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Pages 240 à 245

Notes

  • [1]
    Président du Conseil économique social et environnemental.
  • [2]
    Elle ne l’est plus depuis décembre 2011.
  • [3]
    Note de lecture établie par Catherine Déchamp-Le Roux, professeur à l’université de Lille 1 – Clersé.
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Les défis de l’accompagnement du grand âge. Perspectives internationales Virginie Grimbert et Guillaume Malochet (coord.), Centre d’analyse stratégique (CAS), rapports et documents, 2011, 186 p. www.strategie.gouv.fr

1 La prise en charge de la perte d’autonomie, objet de politiques explicites à partir des années 1980 – sinon antérieurement – dans la plupart des pays d’Europe, est au cœur des réformes. À l’heure où celle-ci s’est retrouvée en France sous les coups des projecteurs, le premier ministre a souhaité que le CAS contribue au débat national par la production d’un travail original de comparaison internationale.

2 L’ouvrage présente les termes d’un débat partagé par tous les pays et apporte des informations précises et étayées sur les différents dispositifs de prise en charge de la perte d’autonomie mis en place. Le vieillissement et l’arrivée au grand âge constituent un enjeu démographique et financier. Même si le risque individuel de dépendance reste faible, l’importance du risque financier associé, la problématique de la viabilité du financement et celle de la coordination État/famille/marché sont incontournables. Les mécanismes récents sont peu stabilisés, le financement public y est dominant, la place des autorités locales importante. Autres constats partagés : la priorité reconnue du maintien à domicile, l’aspiration au libre choix des usagers, l’énorme part du soutien familial dans l’aide et la délivrance des soins.

3 Au-delà des aspects financier et organisationnel développés dans les chapitres II et IV, le chapitre III de l’ouvrage s’attache aux méthodes d’évaluation et aux diverses pistes de la prévention de la perte d’autonomie. Le chapitre V est consacré aux politiques de soutien des aidants familiaux en termes de compensation monétaire ou de congés, de formation, de structures de répit. Une fiche détaillée est dressée pour chaque pays analysé (six pays de l’Union européenne, États-Unis, Japon). Sans occulter les politiques parfois contrastées, voire les différences de définition de la perte d’autonomie au regard de l’âge ou du handicap, la comparaison ni simplificatrice ni « trop relativisée » fournit au professionnel comme à un plus large public de riches éléments de réflexion.

Les aînés : quels enjeux pour les décideurs publics ? Contribution au débat national Administration, n° 229, 2011, 154 p. revue.administration@interieur.gouv.fr

4 Ce dossier interpelle d’emblée le concept d’aîné pour réfuter les autres dénominations. Le vocable « vieux » renvoie à l’usure d’un monde disparu, « senior » traduit une prépondérance exagérée du jeunisme, « inactifs » et « personnes âgées » sont connotés péjorativement. La contestation sémantique n’épargne cependant pas les aînés qui personnifient de prime abord donateurs et donataires de patrimoine, alors que, par ailleurs, nombre d’entre eux deviennent dépendants. Leur place et leur statut ne sont pas évidents.

5 Riche de 40 contributions, ce numéro centré sur la question du retissage « de la trame générationnelle dans le tissu social » se compose de quatre parties. La première s’attache aux présentations socio-économiques : projections, revenus, fiscalité, consommation, patrimoines, économie du vieillissement, emploi des seniors, enjeux financiers pour les pouvoirs publics, enjeux pour les régimes de retraite. Dans la deuxième partie sont exposés les défis de la cohésion sociale, l’actualité de la solidarité intergénérationnelle, l’approche territoriale de la dépendance, les questions d’insécurité. Le troisième volet recense les architectures institutionnelles et le rôle de chacune des structures : État, système d’assurance maladie, Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et action sociale, départements, communes. Le dernier chapitre consacré à l’autonomie traite de la question de l’habitat ainsi que de la prévention sanitaire.

6 La conclusion se veut contribution au débat national. Elle aborde inéluctablement en regard du vieillissement de la population le thème de la dépendance et se termine par un appel à la réflexion émis par Jean-Paul Delevoye [1] : « Donner un sens à la solidarité, c’est donner une finalité, une pérennité et une solidité à son financement. »

Vieillissement des consommateurs : quelles perspectives pour les entreprises d’ici 2030 ? Jean-Gilles Cahn, Prospective et entreprise, n° 12, Chambre de commerce et d’industrie de Paris, 2010, 63 p. prospective@ccip.fr

7 Quel sera l’impact du vieillissement inéluctable de la population sur la consommation des ménages dans les 20 prochaines années, jusqu’au moment où les baby-boomers entreront dans le grand âge, en 2030 ? A priori, le vieillissement massif de la population, en part absolue (+7 millions de personnes) et en part relative (ratio actifs/inactifs passant de 2,2 à 1,5) est un phénomène assez peu encourageant au plan économique du fait de la forte sous-croissance de la consommation supposée chez les personnes âgées. Cette étude démontre qu’au contraire, les entreprises peuvent tirer parti de ce vieillissement massif, notamment de la population non dépendante des 60-80 ans, en réajustant leur offre aux besoins en biens et services des futurs consommateurs âgés.

