pour les inscrire plus largement dans une cohérence.
2L’auteur démontre que l’innovation sociale, si elle a toujours existé, prend à notre époque de nouvelles formes en réponse aux problématiques du développement durable et aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux qui lui sont associés. Qu’elle soit sur un modèle Top-Down ou Bottom-Up de mouvements de citoyens pour la création de services collaboratifs, elle relève de démarches, d’objectifs, de façons de penser, caractéristiques de démarches de design [1].
3Mais Ezio Manzini souligne que l’innovation, pour s’inscrire véritablement dans la durée, dépend le plus souvent d’interactions hybrides entre les formes Bottom-Up et Top-Down et que les designers professionnels ont un rôle important à jouer.
4Les recherches menées dans ces domaines au département design du Politecnico de Milan, et un certain nombre de projets européens et à l’échelle internationale [2] montrent effectivement l’importance du rôle du design pour générer, à partir d’initiatives locales et d’un design participatif avec les gens de terrain, des propositions « durables » à plus grande échelle. Le réseau international d’écoles et d’universités de design DESIS (The Design for Social Innovation for Sustainability) créé en 2009 témoigne de ces nouvelles formes de design [3].
5L’auteur montre que le champ d’intervention du design peut être très large. Les designers professionnels facilitent le dialogue au sein de différentes parties prenantes, à différentes échelles, en situation de co-design (maîtrise d’outils créatifs de représentation et d’expérimentation de type dessins ou maquettes, développement de modèles favorisant la conceptualisation et la mise en œuvre de solutions pour la création de services et artefacts). Ils ont également un rôle d’avenir en tant que design activists :
« (…) en travaillant de cette façon, les designers peuvent tirer le meilleur parti de leurs compétences et sensibilité particulière, être donc très efficaces pour susciter de nouvelles initiatives et créer une dynamique dans les échanges sociaux, sur quoi faire et comment. En d’autres termes, “Faire bouger les choses” est la manière la plus concise d’exprimer ce que pourrait être le rôle spécifique le plus fructueux des designers. »
7Le sujet traité par Ezio Manzini dans cet article révèle « l’extension du domaine du design » (Vial, 2015, chap. 3) auquel l’auteur participe depuis de nombreuses années. L’ouvrage Design des politiques publiques publié à l’initiative de la 27e Région (2010) montre que des actions diverses se mettent en place, relayées par de jeunes designers engagés [4]. Le nouveau « Que sais-je ? » sur Le design de Stéphane Vial (2015), préfacé par Alain Findeli, s’inscrit dans ce contexte : faire connaître au plus grand nombre le design comme discipline et comme culture du projet, dont les champs d’investigation et les méthodes ne sont pas cantonnées à l’approche artistique du design d’objet.
8De même, l’ouvrage Design de service public en collectivité locale, le passage à l’acte (2014), publié à l’initiative du Département de Loire-Atlantique et de L’École de design Nantes Atlantique, s’inscrit dans cette veine montrant comment concrètement une approche de design peut s’implanter au sein d’une collectivité pour repenser le service à l’usager et favoriser la co-construction de projets rassemblant différents acteurs.
Bibliographie
Références
- BASON, CH. (ed.) (2014), Design for policy, Farnham, Gower.
- COLLECTIF « DÉPARTEMENT DE LOIRE ATLANTIQUE & L’ÉCOLE DE DESIGN NANTES ATLANTIQUE », Design de service public en collectivité locale, le passage à l’acte, Paris, La documentation française, 2014.
- COLLECTIF « LA 27E RÉGION », Design des politiques publiques, Paris, La documentation française, 2010.
- MANZINI, E. (2014), « Making Things Happen : Social Innovation and Design », Design Issues, Volume 30, Number 1, Winter 2014, p. 57-66.
- VIAL, S. (2015), Le design, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? ».
Notes
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[1]
Manzini donne les exemples des jardins partagés à l’initiative de jardiniers volontaires au moment de la crise financière de la ville de New-York dans les années 1970 ou de l’association de petits agriculteurs soucieux de préserver des savoirs traditionnels et de promouvoir de nouveaux modèles économiques porteurs de qualité de vie comme à Liuzhou (Guangxi, Chine).
- [2]
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[3]
Voir en ligne : http://www.desis-network.org/
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[4]
Voir en ligne : http://www.influents.fr/public/about ou http://democratieouverte.org/blogs/armel-le-coz