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Article de revue

Réformes de la protection sociale des personnes âgées en Europe centrale et orientale : évolutions récentes

Pages 43 à 69

Notes

  • [1]
    Pour une discussion sur l’ordre chronologique et les déterminants de la réforme des retraites dans les pays d’Europe centrale et orientale, cf. Müller (1999,2002) et Schmähl, Horstmann (2002).
  • [2]
    Pour des détails sur la réforme des retraites et un débat sur ce sujet durant les premières années de la transition, cf. Schmähl, Horstmann, 2002. Les études par pays portent sur les pays baltes, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie.
  • [3]
    Les principaux aspects et options sont décrits dans le présent volume. « Study on the Social Protection Systems in the 13 Candidate Countries » propose une analyse des dernières réformes adoptées par tous les pays candidats en matière de protection sociale et la publication du BIT intitulée La réforme des pensions en Europe centrale et orientale (Fultz, 2002) s’intéresse à une sélection de pays.
  • [4]
    Cette contribution se fonde sur les résultats d’un projet de recherche sur la transformation de la protection sociale des personnes âgées dans sept Peco (Schmähl, Horstmann, 2002) et sur une étude lancée en 2002 par la Commission européenne sur les systèmes de protection sociale dans les treize pays candidats à l’adhésion (Commission européenne 2003 pour le rapport de synthèse, Bite, Zagorskis ; Dobravolskas, Buivydas ; Gál et al.; Golinowska et al.; Vagac, Haulikova; Vilnoiu, Abagiu; Leppik, Kruuda; Noncheva, Satcheva; Stropnik et al.; Tomes et al. (2003).
  • [5]
    Pour plus de détails, se reporter à Golinowska et al. (2003); Bite, Zagorskis (2003).
  • [6]
    Les caractéristiques générales du « modèle socialiste » sont présentées dans Schmähl ( cf. p.20).
  • [7]
    Voir par exemple Bite, in Schmähl, Horstmann (2002).
  • [8]
    En général, les partenaires sociaux exercent une influence limitée sur la réforme des retraites. Les fédérations patronales n’ont toujours que peu de pouvoirs dans de nombreux pays et les syndicats doivent gérer leur passé communiste.
  • [9]
    En 2000, la retraite anticipée et l’invalidité représentaient respectivement 41,7 % et 29,2 % du total des départs en retraite pour la République tchèque, 77 % et 21 % pour Chypre, 45 % et 32 % pour la Lettonie, Fortuny et al. (2002), p.41.
  • [10]
    Peu de recherches concernent les effets de la migration de la main-d’œuvre sur les régimes de retraite dans les pays candidats. Les données fiables ne sont pas encore disponibles.
  • [11]
    La Suède et l’Italie ont également introduit un système de comptes notionnels àcotisations définies. Les régimes à cotisations définies financés par répartition ont fait l’objet de plusieurs contributions, voir par exemple, Cichon (1999), Disney (1999) et Palmer (2002) pour la Suède.
  • [12]
    Cela signifie qu’en principe, seuls les individus couverts par le Zus (institut polonais d’assurance sociale) sont concernés par les nouvelles règles. Ce n’est donc pas le cas de ceux qui sont membres de la Krus (caisse de retraite et d’invalidité des agriculteurs polonais) qui couvre les exploitants agricoles qui cultivent plus d’un hectare de terres.
  • [13]
    La formule suédoise diffère de celle-ci et comporte plusieurs spécificités.
  • [14]
    La Suède a mis en place un stock tampon qui lui permet de faire face aux problèmes financiers posés par le régime. La Pologne devrait elle aussi introduire un tel dispositif si les recettes actuelles dépassent les dépenses. Dans l’intervalle, le paiement des retraites est garanti sur le budget de l’État.
  • [15]
    Pour les différents pays, cf. Golinowska et al. (2003) ; Gál et al. (2003) ; Noncheva, Satcheva (2003); Vagac, Haulikova (2003); Bite, Zagorskis (2003); Leppik, Kruuda (2003) ; Vilniou, Abagiui (2003).
  • [16]
    Cf. Fultz (2002).
  • [17]
    Pour les détails sur le second pilier polonais et hongrois, cf. Augusztinovics (2002) et Chlon-Dominczak (2002).
  • [18]
    Pour des détails sur la réforme estonienne, cf. Leppik, Kruuda (2003).
  • [19]
    Cf. Bite, Zagorskis (2003).
  • [20]
    Pour une discussion sur le « modèle social européen » et les récentes réformes des retraites dans les pays baltes, cf. Casey (2002). Pour une évaluation générale des réformes de la protection sociale dans les pays candidats à l’adhésion dans le contexte des modèles de politique sociale, cf. Pellny, Horstmann (2003).
  • [21]
    La réforme des retraites en Lettonie, en Pologne et en Hongrie suscite un grand intérêt dans de nombreux pays voisins, non seulement les Peco, mais aussi la Fédération de Russie.
  • [22]
    Cf. Bräuninger (2002).
  • [23]
    Cf. Augusztinovics (2002) et Chlon-Dominczak (2002).
  • [24]
    Cependant, le nombre de personnes recevant des prestations de plusieurs systèmes n’augmentera que progressivement. Cela s’explique essentiellement par le décalage temporel entre le versement des cotisations et la perception des prestations une fois à la retraite.
  • [25]
    Le programme Phare est un programme financé par l’Union européenne visant à aider les Peco candidats à préparer leur entrée dans l’Union européenne.
  • [26]
    La situation est assez différente pour les prestations maladie et les allocations familiales. On s’attend à ce que l’exportation des prestations, selon les règles de coordination de l’Union européenne, exerce un impact financier considérable cf. Pellny, Horstmann (2003).
  • [27]
    On a critiqué le fait que les fonds de pension investissent principalement dans leur pays et dans des emprunts d’État. Cette stratégie aboutit en effet indirectement à un financement par répartition car l’accroissement de la dette publique devra être supporté par les générations à venir.
  • [28]
    Par exemple, en Hongrie en 2001, près de 75 % des actifs des fonds de pension obligatoires étaient gérés par des prestataires étrangers.

