Notes
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CNRS/LISE, blandine.destremau@gmail.com
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IEDES, ejamard@yahoo.fr
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La rédaction de cette introduction s’est en fait réalisée à plusieurs mains : j’ai en effet sollicité la relecture attentive, la mémoire vigilante et la pensée synthétique d’un certain nombre de ses collègues et étudiants, qui ont offert des contributions fondues dans ce texte. Merci en particulier à Emmanuelle Jamard, Marco Ceballos, Jaime Marques-Pereira, Natacha Borgeaud-Garcianda, Ania Tizziani. Yann Lézénes, rédacteur en chef de la revue, s’est révélé d’une efficacité impressionnante en guidant notre réflexion, en fouillant sur internet à la recherche de versions numérisées des travaux de Bruno Lautier, en sollicitant les autorisations des éditeurs, qui sont ici chaleureusement remerciés, et en calibrant des textes parfois très amples, tant Bruno aimait la précision, formalisait son raisonnement et mobilisait son érudition.
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[2]
Les textes publiés dans ce numéro apparaissent en gras dans la bibliographie.
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[3]
Il est possible d’accéder à toutes ses publications consultables en lignes à partir du lien qui est consacré à Bruno Lautier sur le site internet de la revue. On y trouvera également son CV, sa bibliographie complète, ainsi que la liste complète des thèses qu’il a dirigées : http://www.univ-paris1.fr/axe-de-recherche/revue-tiers-monde/actualite-scientifique/n-214-bruno-lautier-un-sociologue-engage/
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Directeur du GREIDT dans les années 1990, il a beaucoup contribué à sa très large audience internationale.
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[5]
Et, notamment, par les travaux d’Ania Tizziani qui montrent que, malgré leurs aspirations, les trajectoires des femmes dans le travail domestique ne sont pas temporaires, qu’elles ne jouissent pas de dynamiques de mobilité salariale et qu’elles ne réussissent pas vraiment à se syndiquer. Voir Lautier (2003b).
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[6]
Au moment où la revue était publiée chez L’Harmattan, et s’appelait encore Cahiers du Gedisst. Elle est devenue Cahiers du genre en 1999.
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[7]
Rancière J., Libération, 19 juin 2004, http://www.liberation.fr/cahier-special/0101492951-les-philosophes-sans-porte-voix
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Et qui inspire la discussion du cas chilien dans une publication de 2008.
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Financé par l’ANR SUDS 2010.
« Je laisse aux nombreux avenirs (non à tous) mon jardin aux sentiers qui bifurquent. »
1Par ce numéro spécial, la Revue Tiers Monde souhaite honorer la mémoire de Bruno Lautier, disparu le 4 février 2013, qui en avait été un des membres extrêmement actifs depuis 1995. Intellectuel brillant, il a beaucoup contribué au débat économique et sociologique, tout particulièrement à celui concernant le lien entre questions sociales, développement et relations internationales.
2 Le Comité de rédaction a décidé de republier certains de ses articles les plus significatifs, et de nous confier la coordination de ce numéro [1]. Retrouver certains de ces volumes nous a conduit à une exploration émouvante et infiniment triste des rayonnages de sa pléthorique bibliothèque, et à solliciter les fonds de ses amis, collègues, et des doctorants avec qui il avait partagé des moments de recherche, de débat, de pensée. La sélection n’a pas été aisée. En effet, la bibliographie de Bruno Lautier témoigne d’un parcours intellectuel engagé et fort cohérent, mais d’une pensée presque rhizomique, tant elle a été portée par la mise en lumière de questions ramifiées, reliées, et entrelacées. Un de nos critères a été de choisir des textes qui ne sont pas en accès aisé sur internet, et que nous contribuons ainsi à (re)valoriser : soit des chapitres d’ouvrages, soit des articles parus à des dates anciennes et qui n’ont pas été numérisés, soit encore, pour deux d’entre eux, des textes inédits en français [2]. Nous avons donc fait abstraction des nombreux textes dont il a enrichi la Revue Tiers Monde, mais aussi bien d’autres publications ; seuls certains sont cités au fil de cette introduction [3]. Nous avons surtout tenté de rendre compte des grandes étapes de sa trajectoire intellectuelle, sur 35 ans, en montrant comment, sans dévier de ses interrogations initiales, il n’a cessé d’explorer de nouveaux territoires.
3 Sociologue du travail et du développement, économiste, d’une immense culture intellectuelle et historique, Bruno Lautier a toujours cherché à soumettre à un examen critique les interstices des systèmes capitalistes de production et de reproduction, les formes d’exploitation de la force de travail, l’invisibilité du travail des femmes, les formes de domination et les subjectivités qui les traversaient et les faisaient vaciller. Il a été formé en économie, ainsi qu’en témoigne son diplôme de HEC (1968), son DEA en Économie monétaire (1970, Université de Paris IX-Dauphine) et sa thèse de Doctorat de troisième cycle en Économie appliquée (Épistémologie de l’économie politique : éléments de critique, 1971, Université Paris IX-Dauphine). C’est toujours en économie qu’il rédige son Doctorat d’État (La reproduction de la force de travail, 1974, même université), mais dans deux disciplines qu’il obtient ses Habilitations à diriger des recherches : Économie en 1986, et Sociologie en 1989. Il acte alors une bifurcation importante dans sa trajectoire, tout en demeurant enraciné dans l’intersection des méthodes, des disciplines, des savoirs, des questionnements.
