Aujourd’hui le thème de la sécurité est devenu une question éminemment politique. Souvent galvaudée et utilisée pour recouvrir un champ de pratiques hétéroclites, cette thématique est parfois considérée comme non scientifique, notamment parce qu’elle est présentée comme un fait objectif et monolithique. De nombreux sociologues se sont pourtant penchés sur cette question et sur des thèmes connexes. Dans ces travaux, les violences et la sécurité sont généralement intimement liées, les auteurs se concentrant en particulier sur les problèmes de délinquance. Ce n’est que très récemment que le terme de sécurité a commencé à être utilisé, ouvrant même la voie à l’émergence d’une « sociologie de la sécurité ». Des thèmes proches ont donc été traités depuis longtemps, mais sous des appellations différentes, comme le crime ou plus largement la déviance. Dans le même temps, d’autres recherches se sont penchées plus spécifiquement sur les violences envers les femmes, tandis que des géographes et des sociologues urbains questionnaient la dimension sexuée des modes d’appropriation des espaces publics, au sens géospatial du terme. L’objectif de ce premier chapitre est de présenter un rapide état des lieux des acquis en matière de délits, de crimes, de déviance et de sécurité.
Il est toujours difficile de rendre compte des résultats de travaux consacrés à un champ d’étude particulier et d’en résumer les catégories ou les paradigmes, tant l’opération est réductrice et ne peut rendre compte de la complexité des diverses réflexions…
Date de mise en ligne : 18/10/2011