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Article de revue

La végétalisation scolaire : la promotion de la première classe de forêt organisée à Vanves en 1959 par le Dr Max Fourestier

Pages 155 à 180

Notes

  • [*]
    Maître de conférences et agrégé d’éducation physique, Sébastien Laffage-Cosnier enseigne à l’UPFR des sports de Besançon. Il effectue ses recherches au sein du laboratoire C3S « Culture, Sport, Santé, Société » (EA 4660) de l’université de Bourgogne Franche-Comté.
    Pour cet article, Sébastien Laffage-Cosnier a obtenu le Prix Pierre Arnaud 2014, décerné par la Société française d’histoire du sport lors des 16e Carrefours d’histoire du sport organisés à Lyon du 27 au 29 octobre 2014 autour du thème Le sport et les sixties.
  • [1]
    Giolitto Pierre. 1970. Les classes de neige et le tiers temps pédagogique, Paris, PUF.
  • [2]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2013. « L’élève accompli : les innovations scolaires menées à Vanves par le Dr Max Fourestier (1950-1973) », thèse de doctorat en sciences du sport sous la direction de Christian Vivier et de Jean-François Loudcher, université de Franche-Comté.
  • [3]
    Circulaire n° 71-168 du 6 mai 1971, Organisation des classes de mer et des classes vertes, parue au BOEN n° 19 du 13 mai 1971, p. 1217-1219.
  • [4]
    Giolitto Pierre. 1978. Classes de nature, Paris, Casterman, p. 49.
  • [5]
    Pociello Christian, Denis Daniel (dir.). 2000. À l’école de l’aventure : pratiques sportives de plein air et idéologie de la conquête du monde (1890-1940), Voiron, PUS.
  • [6]
    Archives de l’École Gambetta (AEG par la suite), liasses « Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.) » et « Classe de perfectionnement ».
  • [7]
    Archives municipales de Vanves (AMV par la suite), Fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 759 à 6 Fi 774b.
  • [8]
    Bulletin de décès de Max Fourestier délivré par la commune de Blandainville (Eure-et-Loir), 14 mai 1986, collection privée Rose Fourestier.
  • [9]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, relatives à un mémento concernant le début de sa vie, s.d., AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), n.p.
  • [10]
    Photographie, relative à la « maison carrée » de naissance de Max Fourestier à Lunas, s.d., tirage argentique couleur, 24 x 36 cm, ibid., p. 583.
  • [11]
    Photographies, relatives à la maison de Max Fourestier à Lunas, tirage argentique couleur, vers 1983, 4 x 5 cm, 24 exemplaires, ibid., p. 644-645.
  • [12]
    Entretien avec Rose Fourestier réalisé par Sébastien Laffage-Cosnier, le lundi 22 février 2012 à Vanves, concernant la vie et l’œuvre de Max Fourestier, 47’20.
  • [13]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, vers 1983, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 586-587.
  • [14]
    Signature et commentaire manuscrits de Jacques Blayes (ami d’enfance), août 1984, ibid., p. 580.
  • [15]
    Denizot Alain. 1994. Le Sacré-Cœur et la Grande guerre, Paris, Nouvelles éd. Latines, p. 133-134.
  • [16]
    Padberg, John W. 1969. Colleges in controversy: the Jesuit schools in France from revival to suppression (1815-1880), Cambridge, Harvard University press, p. 105.
  • [17]
    Anonyme. 1985. « Le Docteur Max Fourestier », Association amicale des anciens élèves du collège St-Gabriel Saint-Affrique (Aveyron), avril, n.p., AMV, liasse 199 W 1, Max Fourestier, Livre d’or (1952-1985), p. 411.
  • [18]
    Diplôme d’anglais décerné à Max Fourestier en classe de sixième à l’école libre Saint-Gabriel de Saint-Affrique, 25 février 1919, ibid., p. 410.
  • [19]
    Diplôme de géographie décerné à Max Fourestier en classe de philosophie à l’école libre Saint-Gabriel de Saint-Affrique, 18 décembre 1924, ibid., p. 410.
  • [20]
    Fourestier Max. 1960. « À vous les jeunes : à l’origine du mi-temps pédagogique et sportif. Comment est née l’expérience de Vanves », L’Équipe, 1er décembre.
  • [21]
    Fourestier Max. 1962. Les expériences scolaires de Vanves ou les fondements physiologiques d’une vraie pédagogie, [conférence prononcée par le Dr Max Fourestier, médecin inspecteur scolaire, le mardi 20 février 1962], Paris, préfecture de la Seine, Service départemental de coordination des services sociaux de la Seine, 1962, p. 1, Archives de la Bibliothèque nationale de France (Arch. BNF par la suite), cote 8-R-58185 (40)
  • [22]
    Ibid., p. 1-2.
  • [23]
    Diplôme de bachelier de l’enseignement secondaire délivré à Max Fourestier, 1925, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 636.
  • [24]
    L’équivalent de 3 694,24 euros en 2013.
  • [25]
    Diplôme d’Hygiène de l’université de Paris délivré à Max Fourestier, 22 juin 1926, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 637.
  • [26]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, relatives à un mémento concernant le début de sa vie, n.d., AMV, liasse 199 W 1, Max Fourestier, Livre d’or (1952-1985), n.p.
  • [27]
    Entretien avec Rose Fourestier réalisé par Sébastien Laffage-Cosnier, le 22 février 2012 à Vanves.
  • [28]
    Fourestier Max. 1936. « Contribution à l’étude de l’effet controlatéral de la collapsothérapie de la tuberculose pulmonaire », thèse de médecine, Paris Blois, Société anonyme blésoise d’impressions, Arch. BNF, cote 8- TH PARIS- 12742.
  • [29]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Quand la carrière scientifique d’un médecin favorise la mise en place d’innovations scolaires d’envergure : l’exemple du Dr Max Fourestier », Histoire des sciences médicales, tome XLVIII, n° 1, janvier-février-mars, p. 83-95.
  • [30]
    Fourestier Max. 1958. « À propos du miracle : lettre d’Albert Pocoulé à Max Fourestier », Archives hospitalières, n° 6, juin, n.p., AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 644.
  • [31]
    Villaret Sylvain. 2006. Naturisme et éducation corporelle : des projets réformistes aux prises en compte politiques et éducatives (xixe-milieu xxe siècles), Paris, L’Harmattan, p. 37.
  • [32]
    Retranscription manuscrite de l’allocution de Max Fourestier à l’occasion de l’inauguration du groupe scolaire Max-Fourestier, 19 février 1983, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 385.
  • [33]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique de Vanves pour les élèves d’une classe de perfectionnement », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 3.
  • [34]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique de “Vanves” en faveur des élèves d’une classe de perfectionnement », Revue française d’hygiène et médecine scolaires, n° 1, p. 1.
  • [35]
    Voir à ce sujet la loi du 15 avril 1909 qui porte sur la création de classes de perfectionnement annexées aux écoles élémentaires publiques et d’écoles autonomes de perfectionnement pour les enfants arriérés, puis l’arrêté du 18 août 1909 qui complète la loi du 15 avril 1909 en précisant le fonctionnement des écoles et classes de perfectionnement pour enfants arriérés.
  • [36]
    Tableau dactylographié, 1962-1964, relatif à la classe de perfectionnement de l’école de filles de Gambetta de Vanves (identités, test d’instructions, niveaux mentaux et milieu familiaux), AEG, liasse Classe de perfectionnement, p. 1.
  • [37]
    Ibid., p. 2.
  • [38]
    Idem.
  • [39]
    Fourestier M., 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [40]
    Ibid., p. 15.
  • [41]
    Egrot Madeleine. 1960. « Origine et préparation de la “classe de forêt” », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 16.
  • [42]
    Fourestier Max. 1956. « À propos de la réforme de l’enseignement en France : réflexions d’un médecin inspecteur scolaire », Le concours médical, n° 23, 9 juin, p. 2750.
  • [43]
    Fourestier Max. 1960. « Quelques “propos” sur la pédagogie, la culture et la médecine », L’hygiène par l’exemple, n° 21, 3e trimestre, p. 5.
  • [44]
    Fourestier M., 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [45]
    Arnaud Pierre. 1982. « À l’aube du mi-temps pédagogique : l’expérience des “classes de santé” à Lyon (1931-1939) », Société Alfred Binet & Théodore Simon (psychologie de l’enfant et psychologie expérimentale) art et techniques pédagogiques, n° 589, p. 255.
  • [46]
    Goody Jack, Watt Ian. 1963. « The consequences of literacy », Comparatives Studies in Society and History, vol. 5, Issue 3, p. 304-345.
  • [47]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Les filles du stade : au-delà des clichés », Staps : revue internationale des sciences du sport et de l’éducation physique, vol. 103, n° 1, p. 139-148.