4 Au cours des années 1980, Bruno Lautier dirige ses pas et son esprit vers l’Amérique latine, enthousiasmé par un stage à Cuba réalisé dans le cadre de ses études à HEC et par la participation au Groupe de recherche sur l’internationalisation des techniques et le développement [4] (GREITD). Sa première publication sur l’Amérique latine date de 1987 et il ne cessera d’approfondir ses connaissances et de poursuivre ses analyses sur ce continent, ce qui ne l’empêchera pas de diriger des thèses sur des contrées différentes (et jusqu’au Yémen !).
5 Dès ses premiers travaux, la reproduction de la force de travail installe la question qui va l’occuper pendant de nombreuses années. Il explorera le statut de « marchandise particulière » de la force de travail ; c’est d’ailleurs le titre d’un article écrit avec Ramon Tortajada en 1977, et que nous reproduisons ici, dans lequel les auteurs montrent qu’elle ne saurait être une marchandise capitaliste. Elle « est l’autre face du rapport social qu’est le capital. Elle est le mode d’inscription des travailleurs dans ce rapport social », d’où le rôle fondamental de l’État pour « réduire le coût social de reproduction de ce rapport social » et, « quel qu’en soit le coût, reproduire ce rapport social. » (p. 286, et p. 76 de ce numéro)
6 Bruno Lautier analysera les relations du travail avec les formes de production capitalistes et la monnaie, avec l’État, avec l’école et l’institution du salariat (Lautier, Tortajada, 1978, 1984 ; Lautier, 1985 ; Aumeruddy, Lautier, Tortajada, 1978). L’analyse des formes de domination constitue un fil directeur d’une approche féconde de la reproduction des inégalités. Bruno Lautier met ainsi au jour les formes multiples de la domination dans le travail (1996b, 1997a) et, plus largement, dans l’accès aux revenus par le marché et par la redistribution. Face à la « pureté » des modèles théoriques (marxiste notamment) et des schémas fonctionnalistes, il cherchait, analysait, traquait les « impuretés » essentielles à la survie de la « société capitaliste ».
7 Cela le conduit à faire un détour significatif vers la famille, objet de contrôle social (Bourgeois, Kartchevsky, Lautier, 1979, 1980 ; Cot, Lautier, 1981) et lieu de socialisation (Lautier, 1982), de stratégies et de logiques – puisqu’il a insisté sur la nuance à faire entre stratégies et logiques familiales – (Lautier, 1995a, 1994 [2004]) et de domestication du travail (Bourgeois, Kartchevsky, Lautier, 1982). Il montre que l’enjeu de la question du travail domestique est politique, « peut-être plus immédiatement politique que celui du travail industriel en général » (Lautier, 1977, p. 89) : la famille [...] serait le lieu d’un contrôle et d’une normalisation. Mais est-ce la famille qui est contrôlée et/ou normalisée (et, alors, par qui ?), ou bien n’est-elle que le lieu où l’on contrôle (et, alors, qui contrôle qui ?) », s’interrogent les trois co-auteurs du texte « Famille et contrôle social » que nous reproduisons ici (Bourgeois, Kartchevsky, Lautier, 1980, pp. 109-110 de ce numéro).
8 Dans un texte écrit avec Annie Cot et paru en 1981, que nous avons choisi de republier dans ce volume, « La frontière du capital, L’usine et la famille au-delà du miroir de la crise », les auteurs partent du constat que « [l]a figure discursive du non-marchand, l’Autre de l’économique, s’identifie en fin de compte à la Famille. Si celle-ci n’est rien pour le discours économique, c’est sans doute parce que l’économie nomme « famille » le territoire réel de l’extériorité nécessaire de la reproduction de la force de travail, l’au-delà de l’usine et du marché, la terre inconnue que l’on sait être de l’autre côté de la frontière dessinée par la socialité marchande » (p. 84 et p. 79 de ce numéro). Cette frontière constitue un enjeu de la crise économique, « dont la transgression et/ou le déplacement (voire l’élimination) trouvent maintenant leurs conditions premières situées dans un double champ : celui de la nature de l’État et celui du rapport salarial » (p. 105 et p. 105 de ce numéro).