1 Au cours des dix dernières années, les pays d’Europe centrale et orientale (Peco) ont profondément remodelé leurs systèmes de retraite. Alors que les premières années de la transition, au début des années quatre-vingt-dix, se caractérisent essentiellement par des mesures réactives à l’évolution du cadre économique extérieur, la conception de ces réformes radicales a pris du temps.

2Dans la plupart des économies en transition, ces nouvelles mesures n’ont été mises en œuvre qu’à la fin de la décennie [1].

3Les dispositions adoptées au cours de la première phase du passage à l’économie de marché se concentrent sur les prestations servies aux retraités d’alors. Au cours de cette période, la formule de calcul des prestations et la méthode de financement n’ont subi aucun changement important. On a longtemps considéré que les réformes avaient pris du retard pendant la deuxième phase (1992-1993 à 1995-1996). Néanmoins, de nombreuses modifications de petite ampleur ont été apportées aux régimes de retraite, qui témoignent de l’adoption d’une orientation et d’objectifs nouveaux. À ce stade, la question de la protection sociale et la nécessité de prestations minimales devaient être réglées sans délai. Elles constituaient, en effet, des éléments indispensables pour atténuer l’impact de la réforme économique [2].

4À compter du milieu des années quatre-vingt-dix, les réformes globales des systèmes et la redéfinition des volets publics et privés de la protection sociale des personnes âgées ont pris une importance croissante [3]. Dans l’ensemble, la réforme des retraites se caractérise, dans ces pays, par un passage à un système davantage pluraliste et décentralisé. Une question domine depuis quelques années le débat sur la réforme des retraites dans cette région, tout comme dans l’Union européenne : celle des différents mécanismes de financement avec la problématique répartition/capitalisation.

5Huit pays d’Europe centrale et orientale rejoindront l’Union européenne en 2004 (la République tchèque, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie). Les récentes réformes mises en œuvre et les expériences de ces pays élargiront aussi l’éventail des régimes de retraite existants dans l’Union européenne. La présente contribution vise à donner une vue d’ensemble de l’évolution des réformes adoptées par les pays candidats à l’adhésion et met en lumière les principales similitudes et différences dans les approches retenues.

6Cet article est organisé comme suit : les réformes du premier pilier (notamment les premières mesures d’adaptation aux changements économiques, le renforcement du lien entre cotisations et prestations et l’interaction entre marché du travail, âge de la retraite et participation des personnes âgées à la vie active) ; les réformes systémiques introduisant des éléments de capitalisation obligatoires dans le système de retraite; une brève évaluation des premiers résultats des réformes et enfin une vue d’ensemble de l’impact de l’adhésion à l’Union européenne et de l’orientation future de la réforme des retraites [4].

? Réformes du premier pilier

7Au cours des dix dernières années, tous les pays de la région ont apporté des changements au niveau du premier pilier, qu’ils aient ou non mis en place d’autres éléments tel un deuxième pilier obligatoire. Ainsi, les modifications ciblées adoptées dans les premiers temps en réaction à la libéralisation des prix peuvent être mentionnées : relèvement de l’âge de la retraite qui était très bas sous le régime socialiste, renforcement des liens entre cotisations et prestations au niveau individuel et, de manière assez radicale, introduction de comptes notionnels à cotisations définies par le premier pilier, comme en Pologne et en Lettonie [5].

8Les premières révisions de la législation ont pris pour base l’ancien système de retraite socialiste [6]. Ces changements n’étaient pas le résultat de décisions reposant sur des concepts nouveaux, mais, pour la toute première fois, ils ont été imposés et suscités par la transformation du système économique. En ce sens, les premières adaptations de la législation sur les retraites ont constitué une réaction à l’évolution de la situation économique.

9Elles étaient essentiellement la conséquence de la flambée de l’inflation et des mutations du marché du travail. Du temps du régime socialiste, les retraites n’étaient pas réévaluées régulièrement, mais étaient revalorisées via des versements discrétionnaires exceptionnels. Dans les régimes socialistes, la fixation centralisée des prix constituait un instrument-clé de la politique sociale. Dans les premières années du processus de transformation, la libéralisation des prix a été l’une des mesures phares de la politique économique. Elle s’est dans la plupart des cas traduite par une flambée des prix. Les responsables politiques se sont alors empressés de réformer le système de retraite car les pensions ne permettaient plus de maintenir le même niveau de vie.

10Au début de la transition, certains pays ont préféré, en particulier en période d’hyperinflation, ajuster les retraites à l’aide de versements compensatoires forfaitaires plutôt que de majorer les montants d’un pourcentage donné, ce qui aurait réduit les différentiels entre les retraites [7]. Ces versements compensatoires forfaitaires étaient souvent considérés comme un moyen plus simple de gérer l’hyperinflation sur le plan administratif, car on ne faisait qu’ajouter une somme aux prestations dues, qui n’avaient donc pas besoin d’être recalculées individuellement à chaque fois. D’autres raisons plaidaient également en faveur de cette méthode. Elle servait à aplanir la répartition des retraites.

11Autrefois, les montants étaient souvent déterminés par des motifs et privilèges politiques. Suite aux changements politiques, cette différenciation n’était plus souhaitable, même s’il était difficile de réduire les droits à pension existants. Ces versements compensatoires forfaitaires permettaient ainsi d’uniformiser plus facilement les versements. Au fil du temps, les expériences réalisées avec différentes mesures d’indexation et leur impact financier ont ramené quasiment tous les pays à un système combiné d’indexation sur les salaires et sur les prix.

12Dans de nombreux pays, l’une des mesures les plus rapidement mises en œuvre après le changement politique a été l’abolition des privilèges politiques de l’ancien système. L’État socialiste accordait en effet des primes supplémentaires à quelques catégories socioprofessionnelles et certains pays versaient des « pensions spéciales » à certains membres distingués du parti communiste. Ces privilèges ont donc été rapidement supprimés.

13Parmi les premières mesures se trouvent également les réformes et changements intervenus dans la gestion financière du système de retraite. Au début, une refonte du cadre administratif et du cadre budgétaire général a été organisée ainsi qu’une réorientation complète de la politique monétaire. Des changements sont notamment intervenus au niveau du financement de l’assurance sociale. Ainsi, le budget de la protection sociale est issu de celui de l’État, mesure qui est souvent allée de pair avec la création ou la consolidation d’un organisme distinct chargé de l’assurance sociale.