  • [48]
    [Anonyme]. 1959. Classe de forêt. Une institutrice en train de filmer ses élèves dans un pré, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 1959, 24 x 18 cm, AMV, Fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 774b.
  • [49]
    Rapport dactylographié de Madeleine Egrot, 1959, relatif à la phase finale de la classe de forêt, 4 juin, p. 2, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [50]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Quand la carrière scientifique d’un médecin favorise la mise en place d’innovations scolaires d’envergure… », op. cit.
  • [51]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 2, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [52]
    Wellhoff Thierry. 1991. 15 ans de signatures publicitaires : quand le slogan devient devise, Paris, Dunod.
  • [53]
    Prevost Bertrand. 2003. « Pouvoir ou efficacité symboliques des images », L’Homme, n° 165, janvier-mars, p. 275-282.
  • [54]
    Micheli Raphaël, Pahud Stéphanie. 2012. « Options épistémologiques et méthodologiques de l’analyse textuelle des discours : l’exemple d’un corpus de slogans politiques », Langage et société, vol. 140, n° 2, p. 93.
  • [55]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 14.
  • [56]
    Minerath Marc. 1960. « M. Maurice Herzog préside la présentation des films “La maternelle en classe de neige”, “La classe de forêt” », L’Économat des hôpitaux, maisons de santé, cliniques chirurgicales, hospices, grandes écoles, lycées, collèges : revue mensuelle, n° 243, janvier, p. 38.
  • [57]
    Brosse Jacques. 1989. Mythologie des arbres, Paris, Plon.
  • [58]
    Corbin Alain. 2013. La douceur de l’ombre : L’arbre, source d’émotions, de l’Antiquité à nos jours, Paris, Fayard.
  • [59]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 2-3.
  • [60]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 4.
  • [61]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 3.
  • [62]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 12.
  • [63]
    Ibid., p.4.
  • [64]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, 30 mai 1959, p. 1, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [65]
    Manceau Marie-Jeanne. 1960. « La “classe de forêt” », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 24.
  • [66]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [67]
    [Anonyme]. 1959. Classe de forêt. Un groupe d’enfants au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 767
  • [68]
    Barthes Roland. 1985. L’aventure sémiologique, Paris, Seuil, p. 140.
  • [69]
    Voir ce sujet Curtius Ernst, Robert. 1956. « Le paysage idéal », in La littérature européenne et le Moyen Âge latin, Paris, PUF, p. 317-321.
  • [70]
    Labarthe Patrick. 1999. « Locus amœnus, locus terribilis chez Baudelaire », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 99, n° 5, p. 1021-1045.
  • [71]
    Greenblatt Stephen Jay. 1996. Ces merveilleuses possessions : découverte et appropriation du Nouveau monde au xvie siècle, Paris, Les Belles Lettres.
  • [72]
    Hubscher Ronald. 2011. Cinéastes en campagne, Paris, Éditions du Cerf, Condé-sur-Noireau, Corlet.
  • [73]
    Audinet Gérard, Dejean Gallien, Goldberg Itzhak et al. 2008. Les grands scandales de l’histoire de l’art : cinq siècles de ruptures, de censures et de chefs-d’œuvre, Paris, Beaux-Arts Éditions.
  • [74]
    Robert André. 2008. « Autour de Mai 1968, la pédagogie en question. Le colloque d’Amiens », Les sciences de l’éducation - Pour l’ère nouvelle, vol. 41, n° 3, p. 27-45.
  • [75]
    Laffage-Cosnier Sébastien, Vivier Christian. 2016. « La “classe de neige” ou l’intellectualisation d’une innovation pédagogique et sportive à la montagne (1953-1981) » ; « The French snow class: how the focus of a school innovation changed from physical education to academic learning (1953-1981) », Loisir et Société/Society and Leisure, [Invention in technique and development of mountain sport and physical activity: 19th - 21st centuries], vol. 39, Issue 1, article accepté à paraître en 2016.
  • [76]
    Rapport dactylographié de Marie-Jeanne Manceau, relatif à la classe de forêt, vers juin 1959, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [77]
    Corbin Alain. 2008. Le miasme et la jonquille : l’odorat et l’imaginaire social (xviiie-xixe siècles), Paris, Flammarion.
  • [78]
    Girault Jacques. 1998. « Industrialisation et ouvriérisation de la banlieue parisienne », in Girault Jacques (dir.), Ouvriers en banlieue, xixe-xxe siècles, Paris, Éditions de l’Atelier-Éditions Ouvrières, p. 95-107.
  • [79]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 4.
  • [80]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 3.
  • [81]
    Darasse Pierre. 1953. L’école de demain, ministère de l’Éducation nationale et Direction générale de la jeunesse et des sports (producteurs), film numérisé noir et blanc, archives de l’INSEP, cote EPS 7.
  • [82]
    Fourestier Max. 1955. « L’hygiène de l’enfant à l’âge scolaire », Le concours médical, n° 27, 7 juillet, p. 3201.
  • [83]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 6-7.
  • [84]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [85]
    Idem.
  • [86]
    Passeron Jean-Claude, Bourdieu Pierre. 1964. Les héritiers : les étudiants et la culture, Paris, Minuit.
  • [87]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [88]
    Ibid., p. 11.
  • [89]
    Manceau Marie-Jeanne. 1960. « La “classe de forêt” », op. cit., p. 20.
  • [90]
    Ibid., p. 23.
  • [91]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 13-14.
  • [92]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 21.
  • [93]
    Laffage-Cosnier Sébastien, Vivier Christian. 2014. « Image de la santé : Les expériences scolaires menées à Vanves par le Dr Max Fourestier (1950-1969) », in Marsault Christelle, Cornus Sabine, Giordano Liliane (dir.). Santé et EPS : un prétexte, des réalités, Paris, L’Harmattan, p. 55-67.
  • [94]
    Villaret Sylvain, Saint-Martin Jean-Philippe. 2004. « Écoles de plein air et naturisme : une innovation en milieu scolaire (1887-1935) », Mouvement & Sport Sciences, n° 51/1, p. 11-28.
  • [95]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [96]
    Bessy Olivier, Mouton Michel. 2004. « Du plein air au sport de nature. Nouvelles pratiques, nouveaux enjeux », Cahiers Espaces, n° 81, mai, p. 16.
  • [97]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 15.
  • [98]
    Vivier Christian, Loudcher Jean-François. 2004. « Inspection médicale, écoles de santé et de plein-air dans le Doubs après la Première Guerre mondiale (1919-1923) », in Delaplace Jean-Michel, Villaret Sylvain, Chameyrat William. 2004. Sport et nature dans l’histoire - Sport and nature in history, Sankt Augustin, Academia Verlag, p. 138-152.
  • [99]
    Chatelet Anne-Marie. 2011. Le souffle du plein air : histoire d’un projet pédagogique et architectural novateur (1904-1952), Genève, MētisPresses, p. 259.
  • [100]
    Fourestier Max. 1960. « L’hygiène de l’enfant… », op. cit., p. 3201.
  • [101]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 4, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [102]
    Idem.
  • [103]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 1, Idem.
  • [104]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 14.
  • [105]
    Commission Loisirs de plein air, Haut-comité des sports. 1964. De l’air… pour vivre !, Paris, IPN.
  • [106]
    Saint-Martin Jean. 2014. « Les activités de nature à l’école : entre une approche vitaliste et un ancrage culturel », in Attali Michaël, Saint-Martin Jean (dir.), À l’école du sport : épistémologie des savoirs corporels du xixe siècle à nos jours, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2014, p. 22.
  • [107]
    Hoibian Olivier. 2000. « Du plein air au cinquième domaine. Évolution du statut des activités physiques de pleine nature en EPS », in Terret Thierry (dir.). Éducation physique, sport et loisir (1970-2000), Clermont-Ferrand, AFRAPS, p. 67-86.
  • [108]
    BauberotArnaud, Bourillon Florence (dir.). 2009. Urbaphobie ou la détestation de la ville aux xixe et xxe siècles, Pompignac, éd. Bière.
  • [109]
    Plaisance Georges. 1979. La Forêt française : ses visages, ses richesses, son avenir, Paris, Denoël.
  • [110]
    Manusset Sandrine. 2012. « Impacts psycho-sociaux des espaces verts dans les espaces urbains », Développement durable et territoires, [En ligne], vol. 3, n° 3, décembre 2012, mis en ligne le 25 octobre 2012, consulté le 03 février 2015. URL : http://developpementdurable.revues.org/9389