9 Ses incursions initiales au cœur du procès de travail domestique l’emmènent vers la division sexuelle et familiale du travail (Lautier, 1996e, 1997b), s’articulent avec ses analyses des marchés du travail, des systèmes mondialisés et « genrés » d’emploi (Lautier, 2006e), des politiques sociales et des besoins reproductifs, pour le conduire à analyser l’emploi domestique et les formes particulières de subordination qu’il implique (Lautier, Marques-Pereira, 1994 ; Lautier, 2002a, 2003b ; Destremau, Lautier, 2002a, 2002b ; Borgeaud-Garciandia, Lautier, 2011). En s’appuyant sur ses propres travaux de terrain et le travail de plusieurs doctorants et post-doctorants, prolongés dans le cadre du programme ANR Latinassist [5], il montre notamment comment les trajectoires professionnelles et personnelles des employées domestiques en Amérique latine sont co-déterminées par leurs propres représentations et la place qui leur est assignée dans la division du travail. Il rejoint les Cahiers du genre en 1997 [6], travaille avec l’équipe du CEDREF, dirige plusieurs thèses sur ces thèmes. Le texte « Le tiers-monde face à la question du partage » (1996) témoigne ici de ses travaux dans ce domaine. De ce faisceau d’analyses, qui s’est révélé fondateur à maints égards, nous reproduisons ici également le texte « Famille et contrôle social », initialement publié en 1980 (avec Bourgeois et Kartchevsky), dans lequel les auteurs s’interrogent sur les mécanismes de contrôle (social) à l’œuvre dans la famille, et particulièrement le fait que la femme soit enfermée dans son rôle de gardienne de l’ordre social.
10 Ses travaux sur la famille et sur la domesticité peuvent ainsi être directement rattachés à ceux portant sur la reproduction du capital et du capitalisme. Ainsi, en Amérique Latine, hormis un archipel d’îlots « branché » sur la mondialisation (Lautier, 2002b), le gros des travailleurs « ne sert à rien », du point de vue des objectifs d’accumulation du capitalisme mondialisé : dans des petites firmes d’autobus « informels », d’artisanat alimentaire ou de production de nombreux biens de consommation (meubles, certains vêtements...), du bâtiment et de l’essentiel des services publics (« formels » pour la plupart). Pourtant, l’on y trouve beaucoup de domination et d’exploitation. Or, on ne peut pas analyser, d’un côté, le capitalisme mondialisé et, de l’autre, le travailleur exploité-dominé.
11 De fait, parmi les « impuretés » qui soutiennent la « société capitaliste », la domination personnalisée, avec toutes ses variantes, est des plus importantes. On peut théoriquement, rationnellement, imaginer un travail sans domination personnalisée, mais on se heurte bien souvent à l’impossibilité de généraliser. Et dans l’éventail infini des exemples, l’expérience des employées domestiques a particulièrement retenu son attention, cas particulier, mais massif. Parce qu’« avoir une domestique à la maison, ce n’est pas la même chose qu’avoir une machine à laver + acheter la nourriture chez le traiteur + mener son enfant à la crèche. Précisément parce que la domestique est là, en tant que personne humaine, dans l’espace privé, ce qui met au cœur de l’espace privé un rapport de domination qui est autre, et concurrent, des autres rapports de domination de l’espace privé (homme-femme, parents-enfants) ». Mais cette spécificité de l’emploi domestique n’en faisait pas, du point de vue des relations de domination, une exception, comme Bruno Lautier s’appliquait à le démontrer (Borgeaud-Garcianda, Lautier, 2011).
12 C’est dans des relations et des institutions que le travail prend forme, par le rapport salarial qu’il structure la société (Lautier, 1985). Bruno Lautier montre que la construction des marchés du travail procède de représentations, d’aspirations, de relations et de formes de codification partagées par les différentes parties prenantes, et en particulier l’État (Lautier, 1989a, 1989b, 1991a, 1991b, 1991c, 1991d ; Lautier, Marques-Pereira, 1994). Ses analyses autour du rôle fondamental que jouent les réseaux sociaux (dans la circulation personnalisée d’information, de faveurs, de recommandations, etc.) dans la régulation des marchés du travail des pays en développement permettent de contester l’idée d’autonomie de l’économique et d’extériorité de l’économie et du social. Le texte de 2005 que nous reproduisons ici, « Point de vue et perspective dans la représentation du marché du travail (Le « Lapin chasseur » et l’anamorphose) », argumente avec brio de la nécessité de partir des acteurs pour appréhender le marché du travail, non plus comme objet abstrait et stylisé, mais comme réalité empirique et incarnée. L’approche consiste à « aplanir » les hiérarchies et les inégalités sociales qui le construisent en considérant à niveau égal le « point de vue » étatique, celui des institutions internationales et celui des travailleurs non qualifiés, par exemple, de manière à observer les relations de pouvoir qui s’y jouent. Ainsi peut-on rendre compte, ensuite, de la façon dont celles-ci produisent des représentations divergentes – voire opposées – du marché du travail. Le faisceau de ces représentations, et des comportements socio-économiques qui leur sont liés, constitue le marché du travail.