14Ces évolutions peuvent s’interpréter à la lumière de la décentralisation et de la redistribution des missions de l’ancien État « tout-puissant ». Cependant, les caisses d’assurance sociale (en dehors du budget de l’État) présentent encore aujourd’hui des différences considérables en termes d’autonomie et d’indépendance.

15Certaines sont gérées de manière autonome sur une base tripartite, d’autres sont toujours étroitement supervisées par leur ministère de tutelle [8].

16Le relèvement de l’âge légal du départ en retraite (initialement relativement bas) est également une question à l’ordre du jour pour tous les Peco. Cet âge légal était généralement fixé à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes. Aujourd’hui, l’âge de la retraite reste considérablement plus bas que dans de nombreux pays d’Europe occidentale et le relèvement envisagé est assez modeste. En moyenne, l’objectif est de le porter à 62-63 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes d’ici la fin 2010.

17Cependant, un tel relèvement n’était pas facile à mettre en œuvre sur le plan politique car, en raison de la montée du chômage et de leurs piètres perspectives d’emploi, les personnes d’un certain âge n’étaient guère incitées à rester sur le marché du travail. C’est pourquoi ces évolutions ne bénéficient généralement pas d’un large soutien dans l’opinion publique.

18Le facteur déterminant n’est pas seulement l’âge légal de départ en retraite mais l’âge réel (moyen), ainsi que les déductions qui sont opérées lorsque les retraites sont perçues avant le terme prévu. Pour que le départ anticipé soit financièrement neutre, il faut que la formule de calcul des retraites inclue des déductions actuarielles équitables (ou des suppléments dans le cas d’un départ à la retraite après l’âge légal). L’âge légal de départ à la retraite représente aussi une espèce de norme politique, c’est-à-dire l’âge maximum auquel un individu, dans une société donnée, est censé travailler et auquel il est « autorisé » à partir à la retraite.

19Selon une enquête de l’OIT, dans certains pays candidats à l’adhésion, seul un faible pourcentage de salariés continuent de travailler jusqu’à l’âge légal du départ en retraite [9], ce qui a pour effet de faire baisser l’âge réel (moyen). Dans la quasi-totalité des pays, il existe un ou plusieurs programmes de retraite anticipée.

20Même si les options et les critères d’admissibilité ont été resserrés au cours des dix dernières années, d’autres instruments (comme les pensions d’invalidité) ont été de plus en plus utilisés.

21Les conséquences réelles du relèvement de l’âge de la retraite et le succès de sa mise en œuvre dépendent néanmoins de multiples facteurs : les conditions du marché du travail, l’état de santé et l’évolution de la morbidité et de la mortalité propres à l’âge. Tant que le marché du travail compte un nombre important de sans-emploi, le relèvement de l’âge de la retraite risque de ne faire qu’aggraver le chômage.

?? Renforcer le lien entre cotisations et prestations

22Durant les premières phases de la réforme des retraites, la tendance générale était au renforcement du lien entre cotisations et prestations. Alors que le système socialiste servait en principe des prestations plutôt homogènes, assez peu différenciées, le passage à l’économie de marché s’est accompagné d’une plus large acceptation de la différenciation des revenus. Cette dernière s’est également traduite par un recul des éléments de redistribution dans le système de maintien du revenu des personnes âgées.

23Les nouvelles formules de calcul des retraites combinaient des composantes de distribution et de protection minimum à des éléments dépendant du revenu. Ces changements, qui sont intervenus entre 1992 et 1995/1996, constituent la « double mission » à laquelle les régimes de retraite se trouvaient confrontés : leur principale mission consistait à protéger un pan important de la population contre la pauvreté à une époque de profondes mutations économiques, mais ils devaient aussi s’orienter davantage sur le marché afin de mettre en œuvre des incitations dans ce sens et de s’adapter à l’évolution du paradigme économique et politique.

24La lutte contre la pauvreté constituait plus ou moins une mission nouvelle pour l’État. Sous le régime socialiste, la protection sociale passait essentiellement par des prix subventionnés et des salaires planifiés, ainsi que par le droit au travail. Avec l’adoption des mécanismes de marché, il a fallu trouver de nouvelles méthodes de protection minimale qui ont elles aussi eu des répercussions sur le système de retraite. Depuis 1989, plusieurs pays ont maintenu ou introduit une protection minimale dans leurs régimes de retraite, par divers instruments : pension minimum, élément forfaitaire dans la formule de calcul ou barèmes dégressifs pour les prestations et les cotisations.

25La protection susmentionnée contre la pauvreté et les éléments de redistribution ne forment qu’un aspect du problème. Dans le même temps, les pays ont cherché à renforcer le « principe d’équivalence », en accentuant le lien avec les salaires et les différentiels de revenu, même pour les personnes âgées.

26L’introduction d’un régime à cotisations définies en constitue une variante « extrême ». Cependant, dans les régimes à prestations définies également, une réduction des éléments de redistribution ou, par exemple, le passage du financement par les cotisations au financement par l’impôt de ces éléments de redistribution visait le même objectif.

27L’adoption de régimes à cotisations définies et de régimes par capitalisation est également liée à la question de la collecte des cotisations, qui constitue un problème épineux dans de nombreux pays. Cotiser est d’abord une question de volonté. En effet, le salarié ne payait directement – et ne paie encore dans certains pays – qu’une cotisation symbolique, l’essentiel étant versé par l’employeur. La relation entre les cotisations versées et les prestations calculées n’était donc pas apparente pour l’assuré.

