Notes
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[1]
Centre de Formation d’Apprentis.
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[2]
Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale.
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[3]
Le nombre des mobilités post-apprentissage d’une durée de 6 mois est de 22, en 2015-2016, ils représentent 1/6e des apprentis s’inscrivant dans le dispositif qui leur est dédié.
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[4]
Ces dossiers comprennent des lettres de motivation, des fiches de gestion de la bourse Movil’app, des questionnaires Europass, les rapports de fin de stage, les évaluations des stagiaires par les entreprises d’accueil.
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[5]
Ces trois profils ont été dégagés à partir de huit cas ; nous restons consciente des limites du nombre. Ils ont une valeur significative et non représentative.
1 En 1996, l’Union européenne lance un programme intitulé Lifelong Learning, dans lequel l’apprentissage se présente comme un enjeu majeur de développement d’une politique communautaire et nationale et la mobilité une période de mouvements dans différents domaines de la vie. Dans ce contexte, se déplacer dans l’espace équivaut à un déplacement dans son existence et participe à la construction de soi. Le défi de notre recherche doctorale, dont est issu cet article, est de comprendre ce qui structure la mobilité en tant qu’espace d’apprentissage offrant des possibilités de reconfiguration des projets de soi. Nous l’étudions dans le cadre d’un stage relevant d’un dispositif Erasmus+, Movil’app, dédié aux apprentis de la Chambre de commerce et d’industrie régionale de Paris-Île-de-France. Ce stage propose une mobilité « multi-facettes », elle est géographique, professionnelle, statutaire et reliée à des représentations sociales de la modernité globale.
2 Deux questions majeures se posent pour notre travail : Comment les apprentis en mobilité réorganisent-ils leurs projets et qu’offrent-ils à comprendre de la mobilité en tant qu’espace de développement et d’apprentissage de soi ? Pour y répondre, nous mettons au travail l’hypothèse de la mobilité comme espace de transition dans lequel se joue une fonction de reconfiguration des projets identitaires de l’individu engagé dans de nouvelles interactions sociales et professionnelles. Les lieux de la mobilité seront longuement convoqués pour comprendre ce qui est à l’œuvre sur le plan des apprentissages et des dynamiques identitaires pour des sujets post-diplômés. En effet, ces lieux correspondent à des projets et à des désirs d’identité à construire. Ce sont des théâtres stratégiques d’affirmation de soi dans des contextes divers que les sujets relient et placent en cohérence avec leur projet. Dans un premier temps, nous esquissons le cadre conceptuel mobilisé pour ensuite expliciter nos options méthodologiques et enfin proposer quelques résultats saillants de notre recherche.
1. Cadre conceptuel de la recherche
3 La mobilité est ici considérée comme un espace de transition dans lequel les apprentis sont confrontés à une expérience éprouvante et appelés à prendre une part active dans le processus de leur propre socialisation. Les concepts mobilisés ci-dessous nous aideront à analyser les remaniements, les reconfigurations et les constructions identitaires inédites qui s’y opèrent.
1.1 La mobilité comme lieu de socialisation active et d’expérience éprouvante
4 Si traditionnellement la socialisation correspond à un processus d’intériorisation des normes, le concept de socialisation active (Malrieu, 1978) est une voie pour comprendre la socialisation non pas du côté institutionnel mais du côté des sujets s’engageant activement dans une expérience sociale renouvelée, constituée d’épreuves et d’apprentissages en profondeur conditionnant leur existence (Hugon, Villatte et al., 2013). La socialisation qui s’y effectue devient une construction individuelle s’appuyant sur un processus de subjectivation et de personnalisation convoquant la biographie des individus. Pour le sujet mobile, la mobilité n’est pas une fin en soi. Elle reste sous-tendue et mue par un projet que le sujet construit, configure et reconfigure avant, pendant et après la période de sa mobilité. Il s’engage activement dans des processus inédits et reconfigure son rapport au monde, à soi tout en révisant ses projets. La socialisation active apparaît comme un concept particulièrement éclairant lorsque l’on considère la mobilité comme expérience sociale nouvelle et comme cadre d’une expérience d’apprentissage de soi. De façon corollaire, l’expérience est convoquée comme un concept pragmatique d’une double boucle entre expérience et apprentissage, entre singularisation et désingularisation (Astier, 2007). Selon Dewey (1916), l’expérience est « en même temps le flux général de la vie constante que nous avons tant de mal à saisir et ces moments distincts aigus qui surgissent de ce flux et constituent l’expérience ». Subie et vécue, l’expérience est constamment construite et réélaborée par le sujet à partir de situations habituelles qui, dans le cours des activités produites, deviennent des épreuves (Martuccelli, 2006). Prenant du sens, grâce à la réflexivité, elle permet de mesurer l’écart entre le prescrit, le cru et le réel. Les apprentis concernés y trouvent des ressources biographiques plurielles qui vont du personnel au professionnel leur permettant de s’y projeter différents. Être un sujet mobile, c’est se transformer par ses expériences et par les processus de réflexivité élaborés permettant l’émergence de nouvelles recompositions identitaires, conçues durant les expériences vécues et que nous avons saisies dans les discours et les dessins produits par les sujets lors de l’évocation de la période de remaniement.