13 Bien qu’il maniât savamment les statistiques et les classifications, Bruno Lautier aimait puiser ses réflexions dans les récits et les expériences des gens. Des hommes et des femmes qui, sans se le proposer, s’inscrivent en décalage par rapport aux places qui leur sont assignées par les politiques ou les intellectuels, et déjouent les grands schémas d’interprétation que ces derniers aiment à construire pour eux. D’où sa grande sensibilité à l’endroit des récits recueillis. Ces récits de travailleurs et de travailleuses, débordant sans cesse les territoires de notre bagage, de notre savoir et de notre imagination. Des récits de la bonne rêvant de devenir une star au petit producteur qui revendique sa situation (dominée) au nom de son « indépendance », il faisait un tremplin, cherchant à élucider les sources et les rapports de domination, entremêlés, articulés ou concurrents, dans les différents domaines de la vie.
14 Ces questionnements sur la domination, et sur la sortie ou du moins la lutte contre la domination, conduisent inévitablement à nombre d’impasses. Il faut faire avec. Nous n’avons pas réponse à tout, souvent nous n’avons pas de réponse du tout. Ainsi se plut-il un jour à partager cette réflexion de Rancière, une des rares personnes qu’il avouait admirer, au sujet de Foucault, un autre intellectuel dont il s’inspirait ; par ricochet, elle dit beaucoup de Bruno : « Mais les écarts ne se réduisent pas, les contretemps ne se transforment pas en coïncidences heureuses. La connaissance du système disciplinaire ne fournit pas sa conscience à la révolte. Elle redessine simplement le territoire sur lequel le réseau des raisons de l’une peut rencontrer celui de l’autre. La rencontre même suppose cet écart que seul occupe, sans le combler, un sentiment « subjectif » : « La situation dans les prisons est intolérable », dit Foucault. Cet usage du verbe être est irréductible à ceux par lesquels la science discerne des positivités et attribue des propriétés. Ce que l’histoire matérialiste des conditions de notre pensée et de notre action nous enseigne, ce n’est ni la nécessité de l’ordre des choses ni la liberté des sujets. C’est l’intervalle entre les deux, intervalle que seuls remplissent des sentiments comme « l’intolérable » qui ne traduisent aucune nécessité et indiquent une liberté qui est simple capacité d’agir, et non maîtrise de soi. Entre la connaissance et l’action, la philosophie ne fonde aucune déduction. Elle ouvre seulement un intervalle où il nous est loisible de faire vaciller les repères et les certitudes sur lesquels s’appuient les dominations » [7].
15 Soucieux de prendre appui sur la complexité des situations vécues et perçues, Bruno Lautier ferraille pendant des années avec le sens commun incorporé dans la notion de « secteur informel » et son dualisme constitutif, montrant les articulations systémiques entre emploi formel et informel, leurs agencements dans les contextes urbains, et leur complémentarité dans les stratégies familiales. Bruno Lautier met en évidence que l’informel résulte d’une construction sociale et économique des freins à la généralisation d’un salariat à l’ensemble de la population active (Lautier, 1986a, 1986b, 1987a, 1987b, 1987c, 1988, 1990, 1991a, 1991d, 1992, 1997c, 1997d ; Lautier, Morice, de Miras, 1991). Il publie un Repères qui fait date sur la question, et qui sera réédité quelques années plus tard (1994, 2004). Il analyse longuement les théories du secteur informel, les diverses formulations employées de manière équivalente pour le désigner, le consensus large et rampant dont il a fait l’objet, l’établissement, faute de définition, de critères pour tenter de le délimiter.
16 De ces critères, il ressort, en creux, la forme qui lui manque : le secteur formel. Et donc, les présupposés qui conduisent à concevoir ces deux secteurs comme séparés et cloisonnés. Pourtant Bruno Lautier avait également démontré, avec d’autres, que le formel et l’informel sont intriqués. Rien n’y fait, la théorie demeure, et elle agit d’abord dans des projets de développement, puis dans leur absence (ils sont inutiles, puisque le « secteur informel » pallie les manques). Aussi prend-il à bras-le-corps cette théorie même. Il le faut bien, puisque la notion de secteur informel tente d’approcher des situations, qui, elles, existent à n’en pas douter, comme il l’énonce de façon sibylline dans son texte « Les travailleurs n’ont pas la forme » : « Il y a bien, et sans doute de plus en plus, des vendeurs ambulants et des praticiens de « petits métiers » dans les rues des villes du tiers-monde ; il y a bien des ateliers dans les arrière-cours, où l’on produit vêtements, meubles et autres dans des conditions de travail, d’horaires et de rémunération qui dérogent à la législation des pays où ils sont situés ; il y a bien des domestiques dans une situation de dépendance et de disponibilité totale et forcée, comme des apprentis non-rémunérés ; et il y a bien (quels que soient les standards locaux) beaucoup de pauvreté » (Lautier, 1991c, p. 14).