28Celui-ci n’était pas conscient de la nécessité de vérifier si son employeur avait acquitté sa part de la cotisation (et ne cherchait pas à le faire). Dans tous les pays de cette région, l’un des principaux objectifs de la réforme des retraites a consisté à renforcer le lien entre cotisations et prestations afin de donner aux assurés un plus grand contrôle sur les cotisations versées au régime de retraite et de faire en sorte qu’un plus grand nombre d’individus s’acquittent des cotisations. En raison de la nature même du problème, il n’existe que peu d’informations disponibles sur l’ampleur de la fraude, mais les recherches récentes indiquent que les économies en transition « les plus avancées » ont réussi à rattraper la moyenne de l’Union européenne pour le versement des cotisations (Schaffer, Turley, 2001). Dans le même temps, tant dans les pays en transition que dans les pays d’Europe occidentale membres de l’OCDE, l’économie souterraine s’est accrue pendant les années quatre-vingt-dix (Schneider, 2002). Les recherches ultérieures devront montrer si ces évolutions exerceront un impact sur le recouvrement des cotisations sociales. Cependant, comme les prestations seront davantage liées aux cotisations versées, une transparence accrue et la modernisation de la gestion de ces prestations, l’apparition de comptes individuels et le stockage électronique des données pourront contrebalancer les effets délétères de la progression de l’économie souterraine en général, et faire en sorte qu’un plus grand nombre d’individus s’acquittent des cotisations.

29Le problème de la collecte des cotisations s’étend également aux cas des salaires qui ne sont pas déclarés en intégralité et des individus travaillant illégalement à l’étranger [10]. Ces catégories ne cotisent pas entièrement aux régimes de retraite de leur pays d’origine, du moins en ce qui concerne le premier pilier. Ce phénomène produit non seulement des conséquences sur l’assiette des recettes des régimes de retraite aujourd’hui, mais peut aussi, à long terme, entraîner un manque à gagner considérable pour certains retraités. En effet, en exerçant illégalement une activité, ces travailleurs n’ouvrent pas de droits à la retraite.

30Pour établir un lien entre cotisations et prestations ou pour le renforcer, le salarié doit désormais payer une partie de la cotisation autrefois acquittée par l’employeur. C’est l’approche retenue par la Pologne, la Hongrie et la Lettonie, même si, dans la majorité des pays, la cotisation de l’employeur reste bien supérieure à celle du salarié – souvent considérablement. En Pologne, le paiement de la cotisation est déjà réparti à parts égales entre l’employeur et le salarié, et, en Lettonie, ce schéma est aussi envisagé même s’il n’est pas encore concrétisé.

31Pour inciter les salariés à cotiser, on avait également pensé revoir la formule de calcul des prestations dans les régimes à prestations définies. Cette stratégie a même été mise en œuvre dans plusieurs pays dans le but de renforcer le lien entre cotisations et prestations. Il existe diverses méthodes pour y parvenir : réduire les éléments de la redistribution interpersonnelle (par exemple, en passant d’une formule non linéaire à une formule linéaire, comme la Hongrie a décidé de le faire à compter de 2013) ou bien financer la part de redistribution des dépenses (par exemple, en accordant des conditions particulières à certaines catégories d’individus) sur les recettes fiscales générales et non plus sur les recettes issues des cotisations.

?? Introduction d’un système de comptes notionnels à cotisations définies

32Tandis que tous les anciens pays socialistes ont mis en place des régimes à cotisations définies dans un but de redistribution interpersonnelle, deux des pays candidats à l’adhésion, la Pologne et la Lettonie, sont désormais passés d’un régime public par répartition obligatoire (premier pilier) à un régime à cotisations définies [11]. Ces deux pays, et trois autres, ont également introduit un deuxième pilier par capitalisation obligatoire à cotisations définies. Qu’ils soient par répartition ou par capitalisation, les régimes à cotisations définies instaurent un lien fort entre cotisations et prestations.

33Les régimes à cotisations définies existaient déjà dans de nombreux pays du monde sous forme de plans d’assurance vie privés ou de régimes professionnels financés par capitalisation. La nouvelle approche – adoptée d’abord par la Lettonie, puis par la Pologne – consistait à gérer les régimes à cotisations définies sur la base de la répartition (c’est ce que l’on a appelé « comptes notionnels à cotisations définies » ou « notional defined contribution schemes » – NDC, par opposition aux régimes par capitalisation à cotisations définies ou « financial defined contribution schemes » – FDC). La Lettonie a mis ce système en place en 1996 et y a apporté plusieurs modifications en 1998.

34Trois ans plus tard, en 1999, la Pologne a introduit un dispositif analogue, parallèlement à un second volet obligatoire : un régime privé par capitalisation à cotisations définies (FDC). Mais ce nouveau régime ne s’appliquait pas aux agriculteurs [12]. En Lettonie, ce second volet obligatoire par capitalisation et privé (en principe) a été introduit avec un certain retard en 2001. Dans ces deux pays, le nouveau régime de retraite, qui couvrira de plus en plus d’affiliés, se compose donc de deux volets obligatoires et tous deux sont des régimes à cotisations définies.

35En Pologne et en Lettonie, les prestations de retraite (mais pas d’invalidité) perçues par les individus couverts par les nouveaux régimes seront à l’avenir calculées de manière identique pour les deux régimes obligatoires (NDC et FDC).

36Les régimes à cotisations définies présentent un lien évident et solide entre les cotisations et les prestations. En principe, les prestations sont calculées sur la base des droits accumulés (assortis d’un intérêt). Dans les régimes NDC – où l’on ne constitue pas de capital –, il s’agit d’un taux d’intérêt déterminé par la loi (par exemple, le taux de croissance des salaires moyens ou de la masse salariale) et non par l’évolution des marchés financiers. Ces régimes s’apparentent à des comptes d’épargne virtuels assortis d’une rente calculée au moment de la retraite. Sur le principe, le dispositif ressemble à celui de l’assurance vie privée. La pension mensuelle (ou annuelle) est fonction des droits accumulés (somme du revenu des cotisations et de l’intérêt « réel » pour les régimes FDC ou virtuel pour les régimes NDC) ainsi que de l’espérance de vie résiduelle au moment du départ en retraite [13].

37Pour résumer, la prestation est donc égale à K (somme du capital réel ou virtuel) divisé par G (espérance de vie résiduelle). G reste constant pour chaque retraité tant que ce dernier perçoit des prestations, mais varie au fil du temps pour les nouveaux retraités lors du calcul initial de leurs prestations. Ce type de régime réagit donc automatiquement à l’évolution de l’espérance de vie des nouveaux retraités sans qu’il soit nécessaire d’en modifier les règles.

38Contrairement aux dispositifs à cotisations définies privés et volontaires dans un régime obligatoire, on peut considérer que l’espérance de vie résiduelle est analogue pour les deux genres (c’est l’approche retenue par la Pologne), ce qui avantage les femmes, dont l’espérance de vie moyenne est plus longue.