Introduction

1Le mi-temps pédagogique et sportif, qui articule les activités intellectuelles le matin et les activités physiques l’après-midi, est mis en place à l’école Gambetta de Vanves par le Dr Max Fourestier en 1950. Prolongeant ce qu’il considère comme une œuvre sanitaire et sociale, ce médecin scolaire envoie la première classe de neige organisée au sein de l’école publique pendant un mois, en 1953, au chalet de l’Aurore à La Féclaz. Cette formule à la montagne se généralise rapidement au cours de cette décennie à l’échelon national [1]. Parallèlement à ce mouvement initié en direction des massifs enneigés et à diverses autres expériences [2], le Dr Max Fourestier met également sur pied une classe de forêt. Le jeudi 28 mai 1959, treize filles de 8 à 14 ans inscrites en classe de perfectionnement à l’école Gambetta prennent la direction du château de Treignat, petit bourg du nord-est du département de l’Allier, proche de Montluçon, pour un séjour de deux semaines.

2Prenant l’appellation générale de « classes vertes », l’initiative du médecin se développe au cours des années 1960 et fait explicitement son entrée dans les textes législatifs de l’Éducation nationale en 1971 [3]. Durant l’année scolaire 1969-1970, quelque 500 classes françaises profitent de ces excursions en pleine nature [4] et constituent un tremplin pour les classes de découverte actuelles. Incarnant les velléités de rénovations pédagogiques françaises d’après-guerre, Max Fourestier propose-t-il un nouveau modèle qui s’éloigne des préoccupations hygiéniques et sanitaires des médecins du début du xxe siècle [5] ? En créant et en développant la classe de forêt en milieu scolaire, participe-t-il à la transformation du statut de la nature au sein de l’école ? Plus précisément, quelles démarches adopte-t-il pour populariser ses idées ?

3Loin de considérer l’évocation du plein air comme des indicateurs et des accélérateurs de la sportivisation mise en marche par Maurice Herzog à son arrivée aux commandes du Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports en 1958, cette étude montre comment Max Fourestier souligne les bienfaits d’une échappée d’écolières au cœur de la forêt, qui se veut être à la croisée de vertus sociales, de fonctions symboliques, de pouvoirs thérapeutiques et d’ambitions d’épanouissement. En ce sens, si ce travail expose les événements particuliers de la biographie de Max Fourestier expliquant la naissance de cette innovation scolaire, il présente également la manière dont le médecin scolaire médiatise habilement les bénéfices de l’organisation d’une classe de forêt pour les élèves. En définitive, cette étude consiste à révéler comment cette classe de forêt a pu séduire les enseignants du premier degré tournés vers les méthodes actives prônées par les tenants de l’éducation nouvelle. Mais plus encore, fasciné par le mythe de la nature, le médecin met en place un processus de « valorisation » des pouvoirs éducatifs et des vertus de la classe de forêt. Cette dernière, véritable concept pédagogique, reflète une tentative de végétalisation scolaire mise en place par le médecin scolaire, qui séduit la population des années 1960 et qui progresse à l’école.

4L’étude s’appuie sur la consultation de sources multiples et inédites. Cette recherche est le résultat de l’analyse de documents principalement conservés par trois structures complémentaires. D’abord, les collections privées constituent la richesse indéniable de ce travail. Suite à l’entretien avec Rose Fourestier, veuve du médecin, s’avérant une riche source orale, plusieurs autres documents nous ont été confiés. Ensuite, le fonds ancien de l’école Gambetta, encore intact, a été dépouillé. Fait assez remarquable, les trente liasses exploitées étaient vierges de toute modification postérieure aux acteurs de l’époque. Par conséquent, les documents administratifs, les photographies, les courriers professionnels, mais également deux imposantes liasses dédiées aux classes de forêt [6] n’avaient pas encore été exhumés. Enfin, les Archives municipales de Vanves ont été d’une extrême richesse. Quinze clichés représentant la première classe de forêt [7] ont été isolés de l’imposant fonds comportant 330 photographies appartenant à Max Fourestier et déposé par Rose Fourestier au sein de cet établissement communal en 1987, après le décès du médecin. Ces archives municipales conservent aussi le Livre d’Or de Max Fourestier qui contient des notes manuscrites de son auteur, des faits mémorables retranscrits qui traversent sa vie depuis son enfance, mais aussi des coupures de presse, de revues, des collages de pages de livres ou de photographies, et ce jusqu’en 1985.

I – La naissance de la classe de forêt : entre traumatisme personnel et démocratisation d’une thérapeutique naturelle

5Max Pierre Paul Auguste Fourestier naît le 30 octobre 1907 à Lunas [8] (Hérault) dans une grande maison de maître de la Grand-Rue [9] au bout du pont Vieux au centre du village [10]. Dans cette maison cossue du début du xixe siècle au seuil de porte constitué de larges marches de pierre et donnant sur un jardin arboré [11], le petit Max se trouve être dans des conditions idéales pour profiter de son enfance. Il est le fils d’Anthelme Gilles Léonard Irénée Fourestier, architecte et entrepreneur dans les travaux publics, et de Marie Athalie Azéma, institutrice [12]. L’hypothèse selon laquelle Max fut sensibilisé à l’éducation des enfants par sa mère paraît vraisemblable. Il est le cadet d’une famille de trois enfants. Les petits Fourestier font partie des enfants des notables des petites communes françaises de la fin du xixe et du début du xxe siècle. Leur position sociale et l’aisance matérielle leur permettent de poursuivre leurs passions ou leurs études dans les grandes villes de province.

6Max débute sa scolarité à l’école communale, laïque et républicaine de Lunas. « Fabasse » [13], comme le surnomment ses camarades, est très bon élève. De sa jeunesse près du ruisseau Graveson qui traverse Lunas, il conserve surtout un certain enthousiasme, quelques souvenirs de parties de football villageoises [14] et une prosodie méridionale qui plaît aux Parisiens et aux étrangers. Il prolonge ses études secondaires à l’école libre Saint-Gabriel de Saint-Affrique, tenue par des jésuites [15] depuis le milieu du xixe siècle [16]. De 1918 à 1925 [17], au sein de cette école libre, sa scolarité est toujours aussi brillante comme en témoignent ses premiers prix remportés en anglais en classe de 6e en 1919 [18] et en géographie en classe de philosophie en 1924 [19]. Mais si les parties de football dans son village de Lunas sont de bons souvenirs pour lui, l’éducation sportive reçue au sein de cette institution religieuse marque durablement le futur médecin. Durant sa scolarité, le jeune adolescent est « un grand sportif » [20]. Adepte d’athlétisme, il joue aussi au rugby avec ses camarades et tous les internes de son établissement confessionnel. Tous les jours, de 12 h 30 à 13 h 30, après le repas de midi, dimanches compris, il s’adonne aux activités athlétiques et à l’initiation sportive [21]. Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, il pratique trois heures et demie d’activités physiques dont un match de rugby [22]. Sa scolarité équilibrée, vécue dans l’allégresse, est pour lui un modèle idéal qu’il tente de reproduire et d’instaurer à l’école du peuple. Même si l’information peut paraître étonnante, les jésuites sont à l’origine des expériences qu’il mènera quelques années plus tard à Vanves.

7En octobre 1925, son baccalauréat de philosophie avec mention en poche [23], il prend la direction de la capitale pour étudier la médecine. Il prépare le PCN (Certificat d’études physiques, chimiques et naturelles) dont l’obtention est nécessaire pour entreprendre des études à la Faculté de médecine. Grâce à ses 80 points obtenus au PCN, il décroche une bourse de 6 000 anciens francs [24] pour accomplir sa première année de médecine (1926-1927). Après son diplôme d’Hygiène en 1926 [25], il passe le concours de l’externat des Hôpitaux de Paris, auquel il est reçu 27e en octobre 1927, et s’engage dans la préparation de l’internat.

8En juillet 1930, le lendemain de son deuxième écrit de l’internat des Hôpitaux de Paris, Max Fourestier est victime d’une hémoptysie tuberculeuse [26]. À 22 ans et demi, il entre en cure au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet à quelques kilomètres de Grenoble [27]. Cette blessure mémorable influence le sujet de sa thèse [28] et oriente sa vocation médicale vers la lutte contre la tuberculose [29]. Sa convalescence montagnarde l’interpelle sur les mystères de la guérison. Les miracles de Lourdes intriguent par exemple le jeune médecin. Étudiant, il n’hésite pas à questionner ses professeurs de médecine sur ce sujet, comme Jean Tinel qui lui répond, « si Lourdes n’existait pas, il faudrait l’inventer, nous médecins, tant il s’est produit là-bas de soulagements de maux devant lesquels nos thérapeutiques s’étaient révélées impuissantes [30] ». Par conséquent, pour Max Fourestier, il existe des lieux qui sont propices aux soins médicaux et, à ce sujet, la montagne est féerique et la nature demeure miraculeuse. Le médecin scolaire souligne le pouvoir de la nature qui soigne de façon mystérieuse, véritable remède préventif contre les maladies.

9S’inscrivant dans la logique d’une natura medicatrix de tradition hippocratique qui pose l’idée selon laquelle les éléments naturels (air, eau et soleil) sont les médicaments évidents des maladies, l’expérience personnelle de Max Fourestier se révèle indissociable de cette forme de « thérapeutique naturiste [31] », base de la classe de neige de 1953. La verte nature possède les ingrédients susceptibles d’améliorer la condition physique dégradée de ces écoliers puisqu’elle l’a guéri. Transcendée en force créatrice, la blessure personnelle de Max Fourestier devient une solide résilience propice à la création de la première classe de neige à l’école primaire. De fait, Max Fourestier a la volonté d’augmenter le temps d’éducation physique en pleine nature sur le vaste stade enneigé des Alpes, véritable pratique hygiénique, au rythme du mi-temps pédagogique et sportif.

10L’origine de la classe de neige et de la classe forêt tient au traumatisme de jeunesse de l’acteur central. Mais la préoccupation essentielle de Max Fourestier est de « découvrir la meilleure scolarité possible, en premier lieu pour les garçons et les filles de Vanves, mais encore, au-delà d’eux, pour tous leurs compagnons en France [32] ». Le médecin scolaire décline son mi-temps pédagogique et sportif en multipliant la mise en place de classes expérimentales variées de façon à montrer l’universalité de sa méthode. Il souhaite tester l’équilibre physiologique et intellectuel du mi-temps pédagogique et sportif « de l’école maternelle à la sortie de l’école primaire ou de l’enseignement moyen [33] » pour montrer qu’il est transposable à tous les publics scolaires.