1.2 La mobilité comme espace transitionnel
5 La mobilité est un espace transitionnel générant des effets identitaires et des rapports au monde différents. Elle pose la question du lien entre le projet de continuité et le projet de rupture, entre la reconnaissance sociale et la reconnaissance professionnelle, entre l’autrui significatif incarné, au sens de G.H. Mead (1934), et l’autrui significatif objet constitué par le dispositif (Callon, 1986), entre les lieux-références et les lieux vécus et/ou construits et/ou recomposés. Elle conduit les post-apprentis à une activité identitaire forte à travers laquelle s’effectue un travail spécifique sur le double mouvement entre intra- et intersubjectivité (Laing, 1980). C’est là où se conçoivent des projets de soi sous-tendus par des stratégies identitaires (Camilleri, 1990) pour faire face à un nouveau rapport à soi comme « étranger » (Schütz, 1966, 2003).
6 Il s’agit d’un espace de transition qui permet à l’individu de s’engager dans des « conduites actives de préservation des identités de rôles valorisés et/ou de se déplacer vers un nouvel équilibre identitaire et ce, en interaction avec autrui » (Dupuy, 2001). Elle s’inscrit dans une durée et comporte des composantes variables d’un individu à un autre. Travailler sur la transition renvoie à la multidimensionnalité des individus et à leur rapport aux événements qu’ils vivent et sur lesquels ils délibèrent. La transition qui s’opère n’est donc pas seulement une transformation du « tout au long de la vie » mais également du « tout au large de la vie » (Lesourd, 2006). Celui qui est mobile et conscient des enjeux de sa mobilité, serait capable plus qu’un autre de développer une forme d’entrepreneuriat de soi dans un contexte mouvant. Il s’agit d’un temps de socialisation particulier, une expérience inédite pour des jeunes formés par la voie de l’apprentissage les conduisant vers l’emploi ou des formations complémentaires correspondant à des projets de vie réélaborés. Il s’agit aussi d’un espace de transaction sociale (Dubar, 2002), marqué par l’incertitude où le sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 2003) apparaît comme un soutien dans la transition dans un contexte incertain et inconnu suscitant un sentiment d’inconfort et éprouvant, affectant plusieurs dimensions du sujet. En effet, désirer, explorer, traverser, habiter des lieux n’est pas anodin ni sur le plan physique, ni sur le plan des sensations et des émotions, ni sur le plan existentiel. Pour cela, l’étude des lieux du stage permet d’appréhender la conception et la reconfiguration à l’œuvre du projet de soi des sujets en mobilité.
1.3 Les lieux de la mobilité comme espace de construction de soi.
7 En nous inscrivant dans la perspective de l’interactionnisme symbolique, nous mobilisons le rapport des sujets aux espaces pour comprendre ce que ce double voyage constitue pour les acteurs. En effet, les lieux forment une complexité et l’espace n’est pas à appréhender de la même manière si on est l’institution, le sujet ou le chercheur. Phénoménologiquement, le lieu ne produit pas le sujet, ce sont les sujets qui produisent le lieu et lui donnent du sens en le traversant, l’investissant, l’habitant. La dimension spatiale de l’identité renvoie, en réalité, à un processus multiple et complexe. La mobilité est un processus sur lequel s’appuient des expériences qui peuvent être des épreuves. Les délibérations sur les vécus de ces espaces sont, nous semble-t-il, constitutives de la transition que les sujets vivent ou ont vécu. Les espaces participent aux dynamiques à l’œuvre dans la situation de mobilité où les activités de soi sont perçues par les sujets comme fondamentales.