39Dans les dispositifs à cotisations définies, le mode de calcul de l’espérance de vie résiduelle peut influer sur les conditions financières du régime de retraite (qu’il soit par répartition ou par capitalisation) : si l’espérance de vie résiduelle est calculée uniquement en fonction des statistiques au moment du départ en retraite (comme c’est le cas en Pologne), alors, l’évolution future des dépenses sera sous-estimée si l’espérance de vie augmente. Si le mode de calcul inclut une projection de l’évolution de cette dernière (comme c’est le cas dans l’assurance vie privée), ces variations risquent d’être surestimées.

40D’autres effets peuvent également avoir une importance pour la viabilité budgétaire des régimes par répartition à cotisations définies. L’un d’eux est l’indexation (1) des droits à pension accumulés « comptes virtuels », (2) des prestations sur (3) l’évolution des recettes issues des cotisations, si le taux de cotisation reste constant (en général sur la masse salariale). Ainsi, en Pologne, les droits à pension (1) sont indexés sur l’indice des prix à la consommation (IPC) plus 75 % du taux de croissance de la masse salariale réelle qui est soumise à cotisations au titre des pensions de retraite. L’indexation des prestations (2) se fonde sur l’évolution de l’IPC plus 20 % de la croissance des salaires moyens, tandis que l’évolution des recettes issues des cotisations est liée à celle de la masse salariale, qui constitue l’assiette des cotisations.

41Dans le cas de la Pologne, « l’indexation » des éléments (1), (2) et (3) est fonction de différentes bases. Les règles en vigueur ont pour effet de rendre l’indexation des droits à pension (1) inférieure au taux de croissance des recettes issues des cotisations (3). Par ailleurs, le taux d’indexation des prestations (2) est inférieur à celui des recettes des cotisations ou des salaires (3).

42Les facteurs déterminants peuvent évoluer différemment au fil du temps et, partant, menacer l’objectif visé par l’introduction de régimes à cotisations définies, à savoir la stabilisation du taux de cotisation [14].

43Pour savoir si l’indexation des droits à pension et des prestations de retraite sur le taux de croissance de la masse salariale est suffisante pour garantir la stabilité financière du régime NDC reposant sur un taux de cotisation fixe, il faut analyser d’autres facteurs, ce que nous ne ferons pas ici.

44Dans le régime NDC polonais, les cotisants, hommes ou femmes, présentant le même historique de cotisations et appartenant à la même cohorte percevront une pension d’un montant identique.

45Dans le régime FDC, le montant versé dépend des décisions d’investissement et du rendement des différents fonds.

46Dans le cas de la réforme des retraites engagée en Pologne, il faut noter que l’âge de la retraite est différent selon le sexe (65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes). Dans les régimes à cotisations définies, les femmes percevront donc une pension inférieure, même si les cotisations annuelles sont les mêmes pour les deux sexes. Cette différence s’explique par le fait que les femmes cotisent moins longtemps car elles partent plus tôt à la retraite. Étant donné qu’elles commencent à percevoir leur pension plus tôt, leur espérance de vie moyenne au moment de la retraite est plus importante. Le facteur G est donc plus élevé même si l’on considère que l’espérance de vie est identique pour les deux sexes. Dans les régimes FDC privés, cet effet est encore plus marqué car les femmes ont une espérance de vie plus longue.

47En Pologne, le passage aux régimes NDC et FDC ne concerne que les pensions de vieillesse et non les pensions d’invalidité. Ces dernières n’ont pas encore été réformées, même si cela ne saurait tarder. Un fossé pourrait se creuser entre les prestations de vieillesse du régime NDC et les pensions d’invalidité d’un régime à prestations définies. Il risquerait d’inciter les individus à demander une pension d’invalidité.

? Introduction d’un pilier obligatoire par capitalisation

48Depuis quelques années, la réforme se caractérise par l’introduction d’éléments de capitalisation dans la protection sociale des personnes âgées : on parle de « privatisation partielle de la couverture vieillesse ». Ainsi, un second pilier obligatoire par capitalisation se substitue en partie au premier pilier par répartition. La cotisation individuelle versée au titre du premier pilier s’en trouve donc réduite et en partie réorientée vers le second pilier. Étant donné que les taux de cotisation étaient déjà très élevés dans de nombreux pays, l’instauration d’une cotisation supplémentaire pour le second pilier n’était pas considérée comme une option politiquement envisageable.

49L’introduction de la capitalisation dans les pensions de retraite obéissait à diverses motivations. Premièrement, elle devait contribuer à gérer l’impact de l’évolution démographique sur la viabilité financière à venir des régimes de retraite.

50Deuxièmement, la diversification des risques entre répartition et capitalisation était jugée nécessaire, en particulier dans un contexte de montée du chômage et de diminution de l’assiette de cotisations. Troisièmement, la décentralisation et une limitation de la responsabilité de l’État dans le domaine de la protection sociale, ainsi que le renforcement de la responsabilité privée, faisaient partie intégrante de la refonte globale des structures économiques et sociétales.

51Dans le même temps, cinq pays d’Europe centrale et orientale ont introduit un second pilier obligatoire par capitalisation. La Lettonie a été la première à voter les textes, mais a attendu 2001 pour les appliquer. La Hongrie a adopté un second pilier en 1998 et la Pologne en 1999. Enfin, la Bulgarie et l’Estonie sont sur le point d’instaurer ce type de régimes obligatoires en 2002. La Roumanie et la Lituanie ont élaboré des projets de loi à ce sujet.

52En République slovaque, après les élections de septembre 2002, la réforme des retraites et l’introduction d’éléments de capitalisation ont fait l’objet de débats dans le cadre d’une refonte globale de l’État providence [15]. Mais d’autres pays ont décidé de « restructurer les régimes de retraite publics » comme l’affirme un récent rapport de l’OIT [16]. Ils n’ont pas introduit d’éléments de capitalisation obligatoires, mais se sont concentrés sur la réforme du « premier » pilier. C’est notamment ce qu’ont fait la République tchèque et la Slovénie.