8 Dans sa première partie, l’ouvrage expose des scénarios prospectifs de consommation plus ou moins optimistes selon les variables de la démographie, des revenus futurs et du montant des retraites, de l’accroissement du taux d’emploi des seniors, de leur taux d’épargne, de la structure des dépenses de consommation selon les classes d’âge (l’effet négatif de l’âge – moindre consommation – étant compensé par l’effet positif du vieillissement de la génération des baby-boomers réputée consommatrice).

9 La deuxième partie, plus qualitative, tente d’éclairer l’évolution que pourrait connaître sur les deux décennies à venir l’offre destinée aux ménages âgés dont le poids dans la consommation totale devrait sensiblement augmenter. La réflexion est encore peu développée. Serait-ce en créant des biens et des services spécifiques pour cette classe d’âge, soit un « design » pour les seniors ou bien en optant pour un « design » pour tous qui, tout en intégrant les besoins des seniors, pourrait être proposé à la majorité, voire à la totalité de la population ?

La nouvelle société des seniors Serge Guérin, Paris, Michalon, 2011, 224 p.

10 La révolution démographique que constitue le vieillissement appelle la rénovation de notre contrat social. En considérant les seniors comme partie prenante d’une société en mouvement, l’auteur contribue à transformer le regard que nous portons sur l’âge, à le « rajeunir ». Les seniors, nous dit-il, ne sont pas une charge mais une chance.

11 Dans la veine de son précédent livre De l’État providence à l’État accompagnant (2010), Serge Guérin nous délivre à nouveau le message clair et fort de l’espérance d’une société à venir plus douce, où les personnes de toutes générations bénéficient d’un lien social dense et solidaire, sans être confinées aux limites de la compétitivité et de la dépendance. Il nous propose un discours autre que celui, négatif, qui associe vieillesse et déclin, défaite et retraite, déprime et inactivité, rupture de solidarité et conflit de génération.

12 L’âge est une construction sociale culturelle, évolutive. Passant du déni à l’angoisse, on s’inquiète du financement des retraites ou de la dépendance, on écarte de l’emploi ceux qui ne sont plus dans la performance, on met de la tension dans les rapports inter-générationnels. Il est donc crucial de faire évoluer les représentations de l’âge et des valeurs qui lui sont associées.

13 Relevant que les seniors ne sont « ni profiteurs ni victimes » mais au cœur de la solidarité sociale (les aidants, par exemple, sont eux-mêmes des seniors), Serge Guérin expose les débats d’actualité des retraites et de la dépendance et examine la manière dont les Français ont à vivre ces situations au quotidien. Retraite, emploi des seniors, coopération intergénérationnelle, habitat, aidants, mais aussi financements de la grande vieillesse…, le livre avance des propositions concrètes qui tendent à définir de nouvelles formes de solidarité et à montrer comment ce vieillissement peut être considéré comme un levier de changement.

La tyrannie du bien vieillir Michel Billé et Didier Martz, Lormont, Le bord de l’eau, 2010, 180 p. (coll. Clair et Net)

14 L’injonction sympathique de « bien vieillir » devient de plus en plus tyrannique. Elle concerne la santé, l’alimentation, la façon de se vêtir, voire le corps lui-même. Par peur de la mort, la société rejette la « mauvaise » vieillesse. Que se passe-t-il alors pour ceux qui vieillissent peu à peu, est-il encore possible de prendre le temps de vieillir ?

15 À l’heure des plans nationaux du « bien vieillir » édictés par les pouvoirs publics, ce livre, sous la forme d’un dialogue entre ses auteurs – un sociologue et un philosophe – décortique ce « bienvieillir » que l’usage oral agglutine en un seul mot. Dans le premier chapitre, nous sommes mis en garde contre le vocabulaire positif à tout prix qui masquerait la mise en objet dont sont victimes les vieux, ramenés, par exemple, à la notion de « lits » dans les établissements pour personnes âgées. Le deuxième chapitre questionne le commandement paradoxal du « vieillir sans devenir vieux » qui impose de rester le même sous peine, finalement, de réclusion. Le troisième chapitre interroge « le spectre de la mort » qui hante la vie à tout âge puisque « vivre, c’est mourir à petit feu », et dénonce l’euphémisme du « bien vieillir » qui, à force de normalisation, crée le délit du « mal vieillir ». Le quatrième chapitre interpelle les micropouvoirs du corps social qui s’intéressent aux vieux en tant qu’objets du savoir, en tant que potentiel productif et financier. Leur indicateur est la longévité. Or, celle-ci ne doit pas prévaloir sur la dignité et la liberté des individus. Le dernier chapitre, quant à lui, prend en compte la notion du temps de la vieillesse, de la réduction à l’extrême de l’avenir, ce temps de la lenteur que chacun peut mettre à profit pour réinterroger le monde et ajuster sa position de citoyen.