8 Concret, fini et délimité, le lieu est un espace situé. Localisable, il concrétise la mobilité du sujet entre un espace A et un espace B. Il prend pour le chercheur le statut d’un analyseur au sens de Lapassade (1969). En effet, le lieu désigné par un sujet est révélateur de la complexité de son vécu de mobilité et de ses projets. Cette localisation s’oppose à toutes les autres tout en les réunissant. Englobant, le lieu porte les priorités du sujet et ce qui constitue ses apprentissages. Selon nous, la mobilité intègre différents lieux et engage pour les sujets mobiles un ensemble de rapports que nous avons tenté d’appréhender conceptuellement en ayant recours à des sociologues tels que Lefebvre (1974) et Remy (2015) tout en mobilisant nos propres données empiriques obtenues par la triangulation de différents outils présentés ci-dessous.
2. Options méthodologiques
9 Les post-apprentis s’engageant dans le dispositif Movil’app, sont issus des CFA [1] de la CCIR [2] Paris-Île-de-France. Formés par la voie de l’alternance dans différents secteurs d’activités professionnelles, du niveau V au niveau II, ils ont choisi de s’expatrier pour 6 mois et de travailler dans des entreprises de leur secteur d’activité au sein de l’UE, au-delà de l’obtention d’un diplôme. En concordance avec notre objet de recherche, nous avons choisi d’étudier le cas des individus inscrits dans des mobilités « longues » interviewés une année après la fin du stage.
10 La recherche que nous conduisons est de type qualitatif par le nombre des individus étudiés, ils sont huit. Représentatifs des post-apprentis s’inscrivant dans le dispositif [3] sur une durée longue, il s’agit de femmes et d’hommes à parité, diplômés majoritairement de niveau 3 et 2 et âgés de 22 à 26 ans. Ils ont été formés dans différents métiers, précisément, dans le secteur agroalimentaire, la recherche clinique, la maintenance automobile, le bâtiment et les industries graphiques. Leurs stages se sont déroulés en Suède (1), en Norvège (1), au Royaume-Uni (4), au Portugal (1) et en Hongrie (1).
11 D’un point de vue méthodologique, nous avons recoupé thématiquement les données administratives recueillies auprès des services consulaires [4], les verbatim des entretiens (durée moyenne, 1 h 45 min), les productions graphiques de leur vécu émotionnel et des dessins symbolisant leur mobilité.
12 Les graphiques et les dessins produits, avec notre accompagnement (durant les entretiens), ont occupé une place privilégiée dans le recueil des données. En effet, l’acte de dessiner pour l’interviewé contribue à revisiter de façon créative l’expérience évoquée. Il s’agit de reconstruire un espace, de produire des formes, de passer de ce qui est conçu à une communication de ses représentations et de ses perceptions. Pour Lejeune (1996), associer écriture et dessin pour raconter sa vie correspond à un champ de possibles immenses. Madinier (1967) montre que le sujet convoque dans ses images l’affirmation de soi et que cela est visible dans les traits qu’il produit. Les représentations permettent de comprendre ce qui est en mouvement et d’intégrer la part effectrice (Weill-Fassina, 2016) des choix et des projets des sujets à partir des images opératives selon Ochanine et Koslov (1981). Selon Groensteen (2015), le dessin et la biographisation de l’expérience correspondent à la vision du monde des sujets, cette association fonde la notion d’autobiographisme. Ainsi, nous concevons que les dessins sont des choix de soi pluriels et relèvent d’un projet de soi existentiel profond.
13 Considérant les lieux comme métaphores de la mobilité en tant qu’expérience, au sens où ils sont porteurs de l’activité remémorée et de ce qui y a été conçu identitairement, nous avons construit une grille de lecture permettant de nous éloigner en tant que chercheuse d’une vision esthétisante ou évaluative des dessins et graphismes produits durant les entretiens. Cette grille s’organise autour de quatre questions : Quoi ? Comment ? Qu’en dit-il ? Est-il relié à d’autres expériences ?
14 Le dessin permet d’identifier le lieu choisi et les composantes qu’il en conserve. Des objets y sont représentés, des occupants sont désignés. Ce dessin comporte différents traits, des couleurs et des expressions. L’organisation du plan du dessin donne à voir la position et le point de vue de son auteur. Commentant tout en dessinant et grâce aux relances du chercheur, le sujet explicite à quels moments de la mobilité ce lieu est apparu ainsi que le sens revêtu par ce lieu du séjour désigné. Le chercheur vise à identifier si le sujet a partagé ce lieu et dans quelle mesure ce lieu est le sien, au sens où il l’a investi et où il y a été actif. Le recoupement thématique s’opère durant l’analyse des données recueillies entre les discours tenus par les sujets interviewés au moment où ils dessinent. Il s’agit ensuite de croiser factuellement les verbatim des entretiens, les événements du séjour retenus par les sujets et de les situer dans le temps afin de comprendre comment le lieu a participé à la transition qui s’est opérée pour lui.