17 Si l’on veut pouvoir décrire ces situations, il faut d’abord battre en brèche l’idée de secteurs, « coupés » (au sens étymologique) l’un de l’autre. D’un côté, donc, le secteur informel et ses critères techniques, qui désignent des manques : d’équipements, d’enregistrement, de productivité, de barrières à l’entrée, d’éducation, etc. De l’autre, le secteur formel, mis en lumière par son pendant, son ombre portée. Il apparaît ainsi sous-tendu par des conceptions historiquement ancrées en Occident du salariat « fixé », du rôle de l’État, de la mentalité capitaliste supposée gouverner l’avenir des micro-entreprises. Autrement dit, les théories du secteur formel reposent sur une pensée duale, qui semble relever de l’évidence : un ensemble circonscrit et fini en dessine a contrario un autre. Mais pour Bruno Lautier, il n’existe pas d’évidences. Dans le trop simple, il faut chercher la faille. Derrière l’économie, trouver la sociologie. Il s’appuie donc sur la traduction du théorème de Gödel : « Toutes les formulations axiomatiques consistantes de la théorie des nombres incluent des propositions indécidables » pour déconstruire l’idée de secteurs opposés.
18 Grâce à une incursion poussée dans la logique, il montre en effet que les critères qui définissent le secteur formel ne permettent pas d’affirmer que, par défaut, ce qui n’est pas formel constitue un ensemble. De là, il en vient à créer le schéma de la « marguerite », proposé dans son ouvrage de 1994, L’économie informelle dans le Tiers-monde, à travers lequel il représente la complexité et la diversité des combinaisons entre les segments des économies formelle et informelle. Dans le texte autobiographique que nous reproduisons ici, « L’étrange altérité du travail. Parcours d’un socio-économiste du développement », il reconnaît que sa démonstration n’a connu qu’un « succès d’estime » : « si la démonstration de ce qu’une idée simple est fausse est elle-même compliquée, mieux vaut dire des choses simples et fausses, et continuer à appeler « secteur informel » un vaste méli-mélo... » (Lautier, 2007a, p. 14, et p. 36 de ce numéro).
19 Sous un angle diachronique, Bruno Lautier étudie les passages entre formel et informel au plan des trajectoires professionnelles, comme un signe de fixation restreinte dans le salariat (Lautier, 1987b). Plus largement, c’est le mouvement de dérégulation et d’informalisation de l’emploi lié à la mondialisation qui sera mis en lumière, la croissante hétérogénéité du travail et les risques d’éclatement social et spatial et de dualisation de la société (Lautier, 1987a, 2002b, 2003c). L’informel est le produit d’une politique de l’État et non, comme semblaient l’affirmer les courants néo-libéraux, d’une absence de politique, ou d’une mauvaise politique. L’informalité a comme corollaire de fortes inégalités face à la protection sociale. Les statuts différenciés qui s’affirment dessinent ainsi des formes distinctes de relation à l’État et donc de citoyenneté (Lautier, 1996c, 1999). D’une part, le salariat s’affirme comme une institution différenciée selon qu’elle est codifiée ou non, et qu’elle est intégrée dans un cadre de Droit ; de l’autre, emplois formel et informel se distinguent fondamentalement au regard des droits sociaux et de la protection sociale auxquels ils donnent accès (Lautier, 2003c). Dans cette veine, nous reproduisons ici un des premiers textes de Bruno Lautier sur l’informel, qui date de 1984 : « Secteur informel et emploi : l’enseignement des pays sous-développés ». Il y montre que le développement de l’informel ne peut pas être une solution à la crise de l’emploi en France, « sauf à imaginer une coercition politique extrêmement violente, base d’une “société à deux vitesses” » (p. 166 de ce numéro). En un temps où la flexibilité tous azimuts de la relation d’emploi et sa dérégulation/déprotection (autre nom de l’informalisation) sont présentées comme une nécessité de la survie du capital, ce texte a gardé tout son potentiel critique.
20 Les années 1980, « décennie perdue » de l’ajustement structurel pour l’Amérique latine, font émerger dans les politiques internationales la question des conséquences sociales de ces mesures macro-économiques et tout particulièrement celle de la pauvreté : en 1990, alors que les États ajustés ont considérablement réduit leurs budgets sociaux, la Banque mondiale et le PNUD positionnent la lutte contre la pauvreté au cœur des enjeux du développement. Bruno Lautier, avec le souci d’historicisation et de contextualisation qui l’a toujours caractérisé, explore les contours et implications de cette lubie sociale et politique, insistant sur les relations entre approfondissement de la pauvreté et précarisation des statuts d’emploi. Il analyse les fondements épistémologiques et idéologiques des discours sur la pauvreté, et les prémices rationalistes et instrumentales dont ils se réclament (Lautier, 1995b, 1995c, 1996d, 1998a, 1998b, 1998c, 2001b). Il montre les convergences entre la question de l’informel et celle de la pauvreté : bien souvent, c’est des mêmes personnes et des mêmes travailleurs et travailleuses qu’il s’agit. Employées domestiques oubliées par la science et reléguées dans une chambre chez leur patron, « micro-entrepreneurs » informels suscitant l’émerveillement et qui, par leur art de la débrouillardise, pourront bien trouver les ressources qui leur manquent. Eux, en qui les stylisations du marché du travail projettent des stratégies économiques rationnelles, et qui concluront à l’irrationalité si leurs comportements s’en écartent. Et cela, parce qu’elles ne tiennent pas compte des logiques – tout aussi rationnelles – à l’œuvre dans des rapports de travail paternalistes, au sein de familles, de castes ou d’ethnies ou, à l’échelle individuelle, de la raison au service de la survie psychologique.
