Couverture de SAVA_056

Article de revue

Sur la mobilisation contre la réforme de l’assurance-chômage

« Occupez ! Partout où vous voudrez ! » (Théâtre de L’Odéon, Paris, juin 2021)

Pages 53 à 61

Notes

  • [1]
    Le site du photographe où le lecteur trouvera différents photoreportages sur les mouvements sociaux ainsi que plusieurs publications sur les rapports entre photographie et sciences sociales : https://www.bricelegall.com/
  • [2]
    Voir Unedic, « Étude d’impact de l’évolution des règles d’assurance chômage au 1er avril 2021 », novembre 2020.
  • [3]
    Parfois accusés de mettre l’équilibre financier de l’Unedic dans le rouge, les chômeurs indemnisés ne représentent qu’une minorité des inscrits : en 2018, seulement 2,6 millions des chômeurs étaient allocataires d’une indemnité sur les 6,3 millions d’inscrits. Voir Unedic, « Assurance Chômage : les chiffres qui comptent. Données 2018 ».
  • [4]
    Voir en particulier les travaux récents du sociologue Mathieu Grégoire publiés sur son blog de Mediapart ainsi que la tribune publiée par plusieurs universitaires : « Inopportune, injuste et inégalitaire : non à la réforme de l’assurance chômage », Libération, 5 mai 2021.
  • [5]
    Voir Mathieu Grégoire dans « À l’air libre », Mediapart, émission du 15 avril 2021.
  • [6]
    Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La violence des riches : Chronique d’une immense casse sociale, Paris, La Découverte, 2014, p. 45-88.
  • [7]
    Une partie de ces intermittents hors spectacle se sont regroupés au début de la crise sanitaire au sein de la Fédération des métiers intermittents tourisme événementiel culture (FMITEC).
  • [8]
    En 2019, 89 % des embauches se faisaient à durée déterminée, 85 % des CDD arrivés à terme cette année-là ont duré moins d’un mois et 30 % n’ont duré qu’une seule journée. L’occupation d’emplois courts et temporaires tend ainsi à s’imposer comme un modèle de société où la flexibilité du travail et la non-indemnisation du chômage deviennent progressivement la norme, en particulier pour les jeunes et les non diplômés. Voir Raphaël Martin, « Évolution de la part des CDI/CDD, 1993 à 2019 », Partageons l’éco, octobre 2020.
  • [9]
    Ce régime, créé en 1936 (et consacré plus tard par les « annexes 8 » et « 10 » de l’assurance chômage), est régulièrement remis en cause par le Medef et les pouvoirs publics au nom notamment de l’équilibre des dépenses publiques. Derrière les débats autour du « déficit » de l’Unedic, ce qui est en jeu, c’est non seulement la réduction du nombre d’intermittents (via le durcissement des conditions d’éligibilité), mais aussi le fondement même de l’assurance chômage qui repose en principe sur la solidarité interprofessionnelle. Voir Mathieu Grégoire, Les intermittents du spectacle : enjeux d’un siècle de luttes, Paris, La Dispute, 2013.

1Depuis mars 2021, des milliers de personnes alertent sur l’aberration économique et sociale que représente la dernière réforme de l’indemnisation des demandeurs d’emplois [1]. Contestée par les directions syndicales de salariés et suspendue à deux reprises par le Conseil d’État, cette réforme marque un tournant dans l’histoire du système national d’assurance chômage créé en 1958. D’après les projections de l’Unedic, plus d’un million de chômeurs connaîtront une baisse notable de leurs allocations [2]. D’autres perdront purement et simplement leurs droits à un revenu de compensation et rejoindront ainsi la masse des chômeurs non indemnisés [3]. Alors que, sur la dernière année écoulée, les associations caritatives ont recensé plus d’un million de nouveaux pauvres et une augmentation d’environ 30 % du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire, les modalités d’élaboration de cette réforme lancent aussi un défi aux économistes qui voudraient en comprendre la rationalité : en plus d’augmenter le nombre de pauvres, le nouveau mode de calcul génère des indemnisations extrêmement inégales pour des profils de travailleurs similaires. Ainsi, des salariés ayant effectué exactement le même nombre d’heures pour le même salaire pourraient connaître des écarts de rémunération de l’ordre de 1 à 50 [4]. Les personnes tentées d’accepter un contrat court, mal payé, entre deux emplois pourront percevoir un revenu inférieur à celui qu’elles auraient touché si elles n’avaient pas accepté cet emploi intermédiaire [5]. De quoi favoriser sans doute le travail non déclaré, à moins qu’il ne s’agisse de faire des économies en misant sur l’ignorance et l’honnêteté des chômeurs. Il est vrai que ce sont surtout les riches qui se conduisent en optimisateurs [6].