3. Quelques résultats saillants
15 Notre recherche envisage la mobilité comme un espace d’apprentissages et de restructurations de ce qui était connu ou pensé comme acquis. Par ces restructurations se combinant, elle constitue une période de réorganisations multiples qui affectent différentes dimensions des sujets qui la vivent. Nous l’approchons à travers trois clefs : les parcours, les projets existentiels et les apprentissages de soi.
3.1. La mobilité comme espace d’inflexion dans les parcours de vie
16 Le stage en mobilité marque une inflexion dans les parcours de vie des post-apprentis qui subjectivement organisent leur vécu a posteriori de leur mobilité et en relation avec ce temps particulier. À partir de quatre éléments clés, à savoir le fait de s’installer à l’étranger, l’activité professionnelle dans le même secteur, l’entrée dans la vie active, les statuts des emplois occupés ou la reprise d’études, nous avons dégagé [5] trois profils les concernant : le nomade, le carriériste, l’entrepreneur.
Une mobilité sous le signe du nomadisme
17 Le nomadisme désigne ici un mode de vie caractérisé par la volonté de déplacement tant géographique que culturel et professionnel sans attachement outre mesure à son pays d’origine. Il n’est pas synonyme d’instabilité mais d’envie d’aventure et de découverte pour s’éprouver et se construire. C’est le cas des personnes qui conçoivent des parcours professionnels assurés par des contrats leur permettant de continuer leur existence et leur carrière professionnelle en dehors de leur pays d’origine. Elles développent des projets de carrière en mobilité dans leur secteur d’activité professionnelle. César, formé aux industries graphiques, se voit proposer un emploi à durée indéterminée à Londres dans une agence de communication remarquée dans le milieu alors que sa formation en alternance s’est déroulée dans des services municipaux de communication interne, peu créatifs. Il considère sa mobilité comme un tremplin vers le secteur professionnel dans lequel il s’est senti s’épanouir et dans lequel il se projette au-delà des frontières nationales en comptant à moyen terme monter sa propre agence en Allemagne.
« Je n’aurais jamais pu avoir une première entreprise comme ça sans avoir après… sans avoir fait un stage de 6 mois et d’arriver comme ça après mon bac pro après mon BTS pardon, dans une belle agence de… de l’agence de com’ comme ça… non ça n’aurait pas été possible non ! Ouais je suis arrivé ! » (César)
19 Mais ce nomadisme n’est pas toujours synonyme de réussite. En effet, les projets auparavant déterminés sur le plan professionnel et personnel ne sont pas réalisés, laissant émerger un sentiment d’échec et organisant une forme de précarité. Les personnes reviennent et conçoivent la réorientation comme une issue possible, sans toutefois déroger à la vie nomade. C’est ce que laisse entendre Laure : « Je pense qu’il faut que je voie que le monde est grand et qu’il y a d’autres choses qui peuvent s’ouvrir à moi donc je suis déçue et en même temps il faut, oui… je pense qu’il faut avancer. »
20 Leurs dessins correspondent à des espaces appropriés, marqués par des délimitations, très reliés à leurs activités personnelles durant leur mobilité. À titre d’exemple, il s’agit d’un tatami dans un dojo où un art martial a été pratiqué régulièrement, d’un appartement habité au quotidien, d’un champ dans lequel des repérages professionnels ont eu lieu, d’une clairière dans laquelle le movil’appeur a pris l’habitude de faire des pauses réflexives chaque week-end.
Une mobilité sous le signe du carriérisme
21 Sans teinte péjorative, les personnes ici concernées sont qualifiées de « carriéristes » pour mettre en relief leur inscription dans un parcours professionnel ascendant qu’elles cherchent à consolider par une montée en compétences monnayables dans le cadre de leur domaine de spécialité. Leur séjour en mobilité correspond à un sas vers une carrière professionnelle de salariés ambitieux. Durant leur stage qu’elles considèrent comme un espace-temps de construction d’un profil recherché par des recruteurs potentiels, elles ont élaboré une stratégie de placement et de recherche active de contacts et d’une place auprès des entreprises démarchées. À leur retour en France, elles sont employées dans leur secteur professionnel avec le sentiment d’avoir réussi leur insertion professionnelle et tiré parti de leur mobilité : « Moi, quand je suis arrivé, j’avais déjà un travail en gros : je suis arrivé, j’avais déjà un travail ! » (Mamadou).