11La création de la classe de forêt obéit à ces processus de généralisation et de déclinaison du modèle éducatif. Le but de Max Fourestier est de montrer que le mi-temps pédagogique et sportif effectué dans la nature est aussi valable pour des « enfants dits arriérés intellectuels », c’est-à-dire les « débiles mentaux, mongoloïdes, tarés héréditaires divers, retardés pédagogiques, toute cette pauvre humanité scolaire [qui] est à la limite de la pathologie neuro-psychologique [34] » et caractérisent le public d’une classe de perfectionnement conduite par un instituteur spécialisé [35]. La consultation du tableau synthétique relatif aux tests d’instructions, aux niveaux mentaux et aux milieux familiaux des élèves de la classe de perfectionnement, au début des années 1960, est révélatrice. Outre les retards de développement intellectuels et d’abstraction [36], tous les enfants vivent avec des parents en difficultés sociales. À titre d’exemple, Mireille vit dans un « milieu très perturbé – 11 enfants – mère jeune malade – père alcoolique – nombreuses scènes [37] ». Quant à Dominique, le descriptif n’est pas plus enviable : « Très mauvais milieu familial, – la mère menteuse fait succéder à son foyer de “nombreux pères” [38]. »

12Or, pour des raisons de sécurité, Max Fourestier est dans l’impossibilité d’envoyer les élèves de classe de perfectionnement en montagne en classe de neige ou en bord de mer [39]. De plus, pendant les mois d’été, la plupart de ces élèves ne sont pas acceptées en colonies de vacances par « les accompagnateurs craignant […] un comportement communautaire de ces enfants difficiles, voire dangereux [40] ». Témoins du départ à la montagne des élèves de maternelle de l’école Gambetta le 10 février 1959, les jeunes filles de la classe de perfectionnement s’impatientent et sollicitent l’attention et l’inventivité de leur médecin scolaire [41]. Or, ce dernier est sensible à l’idée de l’égalité entre les enfants. Il souligne dans ses articles les inégalités économiques et scolaires pour mettre en valeur ses solutions démocratiques : « Le signe qui frappe le plus tout observateur impartial de notre enseignement, c’est son injustice sociale [42] ». Dans ses publications, il milite en faveur d’un système scolaire qui atténue les iniquités : « Il n’y a de vraie justice dans un pays que par une scolarisation maxima. Quand 90 % des fils d’ouvriers de l’industrie ou d’agriculteurs poursuivront leurs études au-delà de l’école primaire (comme il en est bien ainsi actuellement pour les enfants des membres des professions libérales), alors on pourra vraiment écrire que notre révolution de 1789 est terminée… [43]. » Désireux d’obtenir « une ambiance plutôt lénitive [44] » pour mettre en place son mi-temps pédagogique et sportif avec les élèves de la classe de perfectionnement, Max Fourestier voit son idée d’organiser une classe de forêt finalement retenue. Essentiellement inspirée du modèle des horaires du mi-temps pédagogique et sportif, elle allait faire profiter les écolières d’une éducation physique quotidienne donnée principalement l’après-midi en pleine campagne verdoyante (Tableau n° 1).

Tableau n° 1

Emploi du temps quotidien de la clase de forêt de 1959

Tableau n° 1
Horaires Activités 7 h 30-8 h 30 Lever, toilette et petit déjeuner 8 h 30-11 h 30 Classe avec l’institutrice 11 h 30-12 h 00 Détente, jeux libres et lavabos 12 h 00-13 h 00 Déjeuner 13 h 00-14 h 00 Sieste 14 h 00-16 h 30 Promenade et jeux dirigés avec la monitrice 16 h 30-17 h 00 Goûter 17 h 00-19 h 00 Conversation, activités manuelles (institutrice) et artistiques (monitrice) 19 h 00-19 h 45 Dîner 19 h 45-20 h 15 Jeux 20 h 15-21 h 00 Toilette des petites et coucher. Veillée pour les moyennes et les grandes 21 h 00-21 h 45 Toilette des moyennes et des grandes et coucher

Emploi du temps quotidien de la clase de forêt de 1959

13Au final, la démarche innovante de Max Fourestier se situe au carrefour du paradigme de l’incident personnel qu’il vit à la montagne lors de sa maladie et de sa nécessité à se mettre au service d’une certaine justice scolaire et sociale. La démarche innovante d’un homme à l’école ne tient peut-être qu’à la rencontre entre les résurgences d’une blessure ancienne et la force d’engagements personnels. S’adressant à des élèves dont le quotient intellectuel empêche le suivi d’une scolarité standard, Max Fourestier souhaite montrer l’universalité des bienfaits apportés par le régime des expériences de Vanves dans la nature. En définitive, l’affirmation de Pierre Arnaud au sujet des expériences de Max Fourestier peut être remise en question. L’historien lyonnais laisse entendre que « l’expérience des classes de santé [d’André Latarjet], contrairement à l’expérience de Vanves (à partir de 1953), […] ne s’adressait qu’à des élèves ayant un fort handicap socio-culturel, économique et bien souvent morpho-fonctionnel [45] ». Or, le dépouillement des sources inédites relatives à la classe de forêt atteste évidemment du contraire. Max Fourestier met bien en œuvre le mi-temps pédagogique et sportif dans le cadre d’une classe de forêt avec des classes de perfectionnement composées d’élèves en réelle difficulté sociale.

II – « Auprès de mon arbre » ou la valorisation des fonctions symboliques de la forêt

14Le médecin scolaire occupe un rôle central dans la promotion de ses innovations scolaires. Pour défendre ses idées, il commande des images aux enseignants qui encadrent ses expériences. Tout en étant iconographe, Max Fourestier a une grande maîtrise de la littératie, c’est-à-dire qu’il excelle dans les pratiques de mise à l’écrit [46]. Il a l’art de créer des slogans et de les articuler avec ses meilleurs clichés, notamment lorsqu’il s’agit de valoriser la pratique sportive de jeunes écolières à l’école [47]. La classe de forêt ne déroge pas à ces principes habilement orchestrés. L’immortalisation de l’expérience de la classe de forêt sur pellicule relève pour beaucoup de l’application des institutrices que l’on peut voir dans le corpus de photographies présent aux archives municipales de Vanves. Sur les lieux, elles déambulent caméra à la main [48].

15Mais ce qui retient véritablement l’attention, c’est la pression exercée par Max Fourestier sur les enseignants quant à la prise d’images. Au cours de l’expérience de la classe de forêt, les institutrices photographient et filment [49]. Saisissant parfaitement l’enjeu, Marie-Jeanne Manceau, institutrice de la classe de perfectionnement, tient à rassurer le Père des expériences, trop occupé par ses diverses activités médicales pour être présent à cette classe de forêt [50], par l’intermédiaire d’une lettre écrite à sa directrice, Madeleine Egrot : « Dites au Docteur que je remplis scrupuleusement mon contrat, filmant, photographiant sous tous les angles et en toutes luminosités [51]. » À la manière d’un publiciste [52], Max Fourestier s’ingénie à accompagner ses images de slogans qui deviennent les devises de ses innovations scolaires. Ses mots d’ordre sont en interrelation avec les photographies qu’il repère pour leur pouvoir de persuasion [53] au sein de son gisement d’images. C’est sur l’effort de brièveté et le travail du signifiant que Max Fourestier excelle dans la mise en forme d’un slogan qui, selon Raphaël Micheli et Stéphanie Pahud, « doit être aisément mémorisable pour pouvoir circuler et se fixer dans la mémoire collective d’un groupe social [54] ». À titre d’exemple, sa devise favorite est présente dans les conclusions de ses textes relatifs à la classe de forêt : « Je répète souvent qu’au-dessus de la porte d’entrée des écoles de France, je préférerais aux trois mots : Liberté, Égalité, Fraternité, voir écrits ceux-ci : Études et santé dans le bonheur… Quoi qu’il en soit, à l’échelon du slogan pédagogique, cette ellipse littéraire résume selon nous ce que devrait être un véritable enseignement de la jeunesse et, tout simplement, l’éducation des enfants [55]. » Véritable stratège, Max Fourestier utilise toujours ses images aux moments opportuns. Invité par la Société des médecins inspecteurs des écoles de la ville de Paris et de la Seine, il commente et argumente grâce à ces bandes magnétiques la première classe de forêt dans l’amphithéâtre de l’Institut Pasteur le 16 décembre 1959. Plus encore, si cette propagande visuelle effectuée par Max Fourestier sensibilise ses différents auditeurs, elle lui permet également à cette occasion d’attirer l’attention d’un invité d’honneur important pour amplifier la propagation de ses idées scolaires, Maurice Herzog [56].