16 Cet essai nous fait vagabonder au long des réflexions des philosophes – de Sénèque à Camus, de Lao Tseu à Montaigne –, sans cesse interpellés par ce « bien vieillir » suspect qui ne finit pas de nous tarauder.

Vivre plus longtemps – Interrogations sur les défis de la longévité et de la dépendance Rose-Marie Van Lerberghe, Paris, Le Cherche-midi, 2010, 272 p. (coll. Documents)

17 « Une société qui nie sa vieillesse se nie elle-même. » Si Rose-Marie Van Lerberghe met en avant sa connaissance du vieillissement en sa qualité de présidente [2] d’un groupe leader de la prise en charge de la dépendance et de son expérience antérieure de dirigeante de l’Assistance publique – Hopitaux de Paris, elle déclare aussi s’exprimer en tant que témoin des situations vécues par ses proches ou par sa propre mère.

18 Son livre se compose de quatre parties formulées comme autant de questions servant à exorciser nos peurs. L’auteur interroge d’abord la dépendance. Elle se montre optimiste en rappelant que la majorité des plus de 85 ans sont autonomes et que l’allongement de la vie reste, dans tous les cas, une chance, que l’établissement d’accueil a une fonction et un devoir d’animation personnalisée envers les résidents désireux de vivre et intrinsèquement dignes. « Faut-il avoir peur d’entrer en maison de retraite ? », demande ensuite l’auteur en partant du désir de vieillir chez soi et de la recherche d’un établissement « comme à la maison ». Faut-il avoir peur de travailler avec les personnes âgées ? Sont ici évoqués la place des diplômes, les parcours de professionnalisation et, fil conducteur du métier, l’amour de l’humain. Enfin, la question du financement est posée : sont abordées les pistes pour un financement public du grand âge et de la dépendance, mais aussi l’émergence d’une économie du vieillissement, source de croissance avec la création d’emplois qualifiés non délocalisables.

19 Ce livre est destiné aux proches d’une personne vieillissante et vulnérable, aux aidants professionnels, aux citoyens membres d’un corps social confronté à la responsabilité d’assumer le poids financier de la dépendance, enfin à chaque personne qui se prépare à accueillir l’être vieillissant qu’elle est appelée à devenir.

La gouvernance de la Sécurité sociale, une institution en quête de régulation Gilles Nezosi (dir.), Paris, La Documentation française, n° 979-980, 2011, 192 p.

20 Si le débat public accorde toute sa place à la Sécurité sociale, il s’intéresse davantage à l’assurance maladie ou au devenir des retraites qu’à l’organisation du système. C’est l’originalité de ce numéro double de Problèmes politiques et sociaux que de traiter des interactions, coopérations, négociations qui façonnent la protection sociale française. La revue rassemble des extraits de textes divers (recherches, articles de presse, rapports officiels), offrant au lecteur une multiplicité de points de vue.

21 L’axe fort de l’ouvrage est de retracer l’évolution de la Sécurité sociale à partir de la « démocratie sociale » voulue en 1945, qui associe un important pouvoir de gestion des salariés, via l’élection de leurs représentants syndicaux dans les conseils d’administration des caisses, au contrôle de l’État. En s’attachant aux étapes clé (le paritarisme et la suppression des élections sociales institués en 1967, la fiscalisation partielle du financement en 1990 à travers la Contribution sociale généralisée (CSG), l’attribution au Parlement en 1996 de l’élaboration de la loi de financement de la sécurité sociale), les contributions décrivent la complexité de la gouvernance actuelle, marquée par le renforcement de la puissance publique. Elles montrent comment les partenaires sociaux se trouvent maintenant concurrencés par d’autres acteurs, usagers, agences, hautes autorités.

22 À nouvelle architecture, nouveau mode de pilotage : le « contrôle » a priori de l’État a laissé la place à la contractualisation et à l’évaluation. Les conventions d’objectifs et de gestion (COG), signées entre les caisses nationales et l’État et relayées au plan local, en sont l’illustration.