22 Les lieux dessinés symbolisant la mobilité sont des lieux de passage, marqués par des flux. Ce sont des espaces dynamiques et urbains tels que la porte-tambour située dans une rue de Londres et ouvrant sur l’espace professionnel de stage, une grande avenue de Göteborg sur laquelle tous les modes de transport ont une voie propre sur laquelle le movil’appeur aime flâner pendant la majeure partie de son stage.
Une mobilité sous le signe de l’entrepreneuriat de soi
23 Il s’agit de personnes qui avaient échafaudé des projets au-delà de leurs stages mais qui se sont heurtées à des difficultés. Fragilisées, elles réorganisent leurs parcours professionnels et agissent pour se voir reconnues. Elles se déclarent auto-entrepreneurs et développent activement leurs entreprises. Rompant avec l’expatriation, elles se placent dans une logique stratégique de reconnaissance et mènent leurs projets professionnels avec une logique d’ascension sociale en visant des positions sociales et professionnelles les rendant plus autonomes. Elles comptent mobiliser la formation pour « y arriver ».
24 Les dessins symbolisant leur mobilité correspondent à des positions dominantes dans des espaces valorisants, selon eux. Il s’agit de la lounge d’un building de la City surplombant Londres et de la position de dirigeant dans un open space professionnel d’une agence de communication.
3.2. La mobilité comme espace-lieu de reconfiguration des projets existentiels
25 L’expérience de mobilité organise la rencontre de lieux inconnus et inédits qui se présentent comme des interfaces entre soi et autrui, générant des apprentissages, des remaniements identitaires et la réorganisation des projets existentiels, inscrivant ainsi dans le temps et dans l’espace les dimensions identitaires bousculées par la mobilité. Différents traits ressortent des destinations, des lieux du quotidien et des lieux symboliques investis et dessinés lors des entretiens.
Les « lieux destination » du stage : des projets de départ entre motivations personnelles et professionnelles
26 L’entrée dans le dispositif de mobilité correspond à une décision qui s’inscrit dans une configuration particulière, la fin d’un cycle de formation, c’est un moment ouvert à différents possibles comme l’entrée dans la vie active ou la poursuite d’études. Dès l’inscription, le choix géographique et culturel particulier reflète des projets de soi où les lieux sélectionnés traduisent les visées identitaires de reconnaissance et de développement culturel et professionnel des movil’appeurs.
« Au niveau de mon domaine aussi du design graphique, c’est quand même plus reconnu là-bas qu’en France parce que c’est vrai que ma profession elle est très… Elle est pas très connue en fait du grand public on va dire. » (Zoé)
28 Des préoccupations majeures se détachent de ces départs vers des destinations particulières, on y voit se conjuguer le besoin d’ailleurs avec l’esquive face aux réalités vécues comme des astreintes insurmontables. La fuite est un possible offert par la mobilité.
« J’étais perdu, je savais pas qui, je savais pas avec qui je voulais rester ami avec qui j’avais envie de développer quelque chose de plus fort amicalement et du coup bah… la Norvège c’était partir le plus loin possible. » (Julien)
30 Ce départ à l’étranger réalise un projet existant de longue date visant à découvrir d’autres espaces autrement, à vivre une aventure. L’ailleurs est conçu comme un espace relié à des identités désirées relevant de la validation des compétences acquises, d’un perfectionnement professionnel ou d’un test pour se confirmer personnellement. Ici, la démarche mobilitaire est sous-tendue par trois types de motifs : il s’agit d’une épreuve pour soi, d’une échappatoire à une situation qu’il faut fuir ou d’un projet de valorisation de soi, intégrant une dynamique de promotion de soi pour autrui. L’ailleurs promet des développements sur le plan culturel et linguistique et détient un potentiel de répercussion sur la carrière professionnelle et le rapport de soi à l’activité professionnelle. La vision du séjour a posteriori est marquée par la recherche de réussite personnelle et la cohérence des projets échafaudés avec des éléments de personnalité revendiqués, comme la détermination.