16Ces mécanismes sont particulièrement décelables dans la manière avec laquelle Max Fourestier convoque toute la mythologie de la forêt pour valoriser ses innovations. Il est possédé par les fonctions nourricières, symboliques, voire religieuses des arbres. Il montre à son lectorat que la forêt doit jouer, comme autrefois, un grand rôle dans la vie des hommes. Max Fourestier évacue les légendes mystérieuses ou la faune inquiétante des bois pour ne retenir que ses aspects protecteurs, satisfaisant à tous les besoins et considérés comme les manifestations de la présence des dieux sur terre [57]. Dans ses écrits, le médecin scolaire met l’accent sur la fonction religieuse de l’arbre, mais aussi sur les symboles du passé et les réminiscences ancrées dans la nature mis en avant par Alain Corbin [58]. Le propos introductif de l’article de la première classe de forêt qu’il place dans la revue professionnelle des médecins scolaires est sans appel :

17

« On pourrait beaucoup écrire, d’un point de vue philosophique, et aussi en médecin, sur les arbres et la forêt. Il est certain que les arbres ont été les compagnons des premiers âges de l’humanité intelligente, et pendant de nombreux millénaires. L’homme d’après les cavernes, au moment de la vaste reconquête forestière de l’Europe qui a suivi les temps glaciaires, a trouvé, dans la forêt avoisinante, aussi bien au bord des mers et des fleuves que dans les montagnes, tout ce qui était nécessaire à sa vie de chasseur et de cueilleur de fruits. Même quand il est devenu agriculteur, donc même après la nécessité du défrichement, l’arbre et la forêt ont été parties intégrantes de son décor d’habitudes de “néo-civilisé”. Bien avant la majestueuse forêt hercynienne, les arbres étaient partout dans notre Europe, du Nord au Sud et jusqu’à la barrière méditerranéenne… On peut dire que la première civilisation de l’“homo sapiens” fut une civilisation de forêt, et encore du temps de la Gaule, la religion – les druides – signe la prééminence de l’arbre : nécessairement bienfaiteur puisque reconnu comme Dieu… [59]. »

18Max Fourestier voit dans la nouvelle expérience à la nature « les pouvoirs magiques forestiers de jadis [60] ». Il se répète, dans une autre revue, en soulignant le « pouvoir tutélaire de jadis probablement toujours valable… [61] » de la forêt, qui plus est « dans le parc d’un château un peu pour conte de fées [62] ». Mieux encore, il convoque la chanson de Georges Brassens, « Auprès de mon arbre », parce qu’elle évoque « des résonances lointaines, celles des premiers âges [63] ». À la manière d’un slogan publicitaire, il propose même à l’institutrice de faire de ce chant « l’insigne vocal » de la première classe de forêt [64]. La maîtresse souligne évidemment au sein du numéro spécial de L’hygiène par l’exemple, entièrement consacré à cette expérience, que la chanson est leur « totem vocal [65] ».

19La propagande de la classe de forêt ne se limite pas à une ritournelle. Max Fourestier met en scène « l’effet thérapeutique calmant [66] » par des choix judicieux de photographies représentant les écolières au cours de leur séjour en classe de forêt. La recherche d’une mise en valeur des arbres dans les clichés est frappante. Ces images séduisent le destinataire par l’idéalisation des éléments naturels. Certaines photographies [67] représentent un espace bucolique dessiné par les silhouettes de vieux arbres, un grand plan d’eau et une verdure abondante qui créent en quelque sorte un paradis païen rappelant le « topos du locus amœnus : le paysage idéal[68] » évoqué entre autres par Roland Barthes. La topique du locus amœnus[69], utilisée principalement en littérature [70] ou en peinture, est réactualisée par Max Fourestier de façon synthétique. S’inscrivant dans la tradition poétique de la découverte et des explorations [71], les clichés de la classe de forêt montrent un « lieu amène », agréable, privilégié et romanesque. La jeune fille debout, entre un grand pin et la berge du lac (figure 1), illustre parfaitement la vision édénique du paysage et l’ambiance que Max Fourestier souhaite créer par les images qu’il choisit. La portion de route ouvre la voie au vent mouillé de l’Allier qui circule à travers la forêt transportant, entre le feuillage et les rayons du soleil, les odeurs d’humus jusqu’à l’écolière. Le médecin a l’art de mettre en valeur les arbres foisonnants des vastes forêts domaniales du Centre qui jouxtent la villégiature des élèves.

Figure n° 1

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Une file au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, Fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 770

Figure n° 1

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Une file au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, Fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 770

20Max Fourestier complète l’évocation du locus amœnus en comparant les photographies de sa classe de forêt à des œuvres artistiques mondialement connues. Sous l’illustration insérée dans l’article de la Revue française d’hygiène et médecine scolaires, il légende le cliché en faisant cette étonnante allusion au Déjeuner sur l’herbe de Manet (figure 2). Max Fourestier met l’accent sur les correspondances entre le tableau du maître et la photographie de sa classe de forêt : la composition triangulaire, les jeunes filles assises sur l’herbe (ici en habits clairs), l’homme en costume sombre, la nourriture sur la terre, le cours d’eau et les arbres.

Figure n° 2

Fourestier, Max. 1960. « La “clase de forêt” : nouvele initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 17

Figure n° 2

Fourestier, Max. 1960. « La “clase de forêt” : nouvele initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 17

21Il n’est bien sûr pas nouveau de faire référence aux œuvres d’art pour dépeindre la ruralité [72]. Ainsi, en revisitant l’œuvre de Manet, Max Fourestier convoque l’imaginaire pictural de ses lecteurs pour mieux ancrer ses innovations scolaires au sein de l’opinion publique. Il modernise des topos anciens pour les rendre plus proches des hommes contemporains. Chef-d’œuvre emblématique du xixe siècle, Le Déjeuner sur l’herbe ouvre une nouvelle voie dans la façon de peindre et inaugure une période nouvelle dans l’art pictural. De la même manière, Max Fourestier élève la classe de forêt au rang de manifeste pour une école moderne proche de la nature. Le Déjeuner sur l’herbe est un scandale à l’époque [73]. Il perturbe les mœurs de la bonne société. Aussi, dans le droit chemin de cette œuvre contestataire, le médecin retient l’apparence du tableau original pour mieux propager ses idées qui participent à la remise en cause du modèle scolaire traditionnel hérité du xixe siècle, particulièrement au niveau de la relation pédagogique et de la conception de la vie à l’école au cours des années 1960 [74].

III – S’épanouir dans la forêt : la médiatisation d’une nature protectrice et éducative

22Comme pour la classe de neige [75], et à quelques variantes près, la pédagogie quotidienne de la classe de forêt est tournée vers l’étude du milieu [76]. Mais, devant les grandes difficultés sociales de certaines élèves de l’école Gambetta, Max Fourestier s’attache à promouvoir son modèle autour du rôle protecteur de la nature. La forêt provoquant à la fois l’éloignement de la vie citadine et la séparation ponctuelle des enfants de leurs parents est très bénéfique à la fois pour la santé, mais également pour les apprentissages et l’épanouissement des élèves.

23S’inscrivant dans la continuité hygiénique luttant contre les excès de l’industrialisation [77], Max Fourestier tente d’extraire les élèves de la banlieue parisienne grise et poussiéreuse des Trente Glorieuses [78]. Par conséquent, le médecin montre à ses lecteurs que le grand air des classes de forêt permet de lutter contre l’industrialisation exponentielle en région parisienne. La fraîcheur de la forêt est promue au rang d’antithèse d’une ville grise dangereuse pour les élèves. Dans ses articles, Max Fourestier insiste sur le rôle primordial de la forêt, véritable antidote à l’intoxication de la modernité citadine : « La civilisation urbaine et industrielle des temps modernes, en détruisant les immenses forêts, a donné d’autres moyens de vivre aux hommes. Mais le conseil d’un autre poète [Ronsard] : “Écoute bûcheron, arrête un peu ton bras…” a quand même été entendu [79]. » Max Fourestier met l’accent sur les fonctions de la forêt, nourricière et réparatrice des maux urbains : « Si pour l’homme actuel des villes, “aller à la campagne” c’est choisir délibérément un des meilleurs moyens pour se reposer, se désintoxiquer, donc pour se mieux porter, demander pour l’enfant, même en période de scolarité, de “partir en forêt”, c’est vouloir qu’il retrouve au sein de la nature, près des arbres, une certaine détente, une façon de vivre [80]. »

24Au niveau iconographique, le médecin scolaire joue sur l’opposition entre l’urbanisme oppressant la gaîté des enfants et l’espace d’une nature calme et généreuse. Les premières minutes du film L’école de demain, consacré aux innovations scolaires de Vanves, illustre admirablement ce processus médiatique. Pendant les explications du narrateur, l’image d’un écolier citadin marchant dans la rue à la sortie de l’école est caractéristique). Le réalisateur, ami de Max Fourestier, insiste en gros plan sur ses pas proches du trottoir. Le seul contact avec la nature dont dispose cet enfant réside dans les feuilles mortes et souillées par le caniveau encombré [81]. À l’inverse, les photographies de la classe de forêt mettent en valeur une végétation luxuriante et un espace de liberté considérable (Figure n° 3). Apaisées devant un lac d’où s’élève une légère brume blanche, les deux jeunes filles et leur maîtresse donnent au lecteur l’impression de la présence d’un air pur et frais revivifiant. La surface de l’eau du lac, brouillée, guide inévitablement l’œil vers la lente progression à la rame d’une embarcation locale. Les bruits mécaniques et stridents de la ville sont bien loin.