?? Quelques aspects du passage au nouveau système

53L’une des différences fondamentales dans la conception des nouveaux éléments obligatoires tenait aux réponses aux trois questions suivantes : qui doit être obligatoirement inclus dans le nouveau système, qui peut y adhérer sur une base volontaire et, qui en est exclu, et donc obligé de rester dans l’ancien système ?

54Ces questions sont particulièrement importantes car elles exercent un impact considérable sur les coûts de transition du changement de système mais elles comportent une inconnue : le nombre de personnes qui choisiront de rejoindre ce système. En effet, si le pourcentage d’individus obligatoirement couverts était relativement facile à estimer sur la base des chiffres de l’emploi et des statistiques démographiques, ce n’était pas le cas des personnes qui adhèreraient sur une base volontaire.

55La Pologne et la Lettonie ont décidé d’inclure d’office tous les moins de 30 ans ainsi que les nouveaux arrivants sur le marché du travail, quel que soit leur âge. La Pologne a offert aux personnes de 31 à 50 ans la possibilité d’adhérer au nouveau système sur une base volontaire et la Lettonie a proposé cette possibilité aux individus âgés de 30 à 49 ans. Ceux de plus de 49-50 ans en étaient forcément exclus. En Hongrie, le nouveau système est obligatoire pour ceux qui entrent sur le marché du travail et tous les autres peuvent y adhérer sur une base volontaire. En Estonie, les règles sont assez semblables : elles prévoient une couverture obligatoire pour les « nouveaux venus » et un accès volontaire pour les personnes de 19 à 60 ans. En Bulgarie, l’assurance obligatoire est liée aux risques induits par certaines conditions de travail/activité et tous les moins de 42 ans sont obligatoirement couverts.

56Les nouveaux systèmes introduits diffèrent également sur la taille du second pilier par capitalisation, c’est-à-dire la part du taux de cotisation qui est transférée vers le second pilier. La Pologne a le « plus vaste » second pilier : 7,3 % des cotisations sont ainsi transférées du premier au second pilier. En Hongrie, ce taux est de 7 %. L’Estonie est le seul pays à avoir mis en place un taux de cotisation supplémentaire de 2 % pour les salariés. Si on les additionne aux 4 % qui sont transférés du premier au deuxième pilier, on obtient un total de 6 % pour le second pilier. En Lettonie et en Bulgarie, le taux de cotisation pour le second pilier est de 2 %, mais ces deux pays envisagent de le relever considérablement dans les prochaines années.

57Le passage du premier au deuxième pilier suppose par ailleurs de financer le premier pilier sur un volume de fonds amoindri et de compenser le déficit qui en résulte par le budget général. Selon les estimations, en Pologne, ce déficit avoisinerait 2 % du PIB par an jusqu’en 2010-2012. Des estimations officielles analogues existent pour la Lettonie, mais certains chercheurs doutent de la validité de ces calculs : ils pensent qu’ils sont trop optimistes et que le premier pilier restera déficitaire jusqu’en 2020.

58Les fonds de pension privés doivent obtenir une autorisation de l’État : ils sont réglementés et supervisés. Ces points ont été soigneusement analysés lors de la conception des nouveaux systèmes. En effet, si l’assuré est légalement tenu de conclure un contrat d’assurance privé, l’État s’engage à veiller à ce que ces investissements soient dépourvus de risques. La fonction sociale du second pilier, qui vise à assurer un revenu aux personnes une fois qu’elles auront atteint un certain âge, appelle une réglementation plus stricte, en particulier si les marchés financiers sont immatures et sous-développés et que les assurés ont une confiance plutôt fragile dans les investissements privés. De plus, cette confiance a été particulièrement ébranlée récemment, notamment par la crise financière qui a frappé la Fédération de Russie en 1998.

59Généralement, les règles d’investissement limitent la part de certains types de placements dans le portefeuille global.

60La Pologne impose ainsi un taux minimum de retour sur investissement : il correspond à 50 % du rendement moyen de l’ensemble des fonds de pension. Ces derniers sont dans l’obligation de constituer une réserve afin de compenser une baisse du rendement le cas échéant. En outre, les fonds de pension sont contraints d’effectuer des versements à un fonds de garantie pour procurer, même en cas de faillite, une retraite aux assurés. Une réglementation analogue existe en Hongrie [17].

61L’Estonie, qui n’a introduit le deuxième pilier qu’à l’été 2002, a choisi une voie complètement différente : chaque gérant de fonds de pension doit constituer au moins un fonds lié à une stratégie d’investissement peu risquée. Ces fonds investissent uniquement dans des instruments à taux fixes (obligations, instruments monétaires et dépôts bancaires). En outre, la direction peut proposer des fonds présentant des niveaux de risque moyens et élevés, qui placent respectivement jusqu’à 25 % et 50 % de leurs actifs en actions [18].

62La Lettonie a choisi un chemin différent et encore plus prudent.

63Entre 2003 et 2006, il n’y aura pas de fonds de pension indépendants et autonomes, mais l’administration et la gestion des actifs des fonds de pension privés seront confiées à l’organisme public de protection sociale. Après cette période transitoire, l’assuré pourra librement décider de laisser son capital dans le public ou de rejoindre un fonds de pension privé [19].

? Premiers résultats des réformes récentes

64Les nouveaux régimes de retraite introduits dans les Peco nous autorisent-ils à parler d’un « nouveau modèle de couverture vieillesse d’Europe de l’Est » [20] ? D’une part, les débats sur les réformes et l’orientation de ces dernières montrent que nombre de Peco préféraient nettement conserver et appliquer les principes d’assurance sociale d’Europe de l’Ouest (modèle bismarckien) que d’introduire des régimes forfaitaires ou sous conditions de ressources. D’autre part, la limitation du taux de remplacement du premier pilier et l’introduction d’éléments de capitalisation obligatoires au titre du second pilier est un phénomène assez récent dans la conception des régimes de retraite européens. En fait, la combinaison d’un premier pilier lié au revenu et financé par répartition et d’un deuxième pilier obligatoire par capitalisation constitue un nouveau modèle qui peut servir d’exemple aux autres pays en transition [21]. Cependant, ces nouveaux dispositifs diffèrent dans le détail au niveau de la structure du premier pilier et de l’importance du second. De plus, quelques années seulement se sont écoulées depuis l’adoption des régimes par capitalisation du second pilier et leurs conséquences en termes de revenu et de protection offerts aux futurs retraités restent inconnues.

