Jeudi 3 décembre 2020, vers 16 :30 environ (heure française), l’étage supérieur de la sonde chinoise Chang’e 5 a décollé de la Lune, emportant avec elle les échantillons de sol lunaire qu’elle avait prélevé dans la zone de l’océan des Tempêtes. La montée vers l’orbite lunaire a pris environ une demi-heure, à l’issue de laquelle le module de montée a effectué un rendez-vous orbital avec le module de service qui devait ramener les roches sur Terre. Ce premier retour d’échantillons lunaires effectué par l’Agence Nationale Spatiale Chinoise (CNSA) suit une série de missions (8 en tout) visant au développement systématique des technologies de l’exploration spatiale, avec comme objectif affiché de faire de la Chine un partenaire incontournable de l’exploration et des sciences spatiales. Ce programme très méthodique, lancé dans les années 2000, a servi d’aiguillon à toute la communauté spatiale internationale, que ce soit les voisins indiens, avec les missions Chandrayaan, ou même les Israéliens, qui étaient également très proches du succès avec la mission Bereshit, financée presque entièrement sur fonds privés.
Empêtrée dans les retards coûteux du programme de lanceur lourd SLS, qui devait être le fer de lance du renouveau de l’exploration spatiale américaine, la Nasa a elle aussi réagi en faisant appel au secteur privé, reprenant ainsi la méthode qu’elle appliquée avec succès pour trouver un successeur de la navette spatiale. Un programme ambitieux de développement des capacités commerciales se met en place et, sous le nom de code d’Artemis, l’agence prévoit que la première femme mettra pied sur la Lune en 2024. Du côté des Européens, on développe un module de service pour le lanceur lourd SLS, et un atterrisseur lourd (EL3) pour le ravitaillement d’une future base lunaire…