« Je voulais apprendre ce métier-là en Angleterre, d’apprendre de nouvelles choses, de nouvelles méthodes de recherche et cætera… oui ça c’était le but et j’ai appris. » (Amani)
32 Particulièrement ciblées, les destinations choisies correspondent à des espaces « phares » de l’U.E dans la globalisation. Cela traduit une volonté d’agir dans des zones majeures du secteur professionnel dans lequel ils ont été formés par la voie de l’alternance. Cette option montre, selon nous, le besoin d’un approfondissement du projet de carrière et d’orientation de la vie professionnelle, ainsi qu’un besoin de consolidation personnelle avant d’avoir une vie d’adulte.
« Je me sens plus, plus adulte… mais parce que parce qu’on fait… comment on fait pour être honnête juste que moi ça m’a permis de me recentrer sur ce que je voulais sur ce que je voulais devenir. » (César)
Les « lieux connus » ou « traversés » pendant le séjour : entre débrouillardise et réflexivité
34 La vie quotidienne est au cœur des préoccupations de celui qui évolue en milieu incertain : le sujet mobile s’adapte, fait preuve d’agilité et résout des difficultés d’ordre courant. Or cela n’apparaît quasiment pas dans les rapports produits en fin de séjour. Essentiels, ils sont reliés à des émotions majeures ou à des rencontres particulières. Toutefois, les discours des sujets ne les situent pas. Les lieux ne sont décrits que pour les usages qu’ils offrent et pour ce que les sujets y ont aménagé. Ces espaces jalonnent et accompagnent les remaniements à l’œuvre durant la transition. Ils se relient aux mouvements intersubjectifs de soi vers des autrui marqués de l’expérience en milieu incertain ; les post-apprentis s’y sentant sujets de leur quotidien affirment y avoir gagné en autonomie, en maturité. En se « débrouillant », ils se perçoivent devenir adultes et prennent confiance en eux. Affrontant les problématiques quotidiennes, ils gèrent et considèrent cela comme constitutif de leur changement. Comparant ce qu’ils ont connu auparavant et ce qu’ils connaissent du monde réel depuis leur « aventure », ils décrivent la mobilité comme l’épreuve la « plus imposante » qu’ils aient rencontrée dans leur existence, ils se « débrouillent », « repartent à zéro ».
« On apprend à se débrouiller tout seul et avec des nouvelles langues. Bah oui ! Non, mais attends j’ai pas internet, j’ai pas de téléphone... J’ai des mains... on va prendre un papier on va prendre un crayon, on va essayer de parler... Avant, j’étais incapable de parler, d’adresser la parole à quelqu’un d’étranger. » (Marie-Pierre)
Les lieux investis ailleurs : « lieux-métaphores » de la mobilité
36 Les lieux « symboliques » dessinés sont de nature différente et sont reliés à des lieux secondaires de l’expérience mobile. Interreliés, l’ensemble des espaces investis pendant le séjour forment une cohérence. Cette cohérence de lieux concrets soutient la transition à l’œuvre, pour chaque individu. Leur appropriation concrétise les reconfigurations et restructurations qui portent les individus à inscrire la transition qu’ils vivent ou ont vécue de façon tangible. Les espaces se rattachent au projet de soi et aux apprentissages de soi. Ils deviennent constitutifs de soi.
37 Les lieux dessinés symbolisant la mobilité portent sur ce qui a été réellement au cœur de la transition, ils s’organisent en trois catégories : espace professionnel du séjour (bureau de stage), espace de loisirs (dojo) et espace privé (appartement). En les corrélant aux éléments biographiques et aux propos délibératoires des entretiens, ils permettent d’analyser les remaniements élaborés durant la transition. Les sujets reconfigurent leur rapport à soi sur le plan de l’estime de soi, du soi professionnel et du soi compétent par un processus réflexif. Ces lieux nous permettent d’envisager la mobilité en dynamique avec les projets identitaires des sujets. C’est ce que nous abordons ci-dessous.
3.3. Les espaces de la mobilité comme lieux d’apprentissage de soi
38 Il s’agit d’espaces où des apprentissages fondamentaux de soi sont restructurés. Ils sont au cœur des transformations à l’œuvre. Nous les comprenons ci-dessous selon 4 perspectives : la révélation, l’identification, la rencontre, la compensation.
Révélation de soi
39 Ici, les movil’appeurs relient les espaces de la mobilité à de nouvelles conduites et à une affirmation de soi au vu de leur vécu en mobilité. Ils déclarent y avoir compris les « choses de la vie ». C’est là qu’ils ont envisagé de se comporter différemment dans les espaces publics, par exemple. Mamadou comprend qu’il s’est adapté en adoptant des conduites sociales qu’il repère dans les rues de Göteborg. Il est assuré désormais de ne plus devoir « se mettre la pression » car il sait avoir ce « petit plus » qui le distingue.