65La mise en œuvre de réformes de grande envergure constitue toujours un immense défi sur le plan administratif. Dans les pays qui ont introduit un second pilier obligatoire, la question de la collecte des cotisations et de leur transfert vers les fonds de pension respectifs revêt une importance cruciale. La Pologne a ainsi rencontré, dans un premier temps, des problèmes considérables car l’institut d’assurance sociale (Zus), chargé de ces deux missions, n’était pas pleinement préparé à remplir sa fonction, en particulier durant la phase de démarrage [22]. En Hongrie, le transfert de cotisations au second pilier était du ressort des différents employeurs. Au départ, les employeurs n’avaient pas de comptes à rendre à l’État, il était donc quasiment impossible d’obtenir des données sur le nombre de personnes qui avaient adhéré et participaient au second pilier. Dans ces deux pays, les fonds de pension ont connu une concentration pendant les premières années. Au début, ces fonds de pension offraient des rendements plutôt modestes. Selon une étude menée par l’OIT, le rendement net était même négatif dans certains cas. La médiocrité de ces performances n’a pas encore été complètement explicitée.

66Il semblerait cependant que la raison ne tienne pas à des stratégies d’investissement risquées car 60 à 70 % des fonds étaient investis dans des emprunts d’État [23].

67La pauvreté chez les personnes âgées ne donne pas lieu à un tableau uniforme dans l’ensemble des pays candidats à l’adhésion. Tandis que, dans certains pays, les retraités semblent moins touchés par la pauvreté que la moyenne de la population, dans d’autres, les personnes âgées sont durement frappées par ce fléau. Le niveau des pensions et le taux de remplacement moyen ne semblent pas être les seules explications. L’interaction entre les prestations sociales, la participation au marché du travail et la composition de la famille/du ménage paraissent encore plus déterminantes. Il est nécessaire de continuer à analyser l’évolution des revenus et de la pauvreté chez les personnes âgées, surtout étant donné le laps de temps relativement court qui s’est écoulé depuis les profondes mutations qu’ont connues les régimes de retraite. Le passage à des dispositifs financés en partie par capitalisation et leur impact sur le revenu des retraités, les coûts de la transition et la distribution intergénérationnelle constitueront des questions fondamentales pour la politique des retraites au sein d’une Europe élargie.

? L’élargissement de l’Union européenne et son impact sur la réforme des systèmes de retraite en Europe centrale et orientale

68Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, la plupart des pays en transition d’Europe centrale et orientale peuvent raisonnablement espérer adhérer à l’Union européenne. Seules la Roumanie et la Bulgarie se sont vu refuser l’adhésion pour 2004.

69Les huit autres Peco candidats deviendront membres de l’Union européenne en 2004. Durant les négociations générales, il a été spécifié que les pays candidats devaient être prêts à transposer l’acquis communautaire dans tous les domaines concernés, parmi lesquels la politique et la protection sociales.

70Parallèlement aux négociations en vue de l’adhésion, l’Union européenne a mis en œuvre diverses activités afin de préparer correctement les pays candidats. Cependant, étant donné que la politique sociale ne constitue pas jusqu’ici un domaine-clé de l’intervention politique de l’Union européenne, la reprise de l’acquis communautaire en matière de retraite n’a pas été vraiment déterminante.

71La question des prestations de base au titre des retraites fera partie de la coordination nécessaire des prestations de sécurité sociale.

72En effet, les organismes de sécurité sociale des pays candidats sont tenus de transposer l’acquis communautaire et d’appliquer les règles de coordination des législations nationales en la matière (règlements CE 1408/71 et 574/72) [24]. Le fardeau administratif qui découle de la coordination de la protection sociale dépendra, bien entendu, de l’ampleur et de la nature des migrations de main-d’œuvre entre les pays. Les administrations chargées de la protection sociale dans les pays candidats sont conscientes des exigences auxquelles elles devront se plier et s’y préparent.

73Il existe actuellement un certain nombre de projets de jumelage Phare [25] concernant la préparation à la mise en œuvre du règlement 1408. Nombre de pays en passe de rejoindre l’Union européenne pratiquent déjà le versement transfrontalier des prestations de retraite, conformément à des accords bilatéraux sur la protection sociale conclus entre les États membres et les pays candidats. En fait, les accords bilatéraux conclus récemment reflètent plus ou moins la législation européenne sur la coordination des prestations sociales.

74Les organismes chargés de la gestion des régimes de retraite dans les pays candidats s’attendent à voir le fardeau administratif s’alourdir. Cependant, ils estiment que la charge financière des retraites ne s’aggravera pas beaucoup [26].

75Les autres sujets de débat dans le cadre de l’élargissement sont liés aux régimes par capitalisation.

76Premièrement, les régimes de retraite par capitalisation ont besoin de marchés financiers et bancaires opérationnels et d’organismes de réglementation et de supervision adaptés. En particulier pendant les premières années de la transition, une perte de confiance notable dans la stabilité de ce secteur s’est opérée du fait des crises bancaires et boursières et de la faiblesse des organes de supervision. Ce problème reste présent dans certains pays et doit être pris en compte. En effet, avec l’introduction d’un deuxième pilier privé obligatoire, le rôle de l’État a fondamentalement changé : de prestataire, il devient régulateur.

77Le rôle des systèmes de supervision correspondants a fait l’objet de vastes débats dans les pays ayant instauré des piliers privés obligatoires. L’expérience acquise durant les premières années de fonctionnement en Pologne, en Hongrie et en Lettonie sera de la plus haute importance pour les pays qui ont, eux aussi, décidé d’introduire des fonds de pension obligatoires.

78Ensuite, l’autre question soulevée à propos des régimes par capitalisation a trait à la libre circulation des capitaux après l’adhésion. Dès 2001, des pays tels que la Lettonie et la Pologne, où les régimes de retraite par capitalisation ne sont autorisés à investir respectivement que 15 et 5 % de leur capital à l’étranger, ont été contraints d’ouvrir leurs marchés financiers et d’assouplir les règles d’investissement de leurs fonds de pension. En Pologne et en Hongrie, pendant les premières années, ces derniers ont largement investi dans des obligations d’État [27]. Dans le même temps, une vaste proportion de prestataires appartient à des entreprises d’assurance étrangères [28].