Figure n° 3

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Trois jeunes files au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 769

Figure n° 3

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Trois jeunes files au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 769

25Plus encore, le médecin avance que l’organisation d’une classe de forêt permet de placer les écoliers dans une forme d’école refuge leur épargnant momentanément les difficultés familiales. Il souligne que cette mise à distance a des répercussions sur l’épanouissement psychologique et comportemental des élèves voyageurs. Il insiste, au début d’un article dans le Concours médical, sur « l’inadaptation pédagogique de la cellule familiale moderne [82] ». Promue par le médecin scolaire, la classe de forêt illustre admirablement la délégation des parents qui confient leurs enfants aux structures campagnardes. Max Fourestier dénonce l’atmosphère familiale très défavorable dans laquelle évoluent la plupart des enfants d’une classe de perfectionnement. Pour le médecin scolaire, c’est ce cercle familial qui est en partie responsable des quotients intellectuels (QI) des écolières. En octobre 1958, il souligne dans ses articles les calculs de QI effectués grâce aux tests Binet-Simon revus par René Zazzo. Les QI de ces enfants oscillent entre 52 et 83 [83]. Max Fourestier relève que 90 % des élèves de la classe de perfectionnement sont issues de ce type de milieu très défavorisé [84]. Il concède que le retard intellectuel de ces enfants est en partie génétique, mais il défend l’idée d’une ambiance familiale très défavorable au développement intellectuel : « Personnellement, sans vouloir parler en psychiatre et avec le bon sens d’un simple médecin praticien scolaire, j’estime que le déficit intellectuel des enfants d’une classe de perfectionnement, certes prend ses racines dans le mystère de l’hérédité, certes peut provenir d’un défaut de développement (ou d’agencement) des neurones cérébraux, lui-même conséquence du traumatisme obstétrical ou d’une toxicose des premiers âges, mais tire aussi son origine du complexe familial défavorable dans lequel ces malheureux êtres doivent croître et s’épanouir… [85]. »

26Dans la continuité de sa réflexion, que d’aucuns pourraient aisément attribuer par erreur à Pierre Bourdieu [86], Max Fourestier montre à ses lecteurs l’opportunité d’utiliser la classe de forêt pour effectuer « une rupture momentanée des liens familiaux [87] ». Le bilan affiché par le médecin scolaire est sans appel : « Outre le gain physique de ces quinze jours d’école de plein air, le dépaysement momentané s’est révélé particulièrement favorable du fait de la séparation familiale dont nous avons évoqué précédemment l’heureux effet psychiatrique, véritablement thérapeutique ici [88]. » En quelque sorte, Max Fourestier met l’accent sur ces classes de forêt qui sont un espace de protection scolaire brisant le cycle négatif des habitudes familiales. Il s’agit de retirer, l’espace d’un séjour scolaire en forêt, des enfants à leurs parents pour mieux les éduquer et les instruire. La maîtresse de la classe de perfectionnement souligne ces relations positives qui s’installent jusqu’à créer une famille agrandie. Le passage d’un texte rédigé par une jeune fille de cette classe de forêt est même reproduit dans l’article de l’institutrice pour mieux faire saisir l’atmosphère aux lecteurs : « On vivait en famille à Treignat. J’étais bien. Mme Lambry et Mlle de Théran, c’était les deux grands-mères, elles voulaient toujours tout. Mlle Manceau, la maman, elle comprenait les choses, mais quand on n’était pas sages, elle savait ce qu’il fallait faire. Mlle Irène, c’était la grande sœur, elle était gentille, elle cherchait toujours à nous faire plaisir, mais il ne fallait pas lui monter sur les pieds [89]. »

27Insistant sur sa théorie de l’enseignement, la conclusion de l’institutrice résume la philosophie d’un séjour en groupe pour les lecteurs : « La pédagogie est plus question d’ambiance que de principes [90]. » Max Fourestier va même plus loin en mettant en avant que cette classe de forêt fait office de « psychothérapie collective » dans laquelle « chaque membre du groupe représente à son insu un agent thérapeutique pour les autres » [91]. C’est donc l’entraide, la solidarité et la coopération forcées par les conditions collectives qui donnent à la classe de forêt une dimension familiale propice aux apprentissages [92]. Une photographie (figure 4) souligne les relations collectives créées par l’organisation des séjours en nature. Dans un cadre bucolique, la scène de la tablée d’écolières dégustant leur pique-nique avec sourires sous la surveillance maternelle de leur assistante sociale scolaire, Élisabeth Lambry, souligne admirablement la sociabilité familiale apaisante chère aux classes de forêt de Max Fourestier.

Figure n° 4

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Les enfants en pique-nique, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 18 x 24 cm, AMV, fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 760

Figure n° 4

[Anonyme]. 1959. Clase de forêt. Les enfants en pique-nique, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 18 x 24 cm, AMV, fonds Fourestier, pochete Vie dans les centres, cote 6 Fi 760

28En définitive, la démarche médiatique du médecin centrée sur l’évasion vers les éléments naturels pour échapper aux pollutions de la ville se situe bien en continuité des enjeux sanitaires et hygiéniques [93] hérités de l’entre-deux-guerres [94]. Pour autant, en répétant à longueur d’articles « la valeur thérapeutique, pour ces enfants, d’un déracinement familial [95] », Max Fourestier montre à ses lecteurs que la classe de forêt est une formidable école de vie pour former des élèves dans le bien-être et la convivialité. La classe de forêt de Vanves illustre le passage progressif vers une vision hédoniste de la nature [96] favorisant à la fois le développement du corps dans l’allégresse et l’envie d’étudier : « Toutes les images expriment avec une intense vérité la découverte par les enfants de la joie d’apprendre multipliée par la joie de vivre sous le signe du bonheur et dans un plein épanouissement physique [97]. »

Conclusion

29Bien évidemment, la classe de forêt de Max Fourestier est dans la lignée des écoles de plein air de la fin des années 1930, faisant office d’institutions marginales de prévention de la tuberculose, [98] mais aussi parfois de lieux d’expérimentation pédagogique [99]. Tout en dénonçant ce qu’il appelle la « dyshygiénie scolaire [100] », il tente d’impulser une politique préventive et sanitaire par l’activité physique à l’école en généralisant sa méthode d’éducation qu’il juge universelle. Le médecin convoque toute la mythologie liée à la nature, essentiellement centrée sur ses facultés réparatrices, ses fonctions régénératrices et sa vision édénique, pour persuader du bien-fondé de la classe de forêt. Mais, plus encore, il milite pour une organisation scolaire réalisée en fonction du besoin et des motivations des enfants, tout en insistant sur les richesses diverses que peut apporter la nature. Max Fourestier souhaite aboutir à un modèle qui permette notamment de protéger les enfants des difficultés familiales et de la modernité des Trente Glorieuses. C’est en installant les élèves dans les meilleures conditions d’apprentissage et de développement qu’il s’inscrit dans la voie des problématiques défendues par l’éducation nouvelle.

30Néanmoins, quelques réserves peuvent être émises quant à l’impact réel de la classe de forêt sur les élèves. Les lettres écrites entre l’institutrice organisatrice de la classe de forêt et sa directrice font comprendre la vision idyllique de Max Fourestier. Depuis le château de Treignat, l’enseignante demande à sa directrice de l’aider, à son retour, pour faire face aux exagérations du médecin scolaire : « Vous m’aiderez n’est-ce pas et nous serons toutes deux fermement lucides devant l’enthousiasme du Docteur ? [101]. » Elle insiste en critiquant les raccourcis de Max Fourestier : « Il ne suffit pas de faire la sieste pour apprendre à lire et il ne suffit pas d’emmener Françoise M. et Claudine B. à la campagne pour que… [102]. » Les points de suspension de l’institutrice laissent supposer l’euphorie habituelle de Max Fourestier qui grossit, à coups de mythologies, de slogans et de photographies, le rôle d’une forêt qui déposerait son lot miraculeux de bienfaits thérapeutiques sur les petites têtes blondes.

31Peu importe, Max Fourestier veut forcer la diffusion médiatique de ses idées. Le devoir de reportage cinématographique imposé par le médecin devient tellement important que l’institutrice annonce à sa directrice qu’elle en devient abasourdie : « Si je suis révoquée un jour, je ne deviendrai pas cinéaste. J’en ai une indigestion [103]. » Et, effectivement, le nombre d’heures de tournage doit être conséquent, puisque le film terminé après montage dure 30 minutes [104]. Quoi qu’il en soit, grâce à la popularisation de la classe de forêt, véritable promotion d’une végétalisation de l’école, le concept de Max Fourestier marque l’opinion publique et le système scolaire des années 1960 du sceau de son déferlement d’images de sourires d’écoliers, de joie de vivre en pleine nature ou encore de bonheurs collectifs montrant la nécessité de prendre en compte le bien-être et l’épanouissement total des élèves.