« Après, du coup, vous prenez un peu de recul et là… vous voyez les choses autrement… Vous voyez ?… En fait, on se met la pression pour rien envoyer en fait ! » (Mamadou)
41 C’est un jeune homme « apaisé » d’avoir mené avec détermination son projet à bien. Il pense devenir chef d’atelier comprenant l’intérêt de réunions techniques d’ateliers qui, lorsqu’il était apprenti mécanicien, le rebutaient. À son retour, il affirme être attentif aux pressions sociales, aux cadences dans les ateliers et prendre de la distance avec ces différentes tensions qu’il reconnaît avoir endossées « avant ». Il déclare avoir conscience des transformations qu’il a opérées.
Identification de soi
42 Durant leur mobilité, les post-apprentis ont élaboré de nouveaux projets et ont commencé à les réaliser concrètement. Raphaël découvre qu’il peut malgré les discriminations qu’il a connues en France, parvenir à fréquenter les business men de la City, à s’intégrer au monde du business global et envisager d’être entrepreneur en milieu international. Il découvre des lieux cosmopolites et smarts de Londres, se place lui-même comme client alors qu’il vend des chaussures de luxe aux clients de ces lieux. Il s’identifie à un espace social de pouvoir qui lui était inconnu parce qu’interdit. L’espace de l’ailleurs lui permet d’envisager d’autres possibles. Il affirme comprendre les codes et élaborer les stratégies à engager pour pouvoir agir et réussir.
« Si on respectait les codes du lieu, on pouvait y aller si on était éligible au niveau de… au niveau du vestimentaire. Fallait jouer le jeu et on était accepté qu’on soit noir qu’on soit asiat… » (Raphaël)
Rencontre avec soi
44 Ailleurs, les movil’appeurs découvrent différentes qualités d’eux-mêmes et apprennent au gré des épreuves qu’ils sont en capacité de pouvoir se faire confiance. Cette estime de soi renouvelée, parfois reconstruite, les autorise à élaborer d’autres desseins. Ils revisitent leurs options de départ et déploient des projets émancipés avec une conscience accrue du réel.
« Des fois, je me pose la question de rentrer ou pas ou non... mais on va pas s’arrêter là ! On va essayer de continuer parce que dans tous les travails, c’est dur que ce soit en France ou ailleurs. » (Marie-Pierre)
46 Dans ce contexte inconnu, Julien s’étonne des fonctionnements de la sociabilité d’entreprise en « mode scandinave » et revisite son rapport au monde professionnel. Il découvre que l’échec permet de réussir. Il développe une nouvelle vision de l’activité de salarié, et au-delà prend du plaisir à travailler dans l’entreprise qui se préoccupe de son bien-être au travail et reconnaît ses compétences.
« Quand vous avez votre boss qui vous dit “bah tu as raison on a envie que tu bosses avec nous, que tu restes avec nous et que tu continues à bosser pour nous” et ben forcément on se sent valorisé et on a envie de rester. » (Julien)
48 Plus globalement, les post-apprentis mobiles sont moins « timides », moins complexés plus proactifs et méritants. Le sentiment d’avoir réussi à surmonter les épreuves renforce, selon eux, l’intérêt à porter à leur expérience.
Compensation pour soi
49 La mobilité apparaît comme un espace-refuge, permettant une prise de distance avec des efforts consentis et correspondant au besoin de se retrouver. César fuit une relation éprouvante et tente de remédier à plusieurs années de tristesse et de difficultés auprès de sa compagne malade, en partant.
« J’avais besoin de partir, de plus voir toutes les mêmes choses, de rester comme ça, de respirer, de recommencer hein à zéro ! » (César)
51 Durant son séjour, il travaille et déploie de nouvelles compétences techniques au contact d’une « belle agence » qui lui donne « une belle place ». Au quotidien, il rencontre des gens « vrais », qu’il affirme n’avoir jamais rencontrés, notamment un jeune « arabe de pure souche » qui l’initie à un art martial interdit en France, le MMA. La sociabilité qu’il développe durant le séjour lui ouvre de nouveaux projets. Il participe à des championnats de haut niveau de ce sport. L’agence l’engage. Ses activités le font se voir à la fois différent et le même. César déclare que ce stage lui permet d’« aller mieux » et de porter enfin une « belle étoile » sur son CV.