Photo 1

Action des occupants de l’Odéon sur le Pont des Arts. Paris, 19 mars 2021.

Action des occupants de l’Odéon sur le Pont des Arts. Paris, 19 mars 2021.

Action des occupants de l’Odéon sur le Pont des Arts. Paris, 19 mars 2021.

2À Paris, l’occupation du théâtre de l’Odéon s’inscrit contre cette guerre aux pauvres et aux travailleurs précaires. Elle dépasse largement le cas des seules professions artistiques. Sur place, on y rencontre à la fois des artistes (comédiens, musiciens, plasticiens, etc.), mais aussi une partie des « invisibles » du monde du spectacle et de l’événementiel tels que des régisseurs, des maîtres d’hôtel, des guides, des conférenciers. Alors que la survie des intermittents du spectacle est suspendue à l’obtention d’une nouvelle « année blanche », les non-bénéficiaires du statut sont dans une situation critique depuis déjà plusieurs mois. Faute d’appareils de représentation et de reconnaissance de leurs métiers par l’État, les intermittents de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme font partie des grands oubliés de la crise sanitaire [7]. Ainsi, certains maîtres d’hôtel sont aujourd’hui au RSA et dans une situation de surendettement qui ne leur permet plus de subvenir aux besoins de leur famille. D’autres, notamment des guides conférenciers, ont mis en vente leur logement et ont été contraints d’accepter des reconversions dans des secteurs radicalement éloignés de leurs champ de compétences (réparateur de bus, brigade des parcs et jardins, etc.). Pour les mères célibataires en particulier et pour celles et ceux qui n’ont ni conjoint, ni ressources familiales pour amortir les effets de la baisse brutale de leur revenu, le recours à l’assistance est devenu inéluctable.

Photo 2

« Guerre au chômage ! Pas aux chômeurs ! » Banderole du Comité CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires. Théâtre de l’Odéon, Paris, 23 avril 2021.

« Guerre au chômage ! Pas aux chômeurs ! » Banderole du Comité CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires. Théâtre de l’Odéon, Paris, 23 avril 2021.

« Guerre au chômage ! Pas aux chômeurs ! » Banderole du Comité CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires. Théâtre de l’Odéon, Paris, 23 avril 2021.

3Les effets de la gestion de la crise sanitaire sont particulièrement violents. Au-delà de la dégradation des conditions matérielles d’existence, nombreux sont ceux qui vivent cette situation comme une marque de mépris de la part du gouvernement, comme un déni de leurs métiers et de leurs savoir-faire. Aux humiliations liées aux difficultés économiques quotidiennes s’ajoute souvent un sentiment d’incompréhension vis-à-vis des services sociaux, eux-mêmes sous pression et condamnés à multiplier les injonctions à la reconversion. En plus de déstabiliser radicalement toute l’organisation de l’existence, l’impossibilité de travailler produit des effets analogues au chômage de longue durée : sentiment de disqualification, perte de confiance, impossibilité de projection dans l’avenir. Avec la crise sanitaire, la généralisation de l’insécurité sociale autrefois réservée aux classes populaires les plus précaires signale l’extension d’une nouvelle condition : celle d’un précariat de masse en partie « transclasse », « transsectoriel », « transgénérationnel » que les organisations syndicales peinent encore à unifier dans un même combat collectif [8]. Pour la CGT, traditionnellement très mobilisée pour la défense du régime des intermittents du spectacle [9] et encore bien représentée parmi les salariés du secteur culturel, l’abrogation de cette réforme recouvre ainsi un enjeu symbolique majeur, surtout depuis les tergiversations de sa direction face au soulèvement des « Gilets jaunes ».