23 Le mérite de ce recueil, assez technique, est de faire valoir la spécificité de la gestion de la Sécurité sociale. Quelles qu’en soient les mutations, elle ne saurait être assimilée à une banale entreprise fournissant des services à de simples clients.

La vie en établissement d’hébergement pour personnes âgées (Ehpa) du point de vue des résidents et de leurs proches Dossiers solidarité et santé, Drees, 2011, n° 18, 75 p.

24 Mieux connaître les conditions de vie des résidents, apprécier leur niveau de satisfaction, repérer les facteurs qui les ont conduits à entrer en institution, tel est l’objet de l’enquête menée par la Drees en 2007. Elle participe d’un dispositif régulier d’investigation dans un contexte marqué par la volonté d’améliorer la qualité des prestations délivrées dans les établissements, assortie d’un besoin de renforcer la capacité d’accueil des personnes âgées dépendantes.

25 La majorité des résidents étaient aidés à domicile avant d’intégrer un Ehpa. Les trois quarts d’entre eux ont bien vécu leur entrée en établissement et plus de huit résidents sur dix déclarent y vivre bien. Pourtant, 38 % regrettent de ne pas pouvoir sortir comme ils le souhaiteraient. Les possibilités de disposer d’un pouvoir de décision ou d’exprimer des préférences leur paraissent limitées. La question de la nourriture est importante pour 80 % des résidents et est jugée satisfaisante par la majorité. L’intégration passe souvent par les contacts établis avec l’entourage. Cependant, écouter la radio, regarder la télévision sont les principales activités, au détriment de la participation aux activités collectives. Des différences apparaissent entre les établissements, mais elles ne peuvent pas être interprétées dans le détail compte tenu du nombre limité de personnes qui compose l’échantillon. Pour terminer, la parole du résident est comparée à celle d’un proche : peu marqués sur le vécu en établissement, les écarts apparaissent sur le choix de la résidence, la préparation à l’entrée, questions sur lesquelles les opinions des proches sont davantage positives.

26 La part d’opinions favorables est élevée, peut-être parce que les résidents évaluent leurs conditions de vie en établissement au regard de celles qui seraient les leurs s’ils vivaient à domicile « aujourd’hui », avec leur autonomie actuelle, et non pas au regard de celles, généralement meilleures, qu’ils avaient avant leur entrée en institution.

Fin de vie en établissement gériatrique Marie Francoeur, Presses universitaires de Grenoble, 2010, 295 p. (coll. Handicap, vieillissement, société) [3]

27 Sociologue responsable d’un établissement pour personnes âgées dépendantes, l’auteur soutient l’hypothèse d’un « rôle tampon » joué par l’institution dans les interactions entre soignants et familles. Dès le passage qui marque la vie des personnes âgées et des familles, les moments clé sont scrutés : l’entrée en unité de soins de longue durée (USLD), la vie quotidienne, la déchéance, la mort. Les nombreux cas évoqués rendent compte de l’état d’esprit des familles confrontées à l’institutionnalisation d’un parent, notamment de l’aidant familial, des conflits que génèrent ces situations du fait du coût financier du placement.

28 La réalité de la dépendance interroge le concept de dignité. La démence, la douleur et la peur de la mort fragilisent les derniers instants de la vie. Les soignants, soumis à une charge de travail pénible sur le plan physique et psychique, élaborent des stratégies défensives pour affronter le quotidien. Marie Francoeur engage la discussion sur la question de « la vie digne d’être vécue », de « mourir dans la dignité » et de ses dérives. Elle s’inquiète d’une banalisation de l’euthanasie au nom d’une « bonne mort ».

29 L’auteur a réussi à concilier une distance critique avec une analyse compréhensive de la réalité difficile de la fin de vie dans le contexte des institutions en charge de la perte d’autonomie qui induisent des rapports humains complexes et interdépendants entre les différents protagonistes.

30 Cet ouvrage interpelle les pouvoirs publics sur les manques institutionnels. Il est à lire comme un témoignage éclairé sur l’institutionnalisation des personnes âgées, sur le burn out des soignants et des familles. Un plaidoyer pour une éthique en fin de vie est esquissé sans que la question de la création d’unités de soins palliatifs soit directement abordée, sinon dans la préface de Claudine Attias-Donfut qui invite les responsables politiques à se saisir des conditions de fin de vie en institution.


Date de mise en ligne : 04/10/2012

https://doi.org/10.3917/rs.063.0240

Notes

  • [1]
    Président du Conseil économique social et environnemental.
  • [2]
    Elle ne l’est plus depuis décembre 2011.
  • [3]
    Note de lecture établie par Catherine Déchamp-Le Roux, professeur à l’université de Lille 1 – Clersé.

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