32Suite à cette première expérience vanvéenne, les classes de forêt se développent au cours des années 1960 et suscitent sans aucun doute la progression d’un écosystème scolaire verdoyant [105]. À coup sûr, Max Fourestier contribue à son niveau « à promouvoir de nouvelles représentations sociales de l’idée de nature dans l’institution scolaire [106] ». Il participe à l’essor des activités de pleine nature à l’école en valorisant un concept innovant à la croisée de pouvoirs régénérateurs, d’ambitions sociales, de vertus éducatives, tout en préparant le terrain à la dimension divertissante caractéristique du succès des activités de pleine nature des années 1970 [107]. La démarche du médecin s’inscrit bien dans le mouvement critique de l’avènement de la ville industrielle qu’Arnaud Baubérot et Florence Bourillon qualifient d’« urbaphobie [108] ». En effet, Max Fourestier condamne le développement urbain et ses conséquences néfastes en proposant à ces écolières une sortie temporaire de l’univers urbain, solution censée guérir les petites citadines des maux de ville moderne. Plus encore, en permettant à la classe de l’école Gambetta de se mettre au vert, le médecin s’associe aux discours qui soulignent les fortes connexions entre le bien-être, la forêt et les pratiques récréatives [109]. Si, depuis quelques années, certains urbanistes ou paysagistes prônent une nouvelle approche écologique et insistent sur l’importance du processus de végétalisation des toitures, des terrasses, voire des murs, de l’architecture contemporaine de façon à apporter les bienfaits du végétal en ville sur le bien-être et la santé humaine [110], à l’inverse, et à son niveau, Max Fourestier préconisait une forme d’écosystème scolaire dans lequel les élèves pouvaient grandir et s’instruire dans une certaine harmonie avec la nature.


Mots-clés éditeurs : éducation physique, Fourestier, éducation nouvelle, classe de perfectionnement, classe de forêt, Vanves