4À l’Odéon, l’annonce des théâtres qui « tombent » les uns après les autres entretient l’espoir d’une amplification du mouvement. Chaque jour, différentes commissions se réunissent et tentent d’établir des ponts avec d’autres lieux culturels occupés et surtout avec d’autres catégories de la population mobilisées depuis plusieurs mois, souvent dans l’indifférence des grands médias. Les occupants, aidés par plusieurs militants chevronnés, s’auto-organisent pour « tenir le lieu » aussi longtemps que possible. Une grande Agora se tient tous les jours à 14 heures sur la place située au pied du théâtre. Plusieurs collectifs de citoyens en colère y prennent la parole, accompagnés de quelques personnalités politiques, syndicales, artistiques. Des badauds se mêlent parfois à la foule. Devant les grilles du théâtre, ils viennent glisser un petit mot d’encouragement aux occupants, saluer les copains, ou leur fournir un soutien logistique en apportant denrées alimentaires, vêtements, produits de nettoyage, boissons. Du haut de la terrasse, certains travailleurs en lutte leur répondent en déclamant du Shakespeare ou en improvisant des tirades. L’enjeu est au moins double : rester toujours visible et ne pas s’embastiller, malgré les contraintes posées par la direction du théâtre ; réaffirmer l’importance de la culture alors qu’elle est désormais ravalée au rang d’activité « non essentielle ». Face à l’isolement généré par l’état d’urgence sanitaire (couvre-feu, réunions publiques interdites, autorisations dérogatoires de déplacement), ces moments sont aussi l’occasion de lutter contre le sentiment d’impuissance en recréant des espaces de rencontre et de solidarité entre tous les oubliés du « quoi qu’il en coûte ».

Photo 3

Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

5À l’intérieur, les occupants ont dû s’engager à ne pas pénétrer dans la grande salle de spectacle où se tiennent encore des répétitions. Pour se réunir, ils se replient sur les espaces de passage et sur le bar de l’Odéon transformé en « foyer » dédié aux assemblées générales et aux repas. Les nombreux techniciens se chargent notamment de la logistique de l’occupation (sono, retransmissions en direct sur les réseaux sociaux, etc.). Les deux AG journalières sont l’occasion de faire des points réguliers sur l’état de la mobilisation, les perspectives à donner au mouvement, les relations avec les journalistes, la résolution des problèmes pratiques posées par la vie en communauté. Chacun tente de trouver sa place, de faire connaître sa situation, d’apporter sa contribution. Les ordres du jour sont souvent chargés. La diversité des métiers impose de donner à chacun la possibilité de s’exprimer, de contrôler les réflexes des personnes les plus à l’aise avec la prise de parole, de refuser l’enfermement dans l’entre soi militant. La pérennité et l’efficacité du mouvement en dépendent.

Photo 4

Dans un coin du théâtre, une commission planifie le programme des interventions pour la semaine à venir. Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

Dans un coin du théâtre, une commission planifie le programme des interventions pour la semaine à venir. Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

Dans un coin du théâtre, une commission planifie le programme des interventions pour la semaine à venir. Théâtre de l’Odéon, Paris, 12 mars 2021.

6Conscients que le retrait de la réforme est improbable sans une pression médiatique minimale, les occupants du théâtre redoublent aussi d’inventivité pour communiquer et tenir en alerte les journalistes. Certains se chargent d’organiser quasi quotidiennement des festivités en invitant danseurs, comédiens, musiciens, clowns, échassiers. Avec les chants et les vidéos qui documentent la vie de l’occupation de l’intérieur, ces représentations permettent à la fois d’apaiser les tensions, de souder le collectif, de construire une mémoire commune tout en renouant avec une conception de la culture ouverte sur l’extérieur, accessible au plus grand nombre. D’autres envisagent la mobilisation comme un outil d’éducation populaire et informent les passants sur les enjeux de la réforme via les traditionnelles manifestations ou des « déambulations festives ». D’autres encore se spécialisent dans des « happenings » et des actions symboliques tenues secrètes jusqu’au dernier moment en visant des cibles stratégiques comme le ministère de l’Économie et des finances ou la Direction générale de Pôle emploi. Tous tentent de mobiliser leurs savoir-faire pour défendre le droit d’exercer leur travail et d’en vivre dignement. À l’instar des « Gilets jaunes » qui ont largement renouvelé le répertoire des actions collectives, ces occupants inventent de nouveaux modes d’action susceptibles d’intégrer le plus grand nombre et d’augmenter leur visibilité face à l’insensibilité générique des

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Une compagnie de danse invitée à se produire sur le Parvis du théâtre de l’Odéon, Paris, 27 mars 2021.

Une compagnie de danse invitée à se produire sur le Parvis du théâtre de l’Odéon, Paris, 27 mars 2021.

Une compagnie de danse invitée à se produire sur le Parvis du théâtre de l’Odéon, Paris, 27 mars 2021.

Photo 6

Occupation de la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle. Paris, 8 avril 2021.

Occupation de la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle. Paris, 8 avril 2021.

Occupation de la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle. Paris, 8 avril 2021.

Photo 7

Happening des « extras », Place de la Concorde, Paris, 22 avril 2021.

Happening des « extras », Place de la Concorde, Paris, 22 avril 2021.

Happening des « extras », Place de la Concorde, Paris, 22 avril 2021.