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Mise en ligne 01/03/2007

https://doi.org/10.3917/rs.041.0043

Notes

  • [1]
    Pour une discussion sur l’ordre chronologique et les déterminants de la réforme des retraites dans les pays d’Europe centrale et orientale, cf. Müller (1999,2002) et Schmähl, Horstmann (2002).
  • [2]
    Pour des détails sur la réforme des retraites et un débat sur ce sujet durant les premières années de la transition, cf. Schmähl, Horstmann, 2002. Les études par pays portent sur les pays baltes, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie.
  • [3]
    Les principaux aspects et options sont décrits dans le présent volume. « Study on the Social Protection Systems in the 13 Candidate Countries » propose une analyse des dernières réformes adoptées par tous les pays candidats en matière de protection sociale et la publication du BIT intitulée La réforme des pensions en Europe centrale et orientale (Fultz, 2002) s’intéresse à une sélection de pays.
  • [4]
    Cette contribution se fonde sur les résultats d’un projet de recherche sur la transformation de la protection sociale des personnes âgées dans sept Peco (Schmähl, Horstmann, 2002) et sur une étude lancée en 2002 par la Commission européenne sur les systèmes de protection sociale dans les treize pays candidats à l’adhésion (Commission européenne 2003 pour le rapport de synthèse, Bite, Zagorskis ; Dobravolskas, Buivydas ; Gál et al.; Golinowska et al.; Vagac, Haulikova; Vilnoiu, Abagiu; Leppik, Kruuda; Noncheva, Satcheva; Stropnik et al.; Tomes et al. (2003).
  • [5]
    Pour plus de détails, se reporter à Golinowska et al. (2003); Bite, Zagorskis (2003).
  • [6]
    Les caractéristiques générales du « modèle socialiste » sont présentées dans Schmähl ( cf. p.20).
  • [7]
    Voir par exemple Bite, in Schmähl, Horstmann (2002).
  • [8]
    En général, les partenaires sociaux exercent une influence limitée sur la réforme des retraites. Les fédérations patronales n’ont toujours que peu de pouvoirs dans de nombreux pays et les syndicats doivent gérer leur passé communiste.
  • [9]
    En 2000, la retraite anticipée et l’invalidité représentaient respectivement 41,7 % et 29,2 % du total des départs en retraite pour la République tchèque, 77 % et 21 % pour Chypre, 45 % et 32 % pour la Lettonie, Fortuny et al. (2002), p.41.
  • [10]
    Peu de recherches concernent les effets de la migration de la main-d’œuvre sur les régimes de retraite dans les pays candidats. Les données fiables ne sont pas encore disponibles.
  • [11]
    La Suède et l’Italie ont également introduit un système de comptes notionnels àcotisations définies. Les régimes à cotisations définies financés par répartition ont fait l’objet de plusieurs contributions, voir par exemple, Cichon (1999), Disney (1999) et Palmer (2002) pour la Suède.
  • [12]
    Cela signifie qu’en principe, seuls les individus couverts par le Zus (institut polonais d’assurance sociale) sont concernés par les nouvelles règles. Ce n’est donc pas le cas de ceux qui sont membres de la Krus (caisse de retraite et d’invalidité des agriculteurs polonais) qui couvre les exploitants agricoles qui cultivent plus d’un hectare de terres.
  • [13]
    La formule suédoise diffère de celle-ci et comporte plusieurs spécificités.
  • [14]
    La Suède a mis en place un stock tampon qui lui permet de faire face aux problèmes financiers posés par le régime. La Pologne devrait elle aussi introduire un tel dispositif si les recettes actuelles dépassent les dépenses. Dans l’intervalle, le paiement des retraites est garanti sur le budget de l’État.
  • [15]
    Pour les différents pays, cf. Golinowska et al. (2003) ; Gál et al. (2003) ; Noncheva, Satcheva (2003); Vagac, Haulikova (2003); Bite, Zagorskis (2003); Leppik, Kruuda (2003) ; Vilniou, Abagiui (2003).
  • [16]
    Cf. Fultz (2002).
  • [17]
    Pour les détails sur le second pilier polonais et hongrois, cf. Augusztinovics (2002) et Chlon-Dominczak (2002).
  • [18]
    Pour des détails sur la réforme estonienne, cf. Leppik, Kruuda (2003).
  • [19]
    Cf. Bite, Zagorskis (2003).
  • [20]
    Pour une discussion sur le « modèle social européen » et les récentes réformes des retraites dans les pays baltes, cf. Casey (2002). Pour une évaluation générale des réformes de la protection sociale dans les pays candidats à l’adhésion dans le contexte des modèles de politique sociale, cf. Pellny, Horstmann (2003).
  • [21]
    La réforme des retraites en Lettonie, en Pologne et en Hongrie suscite un grand intérêt dans de nombreux pays voisins, non seulement les Peco, mais aussi la Fédération de Russie.
  • [22]
    Cf. Bräuninger (2002).
  • [23]
    Cf. Augusztinovics (2002) et Chlon-Dominczak (2002).
  • [24]
    Cependant, le nombre de personnes recevant des prestations de plusieurs systèmes n’augmentera que progressivement. Cela s’explique essentiellement par le décalage temporel entre le versement des cotisations et la perception des prestations une fois à la retraite.
  • [25]
    Le programme Phare est un programme financé par l’Union européenne visant à aider les Peco candidats à préparer leur entrée dans l’Union européenne.
  • [26]
    La situation est assez différente pour les prestations maladie et les allocations familiales. On s’attend à ce que l’exportation des prestations, selon les règles de coordination de l’Union européenne, exerce un impact financier considérable cf. Pellny, Horstmann (2003).
  • [27]
    On a critiqué le fait que les fonds de pension investissent principalement dans leur pays et dans des emprunts d’État. Cette stratégie aboutit en effet indirectement à un financement par répartition car l’accroissement de la dette publique devra être supporté par les générations à venir.
  • [28]
    Par exemple, en Hongrie en 2001, près de 75 % des actifs des fonds de pension obligatoires étaient gérés par des prestataires étrangers.
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