52 L’épreuve apparaît parfois trop déstabilisante, le stagiaire se replie, cherche des voies nouvelles pour compenser ses efforts et une implication non reconnus, c’est notamment le cas de Laure. Celle-ci choisit de partir au Portugal parce qu’elle rencontre un menuisier qui lui semble être le mentor dont elle avait besoin. Son séjour est une quête permanente entre développement professionnel, recherche d’assurance de soi et compensation du père qu’elle n’a pas eu depuis le divorce de ses parents. Le stage est marqué par la relation passionnelle qu’elle noue avec son mentor et qui génère pour elle dépit et nervosité. Il la déçoit, ne lui prodigue pas les conseils qu’elle attendait ; elle devient « défaitiste ». Laure pense changer de métier malgré un bagage conséquent et le fait qu’elle sache faire des meubles. Elle se retranche dans son appartement, pour réfléchir, elle cherche des conseils d’amis à distance, en utilisant les réseaux sociaux. Ce qu’elle a vécu ne lui convient pas. Elle s’oriente vers de nouveaux projets.
« Je pense que je vais chercher du travail, chercher des pistes et en fonction des portes qui vont s’ouvrir ou non voilà, voir tout ce que je peux utiliser. » (Laure)
54 Les « lieux métaphores » sont saisis comme reliés à la valorisation et au processus de la construction de soi. Très chargés émotionnellement et identitairement, ce sont les pivots de la transition qui s’opère durant cet entre-deux constitué par la période Movil’app.
Conclusion
55 Les lieux sont porteurs des émotions et des élaborations que conçoivent les sujets en mobilité. Les investissant et leur conférant du sens, les sujets conçoivent leurs voyages intérieurs en s’appuyant sur des mouvements vécus dans un concret choisi, présents dans les discours. Les apprentissages qui s’y structurent sont de différentes natures ; s’il y a une nette tendance à faire valoir les gains sur le plan culturel et linguistique, c’est surtout la reconfiguration d’un nouveau rapport au monde qui émerge et d’un nouveau rapport à soi. Les lieux à l’instar des événements de la biographie se combinent et constituent une cohérence dans l’expérience de mobilité conçue comme une transition. Le rapport aux temps de la transition est questionné, cela renvoie à la définition et aux précisions apportées par Kaddouri (2017) ; la transition ne constitue pas une rupture mais une succession de micro-ruptures qui, s’enchaînant, organisent un espace-temps marquant un changement. L’expérience de mobilité, la confrontation de soi à des autrui ainsi que les interactions qui se sont jouées composent des mini-boucles de reconfiguration combinant événements, émotions et lieux rencontrés au travers de l’existence. En dessinant les lieux de la mobilité, les sujets reviennent sur ce qui constitue leur transition dans cet espace-temps particulier, une forme de conscience mobilitaire apparaît, des apprentissages y ont été conçus ou se sont restructurés. Cette conscience naît de l’expérience de la mobilité devenue référente de son pouvoir d’agir transformé. D’une mobilité envisagée comme un stage de développement culturel et relié à l’employabilité des apprentis, on voit une expérience singulière et personnelle émerger. La mobilité participe activement à la réorganisation du projet de soi. Les lieux de la mobilité constituent un lien avec le réel et ancrent concrètement le mouvement en profondeur que vivent les sujets en transition. Cette transition est multidimensionnelle, elle est personnelle, sociale, professionnelle et biographique. La conscience qui se développe d’être soi et d’avoir des projets pour soi est soutenue par un processus réflexif qui semble se renforcer. Mobilitaire, celle-ci est faite d’apprentissages de soi dans des espaces inconnus, de restructurations des connaissances et de reconfigurations du rapport que l’individu sujet en mouvement entretient avec le monde.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : expérience, dessins, mobilité, post-apprentis, lieux, transition
Mise en ligne 11/04/2019
https://doi.org/10.3917/savo.049.0083Notes
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[1]
Centre de Formation d’Apprentis.
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[2]
Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale.
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[3]
Le nombre des mobilités post-apprentissage d’une durée de 6 mois est de 22, en 2015-2016, ils représentent 1/6e des apprentis s’inscrivant dans le dispositif qui leur est dédié.
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[4]
Ces dossiers comprennent des lettres de motivation, des fiches de gestion de la bourse Movil’app, des questionnaires Europass, les rapports de fin de stage, les évaluations des stagiaires par les entreprises d’accueil.
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[5]
Ces trois profils ont été dégagés à partir de huit cas ; nous restons consciente des limites du nombre. Ils ont une valeur significative et non représentative.