Photo 8

Occupation de la Direction générale de Pôle emploi, Paris, 4 juin 2021

Occupation de la Direction générale de Pôle emploi, Paris, 4 juin 2021

Occupation de la Direction générale de Pôle emploi, Paris, 4 juin 2021

7Le soir, de retour au théâtre, des concerts s’improvisent. La joie des musiciens de retrouver à la fois un public et un espace collectif est palpable sur certains visages. Comme pour conjurer la menace d’un avenir incertain, des travailleurs de la restauration remettent parfois leur chemise blanche et s’amusent à prendre les commandes des autres occupants. Des conférencières improvisent des visites guidées en racontant avec passion l’histoire du théâtre. Comme les autres, ils participent au « spectacle ». Malgré la fatigue perceptible dans certains regards, chacun tente à sa manière d’entretenir la bonne humeur. Au fil de la soirée, les occupants se retirent dans les loges des spectateurs aménagées en couchettes de nuit. Certains ont glissé leur tapis de sol ou leur matelas pneumatique en haut du balcon de la grande salle de spectacle. Les occupants tentent de se reposer quelques heures pendant que des tours de garde sont effectués pour prévenir une éventuelle intervention policière. Emmitouflée de la tête aux pieds, talkie-walkie à la main, Elsa veille avec son collègue qui fraternise avec les agents de sécurité et le personnel du nettoyage en leur proposant des boissons chaudes. Il est bientôt 7 heures, la relève arrive. Il pleut et il fait froid ce dimanche matin. Dehors, tout est calme mais le vent se lève : environ 80 lieux culturels sont désormais occupés dans toute la France.

Photo 9

Théâtre de l’Odéon, Paris, 13 mars 2021.

Théâtre de l’Odéon, Paris, 13 mars 2021.

Théâtre de l’Odéon, Paris, 13 mars 2021.


Date de mise en ligne : 15/10/2021

https://doi.org/10.3917/sava.056.0055

Notes

  • [1]
    Le site du photographe où le lecteur trouvera différents photoreportages sur les mouvements sociaux ainsi que plusieurs publications sur les rapports entre photographie et sciences sociales : https://www.bricelegall.com/
  • [2]
    Voir Unedic, « Étude d’impact de l’évolution des règles d’assurance chômage au 1er avril 2021 », novembre 2020.
  • [3]
    Parfois accusés de mettre l’équilibre financier de l’Unedic dans le rouge, les chômeurs indemnisés ne représentent qu’une minorité des inscrits : en 2018, seulement 2,6 millions des chômeurs étaient allocataires d’une indemnité sur les 6,3 millions d’inscrits. Voir Unedic, « Assurance Chômage : les chiffres qui comptent. Données 2018 ».
  • [4]
    Voir en particulier les travaux récents du sociologue Mathieu Grégoire publiés sur son blog de Mediapart ainsi que la tribune publiée par plusieurs universitaires : « Inopportune, injuste et inégalitaire : non à la réforme de l’assurance chômage », Libération, 5 mai 2021.
  • [5]
    Voir Mathieu Grégoire dans « À l’air libre », Mediapart, émission du 15 avril 2021.
  • [6]
    Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La violence des riches : Chronique d’une immense casse sociale, Paris, La Découverte, 2014, p. 45-88.
  • [7]
    Une partie de ces intermittents hors spectacle se sont regroupés au début de la crise sanitaire au sein de la Fédération des métiers intermittents tourisme événementiel culture (FMITEC).
  • [8]
    En 2019, 89 % des embauches se faisaient à durée déterminée, 85 % des CDD arrivés à terme cette année-là ont duré moins d’un mois et 30 % n’ont duré qu’une seule journée. L’occupation d’emplois courts et temporaires tend ainsi à s’imposer comme un modèle de société où la flexibilité du travail et la non-indemnisation du chômage deviennent progressivement la norme, en particulier pour les jeunes et les non diplômés. Voir Raphaël Martin, « Évolution de la part des CDI/CDD, 1993 à 2019 », Partageons l’éco, octobre 2020.
  • [9]
    Ce régime, créé en 1936 (et consacré plus tard par les « annexes 8 » et « 10 » de l’assurance chômage), est régulièrement remis en cause par le Medef et les pouvoirs publics au nom notamment de l’équilibre des dépenses publiques. Derrière les débats autour du « déficit » de l’Unedic, ce qui est en jeu, c’est non seulement la réduction du nombre d’intermittents (via le durcissement des conditions d’éligibilité), mais aussi le fondement même de l’assurance chômage qui repose en principe sur la solidarité interprofessionnelle. Voir Mathieu Grégoire, Les intermittents du spectacle : enjeux d’un siècle de luttes, Paris, La Dispute, 2013.

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