21 Avec Pierre Salama, et notamment dans le cadre du GREIDT, Bruno éclaire le rapport entre ajustement structurel, exploitation du travail et gestion de la pauvreté. Il explore les nouvelles politiques « de lutte contre la pauvreté », la construction des catégories sociales qui sont supposées en bénéficier, et l’édification de modalités de pouvoir et de contrôle des pauvres (Lautier, Salama, 1995). Il remet en cause les justifications morales de la lutte contre la pauvreté, mobilisées pour justifier les contrôles qui l’accompagnent (Lautier, 2002b). Il souligne que, au-delà des mesures d’assistance distribuées sous divers modes, c’est le travail qui est supposé sauver les pauvres de leur état ; et que, au nom de la lutte contre la pauvreté et le nécessaire ajustement des cadres macroéconomiques, le marché du travail et les rapports sociaux qui le structurent sont ajustés eux aussi (Lautier, 1989a, 1989b). D’où un nécessaire détour par les entreprises installées dans les pays en développement, à la disposition desquelles des « pauvres » sont livrés au capital transnational (Lautier, 1996a ; Cabanes, Lautier, 1996).
22 Il montre également à quel point le « retour de la pauvreté » dans les discours et les politiques publiques entraîne de nouvelles formes de gouvernement des pauvres, justifiées par d’incontestables arguments moraux ; c’est là toute la force du texte que nous publions ici, paru initialement en 2009, « Gouvernement moral des pauvres et dépolitisation des politiques publiques en Amérique latine », qui argue que les politiques sociales contemporaines en Amérique latine se caractérisent par leur ambivalence entre des tactiques gouvernementales de régulation et de domination de la pauvreté et des pauvres, d’un côté, et des revendications de citoyenneté, de l’autre. Ces tactiques réussissent, quoique de façon instable, à rendre supportable la tension entre ces deux visions du monde par le biais de l’instauration d’une hégémonie morale sur la pauvreté comme objet de l’action publique. Ce texte est issu d’un ouvrage qui résulte d’un colloque organisé en 2007 par Bruno Lautier et trois de ses doctorants (« Penser le politique en Amérique latine »), et qui met en lumière les dimensions politiques de processus et discours qui s’affichent comme avant tout techniques.
23 Un des derniers textes de Bruno Lautier, « Le sociologue et la femme pauvre du Tiers-monde », écrit avec Blandine Destremau (2013), retrace l’histoire des jeux de cache-cache entre recherche engagée, labellisation institutionnelle et luttes politiques, en des entrelacements exacerbés par les enjeux de légitimation qui les traversent. Les auteurs illustrent combien la vogue des politiques de lutte contre la pauvreté centrées sur les capabilités individuelles a marqué tant les politiques publiques que les analyses qui en ont été faites, et à quel point il s’est avéré difficile, pour la recherche sur la pauvreté et sur le genre, de maintenir une distance critique à l’égard de l’expertise.
24 À partir des années 1990, Bruno Lautier oriente ses travaux vers l’étude de la citoyenneté salariale (1993b), la protection sociale et l’État providence. Insistant à analyser les systèmes de protection sociale à partir du politique, et donc des droits sociaux, il en étudie les configurations comme produits de rapports de force politiques et de travail (Lautier, 1993a, 1993b, 1995d, 1999, 2001a, 2003a, 2004, 2006c, 2006d, 2007b ; Lautier, Marques-Pereira, Salama, 2003). Blandine Destremau et Bruno Lautier tentent de construire un principe d’analyse et de typologie fondée sur les droits sociaux, en alternative aux classifications existantes et qui épousent une posture avant tout institutionnelle. La comparaison qu’ils construisent entre sept pays en développement (Destremau, Lautier, 2006, 2007) fournira une partie de sa matière au cours « Systèmes de protection sociale et couverture des risques sociaux » qu’ils auront donné ensemble à l’IEDES pendant de longues années, et qu’ils auront fait évoluer au gré de leurs travaux de recherche. Bruno poursuivra ces réflexions dans le fameux « papier aux camemberts », qu’il distribuera largement à ses étudiants : « La diversité des systèmes de protection sociale en Amérique latine : une proposition de méthode d’analyse des configurations de droits sociaux » (Lautier, 2012).