Date de mise en ligne : 06/05/2015

https://doi.org/10.3917/rsss.008.0155

Notes

  • [*]
    Maître de conférences et agrégé d’éducation physique, Sébastien Laffage-Cosnier enseigne à l’UPFR des sports de Besançon. Il effectue ses recherches au sein du laboratoire C3S « Culture, Sport, Santé, Société » (EA 4660) de l’université de Bourgogne Franche-Comté.
    Pour cet article, Sébastien Laffage-Cosnier a obtenu le Prix Pierre Arnaud 2014, décerné par la Société française d’histoire du sport lors des 16e Carrefours d’histoire du sport organisés à Lyon du 27 au 29 octobre 2014 autour du thème Le sport et les sixties.
  • [1]
    Giolitto Pierre. 1970. Les classes de neige et le tiers temps pédagogique, Paris, PUF.
  • [2]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2013. « L’élève accompli : les innovations scolaires menées à Vanves par le Dr Max Fourestier (1950-1973) », thèse de doctorat en sciences du sport sous la direction de Christian Vivier et de Jean-François Loudcher, université de Franche-Comté.
  • [3]
    Circulaire n° 71-168 du 6 mai 1971, Organisation des classes de mer et des classes vertes, parue au BOEN n° 19 du 13 mai 1971, p. 1217-1219.
  • [4]
    Giolitto Pierre. 1978. Classes de nature, Paris, Casterman, p. 49.
  • [5]
    Pociello Christian, Denis Daniel (dir.). 2000. À l’école de l’aventure : pratiques sportives de plein air et idéologie de la conquête du monde (1890-1940), Voiron, PUS.
  • [6]
    Archives de l’École Gambetta (AEG par la suite), liasses « Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.) » et « Classe de perfectionnement ».
  • [7]
    Archives municipales de Vanves (AMV par la suite), Fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 759 à 6 Fi 774b.
  • [8]
    Bulletin de décès de Max Fourestier délivré par la commune de Blandainville (Eure-et-Loir), 14 mai 1986, collection privée Rose Fourestier.
  • [9]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, relatives à un mémento concernant le début de sa vie, s.d., AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), n.p.
  • [10]
    Photographie, relative à la « maison carrée » de naissance de Max Fourestier à Lunas, s.d., tirage argentique couleur, 24 x 36 cm, ibid., p. 583.
  • [11]
    Photographies, relatives à la maison de Max Fourestier à Lunas, tirage argentique couleur, vers 1983, 4 x 5 cm, 24 exemplaires, ibid., p. 644-645.
  • [12]
    Entretien avec Rose Fourestier réalisé par Sébastien Laffage-Cosnier, le lundi 22 février 2012 à Vanves, concernant la vie et l’œuvre de Max Fourestier, 47’20.
  • [13]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, vers 1983, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 586-587.
  • [14]
    Signature et commentaire manuscrits de Jacques Blayes (ami d’enfance), août 1984, ibid., p. 580.
  • [15]
    Denizot Alain. 1994. Le Sacré-Cœur et la Grande guerre, Paris, Nouvelles éd. Latines, p. 133-134.
  • [16]
    Padberg, John W. 1969. Colleges in controversy: the Jesuit schools in France from revival to suppression (1815-1880), Cambridge, Harvard University press, p. 105.
  • [17]
    Anonyme. 1985. « Le Docteur Max Fourestier », Association amicale des anciens élèves du collège St-Gabriel Saint-Affrique (Aveyron), avril, n.p., AMV, liasse 199 W 1, Max Fourestier, Livre d’or (1952-1985), p. 411.
  • [18]
    Diplôme d’anglais décerné à Max Fourestier en classe de sixième à l’école libre Saint-Gabriel de Saint-Affrique, 25 février 1919, ibid., p. 410.
  • [19]
    Diplôme de géographie décerné à Max Fourestier en classe de philosophie à l’école libre Saint-Gabriel de Saint-Affrique, 18 décembre 1924, ibid., p. 410.
  • [20]
    Fourestier Max. 1960. « À vous les jeunes : à l’origine du mi-temps pédagogique et sportif. Comment est née l’expérience de Vanves », L’Équipe, 1er décembre.
  • [21]
    Fourestier Max. 1962. Les expériences scolaires de Vanves ou les fondements physiologiques d’une vraie pédagogie, [conférence prononcée par le Dr Max Fourestier, médecin inspecteur scolaire, le mardi 20 février 1962], Paris, préfecture de la Seine, Service départemental de coordination des services sociaux de la Seine, 1962, p. 1, Archives de la Bibliothèque nationale de France (Arch. BNF par la suite), cote 8-R-58185 (40)
  • [22]
    Ibid., p. 1-2.
  • [23]
    Diplôme de bachelier de l’enseignement secondaire délivré à Max Fourestier, 1925, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 636.
  • [24]
    L’équivalent de 3 694,24 euros en 2013.
  • [25]
    Diplôme d’Hygiène de l’université de Paris délivré à Max Fourestier, 22 juin 1926, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 637.
  • [26]
    Notes manuscrites de Max Fourestier, relatives à un mémento concernant le début de sa vie, n.d., AMV, liasse 199 W 1, Max Fourestier, Livre d’or (1952-1985), n.p.
  • [27]
    Entretien avec Rose Fourestier réalisé par Sébastien Laffage-Cosnier, le 22 février 2012 à Vanves.
  • [28]
    Fourestier Max. 1936. « Contribution à l’étude de l’effet controlatéral de la collapsothérapie de la tuberculose pulmonaire », thèse de médecine, Paris Blois, Société anonyme blésoise d’impressions, Arch. BNF, cote 8- TH PARIS- 12742.
  • [29]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Quand la carrière scientifique d’un médecin favorise la mise en place d’innovations scolaires d’envergure : l’exemple du Dr Max Fourestier », Histoire des sciences médicales, tome XLVIII, n° 1, janvier-février-mars, p. 83-95.
  • [30]
    Fourestier Max. 1958. « À propos du miracle : lettre d’Albert Pocoulé à Max Fourestier », Archives hospitalières, n° 6, juin, n.p., AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 644.
  • [31]
    Villaret Sylvain. 2006. Naturisme et éducation corporelle : des projets réformistes aux prises en compte politiques et éducatives (xixe-milieu xxe siècles), Paris, L’Harmattan, p. 37.
  • [32]
    Retranscription manuscrite de l’allocution de Max Fourestier à l’occasion de l’inauguration du groupe scolaire Max-Fourestier, 19 février 1983, AMV, liasse 199 W 1 (Livre d’or), p. 385.
  • [33]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique de Vanves pour les élèves d’une classe de perfectionnement », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 3.
  • [34]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique de “Vanves” en faveur des élèves d’une classe de perfectionnement », Revue française d’hygiène et médecine scolaires, n° 1, p. 1.
  • [35]
    Voir à ce sujet la loi du 15 avril 1909 qui porte sur la création de classes de perfectionnement annexées aux écoles élémentaires publiques et d’écoles autonomes de perfectionnement pour les enfants arriérés, puis l’arrêté du 18 août 1909 qui complète la loi du 15 avril 1909 en précisant le fonctionnement des écoles et classes de perfectionnement pour enfants arriérés.
  • [36]
    Tableau dactylographié, 1962-1964, relatif à la classe de perfectionnement de l’école de filles de Gambetta de Vanves (identités, test d’instructions, niveaux mentaux et milieu familiaux), AEG, liasse Classe de perfectionnement, p. 1.
  • [37]
    Ibid., p. 2.
  • [38]
    Idem.
  • [39]
    Fourestier M., 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [40]
    Ibid., p. 15.
  • [41]
    Egrot Madeleine. 1960. « Origine et préparation de la “classe de forêt” », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 16.
  • [42]
    Fourestier Max. 1956. « À propos de la réforme de l’enseignement en France : réflexions d’un médecin inspecteur scolaire », Le concours médical, n° 23, 9 juin, p. 2750.
  • [43]
    Fourestier Max. 1960. « Quelques “propos” sur la pédagogie, la culture et la médecine », L’hygiène par l’exemple, n° 21, 3e trimestre, p. 5.
  • [44]
    Fourestier M., 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [45]
    Arnaud Pierre. 1982. « À l’aube du mi-temps pédagogique : l’expérience des “classes de santé” à Lyon (1931-1939) », Société Alfred Binet & Théodore Simon (psychologie de l’enfant et psychologie expérimentale) art et techniques pédagogiques, n° 589, p. 255.
  • [46]
    Goody Jack, Watt Ian. 1963. « The consequences of literacy », Comparatives Studies in Society and History, vol. 5, Issue 3, p. 304-345.
  • [47]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Les filles du stade : au-delà des clichés », Staps : revue internationale des sciences du sport et de l’éducation physique, vol. 103, n° 1, p. 139-148.
  • [48]
    [Anonyme]. 1959. Classe de forêt. Une institutrice en train de filmer ses élèves dans un pré, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 1959, 24 x 18 cm, AMV, Fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 774b.
  • [49]
    Rapport dactylographié de Madeleine Egrot, 1959, relatif à la phase finale de la classe de forêt, 4 juin, p. 2, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [50]
    Laffage-Cosnier Sébastien. 2014. « Quand la carrière scientifique d’un médecin favorise la mise en place d’innovations scolaires d’envergure… », op. cit.
  • [51]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 2, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [52]
    Wellhoff Thierry. 1991. 15 ans de signatures publicitaires : quand le slogan devient devise, Paris, Dunod.
  • [53]
    Prevost Bertrand. 2003. « Pouvoir ou efficacité symboliques des images », L’Homme, n° 165, janvier-mars, p. 275-282.
  • [54]
    Micheli Raphaël, Pahud Stéphanie. 2012. « Options épistémologiques et méthodologiques de l’analyse textuelle des discours : l’exemple d’un corpus de slogans politiques », Langage et société, vol. 140, n° 2, p. 93.
  • [55]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 14.
  • [56]
    Minerath Marc. 1960. « M. Maurice Herzog préside la présentation des films “La maternelle en classe de neige”, “La classe de forêt” », L’Économat des hôpitaux, maisons de santé, cliniques chirurgicales, hospices, grandes écoles, lycées, collèges : revue mensuelle, n° 243, janvier, p. 38.
  • [57]
    Brosse Jacques. 1989. Mythologie des arbres, Paris, Plon.
  • [58]
    Corbin Alain. 2013. La douceur de l’ombre : L’arbre, source d’émotions, de l’Antiquité à nos jours, Paris, Fayard.
  • [59]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 2-3.
  • [60]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 4.
  • [61]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 3.
  • [62]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 12.
  • [63]
    Ibid., p.4.
  • [64]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, 30 mai 1959, p. 1, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [65]
    Manceau Marie-Jeanne. 1960. « La “classe de forêt” », L’hygiène par l’exemple, n° 16, 2e trimestre, p. 24.
  • [66]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 5.
  • [67]
    [Anonyme]. 1959. Classe de forêt. Un groupe d’enfants au bord d’un lac, photographie, tirage argentique, noir et blanc, 24 x 18 cm, AMV, fonds Fourestier, pochette Vie dans les centres, cote 6 Fi 767
  • [68]
    Barthes Roland. 1985. L’aventure sémiologique, Paris, Seuil, p. 140.
  • [69]
    Voir ce sujet Curtius Ernst, Robert. 1956. « Le paysage idéal », in La littérature européenne et le Moyen Âge latin, Paris, PUF, p. 317-321.
  • [70]
    Labarthe Patrick. 1999. « Locus amœnus, locus terribilis chez Baudelaire », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 99, n° 5, p. 1021-1045.
  • [71]
    Greenblatt Stephen Jay. 1996. Ces merveilleuses possessions : découverte et appropriation du Nouveau monde au xvie siècle, Paris, Les Belles Lettres.
  • [72]
    Hubscher Ronald. 2011. Cinéastes en campagne, Paris, Éditions du Cerf, Condé-sur-Noireau, Corlet.
  • [73]
    Audinet Gérard, Dejean Gallien, Goldberg Itzhak et al. 2008. Les grands scandales de l’histoire de l’art : cinq siècles de ruptures, de censures et de chefs-d’œuvre, Paris, Beaux-Arts Éditions.
  • [74]
    Robert André. 2008. « Autour de Mai 1968, la pédagogie en question. Le colloque d’Amiens », Les sciences de l’éducation - Pour l’ère nouvelle, vol. 41, n° 3, p. 27-45.
  • [75]
    Laffage-Cosnier Sébastien, Vivier Christian. 2016. « La “classe de neige” ou l’intellectualisation d’une innovation pédagogique et sportive à la montagne (1953-1981) » ; « The French snow class: how the focus of a school innovation changed from physical education to academic learning (1953-1981) », Loisir et Société/Society and Leisure, [Invention in technique and development of mountain sport and physical activity: 19th - 21st centuries], vol. 39, Issue 1, article accepté à paraître en 2016.
  • [76]
    Rapport dactylographié de Marie-Jeanne Manceau, relatif à la classe de forêt, vers juin 1959, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [77]
    Corbin Alain. 2008. Le miasme et la jonquille : l’odorat et l’imaginaire social (xviiie-xixe siècles), Paris, Flammarion.
  • [78]
    Girault Jacques. 1998. « Industrialisation et ouvriérisation de la banlieue parisienne », in Girault Jacques (dir.), Ouvriers en banlieue, xixe-xxe siècles, Paris, Éditions de l’Atelier-Éditions Ouvrières, p. 95-107.
  • [79]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 4.
  • [80]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 3.
  • [81]
    Darasse Pierre. 1953. L’école de demain, ministère de l’Éducation nationale et Direction générale de la jeunesse et des sports (producteurs), film numérisé noir et blanc, archives de l’INSEP, cote EPS 7.
  • [82]
    Fourestier Max. 1955. « L’hygiène de l’enfant à l’âge scolaire », Le concours médical, n° 27, 7 juillet, p. 3201.
  • [83]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 6-7.
  • [84]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [85]
    Idem.
  • [86]
    Passeron Jean-Claude, Bourdieu Pierre. 1964. Les héritiers : les étudiants et la culture, Paris, Minuit.
  • [87]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [88]
    Ibid., p. 11.
  • [89]
    Manceau Marie-Jeanne. 1960. « La “classe de forêt” », op. cit., p. 20.
  • [90]
    Ibid., p. 23.
  • [91]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 13-14.
  • [92]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle initiative médico-pédagogique… », op. cit., p. 21.
  • [93]
    Laffage-Cosnier Sébastien, Vivier Christian. 2014. « Image de la santé : Les expériences scolaires menées à Vanves par le Dr Max Fourestier (1950-1969) », in Marsault Christelle, Cornus Sabine, Giordano Liliane (dir.). Santé et EPS : un prétexte, des réalités, Paris, L’Harmattan, p. 55-67.
  • [94]
    Villaret Sylvain, Saint-Martin Jean-Philippe. 2004. « Écoles de plein air et naturisme : une innovation en milieu scolaire (1887-1935) », Mouvement & Sport Sciences, n° 51/1, p. 11-28.
  • [95]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 9.
  • [96]
    Bessy Olivier, Mouton Michel. 2004. « Du plein air au sport de nature. Nouvelles pratiques, nouveaux enjeux », Cahiers Espaces, n° 81, mai, p. 16.
  • [97]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 15.
  • [98]
    Vivier Christian, Loudcher Jean-François. 2004. « Inspection médicale, écoles de santé et de plein-air dans le Doubs après la Première Guerre mondiale (1919-1923) », in Delaplace Jean-Michel, Villaret Sylvain, Chameyrat William. 2004. Sport et nature dans l’histoire - Sport and nature in history, Sankt Augustin, Academia Verlag, p. 138-152.
  • [99]
    Chatelet Anne-Marie. 2011. Le souffle du plein air : histoire d’un projet pédagogique et architectural novateur (1904-1952), Genève, MētisPresses, p. 259.
  • [100]
    Fourestier Max. 1960. « L’hygiène de l’enfant… », op. cit., p. 3201.
  • [101]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 4, AEG, liasse Expériences anciennes (classe de forêt, classe avec sieste, etc.), pochette Classe de forêt.
  • [102]
    Idem.
  • [103]
    Lettre manuscrite de Marie-Jeanne Manceau à Madeleine Egrot, vers juin 1959, p. 1, Idem.
  • [104]
    Fourestier Max. 1960. « La “classe de forêt” : nouvelle expérience pédagogique… », op. cit., p. 14.
  • [105]
    Commission Loisirs de plein air, Haut-comité des sports. 1964. De l’air… pour vivre !, Paris, IPN.
  • [106]
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