25 Tous les transferts sociaux ne se valent donc pas, la redistribution acquérant sa signification politique par le statut dont jouissent les bénéficiaires (Lautier, 2011a, 2011b). Le manque d’effectivité de la législation sociale (et sa remise en cause) révèlent une régulation de la pauvreté contribuant à sa reproduction et à celle des relations clientélistes, au fondement du pouvoir des élites. Le ciblage des dépenses sociales sur les populations les plus pauvres délégitime le développement de l’État social. Dans un texte que nous publions ici en français (initialement paru en anglais dans un volume édité par le BIT en 2006 [8]), « Universalisation de la protection sociale et protection des plus vulnérables », Bruno Lautier défend et réussit à promouvoir l’idée selon laquelle les politiques hyper-ciblées de lutte contre la pauvreté des années 1980 et 1990 représentent un échec majeur. La dérégulation du travail formel et le mouvement de « désalarisation » rendent plus que jamais (politiquement et économiquement) nécessaire une perspective d’universalisation de la protection sociale. À rebours du « consensus » hégémonique qui domine les années 1990 et qui promeut le ciblage comme technique privilégiée d’inclusion sociale des pauvres, Bruno argue que l’universalisation des politiques publiques constitue le vecteur possible et nécessaire de construction d’une citoyenneté sociale. C’est en effet à partir du politique que l’universalisation de la protection sociale peut procéder, et plus particulièrement à partir d’une définition inclusive de la citoyenneté, dès lors que les statuts d’emploi n’en constituent plus la base. Modalité possible de l’universalisation, Bruno discute aussi des contours et enjeux du « revenu de citoyenneté » (Lautier, 2004, 2006c).
26 Les années 2000 voient s’accroître la visibilité internationale des politiques de protection sociale, mais sous l’égide d’un paradigme particulier qui brouille la frontière entre assurance et assistance, élargit le ciblage des pauvres qui avait montré ses limites au cours de la décennie précédente, absorbe l’idée de nécessaire rentabilité économique de l’assistance et de mise au travail des pauvres, et incorpore la centralité des femmes comme leviers du changement social et économique. L’Amérique latine – et progressivement d’autres régions – est gagnée par les Conditional Cash Transfer Programmes, ou CCTP, politiques publiques que se disputent ou autour desquelles collaborent États nationaux, organisations internationales, pouvoirs locaux, acteurs multiples. Les CCTP représentent des dispositifs de cadrage et de régulation qui transforment les sociétés en profondeur et instaurent de nouveaux modes de contrôle des pauvres. À cet égard également, l’Amérique latine a été un laboratoire majeur d’expérimentation. C’est avec Marco Ceballos que Bruno Lautier explore les contours de ces dispositifs, les « pactes politiques » sur lesquels ils reposent, leur diversité, leurs modes de diffusion au plan international (Ceballos, Lautier, 2007). En passant ces programmes au crible d’une critique des consensus dont ils font l’objet au plan international, ils soulignent les articulations entre répression, assistance, développement et police des familles que ces nouvelles politiques sociales mettent en œuvre. Nous publions ici un des derniers textes de notre collègue, co-écrit avec son doctorant, devenu docteur entre temps : « Les CCTP en Amérique latine : entre modélisation internationale et conjonctures politiques nationales ». Les auteurs y éclairent le poids de l’échelle nationale de production de politiques publiques, de justification et de légitimation, sous l’apparence lisse des consensus autour des CCTP. Latinassist, le dernier projet collectif [9] impulsé par Bruno Lautier, en collaboration avec Blandine Destremau et des équipes de chercheurs répartis dans six pays d’Amérique latine, porte sur ces effets multiples et imbriqués, autour d’une problématique qui croise l’étude des politiques publiques d’assistance, les droits sociaux et les conditionnalités, le développement social, le travail social, et la place et l’agencéité des femmes qui en sont destinataires.
27 Tous ceux qui auront fréquenté et travaillé avec Bruno Lautier auront été frappés et marqués par son extrême vigilance à l’égard de l’usage des mots, du pouvoir des discours et de leur propension à euphémiser le politique. À plusieurs reprises au cours de sa carrière, il se penche sur le terme de « développement », polysémique, tour à tour disqualifié ou brandi, qu’il revendiquait comme une spécificité des questions qu’il posait et du champ dans lequel il s’inscrivait. Il décortique la notion de « marge » dans un texte publié dans la Revue Tiers Monde (2006f). Avec un esprit critique et un matériau original, il explore le « consensus » discursif dont les politiques internationales de lutte contre la pauvreté font l’objet. Dans un texte présenté lors d’un colloque organisé sur « Les mots du développement » (Paris, 2008), publié peu après (2010a, 2010b) et qu’il intitule « Qui ne dit mot consent, qui consent ne dit mot. L’usage du mot « consensus » dans le vocabulaire du développement », il met en lumière les jeux et intérêts d’acteurs impliqués dans la production de ces consensus auto-proclamés.
28 Le récit que Bruno Lautier a fait de son propre parcours intellectuel et professionnel entame ce volume (2007a). Publié dans la Revue Tiers Monde en 2007, il a été élaboré pour un séminaire organisé par Jean Copans à l’EHESS en 2004 et 2005, dans lequel des chercheurs de quatre disciplines des sciences sociales (géographie, économie, sociologie et anthropologie) et de l’agronomie ont retracé leurs « rencontres » personnelles à la fois intellectuelles, scientifiques et professionnelles avec le développement dans les pays du Tiers-monde qu’ils ont été amenés à fréquenter à partir des années 1960. Restitués de façon personnelle, ces itinéraires permettent de retracer la diversité des expériences et des problématiques qui sont à la base des études françaises actuelles en matière de développement, en une contribution à la sociologie de la connaissance (Copans, 2007). Cet exercice de réflexivité éclaire la cohérence de la carrière et de l’œuvre de Bruno Lautier, et aussi le caractère indissociable, pour lui, de l’enseignement et de la recherche. Il se définissait avant tout comme enseignant, aimait transmettre et débattre, et puisait dans la relation avec ses étudiants et collègues et dans sa responsabilité à l’égard de l’institution le sens profond de son activité. Ses cours étaient nourris de digressions savantes et percutantes, provocatrices et convaincantes, et pimentés d’un humour parfois caustique.
29 Cette longue carrière pédagogique a démarré très tôt : c’est à 20 ans qu’il débuta au Lycée Turgot, pour devenir assistant puis Maître assistant à l’Université de Grenoble II à partir de 1972, jusqu’à sa titularisation en tant que Maître de conférence à l’Université d’Amiens en 1981, puis de Professeur de sociologie à l’IEDES (Université Paris I – Panthéon Sorbonne). Il aura apporté à des milliers d’étudiants aujourd’hui éparpillés en des lieux éloignés de la planète la passion de connaître, de comprendre, de déployer un esprit critique à l’égard des rapports de pouvoir et de domination qui traversent les politiques publiques, le travail, les rapports sociaux, les institutions. Il a marqué quelque 50 doctorants devenus docteurs ou en voie d’y parvenir, originaires d’une grande diversité de pays, à qui il accordait avec générosité conseils, temps, écoute, accompagnement et discussions éclairantes. Ses doctorants se souviennent avec émotion de son humanité, de son attention soigneuse, de ses relectures pointilleuses, des longs entretiens qu’il leur accordait. Avec confiance, il les a impliqués à de nombreuses reprises dans des projets collectifs de recherche, des colloques et des publications.
30 Profondément engagé dans l’institution universitaire, républicaine, publique, et aussi ouverte et démocratique que possible, Bruno Lautier a assumé sans faillir des responsabilités institutionnelles : école doctorale, conseils d’administration, commissions de spécialistes, centre et groupes de recherche l’auront vu discuter des rapports, des orientations qu’il considérait toujours comme politiques, défendre avec probité l’esprit du Droit contre les rapports de force et les alliances de pouvoir. Il aura durablement marqué l’IEDES de sa présence : il a en effet dirigé cet institut pendant cinq ans, y avait la responsabilité de divers programmes de DESS et de Master et s’impliquait intensément dans la Revue Tiers Monde, en tant que membre du Comité de rédaction et, durant plusieurs années, directeur de publication. Nous le remercions pour ce qu’il nous a laissé en héritage.
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Notes
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[*]
CNRS/LISE, blandine.destremau@gmail.com
-
[**]
IEDES, ejamard@yahoo.fr
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[1]
La rédaction de cette introduction s’est en fait réalisée à plusieurs mains : j’ai en effet sollicité la relecture attentive, la mémoire vigilante et la pensée synthétique d’un certain nombre de ses collègues et étudiants, qui ont offert des contributions fondues dans ce texte. Merci en particulier à Emmanuelle Jamard, Marco Ceballos, Jaime Marques-Pereira, Natacha Borgeaud-Garcianda, Ania Tizziani. Yann Lézénes, rédacteur en chef de la revue, s’est révélé d’une efficacité impressionnante en guidant notre réflexion, en fouillant sur internet à la recherche de versions numérisées des travaux de Bruno Lautier, en sollicitant les autorisations des éditeurs, qui sont ici chaleureusement remerciés, et en calibrant des textes parfois très amples, tant Bruno aimait la précision, formalisait son raisonnement et mobilisait son érudition.
-
[2]
Les textes publiés dans ce numéro apparaissent en gras dans la bibliographie.
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[3]
Il est possible d’accéder à toutes ses publications consultables en lignes à partir du lien qui est consacré à Bruno Lautier sur le site internet de la revue. On y trouvera également son CV, sa bibliographie complète, ainsi que la liste complète des thèses qu’il a dirigées : http://www.univ-paris1.fr/axe-de-recherche/revue-tiers-monde/actualite-scientifique/n-214-bruno-lautier-un-sociologue-engage/
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[4]
Directeur du GREIDT dans les années 1990, il a beaucoup contribué à sa très large audience internationale.
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[5]
Et, notamment, par les travaux d’Ania Tizziani qui montrent que, malgré leurs aspirations, les trajectoires des femmes dans le travail domestique ne sont pas temporaires, qu’elles ne jouissent pas de dynamiques de mobilité salariale et qu’elles ne réussissent pas vraiment à se syndiquer. Voir Lautier (2003b).
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[6]
Au moment où la revue était publiée chez L’Harmattan, et s’appelait encore Cahiers du Gedisst. Elle est devenue Cahiers du genre en 1999.
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[7]
Rancière J., Libération, 19 juin 2004, http://www.liberation.fr/cahier-special/0101492951-les-philosophes-sans-porte-voix
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[8]
Et qui inspire la discussion du cas chilien dans une publication de 2008.
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[9]
Financé par l’ANR SUDS 2010.